Patins à roulettes de collection : dans les entrailles de HawaiiSurf
Un périple au shop Hawaii Surf nous a permis de visiter la caverne aux merveilles d'Eric Gros, le gérant du magasin. Aux fins-fonds de la cave, derrière les modèles les plus récents, se cachent quelques pièces rares inconnues du grand public, des modèles qui ont traversé les âges, des inventions loufoques, des design surannés. Voyage à travers le temps et en images...
Par alfathor

Un retour aux sources du patinage à roulettes avec Eric Gros
Visiter les entrailles d’Hawaii Surf, c’est un privilège qui n’est pas donné à tout le monde. Le shop HawaiiSurf fondé par Eric Gros en 1976, reste l’un des plus anciens de France. Nombre d’entre nous n’étaient pas encore sur des roulettes que la famille Gros parlait déjà de glisse. Alors autant dire qu’ils possèdent quelques patins anciens vraiment sympathiques.
On a donc un peu l’impression de faire un voyage à travers le temps quand on descend les marches qui mènent au fond de l’entrepôt. Plus on plonge vers la pénombre et plus on revient vers le passé. Ici, l’endroit est affectueusement appelé « la cave à Momo ». Eric Gros, le gérant d’Hawaii Surf, y entrepose depuis des années des modèles de skate et de roller qui feraient pâlir d’envie nombre de collectionneurs.
Il faut dire que l’homme est un passionné de patins à roulettes et de skateboards anciens. Il suffit de voir ses yeux qui brillent quand il vous montre ses skateboards Banzaï (plus vieux que votre narrateur soit dit en passant…) ou ses paires de patin tout droits sortis de la préhistoire.
Des rollers qui couvrent plusieurs siècles dans les caves de HawaiiSurf
Certains patins sont des invendus des années 1970/80. D’autres ont été récupérées à l’occasion de brocantes. Et d’autres encore ont récemment été dénichés sur Ebay par Eric ou des amis qui alimentent sa collection.
Les pièces sont souvent emballées dans leurs boites :
« J’essaie dans la mesure du possible de les acheter avec leur emballage d’origine. » nous précise Eric.
Eric Gros, HawaiiSurf
Quand on lui demande comment il a fait pour trouver de tels modèles, il nous explique :
» On trouve pas mal d’anciens rollers aux Etats-Unis, notamment grâce à Ebay. Ils reviennent souvent à 10 ou 20 dollars. Il faut ajouter les frais de port qui souvent doublent le prix et l’on récupère des pièces vraiment intéressantes. »
Eric Gros, HawaiiSurf
Nous avions déjà visité la cave de Sam Nieswizski, notre historien français du roller. Elle regorgeait d’un paquet de patins différents, d’époques et de provenances variées. En un quart d’heure, Eric nous a sorti près d’une quarantaine de paires américaines, françaises, anglaises, allemandes ou russes, à essieux ou en ligne.
Des patins anciens de Chicago Skates au BladeRunner de rollerblade
Les mordus de quad s’arrêteront sur les Chicago Skates du XIXe siècle alors que les adeptes de roues alignées ne manqueront pas le BladeRunner de Rollerblade.

Leur boîte nous semble étrangement familière et pourtant tellement surannée : les tenues à rayures et les couleurs flashy des modèles posant sur la boite nous ramènent à nos culottes courte, à l’époque de Starsky et Hutch. On est à mi-chemin entre Gym Tonic et les YMCE. La densité du chausson en feutre et son épaisseur ridicule feraient fuir les patineurs d’aujourd’hui. Le moindre patin bas de gamme actuel serait une charentaise comparée au BladeRunner ! Pour la platine, pas de problème, elle est réalisée en deux pièces qui coulissent l’une sur l’autre. Elle s’étire selon la pointure. Ce sont les vis des axes qui lui donne sa rigidité et qui unissent les deux pièces ! On constate vraiment le saut technologique depuis 30 ans.

