Les innovations technologiques des freins de roller
Au fil des années, les marques de roller ont cherché à améliorer leurs système de freinage. Les concepts se sont succédés sans véritablement réussir à percer. ReL vous propose un tour d'horizon des innovations technologiques des freins de roller...
Par alfathor

Voyage dans l’histoire des freins de roller et de patins à roulettes
Il n’a pas fallu attendre longtemps pour que les inventeurs se rendent compte de la nécessité de mettre en place un système de frein sur leurs patins à roulettes. En effet, la première chute connue de l’histoire de Jean-Joseph Merlin était due à son incapacité de contrôler sa vitesse ! Vous constaterez en lisant cet article que les tampons de freins des rollers d’aujourd’hui ont finalement assez peu évolué depuis le début du 19e siècle.
Des freins et des butées dès les prémices du patinage à roulettes
1823 : l’arrêtoir de Tyers
Le patin à cinq roues alignées de l’Anglais Robert John Tyers était déjà équipé d’une butée avant en métal en 1823. Il disposait aussi d’un arrêtoir au talon qui ressemble déjà à un embryon de tampon de frein.

1832 : l’arrêt de Garcin
Le Cingar est le patin du Français et patineur émérite sur glace Jean Garcin. Vous constaterez sur le dessin du brevet ci-dessous qu’il possède déjà une excroissance appelée « arrêt » (f) et équipée d’un « noyau en bois » (g) sur l’arrière du patin pour freiner. Il préfigure les supports de tampons de freins modernes.

D’autre part, une encyclopédie américaine fait référence à l’invention du « toe stop » en 1876.
Etrangement, la plupart des patins à roulettes qui ont été produits jusqu’aux années 1970/80 ne semblaient pas équipés de frein.
Les butées avant des patins à roulettes
1930-1950 : des butées à l’avant des patins … pour se propulser !
L’avènement des patins des marques Fulgur, Jack et Vitesse ski a vu la butée avant se transformer en appendice de propulsion. Le geste du patineur reproduit alors celui du ski de fond, il s’appuie sur la butée avant pour prendre de la vitesse et se propulser vers l’avant.

La butée avant des quads arrivent tardivement
Dans les années 1950, se dessinent les prémices de la butée avant : on voit une sorte de cale fixe sur les patins des Skating Vanities, une troupe de danseuse très populaire à l’époque qui donnait des spectacles dans le monde entier.
Les sources iconographiques que nous avons consultées ne nous montrent pas de véritable butée sur les patins traditionnels avant 1969. L’arrivée du plastique, et en particulier de l’uréthane, va permettre d’équiper un grand nombre de modèle dans les années qui vont suivre.
C’est pourtant à partir de 1979 que le concept va se généraliser. Les années 1980 voient l’arrivée de la première butée réglable en hauteur. On en trouve notamment sur les patins d’artistique de marque italienne FAS.

Le tournant du tampon de frein en polyuréthane
La première grande « innovation » de l’ère moderne reste sans doute le tampon de frein en polyuréthane. Il est encore largement utilisé aujourd’hui.
Trop de références de tampons de roller et une difficulté à trouver des pièces de rechange
Désormais, toutes les grandes marque de roller vont équiper leurs modèles grand public de tampons de frein… mais chacun avec une forme différente ! Du coup, il s’avère très difficile de trouver le bon tampon de frein de rechange pour vos rollers. Parce qu’en plus, nous avons oublié de vous dire que pendant une décennie, les marques ont changé leurs standards presque chaque année ! Un vrai casse-tête pour le consommateur. A l’heure actuelle, il n’y a toujours pas eu d’harmonisation, contrairement à ce qui a pu se faire avec le système UFS pour les platines.

Rollerblade et l’Active Brake Technology (ABT)
Le système de frein ABT développé par la marque Rollerblade à partir de 1997 a été très utilisé pendant de nombreuses années.
Le tampon de frein est relié à la coque par un levier qui l’abaisse lorsque l’on avance le pied. Il permet de freiner tout en conservant toute les roues en contact avec le sol. Le patineur est ainsi plus stable. Ce système convient donc bien aux débutants.

On trouve le frein ABT Rollerblade sur les modèles de milieu/haut de gamme de la marque.
Le concept ABT a été décliné au fil des années par Rollerblade avec l’ABT2, une évolution plus compacte où la tige ronde a été remplacée par une lame en métal avec 6 hauteurs de réglage. On compense ainsi l’usure progressive du tampon.
Est venu ensuite l’ABT Lite (très discret mais assez fragile), le ABT XTreme sur le Coyote.
Les années 1990 : un festival d’innovations sur les freins de roller
La période 1995-2000 a été riche de nombreuses innovations, plus ou moins heureuses et plus ou moins efficaces. Toutes les marques y sont allées de leur concept ! Espérons que vous aimez les acronymes !
La firme Bauer et le système de freinage « Max Leverage »
En 1996, Bauer dévoile le « Max Leverage » (levier maximum si l’on traduit littéralement). Tout comme pour le système ABT, on garde les roues au sol pour freiner et on tend la jambe vers l’avant.

Ultrawheels et le DBS
Ultrawheels proposait le DBS (Disc Brake System) en 1997, un tampon de frein cylindrique qui roulait sur le sol pendant le freinage. A la manière de l’ABS, le freinage est plus progressive, tout comme l’usure du tampon.
Crazy Creek et son CBT
Crazy Creek a lancé son CBT (Compression Brake Technology) en 1997, un concept marketing bien enrobé qui n’apportait aucune véritable amélioration.
Bauer récidive avec le VCB
Toujours en 1997, Bauer proposait le VCB (Variable Clearance Brake), un tampon de frein équipé d’une mollette sur la partie supérieure permettant de régler la hauteur du frein au fur et à mesure de son usure. Cela permettait aussi d’ajuster la puissance de freinage.
Le PBS d’Oxygen
Oxygen a mis sur le marché le système PBS (Power Brake System). En plus d’être un tampon de frein classique, ce dernier vient appuyer sur la roue arrière, augmentant la force du freinage. Seul inconvénient : l’usure accélérée de la roue.
Le frein roller Roces Tartaruga
Roces innovait en 1997 avec son Tartaruga, un nom barbare pour désigner le système de freinage sans tampon de la marque. La platine possédait des mâchoires qui venaient se plaquer sur les flancs des roues. On utilisait ce système en s’appuyant sur le talon.

2010 : Moshammer
La marque allemande Moshammer a développe un concept de freins hydrauliques pour roller où deux cylindres appuient sur les roues arrière du patin. Un système cher (400 €) et qui ne s’adapte pas à tous les modèles.

Mars 2010 : Le Diabolo d’Oxelo – un frein roller à cylindre
La marque Oxelo (Décathlon) a lancé son Diabolo en 2010. Il s’agit d’un système de freinage intégré dans la platine, sans tampon. Un cylindre descend entre les deux roues arrières quand le patineur avance le pied. C’est le système sans tampon de frein le plus compact que l’on connaisse.
La marque française a même ajouté un système de verrouillage qui permet d’empêcher l’activation du frein Diabolo. On peut ainsi faire des sauts ou du slalom sans risque.

2012 : Gravity Master, un frein roller pour la descente
Le frein Gravity Master a fait son apparition dans l’univers de la descente. Le système est assez similaire à l’ABT de Rollerblade sauf que la tige qui fait pression sur le frein vient se fixer sur les mollets. Du coup, la puissance de freinage est démultipliée. Le Gravity Master permet de casser rapidement les grandes vitesses.
Il existe une multitudes d’autres concepts, n’hésitez pas à nous envoyer vos infos !
Pour aller plus loin
Fabriquer un tampon de frein de roller en bois
Photos : droits réservés – article du 1er février 2015 mis à jour le 11 novembre 2022
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15 février 2015 at 8 h 41 min