Patiner sur sol mouillé et faire du roller par temps de pluie
La rencontre de la pluie est inévitable en roller. Il peut vous arriver d'être surpris par un nuage menaçant à plusieurs kilomètres du domicile ou simplement de vouloir continuer à vous entraîner quoiqu'il arrive. Pas de panique, l'eau n'est pas une fatalité (sauf peut-être pour les roulements). Voici quelques conseils pour adapter votre technique et votre comportement afin de mieux patiner sur sol humide...
Par alfathor

Rouler en roller sur un sol mouillé ou sous la pluie : un jeu d’équilibre
Tout le monde n’a pas la chance d’habiter dans le sud de la France et de pouvoir patiner toute l’année au sec. Et même sous les cieux méditerranéens, il peut arriver de faire face aux ondées. Que l’on soit champion ou simple amateur, la vie de patineur ne s’arrête pas à la moindre goutte de pluie !
Il est indispensable d’apprendre à patiner sur un sol mouillé
Il faut donc apprendre à composer avec le mauvais temps, en particulier si vous utilisez le roller comme un mode de déplacement ou si vous êtes dans une logique compétitive. En effet, vous devrez continuer de vous entraîner par mauvais temps si vous souhaitez maintenir vos performances. Vous pourrez bien sûr pratiquer le roller en intérieur, mais vous vous priveriez d’un apprentissage technique indispensable à votre réussite et d’une polyvalence non négligeable. D’ailleurs, ce serait même recommandé de pratiquer régulièrement sur un sol mouillé car vous ne pouvez pas prévoir les conditions météorologiques des jours de course.

Route détrempée ou route humide : quelle différence en roller ?
Sachez tout d’abord que ce n’est pas quand une route est submergée par l’eau qu’elle est la plus dangereuse à pratiquer. C’est au contraire quand une pellicule d’eau imperceptible la recouvre sournoisement qu’il est le plus périlleux de patiner. Parfois, une route peu sembler sèche mais l’humidité de l’air suffit à la rendre glissante. Dans ces moments, les patineurs laissent souvent leur attention vagabonder et sont parfois surpris par une perte d’adhérence brutale. C’est la même chose qu’en voiture où les conducteurs ont tendance à appuyer sur le champignon dès qu’une averse cesse alors que l’accroche reste faible.

Les multiples dangers de la ville en roller par temps de pluie
Une prudence particulière s’impose en ville lorsque l’on patine. En effet, les pièges sont nombreux pour les patineurs en milieu urbain.
Les bandes blanches sont redoutables
Ce danger bien connu des cyclistes a également des conséquences en roller. Par temps de pluie, d’humidité ou de brouillard, elles deviennent particulièrement glissantes pour tous les cycles. Soyez particulièrement vigilants dans les virages.
Quand vous passez dessus :
- Cessez de patiner…
- ou ne poussez pas trop fort
- Ne prenez pas trop d’angle (ne pas trop se pencher dans les virages)
- Essayez de garder les deux appuis au sol pour vous sécuriser
- Baissez-vous pour que le centre de gravité ne soit pas trop haut
- Ne tournez pas brutalement

Le gras sur la route a le même effet que l’eau
Quand une route est très fréquentée, les pertes d’hydrocarbures des voitures et les émissions d’échappements créent une fine pellicule de gras à la surface de la chaussée. Par temps sec, l’accroche reste correcte, mais par temps de pluie, le patinage peut devenir vraiment périlleux. Les chaussées s’avèrent particulièrement grasses les premiers jours de pluie, avant d’être « lavées » par les intempéries.
Il est préférable, là encore de :
- Ne pas prendre de virage trop secs
- De ne pas pousser trop loin
- De ne pas pousser trop fort
- D’éviter les surfaces peintes
- De considérablement anticiper les freinages et les éventuels dangers
- De rouler à vitesse modérée
- De privilégier la circulation sur les trottoirs, moins gras.
Les pavés : traîtres et glissants
Le danger représenté par les pavés est accentué en cas de pluie. Ils sont déjà particuliers à passer en temps normal, mais s’ils sont détrempés, il vaut mieux :
- Traverser à vitesse lente
- Se fléchir et se positionner un peu plus sur les talons
- Décaler légèrement le pieds pour absorber les aspérités

Les zones de marbre : à proscrire avec des rollers en ligne, jouables en patins traditionnels
Le marbre offre une surface de roulage très lisse presqu’idéal par temps sec. Par contre, il se transforme vite en cauchemar avec l’humidité :
- Privilégiez les trajectoires rectilignes,
- Ne poussez quasiment pas sur les côtés, l’adhérence est faible,
- Evitez les changements de direction brusques,
- Restez bien avec le corps au dessus des appuis.
- Roulez en roller quad !

