Podcast : Sam Nieswizski – notre historien du roller

Sam Nieswizski est un passionné de roller. A 95 ans, son énergie est toujours présente. Quand il parle de patin à roulettes, ses yeux se mettent à briller. C'est un homme passionné et passionnant, intarissable, une encyclopédie vivante de l'histoire du patin à roulettes. Portrait...

Par alfathor

Podcast : Sam Nieswizski – notre historien du roller
Podcast Sam Nieswizski

Il était une fois… Sam Nieswizski, passionné d’histoire du patinage à roulettes

L’équipe de rollerenligne.com avait réalisé une première interview de Sam Nieswizski le 15 février 2009. Nous sommes revenus voir Sam le 27 juillet 2023 pour mieux comprendre d’où lui venait sa passion de l’histoire du roller et du patinage à roulettes. Cet article / podcast est donc la synthèse des deux entretiens.

Interview de Sam Nieswizski – télécharger le mp3

Il vit au coeur de Paris, non loin de la place d’Italie. Sa cave et son appartement regorgent de milles et une merveilles (un peu plus au sens littéral). Chaque recoin, chaque placard, recèle des patins aux formes étranges et surannées. De vieux modèles en bois à deux, trois ou quatre roues. Des patins à roues pneumatiques, en métal, en bois. Au travers de ces pièces rares, deux siècles de l’histoire du patin qui nous contemplent. Depuis plusieurs décennies, Sam Nieswizski a rassemblé plus de 4000 pièces en rapport avec le patinage à roulettes : brevets, affiches, cartes postales, ouvrages, etc.

Sam Nieswizski slalome au Trocadéro en 1993
Sam Nieswizski slalome au Trocadéro en 1993

Bonjour Sam Nieswizski. Tout d’abord, est-ce que tu peux te présenter ?

Comment me présenter ? Tout d’abord, je suis Sam Nieswizski. Je suis très âgé. En effet, j’ai 95 ans. Je n’ai pas grand-chose à dire sur moi…

Tu as quand même beaucoup de choses à raconter sur l’histoire du patinage à roulettes ! Tout d’abord, comment as-tu découvert le patinage quand tu étais enfant ?

Quand j’avais une dizaine d’années, c’est-à-dire avant-guerre, comme tous les gosses, j’avais des patins avec des roues en fer et des courroies. Et je patinais comme tous les gosses, sauf que je patinais un peu mieux. Très vite, j’ai su aller en arrière. J’ai su garder mon équilibre sur un pied. Enfin, ça me passionnait, au détriment de mes études d’ailleurs.

Tu vivais à quel endroit à cette époque-là ?

J’habitais dans le 17e arrondissement de Paris. Donc j’allais souvent patiner sur la place qui donne sur le square des Batignolles. Quelquefois dans la petite rue où j’habitais.  A l’époque il y avait très peu de voitures donc je patinais dans la rue sur les trottoirs.

C’était en quelle année ?

Avant-guerre, dans les années 1937. Deux ou trois ans avant la guerre. Je devais avoir 10 ans.

A ce moment, Sam Nieswizski tu vis dans Paris. Est-ce qu’il y a d’autres patineurs à roulettes ? Est-ce qu’il y avait beaucoup d’enfants qui patinaient comme toi ?

Il n’y avait que des enfants. C’était un jeu de gosses à l’époque. Les adultes, il y en avait peut-être qui patinaient, mais ce n’était pas public et j’étais même pas au courant.

Est-ce qu’il y avait d’autres personnes qui patinaient dans ta famille ?

Non, mon père patinait un peu à glace mais ce n’était pas un sportif. Il patinait un tout petit peu, très calmement.

Donc là tu viens de parler du patinage à glace. Cela nous permet de faire la liaison avec ce sport. Tu as pratiqué les deux sports. D’abord le patinage à roulettes et puis après tu as aussi fait de la glace…

Oui, d’abord je patine à roulettes. Ensuite durant la guerre et l’Occupation, j’ai vécu dans le Midi où on ne patinait pas à roulettes et où je n’avais d’ailleurs pas de patins. Et puis, après la guerre, j’ai découvert le patin à glace. Alors ça, c’était un de mes loisirs préférés, la patinoire à glace. Et puis l’été, il n’y avait pas de glace, donc j’étais très malheureux.

Et un jour je vois, dans la rue deux jeunes qui portaient des patins roulettes sur l’épaule . Ils me semblaient fabuleux. Ils avaient des patins vissés aux chaussures, comme les patins à glace, avec des grosses roues en bois.

Et j’ai dit : « Mais où est-ce que vous faites ça ? »

Et ils m’ont répondu : « Il y a une patinoire à Paris, rue de Lancry, près de la place de la République. »

Rink hockey à la patinoire de Lancry en 1955
Rink hockey à la patinoire de Lancry en 1955

Donc j’y allais de temps en temps et c’était tout à fait extraordinaire. Ça n’avait aucun rapport avec les patinoires à glace. C’était peu après la guerre. Dans le public, il y avait les voyous de la Place de la République, qui étaient des durs en général. Et puis il y avait les soldats américains qui se retrouvaient un peu chez eux. Ça faisait énormément de bruit. Il y avait une piste en béton. S’y mélangeaient des roues en bois et des roues en fer, mais ça faisait une telle poussière !

On sortait de là avec les cheveux blancs, comme des perruques de Louis XV. Et c’était assez dur comme ambiance. Je me rappelle que quand j’étais arrivé là avec mon costume croisé de patin à glace et un noeud papillon, il n’y avait que des durs en salopette. Quand ils m’ont vus ils m’ont dit : « Bah t’en as une tronche pour un patineur ! »

« Et quand je patinais, alors la suprême insulte était : « Oh mais toi, t’es un « glacier ». C’était la pire insulte… »

Sam Nieswizski

Mais tu faisais quoi en patinage à glace Sam Nieswizski ? Plutôt de l’artistique ?

Non, non. A l’époque, je patinais, en avant et en arrière, je faisais des petits sauts, mais ça s’arrêtait là. Et dans cette patinoire à roulettes, toutes les heures, il y avait ce qu’ils appelaient le « roller-catcher ». En fait, c’était la minute de vitesse comme il y avait en patin à glace. Mais là, tous les coups étaient permis, Cela consistait à aller le plus vite possible pendant quelques instants en écartant tout ce qui était sur le chemin. C’était assez brutal.

Il y avait aussi dans le public encore une autre sorte de gens. A l’époque il y avait encore un peu le rationnement, donc les tablettes de chocolat, le chewing-gum, c’était précieux. Et comme il y avait des soldats américains, il y avait des femmes prêtes à tout pour une tablette de chewing-gum. Voilà l’ambiance…

Nous venons de parler de la patinoire de Lancry. Est-ce qu’il y en avait d’autres à ce moment-là à Paris ?

Non. Il y en avait eu plein d’autres dans les années 1910 à 1925, mais elles étaient toutes fermées.

A cause de quoi avaient-elles fermé selon toi ?

C’est assez inexplicable, je n’en sais rien.

Nous avons abordé le roller-catch. Cela nous fait une bonne transition sur une question que je voulais te poser par rapport au Vel’ d’Hiv. Le roller-catch arrive au Vel’ d’Hiv en février-mars 1939. Il rencontre alors un grand succès. Et toi, tu m’as dit que tu as assisté à un match après la Seconde Guerre Mondiale. Est-ce que tu peux nous en parler ?

