Podcast : Dame Fall, champion du monde hauteur pure (Sénégal)
Dame Fall afiche quatre titres de champion du monde de hauteur pure à son compteur. Le patineur sénégalais est devenu une star dans son pays grâce à ses performances. Il vit aujourd'hui à Brest où il enseigne le roller. Rencontre avec un tutoyeur de sommets...
Par alfathor

Dame Fall, du Sénégal, en passant par l’Italie, jusqu’à Brest
Bonjour à tous et soyez les bienvenus pour ce nouvel épisode de Balado Roller, le podcast de rollerenligne.com Aujourd’hui, nous partons à la rencontre d’un patineur qui tutoie les hauteurs. Il détient d’ailleurs à ce jour le record du monde de hauteur pure, ou free jump, avec un saut à 1m72. Il nous vient du Sénégal mais réside désormais à Brest. Nous souhaitons la bienvenue au champion du monde et recordman du monde, Dame Fall.
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Bonjour Dame Fall !
Bonjour Alex et bonjour également à toutes les personnes qui nous écoutent.
Bonjour Dame Fall, est-ce que tu peux commencer par te présenter s’il te plaît ?
D’accord ! Bonjour, je m’appelle Dame Fall, j’ai 26 ans, je suis quatre fois champion du monde de saut en hauteur et je suis également éducateur sportif dans le domaine du roller. J’encadre des jeunes en partant du loisir et jusqu’au haut niveau.
D’accord on va revenir sur ton parcours au fil du temps. On va commencer par le commencement. Tout d’abord comment tu es arrivé au roller ? Qu’est ce qui t’a fait découvrir le roller ou le patinage à roulettes ?
Alors avant moi je faisais du football et du handball. Le roller ce n’était pas vraiment ma tasse de thé. Mais au collège en fait, il y avait beaucoup de personnes qui faisaient du roller, qui arrivaient en roller pour faire leurs études. Et à chaque fois ils arrivaient en groupe. Du coup, il y a l’effet WOW ! C’était vraiment spectaculaire quand on les voyait arriver à vive allure et freiner d’un coup. C’est ça qui m’a attiré un tout petit peu dans la discipline. Mais à l’époque comme je faisais d’autres sports c’était un peu compliqué.
Un jour, j’ai essayé un seul roller, je n’ai pas mis les deux. J’ai mis seulement le pied droit parce que je n’étais pas à l’aise. Je me dis : je mets seulement le pied droit et je joue comme ça. Et le jour d’après j’avais mon oncle, je savais pas qu’il avait des rollers. Du coup, il m’a prêté ses rollers. Je suis allé sur la terrasse. C’est là que j’ai commencé à faire quelques petits pas avec les deux rollers. Le lendemain, je suis sorti faire du roller dehors. Depuis ce jour-là, je n’ai pas arrêté.

C’était en quelle année ? Tu avais quel âge ?
C’était en 2013. J’avais 16 ans. J’ai commencé le roller très tard.
C’est vrai que tu as commencé relativement tard pour un champion, tu étais à quel endroit à ce moment-là ?
Alors quand j’ai commencé à patiner, de toute façon je suis né à Dakar, j’ai grandi là-bas. Je n’ai pas beaucoup bougé de Dakar pour aller dans les régions. Donc j’ai commencé le roller à Dakar, au début je me baladais comme ça. Je n’étais pas vraiment attiré dans tout ce qui est club, parce que je suis juste attiré par les rollers. C’est après, par la suite, que j’ai vu qu’il y avait un club pas loin de chez moi, à peine à un kilomètre. Et je suis allé là-bas pour tester le roller. Il y avait du slalom, il y avait du saut. Le club qui s’appelait Dakar Roller. Dakar Roller c’est un des plus anciens clubs de roller au Sénégal. Et arrivé dans ce club, les riders faisaient du slalom, du saut, et du tremplin aussi, le high jump.
Et moi au début par contre, j’étais attiré par le slalom. Je ne faisais pas du tout le saut, c’était le slalom qui m’attirait. Du coup j’ai commencé à faire du slalom, à faire des croisés, croisés avant, croisés arrière, des figures basiques, Nelson et tout ça. Et j’ai fait du slalom pendant presque 6 à 8 mois, que slalom, le saut ne m’attirait pas trop.
Et alors, comment es-tu arrivé au saut finalement Dame Fall ?
Et un jour, le sauteur du club, le mec qui a le record, il sautait à peu près 1m35, un truc du genre. A chaque fois que je le vois sauter, je le regarde parce que c’est spectaculaire. Il sautait en déhanché. Puis, j’arrive un jour, je teste. Je commence à sauter avec lui. On commence à 1m, 1m5, 1m10 et je monte, je monte, je monte jusqu’à ce que j’égale son record. Le premier jour où j’essayais de faire du saut, j’ai égalé son record !
Le moniteur arrive et il me dit : « Finalement tu es beaucoup plus fort en hauteur, je pense que tu vas rester et faire de la hauteur pure ». Et depuis ce jour-là j’ai arrêté le slalom et je n’ai fait que de la hauteur.
Dame Fall
Ensuite, ça s’est enchaîné. Il y a eu des compétitions comme les championnats du Sénégal. Mais j’étais junior à l’époque et j’ai fait deuxième place. Par contre, l’année d’après c’était première place, jusqu’à maintenant.
Avec quel matériel tu roulais ?
Avant j’avais des Rollerblade avec une platine alu. C’est vraiment de très anciens Rollerblade. Si j’avais l’image j’aurais pu te le montrer. Mais vraiment c’est pas les Twister, de très anciens Rollerblade avec les trois crochets : le crochet en haut, le crochet du milieu et le crochet du bas. C’était vraiment des rollers éclatés. Mais à l’époque on s’en foutait vraiment des rollers, on voulait juste kiffer, sauter. Et ce qui est bien au Sénégal, par rapport à ici en France, c’est que les entraînements c’est des sessions. Ce n’est pas un entraînement encadré avec un prof’ et tout ça. C’est un groupe de copains qui vont venir faire du saut ensemble. Chaque entraînement est une compétition en fait. Parce qu’on saute presque tous à peu près au même niveau.
Donc c’est une compétition et c’est comme ça qu’on se tire vers le haut les uns les autres. Et c’est ça qui fait que le Sénégal aujourd’hui détient le record du monde et détient aussi un peu le monopole de la discipline.

Vous êtes nombreux sur le club, notamment à Dakar Roller à faire du saut ?
Beaucoup. Déjà au Sénégal, je disais à mes élèves, au Sénégal vous allez avoir facilement quatre personnes qui passent au-dessus de 1m60. Donc 1m50 vous allez avoir je ne sais pas combien de personnes qui vont passer facilement au-dessus de 1m50. Parce que le saut c’est vraiment une discipline phare au Sénégal.
Nous on aime beaucoup sauter, on fait du saut en hauteur et on fait du high jump. Parce que c’est ce qu’on fait sur les démonstrations en fait.
Alexandre : Alors tu parles du high jump… C’est intéressant parce que finalement c’est une pratique qui avait un petit peu disparu à la fin des années 1990 et au début des années 2000. Il y a eu beaucoup de quaders qui en faisaient notamment je te parlais en off de Hakim Nahit Chalal qui a fait partie des meilleurs dans cette discipline.
Tu crois à un retour du high jump toi ou c’est vraiment une spécificité du Sénégal ?
Le High Jump, j’en doute vraiment.
Pourquoi ?
Je ne sais pas pourquoi en fait, parce que nous au Sénégal on fait encore du High Jump. En Italie, ils en font encore. Ils organisent même des compétitions de High Jump. Moi, le seul retour que j’ai eu sur l’arrêt du High Jump au niveau international sur des populations officielles, c’est qu’ils disent que c’est dangereux. Que ce n’est pas bon pour le dos avec l’atterrissage sur le plat. Voilà, c’est le seul argument que j’ai eu comme retour pour l’arrêt du high jump. Mais nous au Sénégal, on adore, on le fait encore le high jump. Et moi actuellement, sur des démonstrations ici en France, je fais de la hauteur pure et je fais également du high jump. Avoir une personne qui passe au dessus de 2,50m ou 2,70m avec un tremplin de 60 cm, c’est vraiment c’est une très belle discipline.
Ouais et en plus vous le pratiquez en ligne, vous ne le pratiquez pas en quad ?
Dans le monde sénégalais il n’y a pas beaucoup de quaders. Tout à l’heure, on parlait de Baba Roller. Baba, lui c’est le précurseur du roller sénégalais. C’est la première personne qui faisait du roller au Sénégal. Et Baba, en fait, a commencé avec des quads. Je pense qu’il avait 4 ans quand il a commencé à faire du roller. Il était plus lent. Il n’a pas déchaussé depuis. Maintenant, je ne sais pas, il avoir environ 45 ans, et il continue de rouler. Et c’est à lui aussi qu’on doit un peu tout ça. Parce que si lui n’avait pas commencé le roller, s’il n’avait pas essayé de le développer, je pense qu’on ne serait pas à ce niveau aujourd’hui.
Le Sénégal, on sent que c’est une valeur montante, que ce soit au niveau de la hauteur pure mais aussi dans d’autres disciplines. Alors on élargira un petit peu après sur cette thématique-là. On va continuer sur ton parcours. Donc tu disais que tu as fait d’autres pratiques : du slalom, du freestyle. Aujourd’hui tu fais un peu de skatecross également ?
Oui, je suis tombé amoureux du skatecross quand je suis arrivé en France en 2020. J’ai essayé, c’était dur les débuts parce que nous au Sénégal on n’a pas de skate park. On a un seul skate park et c’est récent. On n’a que des tremplins, on n’a pas de courbe de footbox. Donc j’arrive en France, et je participe à ma première compétition de skatecross. C’est la grosse la plus grosse compétition en France. Il y avait une grosse funbox. Et moi je n’étais jamais monté sur une funbox de ma vie ! Mais par contre je me suis débrouillé et je suis tombé amoureux de la discipline. Je suis resté sur ma faim et je me suis dit qu’il fallait que je revienne bosser le skate cross. Donc j’ai commencé à travailler le skatecross en club. Et j’ai beaucoup évolué dans la discipline.
