Interview de Chloé Seyrès (2009)

Par | Publié le 7 juin 2009 | Mis à jour le 11 décembre 2021 | Catégories : Toutes Roller slalom | Sous-catégories : Interviews roller | 8355
| Tags : 2009 Chloe Seyres Interview

Dans le milieu du freestyle slalom mondial, on ne présente plus Chloé Seyrès, quel est donc l’intérêt d’une telle interview ? On s’est dit que tous les deux ans, c’était bon rythme pour updater les nouvelles… d’autant plus que le palmarès de notre championne s’est énormément étoffé ces derniers temps…

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Dans le milieu du freestyle slalom mondial, on ne présente plus Chloé Seyrès, quel est donc l’intérêt d’une telle interview ? On s’est dit que tous les deux ans, c’était bon rythme pour mettre à jour les nouvelles… d’autant plus que le palmarès de notre championne s’est énormément étoffé ces derniers temps.

Décembre 2008

Deux titres de championne du Monde WSSA en décembre 2008, en Battle et en Speed Slalom, un titre de championne d’Europe WSSA en Mars 2009 en Battle, elle vient de repasser numéro 1. mondiale (Freestyle Slalom) devant la chinoise Chen Chen en début d’année, Chloé parcourt le monde de compétitions en compétitions que ce soit en Asie, Europe, Amérique, et truste presque tous les podiums, y compris quand elle ride contre les mecs !

Présentation rapide

En quelques mots : je m’appelle Chloé Seyrès, je vis à Paris, j’ai 22 ans, et je suis une freestyle-slalom skater (big up à celle qui se reconnaîtra). Je suis sur le circuit des compétitions (diverses et variées du moment que ça touche au freestyle) depuis 2002. J’ai décroché des titres – nationaux et internationaux (mais je ne suis pas là pour réciter mon CV). Crédit photo : MMJ, 2008

Présentation générale

Nom : Chloé Seyrès
Date de naissance : 14 juillet 1986 (Fête Nationale, J’ai un feu d’artifice pour mon anniversaire tous les ans. Oui. Un peu lassant en fait.)
Nationalité : 100% Bordelaise (FRA)
Job : J’ai un Master 2 de recherche linguistique anglaise. Ca fait joli sur le CV, c’est déjà ça. Je me replongerai probablement dans une formation plus professionnalisante (plus utile) l’année prochaine. En attendant, je fais du patin, de la zic, et j’écris des articles !

Une petite définition personnelle du freestyle slalom ?

En général quand je dois définir le freestyle slalom à un néophyte, j’essaie de le décrire comme une sorte de danse avec obstacles (cf. les plots). Je fais ce lien avec la danse à cause de cet aspect créatif et artistique (style) présent dans les deux disciplines. Au style on rajoute une dose de défi technique… et quand on mélange, ça donne (en très résumé) l’idée que je me fais du slalom.

La genèse : depuis combien de temps pratiques-tu le freestyle ?

J’ai commencé en mai 2001 très exactement. Après, selon les années j’ai roulé plus ou moins intensément. Le creux de la vague est clairement en 2003-2004 où j’ai dû cesser toute activité sportive pendant une dizaine de mois (l’enfer), j’ai repris mais sans trop de conviction… jusqu’en 2006 où j’ai mis les bouchées doubles (voire quintuples).

Comment as-tu découvert le freestyle ?

J’ai découvert en tombant par hasard sur une démonstration. J’ai vu une nana en quads faire un aigle croisé à balle, et mon premier réflexe a été : Ok, comment on fait ? Qu’est-ce qui peut faire office de plots ? Ouais des pommes de pin ça fera l’affaire… c’est parti !

Quel est l’aspect qui t’a attiré de premier abord ?

J’ai fait beaucoup de danse classique, et à l’époque (vers 2001) j’étais en quête d’un sport de remplacement.
Le slalom m’a tout de suite convenu à la fois pour les points communs qu’il y avait avec la danse (enchaînements de pas, jeux d’équilibre, lien avec la musique), et pour les points pas communs aussi, qui se résument à un seul concept : la Liberté… celle de créer ses propres enchaînements (contrairement aux chorégraphies et exercices imposés et rabâchés en classique) et donc de laisser libre cours à sa créativité ; celle de décider où, quand, comment aller rouler (et non d’attendre docilement l’heure du cours pour aller s’enfermer en salle) ; celle de choisir son entourage, ses potes de session (au lieu de se taper toujours les mêmes du cours).
Et puis j’ai toujours aimé faire « pas comme les autres », et le slalom restant une discipline confidentielle, l’idée d’avoir une passion peu connue m’a tout de suite séduite…

Progression et influences : t’es-tu entraînée seule, avec d’autres (émulation) ? Quelle importance ont joué les médias dans ton apprentissage ?