Les feuilles mortes peuvent être glissantes et cacher des obstacles
Elles se ramassent à la pelle ! Plus sérieusement, les tapis de feuilles mortes sont sournois. Non seulement leur surface est glissante, mais ils peuvent cacher toutes sortes d’obstacles : branches, trous, grilles d’égouts, etc. Ainsi, à moins que vous ne connaissiez parfaitement la zone, évitez-les à tout prix !
Comme pour le marbre ou les bandes blanches, il est préférable de ralentir et de décaler les pieds pour les passer.
Donc, si vous devez absolument passer sur tous ces obstacles, cessez de patiner, posez les deux patins au sol et laissez rouler avec le poids sur les talons. Le fait de décaler les pieds vers l’avant et l’arrière peut faciliter un passage glissant. Dans ces situations, il faut donc être particulièrement prudent, en virage, en freinage, et lorsque la vitesse augmente…

La technique de patinage en roller sur sol mouillé
Sur sol mouillé on a l’impression de patiner sur la glace, les roues n’accrochent pas. Plus vos roues sont dures et moins l’adhérence sera bonne. De plus, le froid accentue cet effet. Les roues, composées de polyuréthane, ont tendance à durcir par températures rigoureuses, leur comportement peut changer.
Réduire la foulée en patinant sur sol mouillé
Si la foulée est trop ample et trop forte, on perd l’adhérence et l’on risque le déséquilibre. Il faut donc réduire l’amplitude et la force exercée sur les appuis.
Pour compenser, on peut augmenter un peu la fréquence de patinage. Comme nous l’avons souligné, le patineur doit éviter les gestes brusques. Lors des relances, c’est la même chose, accélérez la fréquence plutôt que l’amplitude.

Mollo en virage !
En virage, tout dépend de la vitesse. Le croisé est à éviter sur un virage trop brutal car on perd l’appui sur un des patins lors de l’exécution.
Il faut donc penser à réduire sa vitesse avant d’aborder une courbe. Une solution de sécurité consiste à prendre le virage comme un débutant ou un descendeur, les deux pieds au sol en position de base (genoux fléchis et mains sur les genoux). Ainsi, les appuis au sol sont constants et rassurants et le centre de gravité n’est pas trop haut.
Il existe une technique nommée « demi-pas » qui fonctionne assez bien : les deux patins sont posés au sol, mais le patin à l’extérieur du virage continue à pousser en restant au sol pour aider à tourner.

Freiner en roller sur un sol mouillé
Le freinage en T perd également de son efficacité sur sol humide. Vous constaterez en effectuant ce geste sur une surface mouillée que le patin qui freine fait de l’aquaplaning. Il faut donc appuyer plus fort et se baisser davantage durant le freinage. Anticipez donc les arrêts afin de ne pas avoir de surprise en abordant un passage piéton, un carrefour ou autre…
Pour les cracks adeptes du freinage parallèle, les sols détrempés sont un vrai bonheur tant ils facilitent les cess-slide.
Faire du roller en descente sur un sol mouillé
L’inclinaison est à prendre en compte immédiatement lorsque vous voulez freiner en descente. En effet, les pentes que vous connaissez peuvent cacher des surprises (sol gras, virage impossible).
En cas de doute :
- Testez immédiatement la pente (vérifiez si cela freine ou non),
- Commencez à freiner dès le haut de la pente avant de prendre trop de vitesse,
…ou alors essayez la technique en escalier. Il s’agit en fait de descendre perpendiculairement à la pente en posant un patin puis l’autre, alternativement (comme quand on remonte une pente en ski pas à pas en étant perpendiculaire à la pente).
Rouler en montée sous la pluie en roller
Oubliez les foulées amples, sous peine de faire du sur place. Une foulée courte et fréquente aide à garder le contact avec le sol…
Le matériel à utiliser en roller pour rouler sur un sol mouillé
Le matériel est mis à rude épreuve par temps de pluie. On doit donc choisir un matériel spécifique et l’entretenir régulièrement. Dès le retour à la maison, c’est nettoyage complet. Se reporter à l’article sur le patinage en hiver.

Le choix des roulements
Les roulements étanches n’existent pas vraiment. Privilégiez des roulements graissés et séchez-les en rentrant. Evitez de les démonter, ils perdraient leur étanchéité.
Le choix des roues : il existe des modèles dédiés au patinage sous la pluie
Sur sol humide, oubliez les duretés importantes (85A et plus), plus une roue est dure et moins elle adhère. De plus, la composition du polyuréthane joue beaucoup sur l’accroche. Certaines marques sont connues pour faire des roues qui tiennent au sol : Labeda a quelques modèles dédiés à la pluie, MPC également avec la Storm Surge qui est la référence incontestable et incontestée. Bont propose aussi la roue Typhoon.

Protéger la tige des rollers
La tige, c’est cette partie supérieure du patin dans laquelle vient rentrer le pied, la chaussure à proprement parler. Il est possible de la protéger à l’aide de cache-patins imperméables. On en trouve dans les shops spécialisés. Une fois rentré à la maison, laissez-bien sécher vos rollers à l’air libre, éventuellement en les bourrant de papier journal.

Quad ou inline ? Sous la pluie, le patin traditionnel tire son épingle du jeu
Sous la pluie, les patins traditionnels ont une bien meilleure adhérence ! La répartition des appuis en carré / rectangle améliore grandement la stabilité et il devient possible de patiner quelles que soient les conditions.

Conclusion
Si vous êtes un(e) acharné(e) du patinage, il est tout à fait possible d’aller rouler dans de mauvaises conditions météorologiques. Il faudra simplement être plus prudent et prendre davantage soin du matériel. Le jour où il neige ou gèle, changez de pratique !
Liens utiles
Les innovations technologiques récentes des roues
Patiner sous la pluie (en anglais sur InlinePlanet)
Article du 22 novembre 2007 mis à jour le 10 juillet 2022
Riccobene
2 septembre 2022 at 12 h 52 min