Et maintenant que je suis prof’ de roller, je n’encadre pas seulement le saut mais aussi le skatecross et également le speed slalom. Et après j’ai arrêté parce que j’avais beaucoup de choses à gérer entre la hauteur pure et le skatecross. Mais le skatecross c’est vraiment une discipline qui me passionne beaucoup, que j’aime beaucoup. Et aujourd’hui je peux être fier de ce que j’ai accompli parce que je l’ai commencé en 2020… Puis après il y a eu la CVID19 et j’ai eu à peu près deux ans de vraie pratique de skate cross. Et à Shanghaï, j’ai fait troisième place sur les championnats du monde de skatecross donc je suis très fier de mon parcours.

Oui c’est vrai que pour le coup tu es vachement polyvalent Dame Fall. Est-ce que maintenant que Florian est parti, à la retraite, est-ce que tu as d’autres concurrents en hauteur pure ?
Actuellement j’ai un seul concurrent sérieux, c’est l’italien Gianmarco Savi. Je pense que tu l’as vu à Lyon, mais il n’était pas à sa meilleure forme. Mais quand il est à sa meilleure forme, il est vraiment un concurrent redoutable. A Shanghaï, on s’est tiraillé un peu sur la barre à 1,65 m. Il l’a franchie d’ailleurs. On est allé à 1,67 m. Du coup il n’a pas réussi à passer à 1,67 m. Moi j’ai réussi, mais c’est quand même l’adversaire redoutable aujourd’hui pour moi. Quand j’arrive sur une compétition, je fais attention s’il est là, je me dis je que je ne suis pas seul. S’il y a Gianmarco, il va falloir faire attention être propre sur les barres et ne pas faire de pénalités.
Comment es-tu arrivé à ce niveau là Dame Fall ? Tu nous disais tout à l’heure effectivement que de base tu sautais déjà 1,35 m…
Alors moi je l’ai toujours fait de la hauteur pure sous forme de jeu. Même quand je suis arrivé à Nanjing pour les championnats du monde en remportant ma première médaille d’or sur les championnats du monde, c’était vraiment un jeu. Ce n’était pas un truc sérieux, je m’entraînais pas. Je n’allais pas à la salle pour m’entraîner à pied et je faisais pas attention à ce que je mangeais pour pas prendre de poids. Mais c’était vraiment une partie de plaisir pour moi. Et ce qui a fait que j’avais déjà un physique d’athlète, c’est parce que je faisais du football et je faisais du handball. Et le handball j’en faisais beaucoup. J’ai joué en pro, presque deux ans et demi, et j’avais déjà la détente en fait. Parce qu’entre le football et le handball, on saute tout le temps ! Et moi je jouais en pivot donc je sautais presque tout le temps.
Donc j’avais déjà cette détente là, après pour le faire sur les rollers. Il me manquait juste la technique parce que je commençais à peine le roller. Donc pour sauter en déhanché, il m’a fallu un peu de temps, pour commencer à sauter en zoulou aussi. Mais quand j’ai commencé à sauter en zoulou, j’ai pris la deuxième place devant un junior sénégalais. Mais par contre, après, c’était vraiment une ascension. Je montais : 1m50, 55, 60, ça ne s’arrêtait pas.

Tu nous parlais justement du handball et du football. Donc tu as fait le choix d’aller vers le roller. Qu’est ce qui t’a fait faire ce choix là plutôt qu’un autre ? Parce que par exemple, si tu avais voulu devenir professionnel en sport, c’est sans doute beaucoup plus rémunérateur dans le hand ou le foot que dans le roller.
Oui, c’est vrai. J’avais surtout fait du handball parce que en football, autant j’étais à l’école de foot, mais je ne jouais pas en pro. Je ne jouais pas des matchs officiels et tout ça, mais par contre au handball j’avais un bon niveau. J’étais sollicité, j’étais tout le temps titulaire et j’avais un avenir dedans. Mais je ne sais pas du tout ce qui m’a fait basculer du jour au lendemain. J’ai commencé le roller et je me suis retrouvé à faire les compétitions à gauche à droite et je ne faisais plus du tout de handball.
Et c’est vrai que quand on est jeune, en fait, on essaie tout et n’importe quoi. On essaie tous les choses et on ne se rend pas compte de ce qui est bon ou pas pour nous. On suit vraiment nos pensées, on se fait plaisir. Et plus tard, des années plus tard, je me dis demandé pourquoi j’avais arrêté le handball. Et du coup, c’est vrai que des fois j’ai un petit regret. Mais après quand je vois tout ce que j’ai accompli dans le roller et l’héritage que je laisse aux jeunes, je suis content.
Parce que j’ai des jeunes aujourd’hui qui font des résultats ! Et mine de rien, quand je les vois faire des résultats auxquels j’ai contribué, ça me fait plaisir. Et là je n’ai plus de regrets. Je peux être fier de ce que j’ai accompli, en fait.
Quelle est ta relation avec Florian Petitcollin ? Parce que cela a été un petit peu le duel pendant quelques années entre vous deux. Mais on sent que c’est quand même une figure hyper amicale et une compétition amicale entre vous…
Oui, alors Florian déjà, moi je l’apprécie beaucoup. Parce que c’est un modèle, c’est une personne exemplaire, c’est un modèle de performance. En fait c’est lui qui a réformé la discipline. Il faut appeler en chat en chat. Il a réformé la discipline, c’est ce que je te disais tout à l’heure, la hauteur pure, j’en faisais vraiment pour le plaisir. Je ne faisais pas d’entraînement à pied et je ne me rendais pas compte qu’il fallait faire un entraînement à pied pour travailler la descente verticale. Pour travailler des trucs à pied, il faut faire attention à ce qu’on mange, il ne faut pas prendre de poids pour être affûté sur les grosses campagnes.
Mais tout ça, moi je ne l’avais pas. Et tout ça, c’est lui qui l’a amené dans la discipline et c’est grâce à lui aujourd’hui que je fais aujourd’hui cinq séances de préparation physique par semaine, trois séances de saut et de mobilité. Parce que c’est lui qui a amené tout ça dans la discipline. C’est un modèle de performance, de professionnalisme. Donc moi j’ai beaucoup d’estime et beaucoup de respect pour lui. En plus c’est une bonne personne qui dégage vraiment de l’allure, parce que quand on le voit, on voit que le mec sérieux. Donc je suis vraiment satisfait d’avoir pu partager toutes ces années avec lui.
Comment tu as vécu sa retraite sportive ?
J’ai eu un pincement de coeur aussi quand Florian Petitcollin a arrêté, parce qu’il était un peu l’essence, le moteur qui me poussait à travailler plus, parce qu’il était au-dessus. On se tiraillait, des fois je gagnais, des fois il gagnait. Mais pour la plupart du temps, il me battait. Il me boostait en fait, parce que moi je ne suis pas un mauvais perdant. Quand je perds je vais rentrer chez moi et je vais travailler plus pour ne pas perdre la prochaine fois.
Donc voilà, c’est grâce à lui aujourd’hui si je suis arrivé à ce niveau. C’est un peu grâce à lui, parce que notre duel nous attirait tous les deux vers le haut. Donc c’est une personne pour laquelle j’ai beaucoup de respect et on s’entend très bien.

C’est vrai que ça a été quand même un sacrée compétition sur les championnats du monde entre vous…
Ah oui, il me manque déjà. Là il y a 2024 en Italie, tu vas te retrouver chez Gianmarco, tu auras un petit peu la pression.
Ah oui, Gianmarco lui aussi c’est un athlète hors pair, qui a une technique vraiment très propre, qui est explosif et qui a beaucoup de puissance dans ses jambes…
Oui, aller en Italie affronter Gianmarco en Italie à la maison, ça ne va pas être facile.
On va parler un petit peu plus tard de ton passage par l’Italie, mais toi tu parles italien, Dame Fall.
Oui, je parle italien, parce que j’ai passé deux ans en Italie, j’ai de la famille là-bas. Parce qu’on n’a pas parlé encore sur ma venue en France.
Oui, voilà. Tu veux qu’on te l’aborde maintenant ? Comment tu es passé du Sénégal à la France ? Raconte-nous ton parcours…
Alors, en fait, tout à l’heure je parlais de 2014-2015. C’est là que j’ai commencé à faire des compétitions. J’ai basculé très vite dans les compétitions. En 2015, il y avait les championnats du Sénégal. Et j’ai pris la deuxième place chez les juniors. En 2016, je suis monté chez les seniors. J’ai fait première place en 2016 et je suis parti. Mon premier voyage à l’international, c’était les championnats d’Afrique et j’ai fait première place, que ce soit en saut en hauteur pure ou en high jump. Parce que high jump existait encore en Afrique. Et en 2017 c’était les championnats du monde en Chine.
En 2015, j’ai fait championnat de Sénégal, en 2016 champion d’Afrique, et enfin en 2017 champion du monde. Et c’est là que j’ai été mis en lumière. Quand je suis arrivé à Nanjing, j’ai gagné la médaille d’or. Moi , j’arrivais tranquille. Je me suis dis :
Wow, moi j’aime bien sauter, je saute pour le plaisir. Je ne savais pas l’ampleur que ça avait de gagner une médaille d’or sur les championnats du monde. C’est après que je l’ai su. Après je recevais des invitations de partout, des demandes d’ami. Et c’est là qu’ai commencé à me faire connaître.
Pourquoi la France ?
Je voulais venir en France pour faire des compétitions, parce que je me dis que les français étaient les meilleurs. Donc si je voulais aller vers le haut, il fallait que j’aille en France pour faire des compétitions. Et c’est là que je suis rentré en contact avec la présidente du Brest Roller Club, Fabienne Falhun, qui m’a invité en France pour faire une compétition. Après j’ai pris une licence au club, mais c’était pour faire une compétition vite fait et rentrer en 2018.
Pourquoi Brest en fait ? Comment t’es arrivé à Brest ? Comment as-tu rencontré Fabienne Falhun ?
C’est la question à 1000 millions. C’est la question qu’on me pose toujours : la transition entre le Sénégal et Brest. Donc Brest, après les championnats du monde en 2017, j’étais connu et j’avais envie de venir en France. Ce que je disais tout à l’heure : je voulais venir pour faire des compétitions. Donc c’est là que j’ai vu une compétition organisée à Brest, au mois d’avril. J’ai envoyé un mail pour recevoir une invitation pour venir faire la compétition et rentrer chez moi ensuite. Donc je suis venu. On m’a envoyé une invitation, j’ai suivi les procédures, j’ai eu mon visa, je suis venu faire la compétition.