Oui, les matchs de roller-catch au Vel ’d’Hiv était très brutaux. Et en même temps, comme les matchs de catch, c’était très mis en scène. C’est-à-dire que s’ils n’avaient pas été mis en scène, il y aurait eu des morts.

C’était très spectaculaire et en même temps ils ne se tuaient quand même pas. Il y avait un tas de personnages étonnants. Notamment une patineuse qu’on disait « plus redoutable que la bombe atomique » par exemple. Il y avait aussi un indien qui était là avec ses plumes, qui faisait partie de l’équipe. Et il y avait aussi, soi-disant les Etats-Unis contre la France. Mais en fait, tous les patineurs étaient soit américains, soit canadiens. Et les canadiens, c’était des canadiens qui avaient des noms français.

Mais alors le public prenait parti. Alors qu’en plus, tout était fait pour faire mousser le public. Par exemple, s’il y avait une femme très mignonne, deux énormes malabars se précipitaient sur elle et la coinçaient en sandwich pour la mettre par terre. Puis, ils donnaient des coups de pied, les gens hurlaient pour protester. C’était de la mise en scène.

Rien à voir avec le roller derby d’aujourd’hui. Donc c’est vrai qu’on est très loin des racines de cette époque-là ?

Oui. Le Vel’ d’Hiv, ça devait être une ambiance très particulière quand même ?

Ceux qui venaient n’étaient pas ceux qui s’intéressaient au patin. C’était les habitués du Vel’ d’Hiv. Ils venaient surtout voir les courses cyclistes. Il y avait la principale course avec les 6 jours. Et c’était le même public qui venait avec ses trompettes et des fruits mûrs pour les lancer sur la piste. Il y avait des gens pour jeter des tomates ou même des melons sur la piste.

Des fois, il fallait arrêter les matchs pour balayer la piste. C’était un grand spectacle. On a du mal à imaginer maintenant… Ce qui n’empêche qu’il y avait de bons patineurs.

Oui, j’allais poser la question de savoir si ces gens patinaient bien ?

Oui, tous étaient de très bons patineurs, c’est sûr.

À quel moment as-tu commencé à t’intéresser à l’histoire du patinage à roulettes ?

Pendant très longtemps, j’ai été un des rares adultes qui patinait. C’était toujours considéré comme un jeu de gosses après la guerre. Il y avait un endroit à Paris surtout où on pouvait patiner, c’était la cour de l’esplanade, que l’on appelle aujourd’hui le palais de Tokyo. Mais à l’époque, c’était peu après la guerre, ça s’appelait le Palais de New York.

Il y avait un très vieux bonhomme à l’époque, il devait avoir 70 ans. Pour moi, c’était un vieillard, qui patinait très bien. Il faisait du patinage artistique. Il dansait avec une cavalière imaginaire et il connaissait bien le patinage. Je pense qu’il avait dû commencer quand c’était la grande mode dans les années 1910. Il devait alors avoir une vingtaine d’années.

Tu parles de Florimond Dufour a priori ?

C’est lui oui. Florimond Dufour

Nous lui avons consacré un article il y  quelques temps. Et c’était grâce à une carte de visite que tu nous avais donné. Elle nous a permis de trouver des infos sur lui…

Je me rappelle une fois, il avait l’air quand même fatigué. J’avais une Deux Chevaux à l’époque. Et je lui ai proposé de le rapprocher de chez lui. Mais il m’a dit qu’il ne pouvait pas et je comprenais qu’il y avait une raison. Mais vraiment ça ne me dérangeait pas. Alors il m’a expliqué pourquoi : tous les dimanches, il venait en métro. Et à l’époque, il y avait des poinçonneurs. Il connaissait une poinçonneuse de tickets qui le voyait arriver. Et elle se serait inquiété si jamais elle ne l’avait pas vu revenir. Elle aurai crû un accident.

Et donc c’est avec cette personne qui fait que tu as eu envie de t’intéresser à l’histoire ?

Non, pas encore. Enfin, je n’étais pas un habitué, mais j’allais de temps en temps patiner là-bas. Et puis quand il y a eu le grand boom du patinage dans les années… 1979, avec les patins de randonnée et les roues en polyuréthane, ça a été le miracle. Les adultes se sont mis à patiner. Donc je me suis retrouvé à être un des seuls qui savait patiner parmi tous ces gens-là. On m’a alors appelé le « pape du roller », parce que j’étais le seul qui tenait debout. J’ai repatiné beaucoup plus à roulettes.

« Et un beau jour je me suis dit, mais d’où ça vient ? J’avais acheté un bouquin sur la technique du roller, mais il y avait quelques pages sur l’histoire du roller. Dans cette introduction, très brève, on parlait de rollers anciens, des premiers rollers qui avaient des roues en ivoire. Ça, ça a fait tilt. Je me suis dit, il faut que je trouve des patins avec des roues en ivoire. En fait, ça n’a jamais existé en réalité. Mais ça m’a donné la curiosité de connaître le passé du roller. Alors j’ai commencé à chercher. »

Sam Nieswizski

Alors je me suis dit : « le roller c’est un produit industriel ». donc je suis allé aux arts et métiers où il y a les ancêtres du vélo, les ancêtres des voitures, les ancêtres des vélomoteurs. Mais sur le patinage, rien. Absolument rien. Donc j’étais très embêté.

Les personnes que tu as croisées t-ont-elles aidées dans tes recherchers ?

Des fois, quand je voyais des gens que ça pouvait intéresser, je leur expliquais le but de mes recherches et que je ne trouvais rien. Il y a quelqu’un qui m’a dit : « Vous devriez aller voir l’INPI, l’Institut National de la Propriété Industrielle. »

Donc j’y suis allé et là, ça a été fantastique. J’ai retrouvé tous les brevets anciens. Les premiers n’étaient pas encore imprimés, ils étaient manuscrits. Non seulement ils avaient tous les brevets anciens français, mais ils avaient également des gros bouquins où il y avait tous les brevets des pays étrangers, Angleterre, Etats-Unis, etc.

Donc, j’ai passé des semaines et des mois dans les caves mal éclairées, dans des sous-sols pleins de poussière. Et j’ai fait plein de découvertes. Et puis un beau jour, quand vraiment j’avais plein de documents, je me suis dit : « Mais dans le fond, où est-ce qu’on patinait ? » C’est là que j’ai commencé à continuer de chercher. Donc j’ai fini par trouver plein de documents à la bibliothèque historique de la ville de Paris et puis à la bibliothèque nationale. J’ai trouvé des estampes anciennes, plein de choses, voilà.

Tu étais déjà à la retraite Sam Nieswizski ?

Pas encore, j’ai pris ma retraite fin 1981. J’avais déjà commencé mes recherches depuis un an à peu près. J’ai fini par trouver un tas de documents sur les grandes modes du patinage : comment étaient les patinoires… Et là-dessus, je me suis dit, mais qui est-ce qui patinait ? Enfin, je me suis mis à amasser plein de documents, et ça m’a donné une maladie, la collectionnite. J’achetais tout ce que je pouvais trouver sur le passé du roller. Voilà pour l’histoire.

Est-ce qu’à cette époque-là, il y avait d’autres historiens du roller qui ont pu t’influencer ?

Je crois pas, non…

Par exemple, tu vois, en 1944, il y avait Morris Traub aux Etats-Unis qui avait déjà un petit peu travaillé sur le sujet.

J’ai connu le bouquin de Morris Traub, mais bien après. Oui, c’était plus tard.

