C.W. Wirths – marque de patins allemande du 19e siècle
Il arrive de trouver quelques merveilles au détour d'une recherche sur Internet. Les patins Wirths ont vu le jour durant la première moitié du 19e siècle en Allemagne. Ces patins d'excellente facture ont traversé les âges sans prendre une ride...
Par alfathor

À propos des patins C.W Wirths
Carl Wilhelm Wirths ( C.W. Wirths ) naquit le 15 février 1781 à Lüttringhausen (Remscheid, Allemagne). Il était le fils de Johann Peter Wirths et Anna Gertrud Motte. Il s’unit ensuite à Maria Gertrud Lange et ils eurent deux enfants : en 1814 Carl Wilhelm Wirths (l’ainé qui reprit le nom de son père) et Franziska Wirths (1819 – 1889).

L’entreprise de patins à glace et à roulettes de la famille Wirths
Petibled a déposé le premier brevet mondial de patin à roulettes en 1819. A peine deux ans plus tard, naissait la firme allemande de Carl Wilhelm Wirths. Cependant, l’entreprise C.W Wirths n’a été active que dans la période 1824-1861. Elle était alors basée à Remscheid, une ville allemande de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, dans la Région métropolitaine Rhin-Ruhr. Nous ne connaissons pas la date précise de fabrication de ces patins à roulettes pour l’instant.
Remscheid : berceau germanique du patinage sur glace
La zone de Remscheid était notamment connue en Allemagne pour la qualité de sa coutellerie, de ses outils en acier. En outre, on y trouvait des mines de charbon, ressource naturelle disponible en abondance et indispensable à la fabrication de l’acier.
Ainsi, l’endroit devint incontournable dans la fabrication de patin à glace, il en fut l’une des capitales mondiales. Les artisans de Remscheid produisaient alors des patins d’excellente qualité à un prix très compétitif. Ils exportaient vers les Pays-Bas, l’Angleterre et même vers l’Amérique.
Les traces d’une commande de patins en partance pour Philadelphie
En effet, le 12 août 1833, l’entreprise de C.W. Wirths, exporta 600 paires de patin à glace d’excellente facture, afin d’équiper le Christian Hesser Co. de Philadelphie, (Pennsylvanie, USA). En effet, c’est une facture conservée à la Smithsonian Institution qui permit de connaître ce détail. En outre, Christian Hesser naquit en 1776, dans le quartier Germantown. Il mourut le 8 janvier 1838. Ce quartier situé au nord-ouest du centre-ville de Philadelphie abrita de nombreux immigrés allemands dès la fin du XVIIe siècle. La connexion avec le fabricant allemand C.W. Wirths devient plus claire grâce à cette information.
Une période féconde pour le patinage : les contemporains de C.W. Wirths
A travers l’Europe, de nombreux contemporains de C.W. Wirths créaient des patins à roulettes. Ce fut notamment le cas de John Spence (1819) et de Robert John Tyers en Grande-Bretagne, d’August Löhner (1825) en Autriche, de Jean Garcin (1828) ou de Louis Legrand (1849) en France… et bien d’autres !

Les patins à roues alignées de C.W. Wirths
C.W. Wirths aurait ponctuellement fabriqué des paires de patins à roues alignées. Comme le montre les images dans cet article, il s’agissait alors de produits d’excellente qualité. En effet, ils étaient réalisés dans des matériaux résistants avec des châssis en bronze des roues en acier et des cales de talon en laiton. C’est sans doute pour cela que cette paire est restée dans un si bon état.

Description
Le pied du patineur repose sur une plateforme en bois taillée à la forme du pied. Puis, le talon vient se caler dans une butée en métal à l’arrière du patin. Il est ensuite maintenu par des sangles en cuir qui sont glissées dans les mortaises creusées dans le bois (les cavités sur les flancs de la plateforme).
Le châssis en métal est massif et extrêmement solide. Il est fixé à la plateforme par deux vis épaisses. Les parties avant et arrières accueillent deux roues en acier fixés par des axes vissés. Les roues sont à moitié noyées dans le châssis et la plateforme a également été creusée pour loger la partie supérieure des roues.

Quelles sensation peut-on ressentir avec ce type de patin ?
Le diamètre des roues des patins C.W. Wirths n’étant que d’environ 35 mm, ce patin se destinait plutôt à un usage sur un sol parfaitement lisse, de préférence sur des surfaces en bois. En effet, le choix du métal pour les roues rendait pratiquement impossible le patinage sur le marbre, faute d’une accroche suffisante. La faible garde au sol en faisait un modèle extrêmement stable grâce au centre de gravité rabaissé. En revanche, il devait être difficile de tourner, là encore, par manque d’adhérence. La ligne droite devait donc être privilégiée.

En l’absence de maintien latéral, il fallait posséder une chaussure rigide et l’arrimer solidement au patin C.W. Wirths grâce aux sangles en cuir que l’on passait dans les mortaises.
Si vous disposez de renseignements complémentaires sur cette marque, n’hésitez pas à nous en faire part !


Sources et bibliographie
ESSER, Gerhard, 1978, « Remscheids Weg zur Schlittschuhschmiede der Welt », Stadtarchiv Remscheid
Photos : Hans Brinker – Merci à Sam Nieswizski pour les recherches généalogiques et à Xavier P.