Et donc tu as été bien accueilli à Brest…
Oui, on m’a bien accueilli au Brest Roller Club. Par la suite, c’est grâce à Fabienne que je suis resté en France. J’ai bien apprécié l’accueil que j’ai trouvé ici, moi qui n’aimais pas trop voyager. Et j’étais plutôt séduit. En fait, après j’ai enchaîné c’était en 2018 après je suis revenu au mois de mai parce qu’en avril il y avait la compétition de Brest.
Mais au mois de mai, il y avait aussi Rennes sur Roulettes. Quand j’étais au Sénégal, c’était une grosse compétition il y avait des italiens et tout. Du coup je suis revenu pour faire la compétition Renzo Roulette. Renzo Roulette, je suis arrivé contre Florian, je le rencontre à nouveau, parce qu’on s’est bien battu en Chine en 2017 et j’ai gagné. Et 2018, il y avait Renzo Roulette, je suis venu et là on a fait une grosse bataille. Et là aussi j’ai gagné.
Et ensuite ?
Après vraiment je commençais à tomber amoureux de la ville de Brest parce que j’ai découvert Brest, on m’a bien accueilli, je suis parti au club, j’ai fait des séances en club avec les riders qui étaient dans le club, à l’époque il y avait une coach aussi, Emily, qui m’avait bien accueilli, en fait c’est ça qui
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m’a boosté un peu, mais par contre je suis pas resté de suite, je suis parti en Italie, je suis parti en Italie voir de la famille parce que je pouvais pas rester, pour rester il fallait trouver un travail, il fallait faire des procédures pour avoir un visa plus long. Donc c’était un peu compliqué à faire sur place. Donc je suis parti, il y avait une coach à l’époque, donc je ne pouvais pas prendre sa place.
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Donc je suis parti en Italie en 2018 et j’ai vécu là-bas deux ans, j’avais de la famille, mais par contre là où j’habitais, il n’y avait pas de club. Donc je suis resté presque un an et demi sans faire de roller, sans m’entraîner. Tu étais à quel endroit?
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J’ai failli même arrêter le roller. J’ai failli même arrêter le roller. Et en 2019, il y avait les championnats du monde Barcelona Game à Barcelone. Et du coup, vu que j’étais champion du monde en 2017, donc forcément je devais remettre mon titre en jeu et je n’avais pas le droit de ne pas venir sinon il y avait quelques pénalités pour la fédération sénégalaise parce que celui qui a gagné il faut qu’il revienne pour mettre son titre en jeu et tout ça et c’est là qu’on m’a contacté pour me dire bah t’as pas le choix faut que tu participes au championnat de monde et moi de base je voulais pas y participer parce que je suis resté un peu longtemps sans faire de roller j’ai perdu un peu l’envie et j’avais un mois et demi pour m’entraîner et c’était compliqué. Je suis allé chez Decathlon, j’ai cherché des bars et j’ai commencé à m’entraîner un peu. En fait c’est là que je suis arrivé à Barcelone, Florian il était
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au top de sa forme mais moi aussi je me suis surpassé parce qu’en fait j’ai battu le record personnel que j’avais qui était de 1m58 et tous les deux on a sauté 1m62 à Barcelone donc vraiment il y avait une grosse bataille aussi comme à chaque fois et les spectateurs aussi n’étaient pas déçus. En fait après Barcelona Games j’ai perdu et le fait de perdre en fait a fait que je me suis dit j’ai perdu vos titres donc avant je m’en foutais un peu parce que quand tu gagnes un titre, tu ne connais pas la valeur de ce que tu as tant que tu ne le perds pas.
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Donc j’ai perdu mon titre et ça m’a fait un petit placement de cœur et je me suis dit, merde, je vais retourner en France. Et là je suis revenu en France parce que si je restais en Italie, j’arrêtais le roller, je suis retourné en France et j’ai commencé à faire, j’ai passé une formation de CQP pour être prof de roller. Le club voulait aussi que je récupère le poste de coach. La coach était partie en 2020.
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C’est là que je suis resté en France depuis 2020. Après le CQP, j’ai passé un diplôme d’état pour encadrer le haut niveau. Voilà l’histoire entre le Sénégal, Brest, Italie et Brest à nouveau.
Oui, ça fait quand même un beau parcours. Comment tu vivais en Italie ? Comment t’as vécu au début en France ? T’as été tout de suite professeur de roller ?
Alors non, en France, quand je suis arrivé en 2020, par contre, quand je suis revenu en 2020, c’est là que j’ai passé mes diplômes en roller parce que je voulais travailler dans le domaine du roller. Parce qu’en Italie je ne travaillais pas dans le domaine du roller, je travaillais dans la logistique, c’était une chaîne de livraison de colis comme la Poste. Je ne travaillais pas du tout dans le domaine du roller et c’est là que j’ai eu la chance de passer en CQP, de commencer à donner des cours au Brest Roller Club, et c’est là que l’aventure a commencé en tant que prof de roller. Et faire des cours de roller me permettait en même temps de m’entraîner à côté, donc ça me maintenait dans la discipline. Et moi mon objectif en fait c’était de récupérer mon titre que j’ai perdu. Donc de toute façon je n’avais pas le choix. Donc là on est en 2019, vous sautez 1m62 avec Florian, lui il fait peut-être 1m63, je ne sais plus trop les résultats à ce moment-là. On a sauté 1m62 mais j’ai fait plus de pénalités donc il a gagné la compétition parce que j’ai fait plus de pénalités. Là aujourd’hui on est à 1m72, on est quand même 10 cm au-dessus. C’est vrai qu’on a un sacré chemin. C’est déjà un record à 1m61. C’était un record il y a de 11 ans, je ne sais pas combien d’années. Et c’est Flo qui l’a battu en premier par contre, il l’a battu en 2020, non plutôt il l’a battu en 2018, 2018-2019 juste avant d’aller à Barcelone. C’était au championnat de France à Nyon. Oui, je m’en souviens, j’y étais à celui-là.
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Voilà, il ne l’avait pas tué à cette époque-là. Et là après, c’est la compétition qu’il y a eu entre vous deux finalement qui a permis de faire monter les barres au fur et à mesure. Je voudrais juste revenir vite fait sur 2017 et Nankin, parce que tu n’as pas été le seul Sénégalais à performer à ce moment-là. Il y avait aussi une dame, une femme qui a fait d’excellents résultats et qui a apporté si je me souviens bien une autre médaille au Sénégal. Oui elle s’appelle Aobaldé,
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on a parcouru aussi du chemin ensemble, on a fait 2017 ensemble, elle a fait médaille d’or en même temps que moi et 2019 elle a fait médaille d’or, par contre moi j’avais fait médaille d’argent et C’est elle qui a toujours le record de saut en hauteur à 1m32. C’est vrai que là elle pratique un peu moins, mais elle a le record de saut de 1m32. C’est Awa Baldeh, c’est vraiment une athlète aussi qui a beaucoup de qualité physique, qui a arrêté un tout petit peu de roller, mais en fait elle est très très forte.
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Par rapport à Awa Balde justement ce qui est intéressant de savoir c’est que tout à l’heure tu me disais qu’il y avait beaucoup de patineurs au Sénégal qui faisaient de la hauteur pure est ce que c’est pareil chez les garçons et chez les filles? Ah oui c’est pareil chez les garçons et les filles, il y a plus de garçons par contre, mais chez les filles aussi les filles sont capables de sauter, des 1m10, 1m15, c’est qu’il n’y a pas que des filles qui sautent 1m30. Il y a aussi des filles qui sautent entre 1m10 et 1m15.
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Mais là le problème du Sénégal c’est que l’engouement qu’on avait en 2017, cet engouement on l’a un peu perdu, on n’a plus cet engouement-là. Et c’est ça qui fait qu’en fait le niveau il baisse. Mais s’il y avait vraiment un accompagnement sérieux de 2017 jusqu’à maintenant, on aurait pu avoir 10 Aobadé au Sénégal et 10 Dame Fall au Sénégal. Je me souviens que Baba disait dans l’interview qu’on a fait de lui il y a quelques mois, des Dame Fall, il y en a plein en potentiel au Sénégal.
Ah oui. Et justement, toi tu dis, il y a une perte d’engouement. De quoi ça vient ? Qu’est-ce qui se passe ?
Alors la perte d’engouement, c’est beaucoup plus les instances fédérales, parce qu’en début d’interview on parlait de qu’est-ce qui est devenu en fait le roller au Sénégal et l’avenir du roller en Afrique, je dirais plutôt l’avenir du roller au Sénégal et que ce soit en Afrique
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parce que c’est partout pareil, l’avenir est brilé un peu par les instances fédérales, des dirigeants des fois qui ne maîtrisent pas la discipline et qui ont des problèmes entre eux, que ce soit les présidents de club, que ce soit les dirigeants qui sont à la fédé, qui ont du mal à travailler ensemble et ça en fait ça répercute, ça se répercute sur les athlètes. Donc sportivement les athlètes ils se débrouillent bien mais sur la partie politique c’est dans la partie où c’est les dirigeants qui doivent gérer tout ce qui est infrastructure, le matériel, les compétitions,
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l’organisation, c’est là qu’il y a un problème en fait. Donc c’est pour cela, oui, on a beau travailler, on a beau avoir des jeunes qui se débrouillent très très bien, on a des dame fal, beaucoup, on a beaucoup de dame fal au Sénégal, qui sont, c’est des mini dame fal qu’on doit exploiter pour qu’ils puissent être des grands champions à l’avenir. Le problème c’est qu’il n’y a pas l’accompagnement qu’il faut.
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Et ce problème c’est au Sénégal et partout en Afrique. Parce qu’il n’y a pas que le Sénégal, il y a le Bénin, ils ont du talent. Il y a d’autres pays qui ont du talent aussi. Il y a le sauteur Bénin, il saute 1m57 presque, 1m60. Mais il n’a même pas la chance de venir participer sur les championnats du monde. C’est catastrophique ça.
