Roller et Jeux Olympiques : je t’aime moi non plus ?
Christophe Audoire, entraîneur international de roller course, nous livre son ressenti et retrace le parcours du patinage à roulettes et du roller dans leur tentative d'entrée aux Jeux Olympiques depuis près d'un siècle. Chronologie...

Les Jeux Olympiques et le roller une longue histoire… d’amour – Par Christophe Audoire
Comme moi, vous avez certainement entendu des dizaines de fois cette question : « Le roller est-il au Jeux Olympiques ? » et la réponse : « hé non, notre beau sport n’est pas au programme. » Et toujours la question qui suit est : « Mais pourquoi ? ».
Ah oui mais pourquoi ? En cette année Olympique, avec les Jeux en France, la question revient encore plus souvent. Comme une longue histoire d’amour impossible, depuis plus de 100 ans, d’Olympiade en Olympiade, un peu « Je t’aime moi non plus » mêlant raisons historiques, techniques et une succession d’occasions manquées.
Retour aux origines en 1896 à Athènes (Grèce)
Lorsque les jeux modernes voient le jour, les patins à roulettes ont déjà un siècle. Le patinage à roulettes connait alors ses premières heures de gloire depuis l’invention des patins à quatre roues directionnelles de l’américain James Leonard Plimpton en 1863. Les patinoires voient le jour à travers tous les Etats-Unis et l’Europe. Avec l’arrivée des roulements à billes dans les roulettes en bois ou fer (1885), ces dernières ne tournent plus directement sur l’axe et le roulage est considérablement amélioré. La pratique en compétition est alors balbutiante. Cette première grande expansion internationale durera jusqu’en 1910.
Toute la haute société qui pratique le sport à cette époque, connait les joies du patinage et notamment l’été sur roulettes. Les sports de patinage ne sont alors pas inconnus du Baron Pierre de Coubertin. Mais il trouve la discipline encore peu structurée et les patins trop bruyants :
Sa vogue a toujours été assez passagère et il a contre lui le tapage agaçant, qu’il produit.
Pierre de Coubertin

Dans sa quête olympique, ce sera longtemps un des gros handicaps du patinage, ces roulettes en bois ou métal sont bruyantes lorsqu’elles roulent sur le sol.
Des évolutions technologiques nécessaires
Pierre de Coubertin avait, dit-on, exprimé un vœu discret. Il souhaitait « que l’on accueillît et que l’on traitât comme un sport de l’avenir le patin-bicyclette, celui qui permet de courir sur les routes » – source : La Dépêche de Brest, 21 juin 1939.
Le Baron avait vu juste, les patins devaient encore évoluer techniquement. Il faudra attendre plusieurs décennies avant l’arrivée des roues en plastique puis en polyuréthane dans les années 1970/1980… Et enfin la renaissance des patins en ligne à la fin du 20e siècle. Il aurait certainement été heureux de voir les rollers en ligne pour la course sur route équipés de roues de 125 mm. Mais c’est une autre histoire nous y reviendrons plus tard.
La structuration du patinage sur glace et à roulettes
Le patinage sur glace (avec des lames) et le patinage sur terre (avec des roulettes), sont, depuis la fin du 19e siècle, des activités sportives qui se structurent. Elles se développent notamment ensemble aux Etats-Unis avec l’International Skating Union Of America’’1 ( Patinage sur glace & à roulettes). Comme dans une difficile histoire de famille, les deux sports de patinage vont se séparer et parfois se déchirer sur fond de « qui garde les enfants » : Les patineurs qui évoluent dans les patinoires.

L’avantage écologique du patinage à roulettes
Les deux sports ont des atouts mais le patinage à roulettes a surtout celui de pouvoir se pratiquer sur tous terrains plats et toute l’année. Ainsi, il pourrait bien faire de l’ombre au niveau mondial à son cousin sur glace, limité lui aux pays où il fait froid l’hiver. Et progressivement, dans des patinoires, fabriquer et maintenir de la glace artificielle deviendra de plus en plus coûteux en énergie. Ce point n’est peut-être pas négligeable par rapport à l’avenir Olympique de ce qui allait devenir le Roller skating.
Le patinage à roulettes, un pendant estival du patinage sur glace ?
Cette année nous fêtons le centenaire de la fédération internationale créée le 17 mars 1924. Ainsi, elle vit le jour la même année les Jeux Olympiques d’Hiver, avec le patinage sur glace. Les demandes du monde du roller pour entrer au Jeux Olympiques sont déjà là, mais est-ce possible de choisir une discipline « à roulettes » l’été (à Paris 1924) alors qu’il y a des disciplines similaires aux tous nouveaux J.O. d’Hiver en France à Chamonix ?
Le patinage de vitesse sur glace organise déjà des Championnats du monde depuis une trentaine d’année. Et sur ce point, il faut reconnaitre que son cousin à roulettes a pris du retard. Il faudra donc attendre quelques années avant la Seconde guerre mondiale, en 1936, pour voir enfin organisés les premiers championnats internationaux de course et de hockey notamment en Allemagne et en Italie.