J’ai pas mal été influencée par les gens avec qui j’ai roulé (et c’est toujours d’actualité).
J’ai testé un bon paquet de méthodes de session : toute seule, à deux, à plus, en club… Je ne suis pas fan de la méthode en club parce que c’est justement ce type d’enseignement que j’ai cherché à fuir en arrêtant la danse. J’ai quand même une préférence pour les sessions à deux ou trois, ce sont celles qui à mon avis créent la meilleure émulation. Ceci dit, c’est aussi sympa de se retrouver seule de temps à autres, en tête-à-tête avec son mp3player – mais à se retrouver trop longtemps à sessionner seule, ça devient vite rédhibitoire.
Quant aux médias… j’ai eu la chance d’avoir les bonnes personnes sous la main au bon moment (il y avait du beau monde à une époque à Bordeaux) et de pouvoir m’y référer directement plutôt que de passer par les vidéos d’internet ! Et j’ai gardé cette habitude (de luxe, oui je sais) d’aller me renseigner à la source plutôt que de regarder une vidéo en boucle pour tenter vainement de comprendre un trick (par exemple).

Palliers de progression : Quels ont été les moments-clé de ton évolution ?

Les débuts

Ca faisait déjà un bout de temps que je savais tenir sur des patins, et quelques mois que je m’essayais à la rampe, du coup mes premiers pas en slalom n’ont pas été trop désastreux.

Les premiers six mois je me suis entraînée avec un pote qui commençait comme moi, ça nous a permis de nous motiver (ah ouais, t’as fait 4 plots en crazy ? attends tu vas voir je vais en faire au moins 5).

Et j’ai quand même tenu six mois avant de craquer pour des Twisters (par rapport aux Step-In détachables Hypno, ça change la vie).

La montée en flèche

Au bout d’un an de slalom, j’ai directement tenté ma chance aux championnats de France qui se déroulaient à Bordeaux (chez moi, quoi) – un peu poussée par les potes. Là ça a été le premier moment-clé : le fait de gagner (cat. cadet) m’a ouvert la porte à la fois de l’équipe de France et de mon premier sponsoring (Sports Aventure, un gros magasin généraliste).

En 2002-2003, j’ai été énormément encouragée (pour pas dire coachée) par mon super-pote Christophe – j’en ai bouffé, des lignes de spécials et de toe-crazys aller-retour, normal et switch… (simple exemple). Attention : il n’a été mon tortionnaire qu’à ma propre demande, c’était pour me rendre service.

Et puis c’est lui qui, l’été 2003, m’a fait mon premier montage Twisters sur platines FSK 237 (mieux que les Twister 250 quand on fait du 37).

Mes deux premiers Starway Contest à Lausanne (2002 et 2003) ont été aussi des tournants, chacun à sa manière. A cette époque, ce contest faisait figure de championnat d’Europe, et la compétition était encore mixte. En 2002, j’ai terminé première fille (5e du général) et en 2003, j’ai fait mon premier podium international (3ème).

Ce Lausanne 2003, c’est aussi le weekend où j’ai découvert un type qui se faisait appeler Francky… on n’a jamais trop slalomé ensemble finalement, mais au fil du temps c’est devenu un pote de premier ordre.

Le creux de la vague

L’année qui a suivi (2004) a été désastreuse d’un point de vue sportif : dans l’impossibilité de faire quelque sport que ce soit, j’ai dû mettre mes patins au placard (problèmes encore inexpliqués à ce jour de douleurs aux genoux)… j’ai fini par soigner le mal par le mal en rechaussant 10 mois plus tard, un mois avant le contest international d’Amsterdam… que j’ai remporté (grâce à un run moins raté que ceux de mes concurrentes). Titre que j’ai jamais assumé, car j’ai toujours eu l’impression de l’avoir volé.

Là j’ai changé de sponsor, et je me suis retrouvée dans un petit shop de surf’n roller, Escape Outside à l’époque. Moins l’usine et plus convivial, avec un team sympa : Max et Thaleeloo Rager pour les slalomeurs, le p’tit streeteur Guillaume et Termi le casse-cou.

C’est à ce moment-là aussi que j’ai sorti ma première vidéo, poussée par Mathias Wexcteen à participer au concours vidéo rollerfr 2 (argument : « allez, montre-leur à ces gars qu’une fille peut très bien faire du patin ! »)… d’où le son « I’m just a girl » (No Doubt) de la vidéo qui s’est posé comme une évidence.

Après ça, j’ai ramé une grosse année, n’ayant pas vraiment quelque chose ni quelqu’un pour me motiver. Je faisais un peu de freeride, un peu de rampe… mais ce n’était pas l’engouement des débuts. Si bien que fin 2005 je pensais sérieusement à raccrocher définitivement mes patins – j’avais trouvé d’autres occupations (un groupe de musique en route, des projets d’année en Erasmus…).