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Oui, il serait potentiellement dans le top 3. Il serait potentiellement dans le top 3, mais immédiable. C’est vraiment catastrophique, c’est vraiment un manque de professionnalisme de nos dirigeants qui fait que la discipline ne se développe pas, que ce soit au Canada ou que ce soit ailleurs. Parce que moi le travail que je fais ici en France, j’ai pris des jeunes, il y a des jeunes que j’ai pris en 2020. Aujourd’hui c’est des champions d’Europe, aujourd’hui c’est des champions qui ont gagné Allianz,
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une compétition internationale. J’ai deux athlètes qui ont fait première place en skate cross U19 chez les filles et chez les garçons. Et aujourd’hui, ce travail-là, j’aurais pu également en faire profiter au Sénégal et au pays africain. Mais l’engouement qu’il y a ici en France, on n’a pas au Sénégal, c’est ce qui nous coince en fait. Quelles sont les disciplines qui marchent bien au Sénégal? Parce que récemment, enfin on voit qu’il y a une vraie culture de tout ce qui est freestyle et freeride, notamment la hauteur pure, slalom, on voit que c’est des disciplines qui marchent. Est-ce qu’il
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y a le roll ball aussi de mémoire? Tu peux nous parler un peu des différentes pratiques ? En Sénégal, ce qui marche le plus, ils font deux disciplines, le saut en hauteur et le roll ball. Le roll ball est un peu à l’avant, pourquoi ? Parce que c’est un sport collectif, c’est comme le handball mais en roller. C’est les mêmes règles en fait, c’est les règles du handball en roller.
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Donc c’est 5 personnes sur le terrain, un gardien, 5 personnes, 6 starters dans chaque équipe. Donc mine de rien, ça joue un peu sur la cohésion et c’est une partie où on peut inclure vite fait 12 personnes. Donc forcément il y a beaucoup plus d’engouement et il y a aussi la hauteur pure. Et la hauteur pure, c’est parce qu’en fait le Sénégal, on a un peu le monopole de la discipline.
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Le Sénégal, nous on aime beaucoup sauter, on a énormément de riders, de sauteurs, que ce soit chez les filles, que ce soit chez les garçons. Donc aussi on a un très bon niveau au saut. Donc on a ces deux disciplines phares, le saut et le roll ball. Maintenant le skate cross commence à se développer un tout petit peu, mais pas beaucoup. Il y a eu une compétition de skate cross au Sénégal organisée par BABA et ça c’est bien.
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Et moi mon objectif en fait c’est de développer les autres disciplines. Que ça soit le saut, de le développer davantage pour qu’il puisse y avoir un accompagnement pour créer des dampals et des aobaldés. Et le skate cross aussi qui est une discipline qu’on a nous, nos chances de pouvoir pratiquer, de pouvoir aller un peu vers le haut niveau. De le développer également. Le roll ball, je suis un peu… Moi j’aime pas trop le roll ball, c’est vrai que je l’ai pratiqué,
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je suis parti, j’ai fait les championnats du monde de roll ball en 2016, mais après j’ai arrêté parce que ça m’attirait pas trop, voilà. Et maintenant je fais que le saut, et ce qui compte, c’est à l’avenir j’aimerais développer ces deux disciplines-là au Sénégal. Et on fait de la course aussi, également. Mais pareil, toutes ces disciplines-là, on ne peut pas
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les développer parce qu’à chaque fois, c’est les dirigeants qui brident le niveau, donc les jeunes ne peuvent pas aller plus que ça. Alors là, je vois qu’il y a Baba qui a essayé de se connecter. J’ai l’impression qu’il galère un peu. Je vais en profiter pour envoyer la petite à sa mère pour pas qu’elle… Une minute, pour pas qu’elle…
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Ouais, t’inquiète, pas de soucis. Baba, tu m’entends ou pas? Euh, yes, je t’entends, ouais. J’espère, je sais pas si vous m’entendez. Euh, ouais, ouais, on t’entend. Bah, la dame, il est parti poser la petite dans la pièce d’à côté. Yes, bah, comment vas-tu?
Ouais, ça va et toi? Ça fait plaisir de te voir. Ouais, pareil, je suis content de t’entendre en tout cas. J’en profite là, bon, ça enregistre. T’as accepté l’enregistrement ou pas toi d’ailleurs? Euh, il faut que je regarde, bah je…
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Il faut… On voit que ça enregistre normalement non? Oui, j’ai vu que ça enregistre, ouais, c’est bien ça. D’accord, ok, c’est cool. Bah dame, écoute… C’est parti!
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Voilà, je me suis dit… J’ai proposé à Baba de se connecter un peu à l’arrache, mais je suis content de vous avoir tous les deux parce que ça a vachement de sens. On avait parlé de toi pendant l’interview de Baba, qui va sortir prochainement. Pour les auditeurs, ça va être un peu en décalé, il y aura Baba d’abord et ensuite Dame. Ça me fait super plaisir de vous avoir parce que finalement, il y a des choses communes qu’on retrouve.
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Vous vous êtes déjà croisés tous les deux? Vous vous connaissez? Oui, Baba c’est notre… C’est ce que je disais tout à l’heure, c’est le précurseur, c’est le père de la discipline au Sénégal. Donc on ne peut pas faire du roller au Sénégal sans connaître Baba ou sans échanger avec Baba, c’est impossible. Bon, est-ce que… A quel moment, dans quel contexte vous vous êtes rencontrés tous les deux? Alors Baba, je pense qu’on s’est rencontré sur les compétitions.
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Moi avant j’étais à Dakar Roller d’abord, puis je suis parti chez Maestro Roller. Et on s’est rencontré sur les compétitions parce que Dakar c’est très petit et quand on fait des compétitions il y a tout le monde, il y a tous les clubs. Et je me souviens, je pense que la première fois que je l’ai rencontré c’était les Wodz La Lonseric à la place du souvenir quand il y avait les Piers Sella et tout ça. Je l’avais rencontré là-bas parce que lui il organise beaucoup de compétitions,
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il met vraiment en valeur la discipline et à chaque fois c’est lui qui organise des compétitions internationales. Il fait venir Piers Sella, il a fait venir Ken Shalo, Teddy Thierry et d’autres personnes. Donc vraiment c’est une personne que j’estime beaucoup, qui développe beaucoup la discipline au Sénégal. Ouais toute la team roule alors tu faisais venir Baba sur les compètes? Je t’entends super loin là Baba. Ouais on a du mal à l’entendre. J’espère que bien tu vas. Baba? Oui tu m’entends? Ouais on avait du mal à t’entendre là ça va un peu. Tu sais, je commencerai par te dire bonjour parce que je n’ai pas eu à te saluer et j’espère que tu me vois.
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Allô, allô. Allô, oui. Ouais, c’était juste un coucou en fait. Je voulais te dire bonjour avant de commencer à répondre. Donc, je ne sais pas si tu me reçois. Yes, I. Voilà. Manglé Bigup Boubardam.
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Yes, I. Télociaris. Yes, I. Ça fait trop plaisir de vous voir tous les deux et c’est un honneur pour moi de pouvoir participer à l’interview de Dame parce que le déjà le point commun notre cher Sénégal déjà parce qu’il y a un gros point commun ensuite le deuxième gros point commun c’est le roller et aussi un autre point
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commun c’est la fraternité et nous avons quand même ces trois gros points. Et sans parler bien sûr du gros point de Serene Touba. On ne peut pas parler de Dame sans parler de Serene Touba. Donc, il y a quatre points en gros. Il y en a plein d’autres. Je n’ai pas la référence, mais je la veux bien, Baba. Donc, c’est bien ça.
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Donc, nous avons ces quatre points en commun et il y en a plein d’autres. Et tout ce que je peux dire, c’est que Dame est une fierté pour nous. En tout cas pour moi qui suis le précurseur de ce mouvement au Sénégal, avec du haut de mes 43 ans de pratique, il me fait honneur. Et tout ce que je peux dire c’est que
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Tika Uchikadam, ça veut dire toujours plus loin, toujours plus loin, toujours plus fort. Voilà ce que je lui souhaite. Une belle réussite dans toutes ses entreprises, aussi bien au niveau famille et sur le plan sportif aussi. Voilà voilà. En gros je peux donner ça comme introduction. Alors là il a abordé un point intéressant tout à l’heure, Dam, c’est la structuration
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du roller en Afrique. Comment vous voyez évoluer cela dans l’avenir tous les deux? Est-ce que Dam par exemple tu veux t’impliquer davantage au niveau des instances internationales ou ça va se passer comment ?
Alors moi oui j’aimerais m’impliquer parce que je pense qu’autrement ça va toujours être statu quo parce que c’est ce que je disais tout à l’heure, Baba n’était pas là mais il pourra te le confirmer, le problème du roller au Sénégal et en Afrique, c’est un manque de professionnalisme de nos dirigeants, qui fait qu’aujourd’hui on a des talents sportifs, on a des athlètes, on a des jeunes qui sont très forts et qui ont très envie, qui ont du temps et qui ont très envie de se développer, d’aller loin, mais cet engouement est bridé par les dirigeants, des personnes souvent qui ne sont pas à leur place et des personnes qui ont très peu de compétences et qui ne s’entendent pas des fois ensemble. Et ça, ça fait que la discipline n’évolue pas.
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Parce qu’on a beau créer des athlètes, mais si derrière il n’y a pas d’accompagnement, si derrière les athlètes n’ont pas la chance de faire des compétitions, que ce soit au niveau national ou au niveau international, derrière il n’y a pas de but. Du coup, en fait ils se lassent et ils arrêtent. Et on a beaucoup de Dame Falles qui ont arrêté le roller
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et beaucoup de babas aussi qui ont arrêté le roller parce que au Sénégal on a des talents au slalom aussi, pas que au saut. Mais le manque d’accompagnement fait que les athlètes
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ils arrêtent parce qu’ils n’ont pas d’objectif derrière. Donc moi j’aimerais à l’avenir c’est vrai que là j’ai une carrière d’athlète, je suis éducateur sportif, donc j’ai un sacré planning. Mais je pense qu’à un horizon de 5 ans, j’aimerais beaucoup m’investir, que ce soit surtout au Sénégal, parce que c’est préférence nationale d’abord, surtout au Sénégal.
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J’aimerais bien développer, que ce soit la discipline, permettre les athlètes de faire des compétitions, de faire des formations, surtout parce que tout à l’heure je te parlais en début d’interview qu’au Sénégal, la plupart de nos entraînements, en fait de ce que j’ai vécu moi, c’est pas structuré avec des consignes, des conseils techniques, des retours et tout ça, comme ici en France, des ateliers, mises en situation, bilan, donc c’est pas la même chose. Voilà, nous nos entraînements c’est des sessions, donc j’aimerais à l’avenir, que ça soit déjà bien structuré pour la formation, que ça soit pour les athlètes
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et aussi pour les dirigeants, pour qu’on puisse travailler en harmonie, pour que tout soit synchronisé, parce que s’il manque d’un côté et de l’autre, ça ne va pas marcher. Donc ça c’est des personnes qui organisent des compétitions, qui met en valeur la discipline, qui permet aussi à bon nombre de Sénégalais de faire du roller parce qu’il a ouvert un shop de roller.