Etat des lieux par olympiade
1936 : Les Jeux Olympiques de Berlin (Allemagne)
Ces jeux auraient pu voir l’introduction de la discipline course mais ce sont les Anglais, les Français et les Italiens qui dominent. Les jeux Olympiques doivent notamment composer avec la politique internationale.
1960 : Le roller si proche aux Jeux Olympiques de Rome (Italie)
L’après-guerre voit la domination très nette de l’Italie dans la discipline course. Le président de la World Skate, Sabatino Aracu, m’a confié un jour que le patinage aurait dû être présent aux jeux de Rome. Pour le pays organisateur le compteur des médailles d’or est important. Mais après l’Australie en 1956, les jeux sont de retour en Europe et une toute nouvelle discipline va être préférée pour être inscrite au programme : L’équitation. Le petit sport à roulettes attendra.

1964 : les Jeux Olympiques de Tokyo (Japon)
Malgré un champion du Monde japonais en patinage course avec monsieur OYA en 1960, le patinage à roulettes, peu développé en Asie, n’avait que peu d’espoirs d’être choisi. C’est donc très naturellement le judo, art martial inventé par les Japonais, qui sera choisi pour le programme Olympique.
1968 : Mexico (Mexique)
Peut-être que les Etats-Unis, le grand pays du roller et voisin, aurait pu aider… Mais la première participation d’une équipe nationale Américaine à un championnat du monde course n’aura lieu que l’année suivante à Mar Del Plata (Argentine).
On peut observer que les Jeux Olympiques modernes, inventés par un Français et dont la langue officielle est le français, sont maintenant de plus en plus soutenus par le monde anglo-saxon.
L’absence au niveau mondial des Américains et à moindre échelle des Anglais, n’aide pas cette discipline très latine à s’imposer dans le monde olympique.
Le 30 avril 1970, à l’occasion d’une réunion du CIRH qui se déroule à San Juan (Argentine), nous apprenons que le patinage artistique est pressenti pour être sport de démonstration aux Jeux Olympiques2 :
Il est grandement question que le patinage artistique soit pris en considération comme sport de démonstration. La décision définitive sera renvoyée au mois de Juillet. Sur 10 sports candidats, 3 ont été retenus pour disscussion, dont le patinage artistique.
1972 -1980 : Munich et Moscou
Les jeux Olympiques se modernisent à nouveaux… Mais pas le roller qui ne connait pas l’expansion mondiale qui lui aurait permis de s’imposer médiatiquement. Particulièrement dans les grands pays qui soutiennent les J.O.
Au roller, il manque toujours deux grands pays : les Etats-Unis et l’URSS. Ces deux nations s’affirment en hockey sur glace (Hockey, Artistique, et bientôt vitesse) dont le poids dans un sens ou dans un autre est important dans le mouvement olympique. Les années suivantes, si les athlètes sont toujours présentés comme des amateurs, l’organisation des Jeux, elle, ne l’est plus. Ils sont devenus un grand événement sportif avec de gros enjeux financiers et politiques.

