Interview : Caroline Lejeune, alias « Clochette »

Par | Publié le 3 août 2006 | Mis à jour le 12 avril 2023 | Catégories : Roller slalom | Sous-catégories : Interviews roller | 15703
| Tags : Interview alias Caroline Lejeune Clochette

Après seulement quelques mois de slalom, Clochette a atteint le plus haut niveau et ne semble pas prête de s’arrêter. Effectuez des entraînements quotidiens, ajoutez une volonté à toute épreuve, saupoudrez de beaucoup de persévérance, choisissez un prof’ haut de gamme, misez quand même sur une certaine dose de talent et vous obtiendrez la recette idéale pour flirter avec les podiums. Zoom sur ce petit bout de demoiselle au tempérament bien trempé…

interview caroline lejeune clochette small

Caroline Lejeune : exigence et performance

Après seulement quelques mois de slalom, Clochette a atteint le plus haut niveau et ne semble pas prête de s’arrêter. Effectuez des entraînements quotidiens, ajoutez une volonté à toute épreuve, saupoudrez de beaucoup de persévérance, choisissez un prof’ haut de gamme, misez quand même sur une certaine dose de talent et vous obtiendrez la recette idéale pour flirter avec les podiums. Zoom sur ce petit bout de demoiselle au tempérament bien trempé…

Bonjour Clochette, quel âge avais-tu quand tu as commencé le roller ?

Je ne m’en souviens plus ! J’ai eu, comme tous les enfants, une paire de patin à roulettes quand j’étais petite. Ma première paire de patin en ligne en remonte à l’époque où j’étais en 6e (1997). C’est là que j’ai vraiment commencé à patiner.

Caroline Lejeune alias "Clochette"
Caroline Lejeune alias « Clochette »

Comment en es-tu venue au roller ?

On pourrait dire que je suis venue 2 fois au roller : la première fois après une dure année de patin à glace quand j’avais 6 ans. La seconde fois, ce fut l’été dernier en 2005, quand j’ai de nouveau arrêté 4 ans de compétition sur glace

Cela fait peu de temps !

C’est vrai. Mais depuis, je n’ai quasiment pas loupé un jour pour chausser. Le plaisir de patiner est immédiat dès je suis seule dans la rue, dans un parfait silence

Peux-tu nous raconter ton passé sur patins ?

J’ai donc débuté sur glace vers 6 ans. A 11 ans, j’ai commencé le patin en ligne en faisant un peu de slalom avec une américaine, et du hockey avec mes voisins. L’année suivante, j’ai changé de patin pour tester l’agressif.

Roller slalom Twister
Roller slalom Twister

Puis, je me suis initiée à l’artistique : j’ai de nouveau changé de patin pour de belles bottines blanches. Au bout de deux ans, mon entraîneur est parti. J’ai alors décidé de me tourner vers la glace. Je suis rentrée dans l’équipe de patinage synchronisé de Montpellier. Enfin l’année dernière lors d’une petite balade, j’ai rencontré Delphine (alias,  » La Guêpe  » ) et Skali

Qu’est-ce qui t’a fait faire de l’agressif Caroline Lejeune ?

Au départ, je suis un peu casse-cou (je me suis un peu calmée maintenant) : une fois que je me suis débrouillée, et qu’il a fallu que je change mes patins en piteux état, je me suis portée vers des rollers pour une pratique plus « régulière ». Or, chez Décathlon, les patins qui font tout de suite plus « pro », sont des patins d’agressifs. Vu que c’était la mode, et que ça me bottais bien, j’ai adapté ma pratique à mes patins… d’autant plus que j’avais une bande de copain qui en faisait un peu. Ça a été un belle époque de fous rire et de grosse vautres.

Est-ce que tu pratiques d’autres disciplines que le slalom en roller ?

Le slalom me prend la majorité de mon temps. Je trouve tout de même de temps en temps une petite place pour ma discipline initiale, l’artistique.

Y a-t-il d’autres disciplines du roller que tu aimerais pratiquer ?

Forcément ! J’aimerai bien refaire un peu d’agressif. Je me dis que je pourrais aussi faire un peu de course, ça me détendrai je pense…car je suis toujours amoureuse de belles poussées bien faites !

Quel(s) sport(s) as-tu pratiqué auparavant hormis le patin à glace et le roller ?

J’ai fait de l’équitation, de la natation, de l’endurance et du patin a glace (danse, artistique et synchro)

Continues-tu à pratiquer d’autres sports en parallèle du roller ?

Je continue de nager deux fois par semaine.

Quels patins utilises-tu et pourquoi ?