Roller Skating Through the Years - Morris Traub
Couverture du livre « Roller Skating Through the Years » de Morris Traub

D’accord. Ah oui, donc quand tu as commencé, t’avais aucune référence…

Oui, je partais de rien.

Et tu fais référence aussi dans une ancienne interview qu’on a fait ensemble à une personne en Suisse ?

Oui, alors j’ai commencé à faire des recherches au musée national du sport français. D’abord, leurs documents n’étaient pas accessibles et de toute façon, ils n’avaient rien en fait. Cependant, je savais qu’il y avait un musée du sport en Suisse à Bâle. J’y suis allé et j’ai sympathisé avec le conservateur. C’était un musée multisport, donc c’était une espèce de petit hôtel particulier et chaque pièce était consacrée à un sport. Il y avait surtout des sports suisses, comme le ski, le bobsleigh, la luge. Mais ils avaient des réserves fantastiques de patins. D’une part, souvent de sources allemandes mais également des affiches et des vieux papiers concernant le roller en Allemagne. Et donc là j’ai trouvé plein de choses.

Tu parlais allemand ?

C’est compliqué. Quand j’étais tout gosse, j’ai été élevé moitié par mes parents avec qui je parlais français et moitié par ma grand-mère qui parlait allemand. Donc je parlais les deux langues couramment. Mais étant tout gosse, c’était avant l’âge scolaire. Et puis, j’ai été en pension pendant un an et demi, quand j’avais eu 5 ans, je crois. C’était juste avant l’école, et j’ai tout oublié de l’allemand. Malgré tout, il me reste quand même quelques bribes. Mais après, j’ai pris l’allemand comme deuxième langue et donc je peux m’exprimer un tout petit peu en allemand.

J’imagine que cela devait être utile en Suisse…

Oui, le conservateur du musée suisse du sport était de langue alémanique. Il parlait l’allemand mais il parlait aussi le français.

C’est vrai que j’ai beaucoup travaillé sur l’histoire du patinage à roulettes. Et finalement on parle beaucoup de la France, des Etats-Unis, mais les Pays-Bas et l’Allemagne ont eu une influence considérable. Et dans ce que j’ai pu trouver, il semblerait que les premières vraies usines aient été en Allemagne…

Pour l’Europe, oui, certainement.

Jusque dans les années 1980, les américains étaient à la pointe de l’industrie du patinage à roulettes. Et dès 1980, l’Europe a pris le relais et les Allemands ont fait des très bons patins.

À l’époque, il n’y avait pas les Italiens encore ?

Les Italiens sont venus à partir de 1980 avec les quads, puis en 1991 avec les inline, en particulier Rollerblade qui était américain mais qui avait des usines en Italie.

Walid faisait une petite référence à Boen et Boiani je pense, qui étaient plutôt dans le roller quad de vitesse…

Walid : Boen, Boiani… Toutes les marques autour du quad qui sont là depuis les années 1980 et tout ça, enfin qui ont vraiment, les italiens c’est vraiment de la très haute qualité en termes de fabrication aussi.

Sam : Non mais ce qu’il y a aussi, il y a encore autre chose, c’est que dans tous les pays qui ont un climat froid, c’est le patin à glace. Donc dans tous les pays du Sud, Espagne, Portugal, Italie, il fait trop chaud pour faire de la glace, donc on patine à roulette. Donc les Italiens étaient forts en patin à roulette déjà. Et quand ils ont vu le boom que c’était, tous les pays d’Europe s’y sont mis.

histoire marques roller boen boiani 07
Patin Boen Boiani

Sam Nieswizski, tu as entamé tes recherches, tu as accumulé pas mal de documents et puis ça t’a amené à sortir ton livre, Rollermania en 1991…

Le cheminement de Rollermania était le suivant : quand je faisais mes recherches, j’avais eu beaucoup de documents et je me suis mis à faire des fiches. Je connaissais pas l’ordinateur, donc je faisais des fiches.

«  Puis un beau jour, j’ai eu tellement de documents, je me suis dit : «  Ça peut faire un bouquin ». Donc j’ai commencé à faire un bouquin sans du tout me préoccuper s’il pouvait intéresser quelqu’un. J’avais l’impression à l’époque que l’histoire du roller n’intéressait absolument personne. Ni les gens qui patinent, ni les historiens, ça n’intéressait personne. Et puis quand j’ai commencé à me dire que ça vaudrait le coup de l’éditer, j’ai commencé à faire le tour des éditeurs. Et là j’ai vu la difficulté que c’était. »

Sam Nieswizski

C’est-à-dire que les éditeurs d’histoire me disaient : « Nous l’histoire, on s’intéresse à l’histoire de Louis XIV, de Périclès, mais pas à celle du roller, c’est pas sérieux. »

Quand j’allais chez un éditeur de sport, on s’intéressait à la technique du sport, à la médecine du sport, à la sociologie du sport. Mais l’histoire du sport, ça n’offrait aucun intérêt.

J’ai fini par trouver un éditeur que mon bouquin intéressait. Sérieusement, il a cherché à l’éditer. Il a fait une étude et il s’est dit qu’il n’y aurait pas le public pour l’amortir. Cependant, il a recherché vraiment consciencieusement, et il m’a dit que ce n’était pas possible.

Comment as-tu fait finalement si toutes les portes se fermaient ?

Là-dessus, par hasard, je lis les programmes de télé dans Télérama. Il y avait des annonces à l’époque en dernière page. Et j’y ai trouvé une annonce de Gallimard, disant : « Nous cherchons pour notre rayon jeunesse, un jeune auteur, moins de 20 ans, pouvant nous raconter une expérience intéressante. »

Donc j’écris en disant que j’ai passé de beaucoup la limite d’âge, mais que je suis quand même un auteur nouveau-né puisque je n’ai jamais publié. Et j’ai envoyé le sujet de ma recherche.

Et puis un beau jour, ils m’ont dit : « Apportez-nous votre bouquin ». Je leur ai apporté le bouquin, pas de réponse. Je me suis dit : « ça va être comme les autres, ça va pas les intéresser ».

Puis au bout de deux mois, J’ai voulu récupérer mon manuscrit. On m’a dit : « Mais on l’attend toujours votre manuscrit ». Il était resté dans un tiroir chez le planton. Et là-dessus, ils ont trouvé mon manuscrit. La fille qui l’avait lu, ça l’avait emballé. Elle en a parlé à son chef de service. Elle a dit c’est pas pour la collection Jeunesse mais c’est pour la collection Découverte et on va l’éditer.

Couverture du livre de Sam Nieswizski Rollermania (1991)
Couverture du livre de Sam Nieswizski Rollermania (1991)

Ce bouquin, j’en parle régulièrement avec plein de monde, et moi-même, à titre personnel, en fait, je sais pas, j’ai dû le lire une cinquantaine de fois. Et il est tellement documenté, qu’on trouve des nouvelles choses et des nouvelles pistes à creuser.

C’est un peu pour ça que je l’ai écrit. Je savais que je savais pas tout. Donc je voulais ouvrir des portes, ça, c’est sûr, oui. Entre le bouquin que j’ai rédigé et le bouquin qui est sorti, il y a quand même une différence, c’est-à-dire qu’il a d’abord fallu que je m’aligne sur la collection. Donc c’était trop long et il a fallu que je fasse des coupures.

Après on m’a dit que j’avais un texte très fourni et des illustrations avec des légendes très brèves. Il fallait faire passer une partie de mes informations dans les légendes. Donc il a mis un an à prendre forme, tel qu’il est édité.