La fin des années 1970
Une révolution technologique va bouleverser le monde du roller : l’apparition des roues en polyuréthane à la fin des années 1970. En effet, cette avancée technique va de nouveau populariser le roller sur une grande partie de la planète. Plus souples et plus silencieuses, elles permettent surtout de rouler facilement sur route en extérieur. C’est aussi ce point, qui, paradoxalement sera l’une des causes d’un nouveau rendez-vous manqué avec l’olympisme…
L’alignement des planètes semblait parfait.
Avec le boom du Roller Skate (made in USA), le monde découvre ces nouveaux patins vissés aux chaussures. C’était le cas en compétition depuis le début du siècle, mais un détail méconnu du grand public qui patinait avec des patins à lanières.
En 1979, intervient la première apparition du roller aux Pan Am Games. Il s’agit de l’antichambre des J.O. sur le continent américain.
En 1980, Tom Peterson devient le premier champion du monde course de l’histoire pour les Etats-Unis.
1981 Le patinage à roulettes aux premiers World Games
La première édition des World Games eut lieu à Santa-Clara (Californie, Etats-Unis), du 25 juillet au 2 août 1981. Tom Peterson y remporta plusieurs médailles d’or. Ce fait n’échappa pas au Comité Olympique Américain qui proposa l’introduction de la course sur route (un possible marathon) aux prochains Jeux Olympiques de 1994 de Los Angeles, Californie.
1984 : Les Jeux Olympiques de Los Angeles (Etats-Unis)
La suite me fut confiée par Madame Ramona Muse, la mère des célèbres frères Dante et Tony Muse. Elle était alors une dirigeante importante de la Fédération Américaine USARS. Cette dernière fut fondée en 1937 par l’association des propriétaires de patinoires à roulettes RSROA.

La fédération américaine apporta la réponse suivante (En substance) : « Nous souhaitons le patinage artistique à roulettes ou rien… » La réponse évidente du COJO de Los Angeles fut donc « ..Et bien, ce ne sera rien ! »
Cette surprenante situation s’explique par le fait que les représentants de la fédération étaient majoritairement issus du patinage artistique. Ils étaient aussi propriétaires des patinoires à roulettes à travers les Etats-Unis (les skating-rinks). Ils voyaient d’un mauvais œil les patineurs partir gratuitement sur les trottoirs des grandes villes et tous les espaces asphaltés.

Sur les petits drapeaux de LA84 il est mentionné « Play a part of history’ ». Pour nous, le rendez-vous avec l’histoire fut manqué, une nouvelle fois. En 1984, à 19 ans, je suis à Los Angeles pour voir mes premiers Jeux Olympiques. Et c’est là-bas dans les rues de L.A., un dimanche matin sur le parcours du marathon, les patins aux pieds, que je me fis la promesse de consacrer ma vie à mon sport, avec l’espoir d’un jour le voir aux J.O.

40 ans ont passé. Mais revenons à la grande histoire…
1988 : Les Jeux Olympiques de Séoul (Corée du Sud)
Le roller n’en est toujours qu’à ses deuxièmes Championnats d’Asie (1985-1987) et ne pèse toujours pas sur le continent. La Corée du Sud ne verra que 15 ans plus tard l’arrivée de la Rollermania qui va se déverser à nouveau sur le monde entier. Une nouvelle révolution se prépare : Le perfectionnement des rollers en ligne. Inventés 200 ans plus tôt, les tous premiers patins « sur terre » comme on les appelait alors (en comparaison avec les patins sur glace) vont resurgir dans une version moderne. De nouveaux rollers qui vont être mondialement promotionnés par la marque iconique Rollerblade. Des roulettes fines en polyuréthane (Roller) montées en ligne entre deux lames (Blade).
1992 : le rink hockey aux Jeux Olympiques de Barcelone (Espagne) – un faux espoir pour le roller
Le monde entier patine avec ces nouveaux rollers en ligne… mais pour le patron des Jeux Olympiqques, le patinage, c’est le rink hockey ! Ainsi, c’est chaussués de patins à essieux (roller quads) que le patins à rouletts fait son entrée aux Jeux comme sport de démonstration.
Pour la première fois, le patinage à roulettes est au programme des J.O. sous l’impulsion du Président du CIO Monsieur Juan Antonio Samaranch. Ancien patineur, gardien de but de Rink Hockey et dirigeant de la fédération espagnole de patinage à roulettes, il réussit à imposer sa discipline à Barcelone. Ce geste suscite beaucoup d’espoir et peut apparaitre comme une formidable avancée décisive dans l’arrivée du patinage à roulettes aux J.O. Il peut aussi, avec le recul, s’avérer comme un coup de pouce – ou un coup de grâce – qui arrive au plus mauvais moment.
En effet, l’image du Roller est alors portée par les patins en ligne. Et avec ces ‘’vieux’’ rollers à quatre roues remontent à l’invention de Plimpton en 1863 ! Le Rink Hockey sera débarqué des Jeux juste après l’édition de Barcelone. L’Argentine resta donc la seule équipe de rink hockey dans le monde à avoir remporté un titre olympique.