Le retour en force (back in style)

Et c’est à ce moment précis (le hasard fait si bien les choses parfois) qu’a débarqué Igor Cheremetieff pour un stage de quelques mois à la Fédé de roller (comme par hasard à deux rues de chez moi)… qui logeait dans une chambre d’étudiant (comme par hasard avec vis-à-vis sur ma fac). Et, point d’orgue, le hasard fait que Paf ! La fameuse grève des CPE me libère de toute obligation universitaire. Et le campus étant fermé, on l’a vite recyclé en spot de rêve (sol parfait, avec préau et éclairage jusqu’à 23h, à 53 secondes environ du 9m² d’Igor).

An Afternoon at the Fac.

Inutile de préciser qu’on a roulé complètement abusément pendant 5 mois (on faisait jusqu’à 8h de session en continu). Cette période a été très productive car on s’est énormément conseillé et influencé l’un et l’autre. Elle s’est d’ailleurs achevée par la meilleure des récompenses (un doublé en style-slalom à la compétition de Barcelone 2006) et par un chef d’œuvre cinématographique (n’ayons pas peur des mots) : Catch Me If You Can in Besançon.

…vidéo précédée de peu par celle du Clopinettes’ Gang, vidéo de promotion du slalom au féminin (et puis aussi un peu de mon groupe de zic avec la BO).

A partir de là, (fin 2006) je me fais recruter dans le SebaTeam, je m’initie aux Battles (pas facile de se laisser aller à l’impro quand on a l’habitude de tout contrôler avec un run tout prêt), et je commence à voyager pour cause de compétitions… et je continue à rouler, rouler, rouler, qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige… Rien n’arrête l’imagination tordue d’une névrosée accro …La preuve en images avec une petite vidéo de session improvisée dans la chambre d’Igor (Bedroom Rollin’)

Ensuite en 2007, j’ai commencé à migrer épisodiquement sur Paris (quasiment tous les weekends en fait), pour finir par m’y installer. Là j’ai découvert une véritable communauté de riders – d’un coup je me suis sentie moins seule. Et j’ai roulé pas mal de temps (jusqu’à l’été 2008) avec ma pote Thaleeloo Rager – celle-là même que c’est ma mère qui nous a fait nous rencontrer (sa prof de linguistique anglaise de l’époque où elle était en fac d’anglais).

Enfin cette dernière saison (2008) a été très riche en expériences : j’ai dû faire une vingtaine de compétitions un peu partout, ce qui m’a permis de découvrir, d’observer et de me confronter à tout plein de styles et de visions différentes du freestyle – ce qui m’a ouvert un énorme champ de possibilités, et m’a énormément inspirée. Et la saison 2009 semble continuer sur cette lancée !

Tu es présente sur différents circuits de slalom (style individuel et freestyle battle). Que t’apporte personnellement cette diversité de pratiques du slalom ?

Chloé Seyres au Trocadéro en 2006

L’Individuel et le Battle sont deux exercices complètement différents et à mon avis très complémentaires pour progresser.

L’Individuel incite à une construction en amont, réfléchie et calculée, d’un enchaînement de figures. C’est l’exercice de création et de construction qui est intéressant, ainsi que le lien chorégraphique avec la musique qu’on choisit. J’apprécie ce format de compétition, principalement pour la satisfaction que je peux avoir à présenter un produit fini et de mon propre cru (i.e. un run bien à moi, avec une musique qui me plaît et des enchaînements qui me plaisent).

Et le Battle, c’est une compétition qui fait travailler la « situationalité » (mais non ce n’est pas un terme compliqué). Alors que l’Individuel se joue surtout sur l’amont/l’avant (construction), le Battle lui se concentre sur la situation/le présent. Il oblige à faire travailler sa capacité d’adaptation : aux adversaires, au jury, aux rounds… on ne fera pas les mêmes choix tactiques de patinage selon si on tombe contre des classés Top 10 ou des non-classés, selon si les juges sont sensibles plutôt à la technique ou au style, selon si on est en qualifications ou en finale, etc.

Et ces capacités développées dans l’une et l’autre pratique peuvent servir de béquille en cas de défaillance dans l’une ou l’autre prestation : Si on oublie son enchaînement en individuel, on devient capable de s’adapter en improvisant ; et si on est en panne sèche d’idées en Battle, on peut toujours compiler des enchaînements pensés à l’avance.

Quels sont les aspects du freestyle que tu préfères ? Quelle(s) sorte(s) de trick(s) préfères-tu ?

Ce que j’aime dans le slalom, c’est le fait de ne pas être bridé par des conventions (point de vue tricks), c’est son côté non-académique : plus on invente, plus on met sa patte, plus on fait autrement que « normalement », et mieux c’est. C’est toujours cette idée de liberté et de libération, dont je pressentais le potentiel quand j’ai commencé, qui prédomine : une liberté créatrice et physique (c’est bon d’avoir des roulettes sous les pieds).