Je me suis fait mon propre montage, pour correspondre le plus possible à ma pratique et à ma morphologie : des boots Twister 2006 et une platine sur mesure qu’un ami m’a fait : elle fait 227 mm de long, avec seulement 1 mm entre chaque roue, qui ont obligatoirement un diamètre de 72-76-76-72.

Caroline Lejeune fait un tour de cadran !
Caroline Lejeune fait un tour de cadran !

Caroline Lejeune, quels sont tes sponsors ?

Mon club, le M.U.C. Roller me paye mes déplacements sur les compétitions françaises.

Quels sont tes points forts ?

La persévérance. J’arrive et je maîtrise rapidement les nouveaux enchaînements… une fois que j’ai compris (et ça peut – être c’est long)

Quels sont les points à améliorer ?

Je ne maîtrise pas encore très bien tout ce qui est à base de wheelings. Mais j’y travaille…

Quels sont tes objectifs pour la saison et les années à venir ?

Faire une bonne place à la finale I.F.S.A. à Barcelone… et la garder !

Ta progression a été fulgurante, comment expliques-tu cela ?

Je m’entraîne beaucoup déjà… Ensuite, ce qui est sûr, c’est que je suis arrivée au slalom en maîtrisant parfaitement mes patins. Non pas que je sais tout faire, loin de là, mais le patinage artistique m’a permis de savoir Patiner, avec un grand P : on apprend à placer son poids, son centre de gravité, faire jouer les carres, rester droite, limiter les déséquilibres. Bref, savoir patiner de manière efficace. Et à partir de là, on peut tout faire. Il suffit juste d’enregistrer les pas (ce qui n’est pas une mince affaire pour moi).

Enfin, mon dernier atout : je suis tombée sur un des meilleurs slalomeurs, et certainement le plus pédagogue : Skali. Même si ce n’est pas lui qui m’a appris les bases, je lui dois mon niveau actuel. Sa manière de me faire réfléchir sur les figures en apprentissage me permet de progresser par moi-même lorsqu’il n’est pas là (même si sur le moment je n’en mène pas large). Il m’aide aussi psychologiquement, en me soutenant en compétition tant qu’en me motivant par des petits jeux à l’entraînement.

Enfin, il me fait profiter de son expérience de la compétition, puisqu’il a à la fois la formation juge et compétiteur, ce qui permet de construire un run répondant aux attentes des juges… même si au final, j’en fais toujours qu’à ma tête, souvent contre son avis.

Que fais-tu comme études actuellement ?

Je passe en 3e année d’Histoire de l’Art à l’université.

Caroline Lejeune en compétition
Caroline Lejeune en compétition

Caroline Lejeune, ferais-tu du roller ton futur métier ?

Je ne crois pas… mais il n’y a que les idiots qui ne changent pas d’avis…

Que voudrais-tu exercer comme profession plus tard ?

Les débouchés de mes études sont rares. J’aurai ce que j’aurai… j’aimerais bien travailler dans un musée (mais pas conservatrice, hein !) ou dans une artothèque : une manière de faire partager aux gens mon goût pour l’art, et surtout le rendre plus accessible, plus démocratique…

Quelles sont tes passions à côté du roller ?

La culture ! Je vais au cinéma, au musée, au théâtre, je passe des heures dans les bibliothèques ou dans la rue à flâner pour regarder les gens, les architectures…

La photo aussi ?

Oui, c’est vrai, je fais beaucoup de photo. Je n’ai pas un gros « Reflex » numérique, trop compliqué et encombrant, mais je m’amuse comme une petite folle quand même. Mes sujets de prédilection sont les petites bêtes grouillantes difficiles à saisir, comme les grenouilles ou les libellules. Mais j’aime bien tout autant aller me balader pour prendre tout ce qu’il m’entoure. Et je commence à faire des photos de sports aussi.

Tu prépares une vidéo Caroline Lejeune, tu peux nous en dire plus ?

Elle n’en est encore qu’au stade de la réflexion… quelques petits enchaînements et figures nouvelles sont effectivement notées dans un coin de ma tête. Je la garde pour cet automne, période qui signe en générale la fin de saison.

Caroline Lejeune à Grammont, près de Montpellier
Caroline Lejeune à Grammont, près de Montpellier

On a bien apprécié la vidéo avec Chloé Seyrès… à quand un prochain Jam ?

Quand on sera libre toutes les deux ! Ce n’est pas gagné d’avance, parce qu’on a des emplois du temps de ministre. Mais on s’est bien fait plaisir, et on est toutes les deux perfectionnistes. Donc je pense que d’ici l’été prochain, on voudra certainement revenir sur les critiques.

Caroline Lejeune, à quand du Jam sur les compétitions françaises et européennes ?