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Donc avant il n’y avait pas ça au Sénégal. Oui j’ai vu ça, il y a un shop qui a ouvert en mars d’ailleurs. Voilà donc qui permet aux Sénégalais aujourd’hui d’avoir accès à des sebas, à des patins FRSK, haut de gamme ou des patins en rentrée de gamme. Vraiment des personnes comme Baba, si on en avait 10 au Sénégal aujourd’hui, on aurait dépassé déjà ce niveau. Tout à l’heure on parlait de structuration et de déplacement sur les compétitions, parce que le nerf de la guerre c’est quand même ça, c’est d’avoir une structure nationale
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qui permette aux athlètes de se déplacer. Comment toi tu finançais tes déplacements dame? Alors moi mes déplacements c’était ma famille. La plupart des compétitions que j’ai fait en France et à l’international, hors les championnats du monde parce que les championnats du monde c’était la FED qui prenait en charge les voyages même si c’était pas tout le temps pareil parce qu’en Argentine et à Shanghai j’ai perdu beaucoup d’argent sur les compétitions et heureusement qu’il y a FRSKATE qui m’accompagne. Mais sur les autres compétitions avant de signer
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un partenariat avec FRSKATE, avant je me débrouillais sur les compétitions, je dépensais beaucoup d’argent parce que la FED ne répondait pas présent, il fallait travailler pour pouvoir se déplacer. Après il y avait le club de Brest aussi qui me permettait de participer à certaines compétitions mais oui c’est vrai que j’ai dépensé beaucoup d’argent personnellement pour aller participer sur des compétitions. Baba si tu as des questions à poser t’hésites pas à intervenir. Avec grand plaisir ce que je peux dire
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déjà je pense que tout ce que le dame a eu à dire sur la structuration et c’est la base je pense que dans toute chose si c’est pas structuré si c’est pas organisé on a du mal et on part dans tous les sens. Et comme il l’a dit, pour ne pas se répéter, des dames il y en a pas mal au Sénégal et aussi je pense que sur le continent africain. Donc des athlètes qui en veulent. Et le problème ça sera pareil, que ce soit à Abidjan, que ce soit au Bénin ou ailleurs.
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Aujourd’hui dans mon rôle de président de commission au niveau du inline freestyle concernant la confédération africaine, je suis un piégeoin dans ce carrefour concernant les africains, donc je vois que les manquements sont un peu similaires partout. Et le gros hic, encore une fois, c’est que, bon, il y a une partie, c’est les dirigeants qui doivent savoir que quand ils sont là, c’est pour aider les jeunes à s’envoler, mais pas plutôt à les manager de telle sorte qu’ils restent derrière eux.
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Parce que je pense que sans les athlètes, il n’y a pas de fédération, sans les athlètes, il n’y a pas de discipline. Donc il faut un gros respect pour ces athlètes quand même, qui défendent les drapeaux et qui défendent les couleurs. Donc je me dis qu’aujourd’hui, comme il l’a dit, la première des choses à faire, c’est la structuration, c’est les formations, les formations des formateurs
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et donc il y a un gros travail à faire. Il dit dans peut-être 5 ans par rapport à lui et à ses projets, je suis sur le terrain, moi je l’attends, dès qu’il arrive on prendra le train en marche, on continuera, parce que je ne cesse de continuer à le faire, même si quelquefois c’est difficile, mais on ne lâche pas l’affaire. Donc pour moi avant toute chose c’est structurer, organiser, former, voilà je vais sur les mêmes propos que lui. Je vous remercie en tout cas pour cet aspect-là, c’est hyper intéressant d’avoir ce regard
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que nous effectivement en Europe on a un système qui est déjà en place depuis plusieurs décennies, c’est encore naissant pour l’Afrique. Est-ce que vous pouvez quand même délivrer un message positif par rapport à ça, ça va dans le bon sens, comment vous voyez évoluer les choses? Par rapport à l’Europe ou au Sénégal? À la structuration au Sénégal et en Afrique au sens large. Je vais laisser Baba en répondre.
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Oui bon le problème comme je l’ai dit, c’est ce que j’ai énuméré tout à l’heure, et maintenant comment on va parler de choses positives? Oui, il y a des bonnes personnes qui sont en train de s’engager volontairement sur le plan africain. Il n’y en a pas beaucoup, mais il y a quand même une pincée de gens qui sont en train de faire des choses. Je pense que s’il n’y avait rien, il y aurait un gros travail à faire, il faudrait défléchir le terrain. Mais là, quand même, il y a des gens qui se lancent.
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Aujourd’hui, je serai peut-être à la troisième organisation des championnats d’Afrique qui était prévu pour le Kenya mais à la dernière minute il y a des choses qui se sont passées donc on est en train de voir où on va l’organiser. Je me dis que pour que ça puisse aller de l’avant, à chaque fois que nous nous allons sur le plan africain pour organiser des championnats d’Afrique, il y a des formations que nous faisons en amont avec certains partenaires qui sont en France, parce que la majeure partie de mes partenaires sont basés en France.
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J’ai Ronald Martin, qui est quelqu’un qui se donne à fond pour tout ce qui est formation. Et donc, nous, aller sur le terrain, aller au championnat d’Afrique, égal à faire des formations en même temps et en profiter. Même si on est là que pour cinq jours,
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on en profite pour faire des formations au max, au max, au max. Et sans oublier aussi que nous faisons des formations en ligne. Donc nous essayons de former des juges pour que ce ne soit pas tout le temps des juges qui viennent d’Europe. Donc il y a un travail qui se fait, et donc pour parler de la positivité, oui, il y a des gens qui s’engagent dans le bénévolat, il y a des gens qui s’engagent à faire les choses
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sans attendre de salaire derrière, parce que juste c’est par amour du sport, et aussi c’est parce qu’ils veulent que les jeunes s’épanouissent. Et je pense qu’aujourd’hui, si ça va lentement, c’est mieux que ça soit en mode stagnation. Donc on est en train d’avancer lentement mais ça va se faire. Et c’est ça le côté positif. Qu’il y ait des gens qui se battent encore pour ça.
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Yes sir. Merci pour ce message positif. Dam, toi, comment tu vois ton avenir à la fois dans la discipline, on va commencer par ça, ouais. Comment tu vois ton avenir dans la hauteur pure, et puis on va parler de performance.
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A quelle hauteur tu penses qu’on peut monter? Là on est à 1m72, moi mon objectif personnellement avant d’arrêter parce que j’aurai bientôt 27 ans, donc arriver à 30 ans c’est vrai que voilà quoi, 27 c’est l’âge d’or, arriver à 30 ça va commencer à être un peu plus compliqué. Mais moi mon objectif avant d’arrêter c’est de sauter 1m75. Donc je pense que ça reste un objectif qui est faisable avant que je décroche. Parce que j’aimerais décrocher un peu plus tôt pour pouvoir me consacrer sur la partie
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dirigeante, pour pouvoir essayer de structurer que ce soit au niveau sénégal, en Afrique et aussi en France parce que j’ai aussi des projets ici en France et j’aimerais développer cette partie là que je pense qu’il me resterait à peu près 4 ans donc pas beaucoup et sur ces 4 ans là, mon objectif c’est de sauter 1m75 et je pense que, tout à l’heure on parlait de générations futures, mais la génération future que je vois là je pense qu’ils vont arriver, ils vont sauter jusqu’à 1m80. 1m80 un bel objectif. Il y a Hakim Nahidchalal
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tout à l’heure qui me posait une question technique, pourquoi vous sautez toi et Florian avec des patins avec seulement deux roues sur les trois? Les deux roues il y a deux raisons déjà, deux roues, deux raisons. La première raison c’est le poids parce que deux roues c’est beaucoup plus léger que trois roues. Donc la deuxième raison qui est plus importante, c’est la stabilité. Quand on saute, quand on a deux roues sur une platine, la platine est moins chouette.
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Ça ne va pas de gauche à droite, ça va tout droit, c’est comme si on était sur des rails. Donc ça nous permet d’avoir beaucoup de stabilité pendant l’impulsion. Alors que quand on a trois roues, on a tendance à avoir des appuis fiants, que ce soit à gauche ou à droite, ou des appuis bizarres. Parce que le saut c’est une discipline physique, c’est une discipline où il faut avoir de l’appui au sol pour pouvoir sauter.
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Parce que ce qui différencie le saut en hauteur, en roller et en athlétisme, c’est l’appui au sol. A l’athlétisme, ils ont de l’appui au sol, ils sont à pied, ils ont beaucoup plus d’appui donc ils peuvent développer beaucoup plus de force vers le haut par rapport à nous, nous on est un roller, nous on a une vitesse linéaire qu’on doit transformer en force verticale donc c’est pas la même chose.
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Donc nous notre ennemi c’est le manque de stabilité, c’est la raison pour laquelle on est sur les deux roues parce que ça nous permet d’être sur des rails et d’avoir moins les appuis fuyants et d’être beaucoup plus stable à l’impulsion pour sauter vers le haut. D’autant plus qu’en athlétisme, les athlètes sont équipés de pointes. Et les pointes leur permettent d’avoir une bonne accroche.
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La hauteur pure c’est l’accroche. Parce que si tu glisses, ou si tu as les appuis chiant, tu ne peux pas sauter vers le haut. Tu vas plus aller vers l’avant, mais pas vers le haut. Tu vois les méthodes d’entraînement qui évoluent, j’imagine. Ça se professionnalise dans tous les pays à ce niveau-là? Ah oui, on en a parlé tout à l’heure de l’exemple de Florian Petticollin.
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Aujourd’hui la discipline s’est beaucoup développée et il y a maintenant beaucoup plus de professionnalisme parce que là on a compris que pour être bon en hauteur pure il ne faut pas s’entraîner seulement avec les rollers. Il y a presque 60% du travail qui se fait à pied parce qu’il faut avoir des qualités physiques,
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il faut avoir de la détente verticale, il faut avoir aussi des qualités techniques sur le gestuel. Par exemple les figures de franchissement, comme le zoulot, comme le déhanché, il faut savoir faire une bonne infusion. Donc ça, c’est beaucoup d’éléments qu’on ne travaille pas que en roller, on travaille à pied. Et il y a un autre aspect L’alimentation, aujourd’hui il faut une alimentation saine pour bien contrôler son corps, pour ne pas prendre trop de poids, pour être bien affûté sur les grosses séances.