Je n’ai pas de type de tricks préférés, ça varie avec le temps. En général j’aime bien quand ça tourne… et le must c’est quand j’arrive à placer un kick quelque part ! J’adore ce concept de mise au défi volontaire de son équilibre pour ensuite l’utiliser comme point de lancement d’un autre trick (décodage : lancer un trick en partant d’un déséquilibre volontaire généré par un kick). On peut compliquer la chose en rajoutant le paramètre du pivot : l’association entre le kick et le tour et comment en tirer profit. (et là où ça se complique c’est quand on se rend compte qu’un kick maîtrisé permet de regagner son équilibre).

Et puis récemment j’ai aussi trouvé un nouveau jeu : placer des jumps par-ci par-là. Le top du top, c’est quand je peux placer un kick ET un jump ET en tournant !

à côté : d’autres passions ?

Ca a dû se sentir dans mes réponses précédentes…
J’ai une autre grande passion en parallèle : la musique. J’étais violoniste avant de commencer le roller à fond (…et de me ravager les doigts, et de compromettre du coup mon évolution en violon).

Après avoir arrêté le Conservatoire (2003) (pour mieux faire du roller héhé), comme la musique me manquait, j’ai appris les accords au piano et à la guitare et je me suis mise à la composition. Deux ans plus tard (2005), on m’a mise en relation avec un groupe-cherchant-chanteuse, une formation electro-rock bordelaise (Akouphën) avec qui j’ai fait un bon paquet de concerts et un album. (2007) Encore une fois je me suis re-retrouvée devant ce dilemme : roller ou musique ? …encore une fois remporté par le roller, et j’ai quitté le groupe en allant tenter ma chance sur Paris.

Le slalom, c’est bien parce que je fais une activité sportive créative (qui me rappelle les bons côtés de la danse, une passion révolue – dans sa forme danse classique) où la musique est bienvenue.

Du coup, ces deux passions (musique et roller) se recoupent sur certains points, mais sont aussi difficilement cumulables (difficile de faire plusieurs choses bien et à fond).

Ceci dit, la musique en groupe et la scène me manquent, et je travaille en ce moment sur quelques projets qui sont en cours de concrétisation… I’ll be back (je sais, c’est de Schwarzy mais je lui emprunte).

Photo : Akouphën Live au BT59 (Bordeaux, Fr) © Crédit photo : Lightpunk, 2007 >

Quelque chose à rajouter ? remerciements… ?

Principalement à moi-même pour m’avoir offert l’opportunité de monologuer longuement sur ma Rollin’ Life.
Aux gens que j’ai cité tout au long de cette auto-interview (particulièrement Seba pour les opportunités offertes, Igor, Nat, Francky, Christophe) et ceux que je n’ai pas cité mais qui ont été d’un grand soutien (particulièrement Mylhie, Oph, ‘n friends)

Liens utiles

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Interview sur Rollerfr (2004)
Interview sur Rollerenligne (2006)
Portrait sur Rollersouk (2006) Blog personnel
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Auteur

Alexandre Chartier

''alfathor''

Alexandre est le fondateur et webmaster de rollerenligne.com depuis 2003. C'est un passionné de roller en général, tant en patin traditionnel qu'en roller en ligne. Il aime le patinage à roulettes sous tous ses aspects : histoire, économie, sociologie, évolution technologique... Aspirine et/ou café recommandés si vous abordez un de ces sujets !

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    5 réponses pour “Interview de Chloé Seyrès (2009)

    1. sakura94

      un jour en regardant des vidéo de roller sur youtube je suis tombé sur une vidéo de Chloé: Rollerblade girl.J’aime bcp sa facon de patiner(moi ki aime patiner vite dans la vitesse dans la rue…)

    2. s.k.r. 9.4

      La petite Chloé a bien grandi depuis ses débuts sur les quais de Bordeaux quand on préparait les championnats de France (je m’en souviens encore très bien)… Son parcours est exceptionnel, depuis ses débuts son style a évolué, et elle est très lucide: elle le dit bien, elle a eu la chance d’avoir les bonnes personnes sous la main au bon moment. Couplé avec la notion de soif de liberté et celle de travail intensif, c’est ce qui ouvre la voie aux champions ( championnes) que l’on connait dans cette discipline et dans les autres d’ailleurs… Je lui souhaite de la réussite et une bonne continuation dans ces prochains défis en gardant ce goût de liberté que nous partagions à l’époque ou nous nous entrainions ensemble !!!

    3. pucca chan

      g vu plein de vidéo de toi
      t trop forte!

    4. myriam 5 3

      Chloé t’es la MEILLEURE!!!!^^

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