Sam Nieswizski, combien de temps as-tu mis à finaliser ton livre Rollermania ?

J’ai commencé mes recherches, je travaillais encore. Et juste à ce moment-là, Mitterrand arrive au pouvoir. Je suis en pré-retraite, j’avais l’âge qu’il fallait, 55 ans. J’ai donc pris ma retraite aussitôt. Et là j’ai eu plein de temps à consacrer à mon bouquin. Je n’ai pas fait que ça, mais j’ai passé 6 ou 7 ans à faire mon bouquin.

Ouais, c’est beaucoup, mais d’un autre côté, quand tu vois la richesse documentaire et le sérieux surtout avec lequel ça a été fait. Honnêtement, je vois plein de gens qui veulent sortir des trucs sur l’histoire. Toi, tout est sourcé, tout est extrêmement précis en fait dans la manière dont il est construit. Il y a des notes sur chaque chose, on voit que t’as fait ça de manière extrêmement méticuleuse…

(Rires) Ah, c’est vrai. C’est pour ça que pour moi, ce livre a une valeur particulière. C’est que t’as limite fait un travail de thèse. Alors, condensé dans un bouquin qui fait une centaine de pages, mais…

Une fois que le livre est sorti, quel retour tu as eu ?

Des retours assez pénibles. Déjà, la Fédération… Je n’ai rien contre elle, mais la réaction de la fédération a été : « Quel est cet inconnu qui s’occupe de notre sport ? » C’était ça leur réaction. Je connaissais un très bon patineur artistique qui était à la fédé. Il faisait du patinage sur glace et à roulettes. C’était un champion. Il faisait du patinage artistique et faisait partie de l’équipe de France de danse sur glace je crois. Et il n’était pas d’accord.

Je lui ai dit : « Comment peut-on ne pas être d’accord ? Je n’ai pas pris parti. J’ai dit ce que j’ai trouvé. » En vrai, il n’était pas d’accord.

Et là malgré tout à l’heure actuelle, ce livre reste une référence. D’ailleurs, tu avais pour projet d’en sortir un deuxième. Quelques-uns parmi nous ont eu la chance de le lire. Tu as de nouveau rencontré des difficultés dans l’édition. Tu peux nous en parler ?

Comment expliquer ça ? Dans la collection où j’ai paru, il n’y a pas de réédition. C’est rarissime. Pour qu’il y ait soit une édition ou une réédition, il faut qu’il y ait un événement. Par exemple, les « 100 ans de la tour Eiffel ». Mais aucun événement ne peut justifier une réédition de mon bouquin dans la même collection. Pour n’importe quel autre éditeur, le problème est déjà traité par le premier bouquin, donc il n’y a pas de place pour un deuxième. Donc mon bouquin, il reste chez moi, pour ma satisfaction personnelle.

Ce deuxième livre : c’était le même sujet mais traité avec des choses en plus ? Ou c’était un autre angle ?

D’une part, ça a été actualisé parce que dans mon bouquin qui est sorti en 1991, on faisait du roller en ligne aux Etats-Unis, mais en France c’était inconnu. Donc j’en dis que quelques mots. Alors que maintenant il y a un chapitre entier consacré au roller en ligne. Donc je l’ai actualisé d’une part, et puis je l’ai fait tel que je l’avais conçu. C’est-à-dire avec des légendes très brèves, et au contraire, des informations énoncées d’une façon plus logique.

Je voulais passer ensuite à la période de la grande mode ou des grandes modes du patinage à roulettes. Ça fait partie des choses qui ressortent notamment dans ton livre. On voit qu’il y a eu des successions de grandes périodes. Il y a eu une période dans les années 1880 où ça commence à vraiment émerger avec les roulements à billes. Il y a 1910, il y a les années 30-50 aux Etats-Unis. Après tout à l’heure tu as parlé de la mode disco. Puis ensuite les années 90-2000 avec le roller en ligne. Et enfin, un petit peu plus récemment, il y a eu le derby en 2009. Et là, on a assisté encore, là, il y a quelques années, il y a deux ans, trois ans, avec le confinement, à une résurgence du patinage plutôt chez les femmes. Comment toi, tu vois ces différentes modes ? A ton avis, comment elles se déclenchent ?

Alors, la première grande mode a commencé en 1875. En quelques années, il est apparu 18 patinoires à Paris. Quelques-unes étaient souvent des bals convertis en patinoires. Mais en fait, il y avait 18 lieux clos où on pouvait patiner à roulettes. Et la grande mode, on sortait de la guerre de 1870, de la défaite. Il y avait une dette énorme envers l’Allemagne qui nous avait vaincus. Et donc les affaires avaient l’air à zéro. Mais très vite, les affaires se sont mises à reprendre. Donc, il y a eu un appétit de distraction, d’extravagance fantastique qui a fait que c’est devenu une mode dans le monde entier. Très vite. Y compris dans des pays comme l’Afrique du Nord, l’Egypte même, on a patiné dans le monde entier.

Et puis ça s’est arrêté, comme toutes les modes. Il y a une fin, c’était une telle mode que les gens s’en sont lassés. Donc quatre ans après il n’y avait plus de patinoire pratiquement.

Patins Plimpton - Credit: Science Museum
Patins Plimpton – Crédit : Science Museum

A ton avis, quel était le facteur déclencheur de cette première grande mode ?

Ce qui a aussi déclenché cette grande mode, c’est surtout une trouvaille technique. C’est-à-dire le quad avec des roues qui peuvent prendre des virages. Ça a été un objet d’abord très bien conçu par un américain, Plimpton, et c’est ça qui a fait qu’il y a eu cette mode énorme.

Donc là tu fais référence à Plimpton en 1863. Effectivement, il était extrêmement intelligent parce qu’il vendait ses patins à des skating rinks directement, il leur vendait un modèle économique et il le diffusait dans le monde entier. Et il se bataillait extrêmement fort pour protéger ses brevets. Derrière lui t’as eu Richardson aussi qui a apporté sa touche et qui a redonné un coup de jeune avec du roulement.

Au début, la première grand mode vient de Plimpton en 1863. Elle gagne donc l’Europe avec un certain retard en 1875-1878. Et une nouvelle mode est arrivée vers 1880, quatre ans plus tard. On connaissait déjà le roulement à billes. Mais les roulements à billes étaient beaucoup trop gros pour s’en servir pour des roues de patins.

Brevet de patin à roulettes de Levant Marvin Richardson
Brevet de patin à roulettes de Levant Marvin Richardson

Et Richardson a pris un brevet pour des roulements à billes qui pouvaient être adaptés aux patins. Ça faisait des patins très roulants. Donc c’était une nouvelle mode, moins importante que la première. Elle intervint vers 1890-1895 à peu près. Il y eut plusieurs patinoires à Paris. Ensuite on vit effectivement en 1898 un retour de la mode avec les patins-cycles.

Comment expliquer ce regain d’intérêt pour le patinage Sam Nieswizski ?

Là, j’ai du mal à expliquer ce retour de la mode. Ce n’est pas dû à une trouvaille technique. Tout était dit après Richardson. Tout était dit sur le quad, on pouvait pas faire mieux. Mais je pense, enfin, c’est une hypothèse qui repose sur pas grand-chose, je pense qu’on sentait qu’il y avait une guerre qui pouvait arriver et que les gens voulaient se distraire au maximum avant la catastrophe. C’est comme ça que j’interprète autrement, j’ai pas d’explication autrement.