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Donc ça fait qu’aujourd’hui la reterpie en fait, c’est une variant devenu une discipline olympique, mais pas olympique parce que nous on a les mêmes exigences, moi je m’entraîne 5 fois par semaine à la salle, 3 fois en séance de roller, ça fait 8 séances dans la semaine c’est à peu près 16-17 heures de sport donc ça fait beaucoup. Oui ça commence à faire beaucoup. On parlait tout à l’heure de Florian Petitcolin est-ce qu’il y a d’autres personnes, d’autres sportifs pas forcément dans le milieu du
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roller qui t’ont inspiré? Alors des personnes qui m’ont inspiré à part Florian Petitcolin Florent Petticola et Robert Dufont. Robert lui, c’est le précurseur du roller dans le sens large général au Sénégal. Robert lui c’est le précurseur du saut au Sénégal et en Afrique. Parce que lui avant il n’y avait que lui. C’était le baron, on ne pouvait pas l’atteindre.
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Et à l’époque son record au Sénégal et en Afrique c’était 1m50, mais il n’y avait personne qui pouvait l’égaler que ce soit en hauteur pure ou en high jump, et il avait une technique, j’ai copié beaucoup de lui, parce que les sauteurs à l’époque ils prenaient beaucoup de vitesse et ils sautaient, donc lui il arrivait tranquille, pépère, et les gens disaient il ne fait pas d’effort, mais il saute, donc c’est le fait que j’arrive moins vite quand je saute, je l’ai pris un peu de lui. Parce qu’à l’époque, je m’entraînais dans le même club où il était.
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Et le fait de me côtoyer, ça m’a permis aussi de monter en niveau, parce que je voyais ses méthodes, je me confrontais avec lui, il m’a tiré vers le haut. Moi, je pense que j’avais à peu près 5 ou 6 ans de moins que lui. Donc ça, ça fait que c’était pour moi un exemple à suivre. Et lui c’était vraiment une personne aussi qui m’a beaucoup permis à me tirer vers le haut. Et c’était vraiment un exemple pour moi.
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Il y a une question que je me posais par rapport à tes titres. En France, le roller, c’est pas très visible. Tout le monde s’en fout. Il y a le foot, il y a le tennis ou des sports comme cela, ou le cyclisme encore. Au Sénégal, quand t’arrives avec un titre de champion du monde, quel est l’accueil des instances, alors je parle pas forcément de la Fédération,
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mais je parle plutôt du public et de l’État. Alors au Sénégal c’est autre chose. En France aussi, en France ici, c’est vrai que c’est le rythme de la vie, que ce soit dans les autres sports. En France, il n’y a que le foot qui est retenu. Je pense que les gens vont sortir seulement si la France est championne d’Europe ou championne du monde.
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Et encore, dans certaines villes, ils s’en foutent un peu. Le Sénégal, c’est un petit pays. On a très peu de clubs, on a 26 clubs. Mais par contre, on a énormément de pratiquants, énormément de passionnés et des personnes qui sont passionnées, qui vont sortir dès qu’il y a une médaille d’or qui est gagnée. L’accueil que j’ai eu au Sénégal en 2017, moi je ne m’y attendais pas du tout, je ne m’y attendais pas du tout
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parce que le roller avant, c’est ce que je te disais en début d’interview, moi le roller je ne le faisais pas pour faire des compétitions ou pour voyager, je le faisais parce que j’ai vu que la discipline me plaisait et je ne savais même pas ce qui m’attendait. Nous on allait en Chine, mais vraiment on y allait en mode incognito pour faire une compétition comme une autre.
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Mais après avoir gagné, on s’est rendu compte que on a gagné les championnats du monde et on ne savait pas que le roller avait cette ampleur là. Parce qu’au Sénégal, c’est le foot qui est en avant et la lutte, mais l’accueil on a eu un accueil vraiment chaleureux avec beaucoup de personnes et beaucoup de passionnés de roller et aujourd’hui grâce à nous, grâce aux médailles qu’on a gagné en Chine, on a mis en lumière le roller et aujourd’hui au Sénégal le roller est connu, le roller je pense est beaucoup plus connu au Sénégal
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que par rapport ici en France par exemple l’exploit des riders français n’est pas connu vraiment à l’échelle nationale alors que nous ce qu’on fait au Sénégal il y a beaucoup de personnes qui savent que le Sénégal est champion du monde de rollers donc pour nous déjà c’est vraiment une satisfaction c’est un honneur de pouvoir vivre cela je pose aussi la question à Baba en même temps est-ce que le roller au Sénégal, il est vraiment pris pour un sport parce qu’en France, tu expliques aux gens que tu fais du roller, ils te demandent ouais mais tu fais quoi comme sport? Je fais du roller, c’est un jeu le roller,
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c’est un loisir, c’est un truc pour les gamins, mais c’est pas un sport. Est-ce que là-bas c’est vraiment reconnu comme un sport ou pas? Bon déjà pour prendre le train en marche, pour aller dans le sens que dans le même sens que Dam, oui donc il y a une effervescence et grâce à ces titres les gens connaissent un peu plus le roller. Les gens sont moins agressifs par rapport à cette chose parce que avant ils le prenaient aussi comme un élément de perturbateur ou bien des fils à papa. Voilà, ils avaient tout le temps une histoire qui nous collait dessus parce qu’ils ne savaient pas vraiment c’était quoi. Donc la
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seule chose que je peux dire par rapport à ce que Dama a eu à dire, c’est qu’il faudrait que les instances, tout ce qui est l’Etat, vu qu’on a changé de gouvernement, on n’est pas très dans la politique, mais juste c’est une parenthèse, j’espère que le nouveau gouvernement qui est là, ils feront honneur à ces athlètes qui défendent les couleurs du pays à travers le monde. Ça existe depuis longtemps le roller au Sénégal, mais ça commence à prendre une autre dimension avec ces titres et aussi de plus en plus de pratiquants. Donc il y a de plus en plus de familles qui sont concernées par cette discipline. Nous ce que nous avons fait, en tout cas moi personnellement en ayant créé l’association, j’avais dit sport, culture et civisme.
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Donc la première association de roller avait pour but de développer le roller en tant que sport, développer aussi le côté culturel. Donc on a collé une méchante image culturelle par rapport au roller qui ressemble à faire tout ce qui est danse, tout ce qui est parti par des festivals et toutes ces choses-là, parce qu’il y a un gros côté création aussi. Donc ici au Sénégal, le roller est pris comme un instrument, et roller est considéré comme du sport au Sénégal et aussi il est considéré comme un élément artistique.
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Donc il y a beaucoup de jeunes qui vont dans ce domaine-là, qui vont dans ce sens-là, qui vont pas être des pratiquants de slalom ou de saut pur, mais qui vont être plutôt des danseurs, qui vont être plutôt des gens qui vont créer des chorés et toutes ces choses-là. Et donc vraiment, oui, on a ce côté sportif, les gens nous regardent comme des sportifs, les gens nous regardent comme aussi des éléments qui, parce que nous faisons beaucoup de communication, de distribution de flyers, donc on nous colle beaucoup cette étiquette aussi.
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Donc, on peut dire que c’est l’utile et l’agréable. On est des sportifs, on est des artistes, mais aussi on est des travailleurs. Donc voici un peu les trois points sur lesquels les gens se regardent sur nous par rapport au Sénégal. Mais oui, on nous considère aussi comme des sportifs. On ne nous met pas sur le côté comme quoi tu fais quoi comme sport, tu dis du roller,
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mais quoi d’autre. Oui. Mais par contre, il faut retenir une chose aussi, pas mal de jeunes Sénégalais sont multidisciplinaires. Quand je dis multidisciplinaire, pas que dans le domaine du roller. Vous allez voir un roller qui est roller mais qui est footballeur aussi et qui fait autre
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chose. Moi qui vous parle, je suis roller mais je fais de la natation, je fais des arts martiaux donc voilà le sport est dans notre ADN ici au Sénégal. Ça on peut le dire vraiment. Donc c’est une nation vraiment sportive et en plus j’ai l’impression qu’il y a des débouchés professionnels. Oui bien sûr il y a des débouchés professionnels. Par exemple aujourd’hui moi par exemple je suis professeur de roller dans les écoles, je suis formateur, je suis éducateur aussi donc il y en a pas mal d’autres qui aujourd’hui j’ai formé qui travaillent avec
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moi dans les écoles, il y en a pas mal d’autres qui ont pris exemple de moi qui aussi eux dans des cours extrascolaires. La distribution de flyers, j’ai été le premier à le faire il y a plus de 22 ans, aujourd’hui il y a pas mal de jeunes qui ont des structures, qui ont la distribution de flyers, donc franchement oui il y a ce côté là qu’on a qu’on a su développer et exploiter et comme je peux le dire pourvu que ça dure quoi. C’est cool d’avoir ces choses positives. Dame je vais revenir à toi sur une partie qu’on n’a
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pas encore abordé c’est le sponsoring. Tout à l’heure tu as parlé de FRSKATE, tu voudrais dire un mot sur cette collaboration ? Au moins déjà je vais dire merci. Comment ça c’est fait? C’est bien, parce que le sponsoring aujourd’hui je pense que la discipline s’est beaucoup évoluée et le matériel aussi, parce qu’aujourd’hui j’utilise des patins qui coûtent entre 900 et 1000 euros. Forcément c’est un salaire presque des semi qui c’est en France.
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Donc c’est des choses que je n’aurais pas pu m’en permettre s’il n’y avait pas l’accompagnement de FR Skates. Au-delà de l’aspect matériel aussi, il y a l’accompagnement sur les compétitions parce qu’aujourd’hui il y a des compétitions qui sont possibles que je peux faire parce que l’FR Skates m’a permis de monter en hauteur, parce qu’avant j’utilisais des patins Powerslide, j’étais chez Powerslide, j’utilisais des patins pas forcément adaptés pour le saut en hauteur, donc FR Skates aujourd’hui m’a permis d’avoir des patins spécialisés
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pour la discipline, donc mine de rien ça m’a permis de monter, de gratter des records, de pousser encore de plus en plus. Donc aujourd’hui, je suis là et on va se partir grâce à FR Skates.
On en parlait tout à l’heure un petit peu de tes patins, on a dit que c’était un patin à deux roues. Vous avez une spécificité avec Florian, c’est comme pour le skatecross, d’ailleurs vous roulez avec des patins qui sont plutôt type et course non ?