1996 : les Jeux Olympiques d’Atlanta, mauvais timing
On comprend mieux ce nouveau rendez-vous manqué. Alors que le ‘’roller in line’’ est LE sport qui monte, que les Etats-Unis ont celui qui allait devenir la légende du roller course, Chad Hedrick. Il remporta huit médailles d’or cette année-là aux championnats du monde en Italie et les médailles d’or ça compte au compteur Olympique. Le pays organisateur aurait pu choisir le roller course… Mais comment mettre au programme un sport qui vient juste d’en sortir ?
Un pas en avant deux pas en arrière. Alors que le roller connait le plus grand développement historique de sa pratique sur tous les continents, c’est le calme plat coté olympique.
2000 : Jeux Olympiques de Sydney (Australie)
Malgré les démarches et les championnats du Monde à Perth en 1995 en Australie, peu d’espoir pour ces Jeux Olympiques.
2004 : Retour des Jeux Olympiques à Athènes (Grèce)
Il n’y même pas à cette époque de fédération nationale grecque enregistrée à la Fédération Internationale de Roller Skating.
2008 : les Jeux Olympiques de Pékin (Chine)
Nouvel espoir. Les négociations vont bon train et tout semble possible. L’affaire est presque réglée. Reste en 2003 une démonstration en Chine des qualités de la course avec les championnats du Monde programmés pour l’été. Cette dernière étape permettrait d’inscrire en 2004 le roller course dans le programme des JO de 2008. Pour les J.O, c’est comme aux échecs (ou au jeu de Go en Chine) il faut voir loin. Mais mauvais Karma, tout s’écroule en début d’année avec l’épidémie de SRAS. La Chine ferme ses frontières et les championnats du monde ne reviendront en Chine qu’en 2005… Trop tard pour Pékin 2008.
Et maintenant ?
Depuis, nous sommes clairement dans une ère où le mouvement Olympique doit composer avec divers impératifs :
- Les coûts de fonctionnement
- Les rentrées financières
- Les grandes marques partenaires
- L’intérêt des chaines de télévision et les droits associés
- Le nombre de spectateurs et donc les billets vendus pour remplir les gradins.
Nous devons donc avoir une discipline course bien structurée professionnellement, accueillante pour les partenaires et les médias, des athletes pros pour être conforme aux standards d’organisation des Jeux Olympiques.
2005 : L’audit du marathon lors de la World Inline Cup de Zurich
En 2005, alors directeur de course de la World Inline Cup, je suis au cœur de ce combat. Le 18 juin 2005, nous passons un véritable grand oral lors du marathon de Zurich (Suisse). En effet, un membre du CIO vient pour ‘’auditer’’ notre discipline en vue d’un marathon aux Jeux Olympiques. Il souhaite une épreuve facile à organiser sur le circuit de la course à pied ou du cyclisme sur route.
Grosse pression. Je suis très attentif à tous les détails et la journée est une vraie réussite. Un beau marathon en plein centre-ville avec les meilleurs athletes au monde et 5000 patineurs amateurs. Les médias et partenaires sont bien présents et mis en valeur. Les résultats publiés officiellement dans les secondes qui suivent l’arrivée. 20/20… Mais finalement pas de diplôme Olympique.
L’évolution des critères du Comité International Olympique
Les années suivantes, le CIO va alors faire une pré-sélection des sports qui remplissement certains critères. Sport avec une organisation de qualité, pratiqué par les hommes et les femmes, sur les 5 continents, etc. Nous cochons toutes les cases. Le roller course est un sport universel pratiqué dans le monde entier. En 2009, nous sommes alors dans la dernière sélection de cinq sports mais face au golf et au rugby, c’est encore une porte qui se ferme au moment des votes le jeudi 13 août 2009.
Cette succession d’échecs à franchir la dernière marche est très frustrante.