À cette époque-là, c’est donc aux alentours de 1880 et jusqu’à début 1900, ça coïncide aussi avec l’époque victorienne et on voit que déjà les femmes ont une place importante dans le patinage à roulettes…

À l’époque de l’Angleterre victorienne, une femme c’était un peu un objet. C’est-à-dire qu’une femme qui patinait c’était moins un sport qu’une activité de flirt. On considérait pas les femmes comme des grandes patineuses mais comme des personnes intéressantes. Voilà ça s’arrêtait là.

Summer Skating Roller Princes Ground Brompton - 11 juillet 1874
Summer Skating Roller Princes Ground Brompton – 11 juillet 1874

Comment expliquer qu’aujourd’hui le patinage à roulettes soit un sport majoritairement pratiqué par des femmes et qu’il ait connu un tel engouement notamment avec ce qu’on a dit l’essor du roller derby et aujourd’hui de la roller dance ?

J’en sais rien. C’est très pittoresque. Toutes ces femmes qui sont à la fois des bonnes patineuses, des costaudes et qui arborent des tenues colorées. Un peu choquant à l’exprès, des bas-résilles trouées, des shorts avec plein de trous, ça crée un truc très spécial qui intéresse les foules.

Penses-tu qu’un jour, le patin sera capable de retrouver l’engouement qu’il a pu avoir à la fin du 19e et au début du 20e siècle ?

Je suis incapable de prévoir. Une innovation technique peut-être. On l’a vu, les rollers sont devenus des objets tellement perfectionnés, je crois que c’est difficile de trouver mieux.

Par exemple, avec les patins de vitesse, on arrive à aller presque aussi vite sur la route que sur la glace. On ne peut pas aller plus loin, je ne crois pas. Donc, s’il y a une nouvelle mode… C’est imprévisible. Ce n’est peut-être pas forcément lié à la technique.

Pourquoi il y aurait eu du nouvel mode ? Il y a des patins électriques, il peut y avoir certainement d’autres choses. Si je prends le quad par exemple, à un moment, c’était devenu ringard. Et maintenant le quad c’est devenu tendance et ça redeviendra ringard…

Aux Etats-Unis, finalement depuis les années 1940 toute ville à partir d’un certain nombre d’habitants a une patinoire à roulettes. En Europe et en France ce n’est pas la même mode. Aux Etats-Unis c’est un truc constant. Aux Etats-Unis on s’arrêtera jamais. En France, on y reviendra sans doute comme c’est le cas actuellement.

 » J’ai un peu le sentiment en France des fois que le roller il est mal aimé. Moi j’ai patiné à New York, quand on patine sur la rue ou sur le trottoir, les piétons n’ont pas peur et ils ne rouspètent pas, les voitures ne klaxonnent pas, tout le monde se respecte. A Paris, sur le trottoir on est très mal vu et sur la chaussée on est mal vu par les automobilistes. Je veux dire qu’il y a beaucoup moins de tolérance à Paris qu’à New York. »

Sam Nieswizski
Crystal Palace Skating Rink de Las Vegas
Crystal Palace Skating Rink, l’un des grands rinks de Las Vegas (Nevada, USA).

Oui, ça je confirme. Le patin effectivement aux Etats-Unis est présent dans les patinoires depuis plus d’un siècle, voire un siècle et demi. Il y a eu, comme tu disais, 3000 ou 4000 patinoires aux Etats-Unis alors qu’en France il y en a peut-être eu une cinquantaine à la plus grande époque. Ce qui est bizarre c’est qu’en fait, t’as l’impression qu’en France on fait quand même partie des pays latins et que le roller a eu du mal à s’implanter. Quand tu regardes l’Italie, l’Espagne ou le Portugal, le patinage à roulettes, il a une audience qui est sans commune mesure avec celle qu’il a en France. Comment on explique cette différence culturelle?

On est moins au sud, alors que dès qu’un pays est chaud, il y a le roller. C’est-à-dire que le rink hockey, c’est populaire au Portugal et en Espagne. C’est populaire comme le football presque. En France, ça l’est beaucoup moins, mais on est plus au nord.

En France, on n’a pas tellement de chance, c’est-à-dire que pendant très longtemps, du point de vue vitesse, les Américains étaient les grands maîtres. Nous, on passait après eux. Quand les Américains ont un peu perdu la maîtrise, les Italiens ont pris la tête et les Français étaient derrière eux à nouveau. Ce qui n’empêche qu’on a quand même des très grands champions.

On parle justement de compétition. Le roller aux Jeux Olympiques, c’est une longue histoire. En fait, quand tu regardes dès les années 1930-1940, déjà, De Coubertin était négatif. Il ne souhaitait pas avoir du patinage à roulettes parce que ça faisait du bruit et que ça faisait de la poussière. Depuis cette période-là, le roller a essayé à plusieurs reprises d’aller aux Jeux et il n’a jamais réussi. Qu’est-ce qui lui manque?

Pour les Jeux Olympiques il faut un public. Et pour le public, le patin à roulettes reste quand même une imitation du patin à glace. Je crois que c’est ça la vraie raison. Il y a eu le rink hockey en tant sport de démonstration en 1992, ça s’est arrêté là, ça a été une saison où on a participé aux Jeux, mais ça n’a pas été plus loin. Pourtant, le patinage sur glace, c’est les Jeux olympiques d’hiver. Et le patinage sur roller, c’est l’été. Donc, ça aurait pu se faire une espèce de continuité.

L'équipe d'Argentine de rink hockey 1992
L’équipe d’Argentine de rink hockey 1992

Walid : Oui, mais ça ne marche pas. On paye notre image trop proche de la glace. Finalement, si tu regardes, le roller restera l’éternel second derrière la glace. Il y a encore autre chose. À mon avis, le roller est très compétitif au point de vue Jeux Olympiques, parce qu’on ne peut pas faire sur glace ce qu’on fait en roller acrobatique. Mais le roller acrobatique, on fait les mêmes figures à ski qu’un roller. Les half-pipe, ça existe. Donc au ski, c’est plus spectaculaire. Donc finalement, le roller, malgré sa spécificité, il n’y passe derrière.

Tu nous disais en off que tu as patiné jusqu’à avant le confinement en 2020. Donc tu avais 93 ans…

Oui, oui. Mais j’étais moins performant. Je n’allais plus trop en arrière, je ne faisais pas d’acrobatie. Je tenais l’équilibre sur un pied sans problème, je pouvais faire des figures, mais ça s’arrêtait là.

As-tu essayé de rechausser récemment ?

J’ai essayé il n’y a pas longtemps. Je ne tenais plus debout. J’étais comme un débutant. J’ai essayé à glace et à roller. Je m’accrochais à la balustrade comme un débutant, je ne tenais plus debout. Donc j’ai renoncé. J’avais des quads.

J’utilisais des quads pour faire des petites figures et des patins en ligne pour faire de la randonnée. Là c’était un lieu clos, c’était aux Invalides, donc j’avais mes quads. Avec les quads,

Walid : Avec Alexandre nous faisons un travail de compilation de sources. Et nous avons constaté que les documents papier d’avant internet se retrouvaient facilement avec des magazines, des photos, etc. Mais on rencontre des difficultés sur les premières décennies d’Internet parce qu’une partie des sites et une partie des informations ne sont plus sur Internet… C’est compliqué parce qu’il faut que des gens en aient gardé une copie numérique quelque part. Et parfois, en fait, on ne trouve plus ces informations-là. Est-ce que toi, tu as été embêté avec certains documents que tu n’arrivais pas à trouver ?