Oui, oui. En hauteur pure on roule avec des patins un petit peu courtes. Et la spécificité des patins des Shea First Kit qu’on utilise nous pour le saut, c’est qu’on a une liberté de cheville avant-arrière pour l’impulsion, pour l’extension. Parce que quand on saute, on saute vers le haut, on fait une extension, on le finit sur les pointes. Donc on a vraiment besoin d’avoir la cheville qui est libre pour bien s’aligner vers le haut avant de faire une figure. Aujourd’hui ces patins FR Skates nous permettent d’avoir cette liberté avant-arrière et un bon maintien latéral sur les côtés pour ne pas avoir la cheville qui part à gauche ou à droite que ce soit pendant l’impulsion et que ce soit pendant la réception. Il y a aussi l’aspect, le fait que les patins soient très très légers. Il permet également aussi de traiter les centimètres. Il y a une platine en carbone, il y a des roues adaptées aussi pour le saut, des roues downtown qui sont vraiment un peu fines, pas très très lourdes.
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Donc voilà c’est un bon combo pour percer, pour faire de la performance. On va passer un petit peu sur l’avenir. Là, tu le disais, tu as 27 ans, tu vois quoi pour toi? Au niveau professionnel, je pense que je vais continuer dans cette lancée là, dans cette casquette de prof de roller. Moi ce qui va changer dans 5 ans ou plus, c’est que je ne serai plus athlète.
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Donc je pourrai vraiment me consacrer sur la casquette de prof de roller, de l’accompagnement que je fais aujourd’hui, j’apprends des jeunes, je les accompagne vers le haut niveau et j’aimerais aussi m’engager dans les instances fédérales pour développer la discipline, que ce soit ici en France ou au Sénégal, parce que j’ai envie aussi de développer la discipline, parce que la discipline n’est pas vraiment développée en Afrique et j’aimerais que l’Afrique aussi et la chance de pouvoir s’exprimer sur les compétitions internationales que ce soit sportivement en tant qu’athlète mais aussi en tant que juge ou autre parce
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que j’ai la casquette de juge, je suis juge ici en France même si je ne juge pas beaucoup de compétitions parce que pour la plupart j’y vais en tant qu’athlète ou en tant que coach donc j’ai très peu de temps mais c’est vraiment des casquettes que j’aimerais développer à l’avenir, que j’aimerais avancer à l’avenir. J’aimerais aussi accompagner les jeunes, que ce soit ici en France ou au Sénégal, à performer, à pouvoir se consacrer sur leurs études en même temps en faisant du sport. Baba et Dam, à terme, vous voyez éventuellement rentrer à la World’s Kite?
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En plus, c’est en italien. Pardon ? Je disais en plus Dame parle italien. Oui, d’âme il a ce côté, il parle italien, il parle français, il parle anglais, il parle Wallah et sûrement une langue aussi. Si on me dit qu’il parle allemand ou ukrainien Moi j’ai déjà un pied dans la wall skate en fait. Donc oui, il faudrait juste que je me consacre un peu plus à cela et que je me concentre beaucoup plus.
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Il faut dire qu’en ce moment, bon après c’est les obligations de la vie de tous les jours mais j’ai déjà un pied dans le wall skate et puis aussi au niveau du wall skate africa. Donc voilà, moi je suis sur la même lancée que lui quoi. Pour l’avenir c’est la même chose. Les formations, faire de telle sorte que les jeunes soient bien encadrés. Et aussi un point très important
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que je veux signaler, formation et encadrement, il faut valoriser ces jeunes qui comprennent que quand on a du talent on n’a pas besoin de s’exiler ou on n’a pas besoin de fuir parce qu’on a ce gros problème de l’exil. Plein de gens qui profitent des compétitions pour pouvoir partir dans la nature et après c’est un athlète qu’on perd ou bien c’est un champion ou quelqu’un qui aurait pu être. Donc je pense que dans tout ce qui est formation, la sensibilisation en fera partie énormément. Et Dame qui disait tout à l’heure des projets
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pour le Sénégal et tout ça, bon moi je suis pas trop de titre, je suis pas trop dans tout ce qui est histoire de président ou autre, mais oui quand on a un élément qui a été un super athlète et qui est un athlète comme lui, et aussi qui fait, ici il est agréable, il est dans les formations, il est jugé et tout ça, ben un jour, moi je le vois bien, je le dis comme ça, je le vois bien être un jour, pourquoi pas, président de la fédération,
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ou bien avoir un titre honorifique à ce niveau, parce qu’il faut mettre les bonnes personnes à la place qu’il faut. C’est ça le sujet. C’est un capitaine président. Oui, mais c’est en train de devenir. Moi à l’avenir, quand j’arrêterai ma carrière de roller je vais m’engager et je vais faire
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bouger les lignes. Il faut moi. C’est cool, ça fait plaisir. Il faut des personnes qu’il faut, les personnes qu’il faut à la place qu’il faut. On a forcément une personne qui a été athlète et qui a l’avantage de s’entendre bien avec les dirigeants, aujourd’hui s’ils s’installent, ils pourraient vraiment créer cette cohésion
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nationale déjà, ce qui est nécessaire pour pouvoir mettre des formations, pour pouvoir aider les athlètes, il faut déjà s’entendre avec les gens. Et il faut avoir aussi ce bagage, moi j’ai béni dans les ligues ici en France, les ligues de Bretagne, j’ai eu la chance de passer en CQP, j’ai passé en Dégep, c’est un diplôme d’état, donc je pense qu’en Afrique je suis le plus diplômé dans le roller. Je pense que c’est légitime pour moi de me lever un jour et dire je vais diriger cette
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fédération. Je pense que ce sera un choix très légitime. Merci. Ça fait plaisir de voir que tu es en méditation. Pardon, je t’ai coupé, tu peux répéter. Non, je disais que ça me fait plaisir de savoir qu’on va dans le même sens lui et moi. T’as d’autres questions à poser Baba, Adam ou pas?
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Une suggestion, tout à l’heure il a dit quelque chose de très important par rapport au 1m75, je pense qu’il va y arriver bien plus tôt, quand il parle de fin de carrière dans 4 ans, ben non, avant ses 4 ans il devra chercher à atteindre plus que ça parce que le 1,75 il les a en lui, moi je crois en lui. Je lui ai toujours dit en fait on a eu à faire le championnat d’Afrique ensemble. J’ai été son conseiller et son masseur en même temps. Je ne sais pas s’il s’en souvient mais je pense qu’il ne va pas l’oublier.
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Et je lui avais dit dame je sais qu’il y a un niveau qu’on peut atteindre. Et aujourd’hui il parle de 1,75 ça pour moi c’est quelque chose qui est déjà dans la poche. Et comme il reste 4 ans, donc je pense que c’est 1,80 dont il parle je sais pas mais je sais qu’il peut ne pas être loin de ça et après ce qui va être dur c’est qu’il risque de mettre le record à un niveau qui va encore rester pendant
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20 ans sans être battu quoi comme ça a été pour les 1,60 m quoi. Ouais tout à fait. T’es en train de faire quelque chose d’énorme et tu vas mettre en fait les générations futures tu vas vraiment les mettre dans l’embarras. Ça c’est ce que je peux dire. Attention à la génération future, ils sont prêts, ils cognent déjà la porte.
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Khalil c’est le fils de papa, je ne sais pas si tu te souviens, Alex à Lyon, il a fait 1m53 je crois. Il sautait 1m53, c’est un jeune, il est très jeune. Je l’ai filmé, on l’a mis sur les réseaux. Moi j’ai un élève, Maël Rodot, il est encore plus de 10 ans, il n’est pas senior. Et aujourd’hui il a le record de France, il a sauté 1m49 et il tentait de sauter 1m51.
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Donc à leur âge, moi je sautais pas à ce niveau là. Donc je pense que à l’avenir ces jeunes là, ils pourront établir un record à 1m80, pourquoi pas. Il faut l’accompagnement. Aujourd’hui, moi ce que je dis à mes élèves, vous avez de la chance que je n’ai pas eu. C’est vrai que nous au Sénégal on a des figures emblématiques, des personnes qui sautent, tout ça, mais la chance d’être accompagné par un champion du monde qui a passé des diplômes professionnels, des diplômes d’état, qui connaît ce qu’il fait, c’est
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vraiment une chance que vous avez et vous, vous pourrez aller plus loin, plus haut que nous, notre génération. Tu as quand même un petit truc qui est pas mal, j’ai remarqué que tu es grand. Tu fais quelle taille? Je fais 1m90. 1m90, déjà ça aide un peu malgré tout moi avec mon 1m70, je ne peux pas prétendre
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à grand chose. Ça dépend, la taille peut aider mais la taille aussi peut jouer en contre, peut ne pas jouer en notre faveur parce qu’aujourd’hui une personne de taille moyenne comme Flo il n’a pas des jambes qui font 2 m donc lui quand il doit faire un Zulu il a moins de charge à soulever que par rapport des jambes qui font 2 m beaucoup plus longues donc souvent les personnes qui sont beaucoup plus élancées ils ont beaucoup plus de problèmes de mobilité par exemple si tu vois l’italien il
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de taille moyenne, il est très mobile, il est souple, il est propre quand tu le vois sauter parce que ce n’est pas le même Gabri. Donc la taille aussi peut jouer sur le Gabri. C’est un double tranchant. Oui. Baba tu as d’autres questions éventuellement à poser à Adam? dans son cursus en ce moment.
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Je ne sais pas si il a cette possibilité. Vu qu’il vient au pays pas tout le temps, mais de temps en temps, mais à chaque fois qu’il devra venir au Sénégal, ce que je peux lui demander c’est d’en profiter, même si c’est pour une semaine, même si c’est pour 15 jours, mettre un programme, même si c’est de 2 ou 3 jours de formation.
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Que ce soit toujours bénéfique aussi dans ce sens-là, parce que la chance qu’ils ont les brestois en ce moment d’avoir Dam avec eux, d’être formé, de rouler avec lui, c’est vrai que nous n’avons pas cette chance là aujourd’hui parce qu’il n’est pas sur le territoire, mais à chaque fois qu’il viendra au Sénégal, il met ça dans un coin de sa tête en se disant que c’est quelque chose que je suggère. Il parlait de cohésion tout à l’heure, c’est une des choses les plus
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faciles pour qu’il y ait une cohésion. Dam, champion du monde, triple champion du monde qui est au Sénégal pour 10 jours, il donne une formation sur même 24 heures ou bien sur 48 heures, je pense qu’il y aura pas mal d’affluence et qu’il le fasse aux couleurs super neutres, pas de club, pas de ceci pas de cela, juste Dame Fall en tant que champion du monde et en tant que Sénégalais qui a envie de partager sa connaissance et sa connaissance surtout parce que la passion les jeunes partagent ça déjà avec lui, mais qu’il partage sa connaissance même
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si c’est une formation d’une journée, c’est toujours mieux que rien. Parce que l’accompagnement c’est une chose, mais les conseils aussi sont une autre. Donc voilà, moi ce que je peux lui dire, et lui souhaiter bonne continuation sur le plan travail, familial et sur le plan sportif aussi. Voilà.
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Merci, merci. Merci, carrément c’est prévu. J’ai pas encore calé des dates pour aller au Sénégal, mais c’est sûr que si j’y retourne je ferai une formation que ce soit pour la pédagogie, pour le loisir, mais aussi pour le perfectionnement en ski cross, en hauteur pure, en speed slalom. Donc oui, cette formation là aura lieu, donc il n’y a pas de soucis. Et juste après ça, une fois qu’on aura déjà fait ce projet là, après on aura
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l’Afrique à faire ensemble. Quand on dirait l’Afrique à faire ensemble, bah sérieux, on va chercher les moyens. C’est un peu plus compliqué parce qu’il faut les moyens et les dirigeants africains, voilà, ils n’ont pas la main à la poche. Le nerf de la guerre c’est les moyens, mais là si moi je te parle de ça en tant que président de commission et que quand même je connais un peu les dirigeants qui sont au niveau de la WorldSkate Africa.
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Bien sûr, si on veut que Dam vienne faire une tournée africaine, faire des formations, bien sûr, il y a les billets qui doivent être pris en charge, il y a les périums, il y a l’hébergement. Donc c’est un package en fait. Ce n’est pas Dam, on y va les mains dans les poches, on va voir si on peut manger des cacahuètes et boire du jus de coco. Donc ce sera bien sûr un package avec une belle proposition, mais ça peut être un très beau projet. Faire une belle tournée africaine pour faire des formations dans les pays qui
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sont reconnus et qui sont reconnus par rapport à la World Skate Africa et aussi à la World Skate en général. Mais je me dis que ça aussi ça peut être un très beau projet mais avec un bon financement derrière. Voilà, voilà. Oui, carrément.
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En tout cas, bravo les gars, c’est hyper motivant de vous entendre, ça donne envie. Ça fait plaisir de voir ces envies et ces talents pour continuer à développer la pratique. A moins que tu aies un autre truc à rajouter Baba, on va passer à la tribune libre. Ce que je te disais tout à l’heure, Dame, on a une tradition dans l’émission, c’est aujourd’hui de pouvoir voir les jeunes athlètes africains de pouvoir s’exprimer et montrer leur talent sur les compétitions internationales. Parce qu’aujourd’hui il y a beaucoup de talent en Afrique, on en a parlé pendant l’émission.
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Mais moi ce qui me tient le plus à coeur c’est aujourd’hui d’arriver sur des championnats du monde et de voir 5 ou presque 7 nations africaines participer, même s’ils ne viennent pas pour gagner une médaille d’or, mais au moins ils participent pour montrer ce qu’ils savent faire, ils viennent pour prendre de l’expérience et revenir plus fort l’année d’après. Oui c’est vrai, on voit de plus en plus de pays africains qui se développent à travers le monde au niveau du roller.
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Notamment on en entend beaucoup parler au niveau du roll ball comme on le disait tout à l’heure. J’ai une question que j’avais oubliée et qu’il faut que je vous pose quand même, surtout à toi, à Dame, pardon. Dame, quelle est la personne que tu aimerais qu’on interview prochainement sur balado sur balado roller sur le podcast quelle personne tu aimerais qu’on interview? il faut appeler l’empereur
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Florian Petticola je sais pas si tu as déjà fait un interview avec lui? non pas encore mais c’est prévu ouais. ah oui de toute façon un interview avec lui c’est une leçon, c’est enrichissant, donc ouais, pourquoi pas. On a prévu de la faire avec Walid qui d’habitude fait les podcasts avec moi. On a prévu de la faire en invitant Hakim Naïtchalal qui lui est la génération années 90-2000. Est-ce que toi ça t’intéresserait aussi d’y participer et qu’on se fasse ça avec
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3-4 gars qui parlent de hauteur pure et de saut? Ah, carrément, je suis chaud avec plaisir. C’est cool. Bon bah ok, le mot est lancé alors pour Florian. On va essayer de se faire ça rapidement, d’ici la fin du mois qui vient. Carrément je suis chaud.
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On aura l’empereur et le roi. Yes I, magnifique. Carrément. Même si l’empereur s’est fait détrôner, il garde son titre, il a quand même un postume entre guillemets. Un gros respect pour ce rider, franchement si tu peux me permettre de dire juste un petit mot sur Piscicola. Un gros respect pour ce rider parce que pas seulement en hauteur pure
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mais c’est un pur rider en fait aussi bien en street, en skatepark et tout ça, le skate cross quand même je pense avoir un titre de neuf fois champion du monde en skatecross, ce n’est pas permis à tout le monde. Donc ce que je peux dire c’est, big respect à ce petit Colin. Et aussi, petit Colin a été un bon, bon, bon challenger pour notre dame, notre chère dame nationale et internationale. Et voilà, il faut du bon niveau pour qu’on puisse savoir nous aussi jusqu’à quelle hauteur on peut aller, jusqu’à quel niveau on peut aller. Et je pense qu’on n’aurait pas eu petit Colin sur notre parcours, peut-être qu’on ne serait pas à ce niveau là. Le fait d’avoir eu
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l’empereur sur notre parcours, quand je dis notre, ben oui je me considère en tant que Sénégalais donc c’est pour nous, donc un gros respect pour lui et une belle continuation avec la nouvelle casquette qu’il vient de prendre en tant qu’entraîneur, gestion, il gère des élèves, des jeunes, j’ai vu une formation qu’il a eu à faire il y a deux trois jours sur internet. Donc moi en tant que baba roller du Sénégal, je le salue avec mes deux mains quoi et
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j’ai un gros big up à lui, un gros big up à tous les riders de cette planète. Merci, effectivement petit mot sur Florian, ça nous fera une transition vers lui pour la prochaine. Il est actuellement référent expert pour tout ce qui est skate cross et hauteur pure pour la Fédération française de roller et skateboard donc c’est l’équivalent d’un sélectionnaire national en somme. Et on prépare justement les français aux prochaines échéances internationales, notamment les World Skate Games 2024 en Italie.
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On en a pas parlé. Si tu veux dire un mot dessus, on peut. Oui, on est à trois mois et les championnats du monde en Italie, moi j’aime beaucoup l’Italie, j’ai vécu là bas, et mine de rien c’est une pression en plus, parce que mon principal concurrent, Diane Marco, il joue à domicile, donc voilà quoi, et la spécificité c’est que sur les championnats du monde, je vais aligner 2 disciplines, le ski de crosse et la hauteur pure, et le petit changement c’est que le skate cross c’est juste avant la hauteur pure.
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C’est un peu dérangeant mais on va essayer de faire une compétition propre et d’espérer de ne pas se blesser parce qu’en skate cross ça ne peut pas aller très très vite. C’est une petite pression en plus. En plus la particularité du skate cross en Italie de ce que j’ai bien compris c’est que par rapport à un format comme Lyon qui est sur une place plate, ce serait plutôt avec un peu de descente si j’ai bien compris? Oui, c’est pas une grosse grosse descente mais c’est une petite pente.
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L’Astut Cross ils vont le faire sur une palace en fait, avec un rond-point et tout ça, mais ils ont prévu de mettre des gros modules avec des très grandes tables qui vont nous éviter de nous envoler et de réceptionner sur le plat. Donc ça c’est plutôt pas mal, ça sera une nouvelle expérience à découvrir. Mais comme je dis tout à l’heure, on va essayer de le faire de manière réfléchie, de manière propre, à ce que d’être vraiment en forme après pour le saut.
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Excuse-moi Adam, surtout que sachant que ton concurrent lui, il fait pas de skate cross. Non et justement on est arrivé à Lyon, je faisais le skate cross, il y avait le skate cross et le saut, et pour des problèmes de météo ils ont déplacé le skate cross et on a fait les finales de skate cross le matin et on a fait le saut après. C’est bien que je puisse me mettre en situation de faire une compétition de skatecross et dans la même journée d’enchaîner avec une compétition de saut avec une heure de pause et lui il ne fait pas de skatecross donc il a l’air d’être un peu plus frais que moi mais moi ça me met en condition en fait de faire une compétition de skatecross
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et d’enchaîner avec une compétition de saut donc au moins ça me met en condition pour les championnats du monde, même si c’est différent au championnat du monde, le skate cross, il y a le skate cross et après il y a deux jours de repos avant de faire le saut. Donc il y a largement le temps de se remettre en jambes et tout ça, le seul hic c’est juste d’éviter de ne pas se blesser, voilà, mais sinon en termes de fatigue et tout ça, il
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y aura largement le temps en fait pour récupérer et pour se remettre dans le bain pour préparer le saut derrière. Il fut aussi sur des descentes, donc il n’y aura pas énormément de dépenses physiques pour pousser fort sur les starts et tout ça. Voilà. En tout cas, bonne chance dame. Merci beaucoup.
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On est avec toi. On est avec toi. Pour un quatrième titre de champion du monde, Inch’Allah. On croise les doigts. Yes, Harry. Si c’est ok pour vous, je vais faire le mot de conclusion.
Conclusion
Alexandre : Oui, c’est bon pour moi. Super. Je vous remercie à tous les deux. Merci d’abord à Dame Fall d’avoir répondu de manière aussi réactive à mon invitation. Et merci à Baba Roller d’être venu aussi à l’improviste compléter ses échanges. Ça me paraissait important dans la mesure où tous les deux vous venez du Sénégal et vous avez quand même un parcours avec des parties communes.
Donc merci à tous d’écouter Balado Roller, je vous souhaite à tous les deux donc une bonne continuation et on se retrouve donc prochainement pour faire l’interview de Florian Petitcollin. Merci, à la prochaine fois.
Dame Fall : Merci Alex. Merci beaucoup. A très bientôt et bonne journée à vous.
Baba Roller : Au revoir. Yes, I big up them. Big up. Bonne journée. Bye bye. Merci Alex.
Pour aller plus loin