Le patron de HawaiiSurf possède des pièces rares
On trouve par exemple cette pièce qui ne manque pas d’intérêt : un patin à 2 roues alignées montées sur un châssis proche des patins traditionnels. Il s’agit d’un modèle breveté en octobre 1905 par l’américain John Jay Young à New-York, U.S.A.

Notre attention s’est ensuite portée sur une paire de patins à trois roues (2 à l’arrière, une à l’avant) réglable au socle en bois ! Les jantes en métal on traversé le temps sans encombre mais la bande de roulage en caoutchouc a durci, s’est détendue et menace de se rompre. Il fut une époque où le métal, le bois (du buis pour la vitesse) et l’ivoire faisaient office de polyuréthane.
Les prémices des patins de vitesse trouvées chez HawaiiSurf
On s’arrête aussi sur cette paire de roller de vitesse russe à chaussure basse en cuir montée sur une platine 5 roues en métal dont les roues sont équipées de noyau en métal plein… Comme quoi la technique a évolué, mais les bases étaient jetées depuis bien longtemps. Les premiers patins en ligne connus ne datent d’ailleurs t’il pas de 1760 avec Jean-Joseph Merlin ? Les Cingar, venus plus tard préfiguraient déjà cette configuration.

Rollerbones : des patins anciens Made in USA
On s’arrêtera aussi avec plaisir sur cette boite de Rollerbones illustrée en noir et blanc avec un squelette à roulettes. Elle date de 1980 et vient de Santa Barbara, Californie (USA). On imagine aussi à quoi peuvent ressembler d’autres paires soigneusement emballées comme ces Curvecrest du Michigan (USA).

Certains ne pourront pas s’empêcher de sourire en voyant cette marque arborant fièrement son modèle de patin « Vitesse » : des patins traditionnels réglables à roues en métal d’époque (années 70/80).
Spin : une étoile filante du roller tout-chemin
Plus proches de nous, on retrouvera certaines marques qui sont passées sur le marché comme des étoiles filantes : on pense notamment à « Spin ». Entre 96 et 98, la firme proposait un patin tout-chemin, le Spin « Cross » équipé de roues de 90 mm avec sur-noyau en caoutchouc. Le châssis articulé avait des airs de clap. Ce produit avait le désavantage d’être équipée d’une coque particulièrement molle qui n’offrait que peu de maintien.

Askom : les platines aux roues alternées en roller hockey
1997/1998, c’est aussi l’époque où la marque « Askom » (non, ce n’est pas du verlant) s’amusait à alterner des roues inclinées sous ses châssis. Le concept a dû faire son apparition à l’occasion de l’ISPO de 1998 et n’a pas du apporter de véritable plus value-technologique puisque l’on en entend plus parler.
La marque l’avait adapté pour le Roller Inline Hockey. Le magazine Roller Saga lui avait consacré quelques lignes dans un de ses numéros.

Monolith : une platine street freestyle avant l’heure
Les nostalgiques de l’agressif en quad auront le coup de foudre pour cette platine de street « Monolith » réalisée en fibre de verre et en résine dont le groove généreux pourrait faire penser aux platines freestyle que l’on trouve sur les modèles actuels. Une référence à l’époque !

Conclusion
On a pu constater en voyant ces produits que ce sont essentiellement des améliorations de matériaux qui ont redonné vie au roller. Les quads comme les patins en ligne furent longtemps limités par les contraintes techniques, en particulier pour les roues et les roulements. Qui sait ce que nous réservera l’avenir en terme d’innovation ? Certainement pas de grand bouleversement mais probablement des innovations mineures…

Galerie photos de patins anciens trouvés chez HawaiiSurf
















Liens utiles
Histoire du roller-derby
www.hawaiisurf.com
Merci à Hawaii Surf pour la visite guidée
Kev
30 octobre 2014 at 23 h 45 minElle date de quand la Monolith?/
Ia
7 mars 2013 at 22 h 53 minGreg ( delvar )
19 janvier 2011 at 7 h 18 mineloy
3 avril 2010 at 3 h 57 min