La valse des sport aux programme
Nombreux sont les sports qui ne sont pas aux Jeux Olympiques. Et pour certains même un temps inscrits, ils ont été sortis du programme, comme le tennis, le base-ball ou encore le karaté. Des sports ont été mis directement au programme sous l’impulsion des partenaires ou des instances olympiques qui voulaient ces sports-là.
Ainsi eut lieu l’arrivée du Beach Volley qui n’avait pas franchement l’approbation du CIO dans un premier temps « …Nous avons déjà le volley-ball !»
Est-il indifférent à la rénovation du Musée Olympique de Lausanne financé par Coca-Cola ? La plage, le soleil, de belles athlètes, vite une boisson fraîche ! … Et un nouveau sport Olympique.
L’inclusion du skateboard : une volontée forte du C.I.O.
Il y parfois d’autres voies qui mènent au saint des saints olympique. L’inclusion du skateboard en 2016 en est une parfaite illustration. Lorsque le CIO a la volonté d’intégrer le Skateboard pour rajeunir l’image des J.O., il cherche vainement une fédération internationale qui n’existe pas ou n’est pas structurée au niveau international en appartenant aux différents Comités nationaux Olympiques de chaque pays. Les pratiquants de la discipline ne semblent pas très enthousiastes d’y participer, l’olympisme n’est pas leur culture.
Après un essai auprès la Fédération internationale de Cyclisme, le CIO va demander à la FIRS d’héberger la discipline. Elle deviendra plus tard la World Skate. Et en quelques années, une discipline qui ne souhaitait pas ardamment aller aux JO se retrouve sport olympique à Tokyo 2020… Alors que le roller qui le souhaite depuis un siècle n’y est toujours pas.
A quand pour le roller aux Jeux Olympiques ?
Cela étant dit, la grande question que nous entendons est : « Mais alors, quand le roller sera-t-il aux jeux olympiques ?«
Le roller doit-il s’émanciper de son frère ainé sur glace et affirmer sa propre identité ? Il est, à mon sens, présenté à tort, comme un « sport de glisse ». Nous ne glissons pas, nous roulons. Nous ne sommes pas un ‘’sous-produit’’ d’une autre activité proche, comme une pâle copie. Le roller a son propre chemin historique.
Est-ce que le Rugby peut se définir en tant que « sport de ballon se jouant à la main et au pied » en faisant référence au Handball et au football ? Non ! Il a sa propre histoire, son propre jeu.
Le roller a-t-il vraiment trop de handicaps pour faire partie de la grande quinzaine olympique ? NON ! Il nous faut assumer et revendiquer haut et fort d’être un sport qui roule vite, qui est spectaculaire et populaire.
La valeur des meilleurs athlètes est là. Plusieurs champions du monde de roller course sont aussi champions Olympiques dans la discipline sœur sur glace. Ce qui démontre bien leur valeur au plus haut niveau mondial.
Le roller course, cher à mon cœur, doit, c’est certain, continuer son implantation dans le monde entier.
Mais surtout il se doit de mieux se structurer au niveau des compétitions internationales. S’il parvient à mieux appréhender sa médiatisation, à avoir un vrai public et par conséquent les partenaires qui souhaiteront s’y associer, il a une chance de faire son entrer aux Jeux Olympiques.
Faut-il continuer de courir après le rêve du roller aux Jeux Olympiques ?
Parfois, pour nous consoler, certains connaisseurs avertis du monde Olympique nous disent «Vous au moins vous n’avez pas besoin des JO pour exister. Vous avez su grandir et vous développer sans les JO.» Sous-entendu, alors que certains sports au programme ne vivent que sous perfusion olympique et seraient en grande difficulté pour s’organiser au niveau mondial. Mais la visibilité aux JO tous les 4 ans c’est bien ! Le biathlon, en tant que sport, a vu sa notoriété augmentée en France grâce aux médailles d’or des Jeux Olympiques d’hiver. Il a même un athlète connu du grand public, alors que la fédération n’avait que quelques centaines de licenciés… De la taille d’un Comité départemental de roller !
Devons-nous attendre une nouvelle évolution révolutionnaire des rollers ?
Un nouveau roller (à réinventer) qui serait sous nos yeux sans qu’on le voie encore. C’est en se retournant un peu sur le passé de notre sport que l’on peut comprendre et surtout se persuader de son futur olympique. Lorsque le chemin semble sombre nous pouvons nous dire qu’il ne s’éclaire qu’à chacun des pas que nous faisons.
J’aime profondément les deux, l’esprit Olympique et le roller, si ces deux-là se rencontrent vraiment ce sera assurément une grande histoire d’amour…
2024 : les Jeux de Paris
« Ville de l’amour » – Cela aurait été une belle histoire…
2028 : Los Angeles
C’est vrai que 1984-2024, ça sonnait mieux pour moi… Mais LA2028; je prends aussi ! Un beau marathon en roller en Californie ce serait le rêve olympique.
Pour aller plus loin
Réactions d’athlètes et de personnalités du monde du roller sur un article Vincent Esnault (2002)
SAUNIER
29 juin 2024 at 17 h 41 min