Non.

Toi, tu as toujours réussi à trouver les documents?

Oui, j’ai toujours réussi. Mais je recherchais sur le papier. Je ne recherchais pas tellement sur internet.

Maintenant, si tu recherchais des informations, est-ce que tu chercherais sur Internet ou pas ?

Sur le site Gallica, je trouve plein de documents des Yézis, Ajong, Néé, à l’ancienne, et on trouve plein, beaucoup que je connaissais, et puis, ouais, beaucoup que je connaissais pas. C’est finalement, euh, beaucoup plus, euh, c’est agréable pour toi, parce que de chez toi, tu peux avoir accès à tout ce savoir.

Alexandre : Gallica.bnf.fr, c’est le portail historique des archives de la Bibliothèque Nationale de France. . Il y a 10 millions de documents qui sont stockés dessus. Et vous avez notamment accès aux archives des journaux ou encore des archives audio. Et il y a également des photos, de l’iconographie. C’est une mine d’or. A titre personnel, j’ai y trouvé énormément de choses. Et avec Sam, on arrive quand même à trouver encore des choses qu’on n’avait pas découvert. Notamment, il n’y a pas longtemps, on a trouvé aux Archives nationales l’inventaire d’après décès de Jean Garcin, qui était un des inventeurs français.

Le brevet d'invention déposé par Jean Garcin le 26 juillet 1828
Le brevet d’invention déposé par Jean Garcin le 26 juillet 1828

Ouais, tu peux rappeler juste qui il est, pour les gens qui connaîtraient pas?

Alexandre : Jean Garcin a déposé un brevet en 1828 pour une paire de patins à roues alignées à éclisses. Lui, il avait la particularité d’être issu de la glace. C’était une espèce de dandy qui revendiquait un style très particulier en glace. Sam pourrait en parler mieux que moi. Il avait ouvert une patinoire où il donnait des cours et qui malheureusement n’a pas connu le succès qu’il attendait. Il est très critiqué pour avoir plagié le brevet de Tyers, qui est un brevet de patins à roues alignés avec une banane déjà à l’époque. Et on dit qu’il a beaucoup copié.

Présentation du patin de Tyers en 1824
Présentation du patin de Tyers en 1824

Par contre, c’était un super communicant et donc on a beaucoup parlé de lui.

Un mot sur Garcin Sam Nieswizski ?

Sam Nieswizski : Jean Garcin, c’était un patineur à glace, c’était une vedette. Il a écrit le premier traité de patinage à glace écrit en français qu’il a publié en 1813, je crois, ou 1815. Il a pris son brevet en 1828 pour le patin à roulettes. Mais entre-temps, il a fait un autre sport. Il a pratiqué la draisienne, inventée par le baron Von Drais. En effet, il était le représentant de ce baron pour la France. Il a fait des démonstrations en 1818, je crois. Donc, je pense que c’est ça qui l’a inspiré pour son invention. Il patinait à glace, il avait l’équilibre. Il a pratiqué la draisienne, on pouvait rouler sur deux roues en gardant l’équilibre. Du coup, il s’est dit on peut rouler sur des patins à roulettes.

C’est ça qui a dû l’amener aux patins à roulettes. Je suppose.

Au fil des recherches que j’ai pu faire avec toi, sans doute as-tu remarqué aussi qu’il y avait une histoire très proche entre le vélo, le patinage sur glace et le patinage à roulettes. Comment vois-tu cela ?

Vers 1895, c’était la grande époque de la petite reine. Le vélo était très populaire. Les patineurs qui étaient confinés dans des patinoires rêvaient de patiner dans les rues. C’est là qu’on a inventé des patins avec des grosses roues en ligne, avec des pneumatiques. Donc, il y a eu des patins bicyclettes, vous voyez, en 1895-1898 en Angleterre.

Ça n’a pas duré très longtemps. Comme les roues étaient grosses, en général, elles étaient ou bien très hautes, donc les gens se tordaient les chevilles, ou bien, des roues très basses, mais une roue devant le pied et une autre derrière. Cela faisait des patins très longs avec lesquels on ne pouvait pas tourner. Donc il y a eu des tas d’accidents.

Donc tu as fait référence d’abord aux Ritters ?

Effectivement, les Ritter Road Skates sortis en Grande-Bretagne.

Affiche promotionnelle des patins cycle Ritter Road Skates
Affiche promotionnelle des patins cycle Ritter Road Skates

Il y a un truc qui est hyper intéressant avec ces patins, c’est que dès cette époque-là, ils étaient utilisés pour aller au travail pendant les grèves…

Oui, il y avait même un militaire gradé qui envisageait d’utiliser des patins bicyclettes pour l’infanterie, pour se déplacer plus vite. Ça allait moins vite que le vélo, mais les roues de secours étaient toutes petites. Donc il n’y avait pas de problème pour eux. Ça résolvait tous les problèmes de l’infanterie.

Walid : Est-ce que le roller a été un moyen qui a été envisagé, par exemple, pour de la police, comme c’est le cas maintenant ?

Non, pas vraiment. Un peu avant nous, au Canada, il y avait une femme policier qui était un roller, avant notre brigade à nous.

Puis, il y a eu les patins à moteur, c’est une espèce de monstre du Loch Ness qui apparaît de temps en temps. C’est-à-dire que ça va très vite, mais c’est quand même très dangereux. Il y a des gens qui prétendent qu’ils font du 50 à l’heure avec ça.

Des patins à moteur par Mercier en 1912
Des patins à moteur par Mercier en 1912

Il y a eu un type qui a fait effectivement un patin avec moteur à acétylène. À l’époque, on se servait de l’acétylène surtout pour s’éclairer : les lampes à acétylène des mineurs. Mais en même temps, ça posait d’énormes problèmes techniques sur les patins à roulettes. Ou bien les deux pieds sont motorisés ou bien un seul… Mais les deux pieds ne vont jamais à la même vitesse si un seul patin est motorisé, ça fait un sport asymétrique.

Tout ça est très compliqué. Mais enfin, on a réalisé des patins à moteur souvent. Il y avait des patineurs qui n’avaient non pas des moteurs sur leurs patins, mais un moteur à hélice dans le dos. On a même envisagé des moteurs à réaction.

Oui, il y a l’allemand Dirk Auer notamment qui s’amusait à faire des records, des courses contre une Aston Martin notamment, sur une piste d’avion avec des turbines dans le dos…

Dirk Auer en roller contre une Aston Martin
Dirk Auer en roller contre une Aston Martin

Toi qui es dans l’histoire depuis très longtemps du patinage, à ton avis quelles sont les principales pistes, les principales explorations qui vont rester dans l’histoire du patinage? Parce que finalement on se rend compte qu’il y a beaucoup de choses à découvrir encore.

Je pense que les principales découvertes ce sont :

  • Le quad de Plimpton
  • Le roulement à billes de Richardson
  • Et le polyuréthane.

C’était ça les grandes révolutions.

Mais à ton avis, quelles découvertes il reste à faire? Quels sont les secteurs qu’il y a à explorer dans l’histoire du roller et qu’on n’a pas encore assez exploré?

Je n’en sais rien.

C’est un peu comme en science, on en sait de plus en plus et il y a toujours un endroit qu’on n’explique pas. Le roller c’est pareil, plus on en sait plus il y en a à savoir. Mais dans quelle direction, je n’en sais rien.

