Les capitaines d’équipes de rink hockey : Mathias Narce (Noisy-le-Grand)
Cette semaine, nous débutons une série d'interviews de capitaines d'équipes de rink hockey. Ils endossent une responsabilité qui nous parait essentielle, comme dans tous les sports d'équipe d'ailleurs. Débutons avec Mathias Narce, le capitaine de Noisy-le-Grand...
Par Jean LASSUEUR

Entretien
Bonjour Mathias, quel est ton passé dans le club dont tu es le capitaine ?
Mathias Narce : J’ai commencé au club de Noisy-le-Grand à l’âge de 6 ans, après deux années d’école de patinage à Fontenay-sous-Bois. Dès le plus jeune âge, j’ai eu la chance de jouer en sur-classement, ce qui m’a permis de progresser davantage, en compagnie de joueurs plus âgés mais forts talentueux comme Anthony Weber et Marvin Montout.
J’ai été champion de France avec Noisy dans presque toutes les catégories (sauf en U20 deux fois vice-champion). En effet, il est vrai que j’ai aussi connu des revers en perdant à plusieurs reprises en finale de championnat de France, ce qui m’a aussi fait grandir, je pense.
Ces bonnes performances avec Noisy m’ont ouvert les portes de l’Equipe de France U17 et U20. J’ai disputé trois Championnats d’Europe pour deux médailles de bronze et une quatrième place.
Je n’ai jamais eu la chance de poursuivre l’aventure en bleu U23 et en catégorie Senior. Cela reste un rêve et dans un coin de ma tête mais je dois avouer être conscient que la marche est encore trop haute. Je travaille dur pour espérer un jour la gravir.
J’attaque cette année ma huitième saison parmi l’élite en ayant coupé une année pour mes études où j’ai joué en Catalogne (CP Congrés).
Depuis quand en es-tu le capitaine et te rappelles-tu de ta réaction lorsque tu as été désigné ?
J’ai souvent été capitaine dans les catégories jeunes. Mais c’est la première saison où l’on me donne le brassard de l’équipe fanion. Cela a été avant tout une fierté pour moi mais cela engage aussi à des responsabilités pour aider à mener à bien notre projet.
Quel est le rôle d’un capitaine selon toi ? Vis à vis de tes co-équipiers ? De l’entraîneur ? Des arbitres ?
Le capitaine doit avant tout aider à fédérer le groupe afin d’avoir une bonne cohésion d’équipe. Il est primordial que l’équipe vive bien, sur et en dehors du terrain.
Pour cela, le capitaine doit être accepté par les autres joueurs sans quoi il est difficile d’avoir une influence positive sur le groupe. Pour faciliter ceci, il faut, en tant que capitaine, se montrer exemplaire aux entraînements, comme en match, ce qui est plus facile à dire qu’à faire. La saison est longue et on ne peut pas être au top tous les jours.
Nous devons aussi trouver les mots, être en mesure de galvaniser les joueurs pour rester uni dans les moments difficiles tout en demeurant positif et constructif.
Le capitaine sert aussi de relais entre l’entraîneur, les dirigeants et les joueurs. C’est un intermédiaire qui peut être utilisé pour communiquer ou soulever des problèmes et en trouver les solutions.
C’est aussi un confident, il doit être digne de confiance afin d’aider au mieux les joueurs individuellement.
Je suis respectueux des arbitres, cette casquette n’est pas facile car notre sport est très rapide. Je pense que Noisy a fait énormément d’efforts depuis le début de saison sur ce point.
Préfères-tu une équipe unie qui tourne avec tout le banc, mais sans podium à un équipe qui tourne à 4-5 joueurs de champ et assure le podium ?
Je pense que le hockey a bien évolué ces dernières années. Le haut niveau est très exigeant physiquement et il me semble impossible d’accrocher aujourd’hui un podium en tournant à 4-5 joueurs. Nous avons la chance d’avoir dès remplacements illimités ! La saison est longue, on ne peut pas gagner de trophée sans avoir un groupe étoffé. La Roche-sur-Yon en est un très bel exemple l’an passé. C’était une équipe soudée et combative. C’est là que la formation de jeunes est importante.
Préfères-tu un duo de gardiens dont chacun fait une mi-temps ou un gardien titulaire et son remplaçant sur le banc la majorité du temps ?
Question préférence, je m’en remettrai aux choix du coach.
J’ai pu vivre les deux expériences en N1 avec Noisy. Durant mes premières années Dani Romaguera puis Renaud Halloin avec Dany Battery faisaient souvent une mi-temps chacun. Les premiers étaient très talentueux et cela a fait énormément progresser Dany, qui est devenu ensuite numéro 1 et l’un des meilleurs gardiens de France. Peut-être étaient-ils moins éprouvés physiquement en ne jouant que 25 minutes ?
Aujourd’hui, il y un numéro 1 qui est Keven Correia. Il est lui aussi passé par une période où il ne jouait pas tous les matches et je pense que ça a été très formateur pour lui. C’est un plus pour nous aujourd’hui car il fait beaucoup d’arrêts décisifs.
Il est suppléé par Blaise Zervelis, champion de France N2 l’an passé avec Noisy. Il n’a pas joué de la saison et son attitude reste exemplaire, je trouve ça vraiment top pour le groupe.
Quelle est ta relation avec le capitaine adverse ?
Mon attitude envers le capitaine adverse est respectueuse. Je connais bien les joueurs du championnat maintenant, j’ai même quelques amis qui portent aussi le brassard.
Quel est ton meilleur souvenir de capitaine ?
L’Euro U17 à Nantes en 2007 où nous avons remporté la petite finale face à l’Allemagne 1-0. Cette Marseillaise, la médaille au cou, chantée avec l’équipe et les milliers de supporters, c’était magique !
Et quel est le moins moins bon ?
Une défaite face à Saint-Omer (chez eux) en finale de championnat de France U17 où je suis resté les jours suivants avec mes amis Romain et Mathieu (aujourd’hui à Ploufragan en N1). J’ai dû « fêter le titre » avec eux…
Quelles seraient les mesures, les moyens à mettre en place pour mieux valoriser ce rôle essentiel de trait d’union, le seul, entre toutes les parties prenantes ?
Peut-être une communication entre capitaines de première division pour faire remonter au CNA d’éventuelles suggestions/questions ?
Les capitaines ainsi que les joueurs de N1 – N2 doivent avant toutes choses montrer l’exemple aux jeunes quant au respect des règles, des arbitres, des dirigeants et des supporters.
Nous sommes les vitrines de nos clubs, nous sommes observés, copiés par les plus petits. Il faut que l’on en prenne conscience pour éradiquer la violence et ne montrer que la beauté de notre sport.
Un très grand MERCI, Mathias !
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