Il me semble que le « Sauterelles Contest » a déjà testé. Ça serait bien de renouveler l’expérience, mais je ne pense pas que ce soit viable au niveau fédéral. En France en tout cas, je crois que les slalomeurs sont trop peu concentrés au même endroit, ce qui déjà ne facilitent pas le travail en duo, mais aussi creuse les différence de vocabulaire/panel de figures. Ce qui n’arrange pas les choses, forcément… si l’un veut mettre des figures assises alors que l’autre est plus entraîné à faire des compas…

Pour revenir à des questions plus en rapport avec le roller, et pour mettre en balance ton avis avec celui de Chloé que nous avons interviewé précédemment : Penses-tu que les garçons et les filles devraient concourir en même temps en style slalom ?

Je ne sais pas. Il a du pour et du contre. La mixité, c’est accepter que filles et garçons soient au même niveau. Les séparer, c’est aussi prendre en compte les différences des 2 sexes (rapidité, technique, style…)

Et comment vois-tu l’évolution du slalom dans les années à venir ?

Je pense qu’on risque d’aller vers une division du slalom. On pourrait faire une très bonne comparaison avec le patinage artistique et la danse : en slalom, on retrouve aussi 2 écoles.

  • La première, qui se développe en ce moment avec les riders tels qu’Igor Cheremetieff et François Khan, est plus orientée vers le spectaculaire, avec des gros tricks pas forcément maîtrisés mais très puissants et audacieux, qui en mettent plein la vue.
  • La deuxième, que j’apparenterai à la danse, est plus un travail de carre, en finesse, plus équilibré comme Sébastien Laffargue ou Skali.

Les deux se valent techniquement, mais les règles actuelles pénalisent une des deux parties selon la « tendance », comme le montre le résultat des Championnats de France.

Comment vois-tu le niveau des européens par rapport à celui des patineurs asiatiques ?

Les slalomeurs asiatiques ont un très bon niveau technique, déjà supérieur aux Européens. Mais ils n’ont pas n’abordent pas le slalom de la même manière. La très grande majorité suit une sorte de mode, je pense, qui retombera bientôt. Il ne restera alors que les meilleurs, ceux qui aiment vraiment le slalom, comme par exemple Kim Sung Jin (désolé pour l’orthographe).

Leur manière de slalomer est également complètement différente, ce qui rend la comparaison difficile, voire impossible. Ils travaillent par exemple plus les transitions, alors que la majorité des Européens essaient de maîtriser parfaitement une figure sur 20 plots pour pouvoir dire « je sais faire ça ». Je pense que les deux manières doivent se compléter pour tous les slalomeurs… des enchaînements tout comme des figures répétées montrent une complète maîtrise.

Tu veux ajouter quelque chose Caroline Lejeune ?

A bientôt… sur les rollers bien sûr !

Fiche technique de Caroline Lejeune (Clochette)

  • Prénom : Caroline
  • Nom : Lejeune
  • Surnom : Clochette
  • Né le : 20 ans
  • Pointure : 38,5
  • Poids : 44 kg
  • Taille : 1,60 m
  • Réside à : Montpellier
  • Sponsor(s) : Pas encore !
  • Situation matrimoniale : En couple
  • Plat préféré : Les desserts
  • Musique préférée : Ca dépend l’humeur, de la musique tzigane au hip-hop italien
  • Hobbies : Le roller et la culture en général
  • Citation préférée : NC
  • Meilleur souvenir : Mon « perfect » au championnat régional de Besançon
  • Pire souvenir : Avoir été remplaçante de mon équipe de synchro
  • Entraînements : Quotidien
  • Débuts en roller : 1997 puis 2005
  • Figure du moment : Les toupies croisées et décroisées
  • Titres : 3ème au championnat de France, 2ème à l’étape londonienne de la Coupe du Monde I.F.S.A.

Pour aller plus loin

Site de Steven Morlier (photographe)

Texte : Mélusine – Photos : Rollerenligne.com & Steven Morlier

Auteur

Alexandre Chartier

''alfathor''

Alexandre est le fondateur et webmaster de rollerenligne.com depuis 2003. C'est un passionné de roller en général, tant en patin traditionnel qu'en roller en ligne. Il aime le patinage à roulettes sous tous ses aspects : histoire, économie, sociologie, évolution technologique... Aspirine et/ou café recommandés si vous abordez un de ces sujets !

2 réponses pour “Interview : Caroline Lejeune, alias « Clochette »

  1. Urban d'Orléans roller

    Merci à toi de m’avoir donné la passion du slalom.
    A la date d’aujourd’hui je ne sais pas faire grand chose mais ce qui est certain, c’est que ta façon de slalomer reste une source permanente de motivation pour tenter de t’arriver à la cheville./

  2. polo

    chapeau té tré forte

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