Tout à l’heure tu as dit que tu t’allais dans les bibliothèques à l’INPI, etc., pour consulter des documents. Tu en prenais des notes, tu les retranscrivais ?

Je copiais, ou bien je faisais une photocopie. Parfois, je demandais de la reproduction de bonne qualité, tous les moyens étaient bons. Ça dépendait des endroits. Par exemple, à la bibliothèque nationale, il fallait demander la photocopie, on ne la faisait pas soi-même. On pouvait avoir une photocopie, une photographie, on pouvait avoir tout ce qu’on voulait, moyennant finances.

Dans certains endroits, il y avait une journée consacrée à la photo. On choisissait ses documents, ils étaient mis de côté, les photographes venaient avec leur appareil sur un banc de reproduction. Et on prenait les photos. Aux archives nationales, c’était plus compliqué encore. Chaque endroit avait ses règlements.

Il y a un point qu’on n’a pas trop abordé, effectivement, et qui moi me tarabuste un peu, par rapport à la recherche, ce sont les voyages. En fait, j’ai l’impression qu’en France, il n’y a pas des tonnes de trucs. Quels sont les voyages que tu as faits ? Dans quel pays ? Pour aller chercher quelles sources?

Je suis allé plusieurs fois à Bâle (Suisse), d’une part. Et après l’apparition de mon bouquin. Je suis allé à Lincoln, capitale du Nebraska, dans le musée national américain du roller, où il y a tout ce qu’on peut imaginer.

Je pense en particulier aux procès que faisait Plimpton à ses concurrents : ça remplit plusieurs caisses d’un mètre cube chacune ! Ils ont des archives avec tout ce qu’on peut imaginer. Tous les patins européens que nous on n’a pas, eux, ils les ont. Ils ont un patin de Garcin, par exemple, que nous on n’a pas.

C’est incroyable d’imaginer qu’il y a encore ces patins-là. Ils ont notamment le patin de Petitbled, celui de 1819, le premier brevet mondial…

Il y en a un exemplaire du patin de Tyers (1823) au musée historique de Washington.

On se rend compte qu’il y a quand même un intérêt pour l’histoire dans ces pays-là, notamment aux Pays-Bas, en Allemagne et aux États-Unis, qu’il n’y a pas en France. Tu es allé en Allemagne ou aux Pays-Bas ?

Non, je ne suis pas allé en Allemagne et je ne suis pas allé aux Pays-Bas. Mais aux Pays-Bas, il y a un endroit à voir : un musée du patin à glace où ils ont énormément de documents sur le roller également.

En particulier, j’ai connu un collectionneur hollandais qui est malheureusement mort maintenant. Il avait une collection énorme qu’il a certainement léguée à ce musée.

Qu’est-ce qui fait qu’en Europe, on n’a pas de musée du roller, par exemple ? Que font les collectionneurs de leur collection quand ils décèdent ?

Je n’en sais rien. Je ne sais pas.

Est-ce que tu as été amené à avoir beaucoup de relations avec d’autres collectionneurs ?

Sam Nieswizski : Ah oui, plusieurs, en particulier celui qui tient le magasin Ligne Droite : Christophe Audoire. Il est effectivement extrêmement actif à ce niveau-là. Et il a une collection énorme. Mais il y a aussi l’ancien gérant du magasin Hawaii Surf, Eric Gros qui avait une belle collection de patins.

Alexandre : Oui, on est passé le voir avec Walid il y a quelques temps. Il y a aussi Philippe Le Corvec en Bretagne, à Saint-Brieuc, qui a des pièces magnifiques, notamment un patin allemand en métal avec 7 roues alignées…

Walid : Une des questions qu’on se pose avec Alexandre, c’est : comment on fait pour faire perdurer cette mémoire ?

Walid : Parce que les réseaux sociaux, ce n’est pas un moyen de faire perdurer la mémoire. C’est trop instantané. On ne va rapidement pas trouver ce qu’il nous faut. Comment on va faire sur des générations pour faire perdurer en fait toute cette connaissance ?

Parce que si je prends par exemple ce que nous on a fait déjà, par exemple dans les années 2000 en roller, les cassettes qu’on a, il faut déjà tout renumériser, ce qui prend du temps et le temps qu’on aura mis à tout renumériser potentiellement il faudra encore les changer de format parce que les formats ils ont reproduit etc. Et finalement tout ça, ça prend énormément de temps, ça demande de l’argent aussi. On se demande quels seraient les bons formats.

Est-ce qu’il faudrait faire une association ? Est-ce que ça devrait être un truc qui devrait être géré au niveau fédéral ?

Sam Nieswizski : Non, non, non, la fédération, elle s’en fout. Au début, elles se foutaient de l’histoire du roller. Finalement, elle a fini par non seulement m’accepter, mais elles ont trouvé que je donnais des racines à notre sport. Après, j’étais bien considéré, mais eux, ce qui les intéresse, c’est la performance avant tout.

Alexandre : Malheureusement, la fédération n’est pas dans cette logique de mémoire et d’héritage comme d’autres fédérations peuvent l’être. C’est un sujet qui est d’autant plus sur la table à l’heure actuelle que les Jeux Olympiques de Paris 2024 approchent et que c’est l’un des axes du gouvernement. La notion d’héritage… et de se dire : qu’est-ce qui va rester de cette culture du sport après les Jeux Olympiques ? Je sais qu’il y a des fédérations, notamment La lutte, travaillent sur cette question de conserver leur héritage.

Là, à l’heure actuelle, pour le roller, force est de reconnaître que si demain, moi je venais à partir de rollerenligne.com, qui prendrait la suite ? Qui ferait perdurer toute cette mémoire ? Et je pense que Sam tu as un début de réponse, c’est qu’effectivement l’écrit, le papier qui reste un des supports qui traverse le mieux le temps.

Nous devons être une petite dizaine en France à avoir de belles collections, notamment Christophe Audoire, Philippe Le Corvec, toi et moi, et des gens de Brétigny aussi. Mais que va devenir tout ce matériel une fois que nous ne serons plus là ?

Sam Nieswizski : J’ai fait un testament où je lègue tout au Musée de Bâle. Mais tels que je les connais, ils n’auront pas les moyens de venir en France pour prendre la collection. Donc à défaut d’eux, le musée de du roller aux Etats-Unis. Mais c’est pareil, ils n’ont pas de fric. Et à défaut d’eux, c’est un des collectionneurs que je connais qui en héritera.

Avec Walid, on n’a pas encore trouvé exactement les pistes qu’on va prendre par rapport à ça. Une des réflexions qu’on avait, c’était un musée virtuel. Il y a des outils qui permettent de faire ça et qui sont plus accessibles financièrement que des musées en réel.

Walid : Oui, mais il faut du temps et de l’argent.

Sam Nieswizski : Pour parler franchement, un musée, ça coûte de l’argent. C’est-à-dire qu’il faut déjà le local, il faut le louer, il faut faire le ménage, avoir quelqu’un à la caisse. Donc il y a plein de gens qui font salariés et ça n’attire pas le public. Le musée de Lincoln, quand j’y suis allé, j’étais le seul visiteur. Il n’est rempli que quand il y a des compétitions à Lincoln, où ils ont un stade de roller. Quand il y a une compétition, les patineurs viennent par curiosité. Mais autrement, il n’y a jamais personne. La difficulté, ce sont les donations, c’est les soutiens.

Pour Lincoln, la difficulté reste quand même l’emplacement du musée. J’invite les gens qui écoutent ce podcast à regarder sur internet où se situe Lincoln. C’est vraiment en plein milieu des Etats-Unis, au milieu de nulle part !

L’Amérique profonde, oui. Donc c’est vrai qu’en termes d’accessibilité, c’est pas une grande ville.

Alexandre : Et malheureusement, c’est extrêmement dommage, parce qu’on parlait des musées du roller… En fait, à l’heure actuelle, il y en a deux vraiment « officiels ». Et encore, le vrai seul musée du roller dans le monde, c’est celui de Lincoln. Il y en a un autre qui a été ouvert en chine à l’occasion des Roller Games en 2017. C’était une parodie de musée.

Walid : Est-ce que tu as échangé avec des universitaires ? Ou est-ce que tu as pu discuter avec d’autres gens de… qui collectionnaient dans d’autres disciplines ?

Non pour les universitaires. J’avais un copain qui était chercheur en psychologie du sport. Il étudiait les accélérations d’une main qui écrit avec des palpeurs. Ensuite, il traitait les informations sur l’ordinateur, la psychologie purement très scientifique. Il a lu mon bouquin et il m’a dit :

 » C’est intéressant mais pourquoi tu n’as pas approfondi le côté sociologique ? »

Mais c’était pas mon but. C’est sa première réaction. Autrement j’ai pas eu tellement de réactions d’universitaires, non.

Alexandre : Bon du coup je vais me permettre d’intervenir là-dessus aussi. En 2002-2003 j’avais essayé de faire une thèse sur le sujet. À l’époque ça avait été compliqué, la sociologie ça n’avait pas été hyper bien abordé. Il y a quand même eu des gens comme Yves Pedrazzini, Anne-Marie Waser, qui ont fait des écrits intéressants à ce niveau-là. Mais force est de reconnaître que l’université a encore un petit peu de mal avec le patinage à roulettes. Là, récemment, je me suis pointé avec une proposition de projet sur l’histoire du patinage à roulettes, particulièrement sur l’histoire du marché, et il faut reconnaître que même 20 ans après, l’université, le roller, elle s’en fout.

Il y a un truc qui les intéresse un petit peu, c’est l’histoire du derby. Enfin pas l’histoire du derby, pardon, le roller derby en tant que phénomène où un sport parle et femme est pour les femmes. Mais hormis cet aspect-là, il n’y a pas grand-chose qui sort en projet sur le roller. Je vais quand même rendre hommage à Thomas Riffaud. Il a publié une thèse sur le roller comme un comme art de rue en fait.  Il faudra qu’on l’invite !

Dernière question rituelle : on donne la parole à notre invité pour une tribune libre. Est-ce que tu as un message à faire passer pour les auditrices et les auditeurs de Balado Roller ?

Sam Nieswizski : Pas tellement non ! (rires)

Walid : Quand j’étais jeune, je n’avais pas trop d’intérêt pour le mémoire du roller en fait. C’est avec l’âge que j’ai compris qu’en fait moi en tant que patineur, ce n’était pas juste moi. Quand j’allais quelque part et que j’étais un patineur et que je venais de France et de Paris, je véhiculais aussi d’une manière ou d’une autre une certaine image. Et donc il était important que je connaisse un minimum l’histoire de ce qu’on avait fait auparavant. Je trouvais que c’était assez intéressant de pouvoir passer à des gens qui arrivent et qui ont moins de connaissances cette histoire pour qu’eux aussi puissent s’approprier ce qui a été fait avant. Bon, bein finalement, c’est moi qui ait fait la conclusion ?

Alexandre : C’est vrai, qu’à chaque fois, avec Walid, on se heurte vraiment, alors c’est pas que métaphorique, on se heurte à des personnes qui ont découvert le roller il y a quelques années, de tout savoir sur ce milieu-là. C’est vrai qu’on bataille beaucoup pour leur dire attention il y a eu d’autres choses avant vous c’est ça n’arrive pas de nulle part quoi le patinage il a 200 ans d’histoire ne la négligez pas ! C’était ma partie de conclusion…

Walid : je pense que c’est une bonne conclusion…

Alexandre : je voudrais exprimer tous mes remerciements et toute mon affection à Sam qui, depuis plus de 20 ans maintenant, a toujours été dispo quand je lui ai posé des questions sur des projets des documents. Quand je cherchais des et que je trouvais des vieux patins, il m’a toujours aidé à les dater. Sam, il est inoxydable. Vraiment un grand merci du fond du cœur pour tout ce que tu m’as apporté.

Sam Nieswizski : Je t’en prie. A ton service.


podcast roller histoire roller Sam Nieswizski historien roller Sam Nieswizski roller historien Sam Nieswizski podcast
Auteur
Alexandre Chartier 'alfathor'

Alexandre Chartier est le fondateur et webmaster de rollerenligne.com. Le site a vu le jour officiellement le 11 décembre 2003 mais l'idée germait déjà depuis 2001. C'est un passionné de roller en général, tant en patin traditionnel qu'en roller en ligne. Il aime le patinage à roulettes sous toutes ses formes et tous ses aspects : histoire, économie, sociologie, évolution technologique... Aspirine et/ou café recommandés si vous abordez l'un de ces sujets !

7 responses to “Podcast : Sam Nieswizski – notre historien du roller”

  1. Mireille PELLATON
    5 juin 2022 at 21 h 11 min
    bonjour, j'ai retrouvé des patins à glaces (à fixer sur les chaussures) et des patins à roulettes (également à fixer sur des chaussures) avec des roues en fer !!! De quand pourraient-ils dater ? puis-je vous envoyer une photo pour que vous puissiez m'aiguiller ? Trouvé dans le grenier, mes parents ont tous les deux bien plus de 90 ans, mais ... ça pourrait dater encore de la génération d'avant. J'aime bien les "vieux trucs", mais dans la poussière et sous des tas de vieux déchets, c'est dommage de ne pas les ressortir. Meilleurs messages. M. Pellaton
  2. de Paix de Coeur Daniel Juge olympique patinage artistique
    7 octobre 2021 at 23 h 52 min
    J ai rencontré Sam lors d une compétition de roller In Line à Paris comme juge arbitre J aimerai bien entrer en relation avec lui
  3. serger
    4 septembre 2021 at 14 h 38 min
    un grand monsieur du roller, respect
  4. petrus
    12 mai 2013 at 17 h 42 min
    Je recherche désespéremment et depuis de nombreuses années, s'il existe des documentations - ou sites web maintenant - où il serait possible de trouver une liste complète et actualisée des françaises et français CHAMPIONNES ET CHAMPIONS DU MONDE DE VITESSE; car à mon plus grand étonnement, la fédé et le site FFRS sont incapables de nous en présenter une ( alors que pratiquement chaque année nous obtenons des titres mondiaux ).Quand à l'information médiatique, je n'en parle pas; nous ne semblons exister nulle part dans le monde sportif à ma plus grande désolation.
    Un grand merci à Sam pour son oeuvre et à Xavier LE LEU pour son docu sur le roller qui est extra.
    Amitiés du p
  5. patrick briand
    30 mars 2009 at 23 h 47 min
    Je le connais depuis très longtemps.
    Il est très sympa et très discret.
  6. nadinerollerskater
    17 février 2009 at 18 h 48 min
    Il a oublié de dire qu'il avait offert au vieux monsieur une boîte de "Bohin", pour son gramophone!
  7. bati39
    16 février 2009 at 13 h 47 min
    Cela ne m'étonnes pas à Venice beach en Californie on a attendu 20 ans pour qu'un seul documentaire nous soit consacré !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *