Interview de Sébastien Laffargue : le patineur (1/2)

Peu de patineurs Français réussissent à laisser leur empreinte et à acquérir une renommée internationale. Sébastien Laffargue est l'un deux. D'abord virtuose du roller, le patineur a ensuite montée l'une des grandes marques les plus réputées. Ce premier volet en podcast revient d'abord sur sa carrière sportive...

Par alfathor

Interview de Sébastien Laffargue : le patineur (1/2)
Sébastien Laffargue en 2019

Entretien avec Sébastien Laffargue – portrait du patineur

Avec Walid Nouh, nous sommes partis à la rencontre de Sébastien Laffargue à Ivry-sur-Seine, dans les murs de sa société FR Skates. L’occasion pour lui et pour nous de se plonger dans le passé d’un des patineurs Français les plus connus au monde…

Entretien avec Sébastien Laffargue, patineur professionnel et fondateur des marques Universkate, Seba puis FR Skates – télécharger le mp3

Bonjour Sébastien peux-tu te présenter et nous dire à quel âge as-tu commencé le roller ?

Bonjour, j’ai commencé vers l’âge de 7 ans, je ne me souviens pas vraiment ! J’habitais alors dans une tour de logements sociaux, dans le 13e arrondissement à Paris. Une voisine qui était à l’école avec mon grand-frère nous a proposé de faire du patin à roulettes avec elle. C’était des patins en métal avec des lanières. Nous allions alors au parc de Choisy et c’était un peu laborieux.

Sébastien Laffargue
Sébastien Laffargue

Ensuite, mes grand-parents m’ont acheté une paire de Holy. Ils étaient verts fluo ! Le mot roller arrivait alors pour les patins à roulettes dont la chaussure était fixée au châssis. J’en faisais autour de chez eux, sur les places de marché, pour apprendre. Après, j’ai arrêté pendant un moment, je n’avais plus de patins. Ils étaient trop petits et nous n’avions pas beaucoup d’argent pour renouveler les patins.

Sébastien Laffargue, quand as-tu redémarré le roller ?

Puis, quand je suis rentré au collège, un copain venait en roller. J’avais déménagé et j’habitais à quelques roues de chez lui. Il m’a suggéré d’aller au collège en roller. Nous avons démonté les platines de mes anciens patins pour les remonter sur une autre paire de chaussures. Je suis alors allé chez Hawaii Surf avec ma grand-mère pour les faire monter. C’était l’aventure ! Je ne connaissais pas les magasins de roller. C’était vraiment impressionnant et c’était Eric lui-même qui m’avait monté ma paire. Nous n’aurions pas pu investir dans une paire complète.

Avec mes nouveaux patins, j’ai fait des trajets aller/retour pour aller au collège. Je roulais aussi dans la rue autour de chez moi. Puis au fil du temps, du pâté de maison, nous sommes allés voir les rues d’après, puis les autres quartiers, les autres arrondissements et ensuite à la rampe de Boutroux.

Et alors vous avez tenté la rampe ?

Oui, nous nous jetions du haut de la rampe et bien évidemment nous tombions. Nous ne savions pas faire. Il y avait les stars locales et un club. C’était une big, il fallait utiliser l’échelle pour y monter. Nous regardions les autres et au bout d’un moment on nous a dit qu’il fallait s’inscrire au club. Nous n’avions pas l’argent et du coup, nous avons arrêté d’y aller. Du coup, nous sommes partis vers le centre de Paris et Notre-Dame. Il y avait les slalomeurs sur le parvis qui faisaient des figures sur de grands plots oranges.

Et c’est à ce moment que tu as fait la transition entre quad et inline…

Oui, j’ai dû changer de patins à cette période et nous commencions à parler du inline. C’était aux alentours de 1992-1993 environ. Pendant les vacances, nous sommes allés au magasin avec ma mère. Je ne voulais pas acheter ça au départ, cela ne me parlait pas le inline. Mais les seuls quads qu’on proposait alors étaient des modèles enfants comme ceux que j’avais avant. Du coup, j’ai testé les patins en ligne. Ils étaient alors plus confortables et plus performants que les quads. La coque montant au dessus de la cheville, ça tenait bien ! Cela doublait le budget des rollers. J’ai supplié ma mère et c’est comme ça que j’ai eu ma première paire de inline. Je me souviens que c’était des Rollerblade Lightning.

On me regardait alors un peu bizarrement. Rouler en inline, c’est différent. Ce n’était pas évident en tant qu’adolescent. J’ai commencé à faire du slalom à Notre-Dame, là c’était gratuit. Au bout d’un moment, quand les grands sont passés et font une pause, tu essaies ! L’espacement entre les plots devait être de 1,50 m pour les grands slalom et 75 cm pour le slalom mini.

Sébastien Laffargue, tu fais partie des quelques patineurs polyvalents qui ont fait un peu toutes les disciplines…

Oui, nous faisons partie de cette génération qui a eu la chance de connaître les débuts du roller en ligne. Quand le inline est arrivé, plein de disciplines sont arrivées en même temps, comme le hockey qui venait des USA. A l’époque nous faisions la quête à Notre-Dame qui nous a permis d’acheter des crosses de hockey. Nous jouions au Musée d’Orsay, nous faisions un peu de slalom, nous nous baladions. Quand on est petit, on s’ennuie vite. Nous aimions bien découvrir d’autres choses, comme le street qui est arrivé quelques années après. Tout le monde s’y est mis. En quad, il n’y avait pas vraiment de streeteurs en quad, surtout à Bercy où tu ne pouvais rien faire. Walid, tu étais une star du slalom à l’époque !

Comme j’étais adolescent, mes pieds ont vite grandi et ma paire de patins est devenu trop petite. Mon père m’a alors ramené une paire de patins à platine en aluminium du Canada avec des roues de 72 mm. De mémoire, c’était des Roces Sydney. Ils avaient une rigidité supplémentaire grâce à la platine aluminium. Avec les autres patineurs de mon groupe, nous avons découvert le saut. Nous pratiquions alors beaucoup de disciplines : slalom, saut, hockey, rando, rampe et street.

Comment étaient les patins que tu utilisés en roller street ?

Je me souviens qu’il n’y avait pas de soulplate pour le street. J’ai donc gardé mes Lightning pendant un certain temps. Bercy était idéal, on pouvait s’entraîner à faire des rocks, à se caler en soul…

Le street a motivé tout le monde qui s’y est mis à fond mais personnellement, j’avais un peu peur. J’avais des patins, je les ai peu utilisés. J’avais peur de la douleur. Je me suis donc plus concentré sur le slalom. L’avantage du slalom, c’est qu’il nous apportait beaucoup de figures pour le street. L’agressif était assez facile à apprendre grâce aux figures de slalom, nous étions avantagés.

Nous arrivons alors à une période fondatrice, à la fin des années 1990 et au début des années 2000, avec les voyages.

J’avais acquis un certain niveau en slalom vitesse, notamment grâce à mes rollers en ligne. Un copain m’a dit : « j’étais à Lausanne, tu devrais venir participer. Tu vas vite, tu devrais faire un résultats ».

C’était trop tard pour Lausanne, je suis donc allé à Zurich (Suisse). j’avais l’avantage, vu que ma mère travaillait à la SNCF, de ne presque rien payer pour les billets de train. Il y avait du high-jump, du slalom. C’était en 1996. Je me suis inscrit en speed slalom. J’ai malheureusement été victime d’une erreur d’arbitrage avec un autre patineur. Les juges avaient intervertis les résultats. J’ai dû payer pour porter réclamation et batailler pour faire valoir mes droits. Je me suis qualifié, mais dernier. Du coup, je me suis retrouvé contre le premier, bien plus expérimenté. Même en étant 16e, j’ai gagné un prize-money de 50 Francs Suisse, j’étais super content, cela m’a motivé. C’est aussi peut-être de ça qu’est venue mon envie de travailler sur les règlements.

A l’époque, je n’avais pas un rond, je n’allais pas sur les compétitions nationales Françaises qui demandaient d’avoir une licence que je ne pouvais pas payer. J’utilisais l’argent de mes anniversaires pour me payer du matériel.

Sébastien Laffargue, ensuite tu as fait d’autres compétitions internationales…

Ensuite, j’ai participé à pratiquement toutes les compétitions qui avaient lieu en Europe.

Sébastien Laffargue saute au dessus d'une barrière
Sébastien Laffargue saute au dessus d’une barrière

A Bercy, on voyait des essuie-glace, les débuts du crazy, c’était assez impressionnant. Il y avait une équipe de France officielle qui devait participer pour faire une démonstration. Je ne me souviens plus très bien, il y avait eu un conflit. La fédération avait interdit à ses athlètes de participer. Pour participer, nous avions dû déchirer nos licences. J’en avais pris une parce que je voulais faire des événements, à autre chose. Nous étions des gamins, nous avions peur. Nous voulions faire Bercy, c’était le premier événement d’envergure multi-discipline. La veille de l’événement, nous avions dû envoyer notre licence déchiré à la fédération. Peut-être avons nous été un peu manipulés à l’époque. Il y avait tous les grands riders de l’époque notamment en street avec Randy Spizer, Arlo Eisenberg, Taïg Khris, Toto qui participait en quad, des Australiens, Jean-Jean Chanet… La démo de slalom s’est bien passée.

J’ai obtenu ma première victoire à Milan en 1997. Ensuite, ma seconde grande victoire a eu lieu au mythique contest de Lausanne 1997, en Suisse, la même année.

Puis est venue l’heure d’Internet…

De fil en aiguille, je me suis rendu compte que nous avions rarement les résultats sur les compétitions. Il n’y avait aucune source, aucune publication, rien. Impossible de montrer mes résultats à mes parents ou autre. J’ai dû commencer mon premier site en 1998. Il y a toujours eu des ordinateurs dans la famille. Mon frère m’a aidé à monter un site. C’était finalement assez simple.

Mon père était dans la presse, on s’amusait à découper et à faire nos propres magazines avec mon frère. J’ai donc eu cette idée de mettre les résultats en ligne. Et petit à petit, les caméras sont arrivées. Les riders ont commencé à faire des vidéos, notamment dans la culture street. Nous avons été aussi influencés par cela, il fallait faire sa propre vidéo. Je me suis payé une première caméra avec mes boulots d’été. Nous avions toujours de nouvelles figures à créer à cette époque. J’ai beaucoup été influencé par toi Walid, mais aussi par Roy et par d’autres, comme les Suisses. Ensuite, j’ai un peu mixé les styles et cela m’a permis d’avoir de l’originalité, en mixant les figures de quad et de inline. J’ai alors créé mes propres figures et je les ai partagées.

D’où est venu le nom Universkate ?

J’étais à la fac, l’Université. Cette notion d’université fait référence à l’apprentissage. C’est ce qui a donné le « UNIVERS » de « Universkate » et « skate » pour roller en anglais. J’ai fait mon logo sur un bout de papier et j’ai lancé l’idée. Mettre des figures en ligne pour les apprendre aux autres. J’allais alors sur les forums pour montrer mes figures et mes vidéos. Je l’ai fait en Russie, en Chine, aux Etats-Unis, fin des années 1990 et début des années 2000.

Sébastien Laffargue en slalom (période Universkate)
Sébastien Laffargue en slalom (période Universkate)

Avec le recul, j’ai compris que la France était une composante des débuts du roller, mais n’était pas à l’origine du phénomène. Comment l’as-tu vécu, toi qui voyageait ?

Oui, la scène du roller bougeait ailleurs. Je faisais partie des premiers à pratiquer en compétition en inline en France. Parfois, j’étais mieux accueilli à l’étranger qu’en France. A l’étranger, tout le monde était en inline ou presque. En France, les quadeurs voulaient rester en quad et critiquaient les slalomeurs en inline. A l’époque, il y a eu beaucoup d’innovations techniques en quad avec les tranches, les wheelings. En inline, c’était plus facile à faire qu’en quad. Les quatre roues alignées permettaient des angles de virages plus serrés, de faire des figures davantage dans les plots. En quad, il fallait vraiment s’entraîner beaucoup plus et je me sentais vraiment limité en quad.

A cette période, en 2003, 2004, on voit arriver les Russes, les Coréens, les Chinois. Il n’y avait pas les réseaux sociaux et nous découvrions ces riders que l’on ne connaissait pas avant. Comment l’as-tu vécu Sébastien Laffargue ?

Pour les Russes, c’est parti de posts que j’avais fait sur leur forum. J’avais envoyé mes liens, chez eux et ailleurs. Quand je les ai vus, ils me connaissaient, moi je ne les connaissais pas. Ils avaient beaucoup appris par mes vidéos. Il n’y avait pas beaucoup de vidéos à cette période. Les gens ont aussi fait leurs propres figures. Pour la Corée, nous savions que le roller fonctionnait bien, mais nous n’imaginions pas que c’était à ce point-là. Nous nous sommes retrouvés dans deux voyages avec deux sociétés concurrentes avec Hakim, Séverine. J’avais commencé à être sponsorisé à la fin des années 1990. Je suis arrivé avec mes patins à platines alu courtes.

Sébastien Laffargue : comment as-tu trouvé ton premier sponsor ?

Toutes les marques cherchaient des riders à sponsoriser. Je n’y pensais même pas, des marques m’ont approché, notamment Tecnica. Mais quand j’ai testé les patins, c’était impossible que je roule avec leur matériel. Je devais passer d’une platine courte à une platine de 280 mm. Impossible.

Sébastien Laffargue

Je leur ai dit que j’accepterai d’être sponsorisé s’ils me laissaient leurs aider à développer un patin. Je refusais de rouler avec des Tecnica CT7, ce n’était pas du tout adapté. Ils ont accepté que je roule avec mes patins en attendant. J’avais mis des autocollants Tecnica sur mes patins Roces ! C’est comme ça que le Twister est né. Ils m’ont donné le prototype de platine courte que j’ai mis sur mes coques. C’était alors des platines de 250. Je suis passé du 72 mm au 80 mm. J’ai gagné en vitesse. La coque Twister n’avait pas de spoiler, juste un chausson glissé dans une coque. Tecnica me payait aussi les voyages. C’est pour ça que je suis resté avec eux malgré les sollicitations d’autres marques. J’ai été approché par la marque fin 1997/début 1998, ça a duré jusqu’en 2003.

Comment participais-tu au développement ?

Le développement se faisait en Italie. Au départ, ils ne me connaissaient pas et quand je suis allé gagner des compétitions en Italie, ils ont pu me connaître. Cependant, les ventes commençaient à baisser et ils parlaient d’arrêter le Twister, surtout à l’époque des patins « mous » K2 Softboot. Or, pour le slalom, nous avions besoin de coques rigides. L’engouement pour le patin très souple a fait émerger le concept de « niche » dans mon langage. Nous n’étions pas trop considérés à l’époque. Nous étions surtout des athlètes payés pour représenter la marque. J’ai souvenir d’un courrier où je disais aux Italiens, à la marque et à la conception, où j’expliquais tout ce qu’il fallait changer sur le patin.

Sébastien Laffargue en descente
Sébastien Laffargue en descente

Au début des années 2000, j’étais toujours en déplacement du fait que je faisais beaucoup de disciplines. Je faisais de la rampe à Lausanne, mais aussi du slalom, de la descente. Pas trop de street. On me voyait partout finalement. J’aime bien tout essayer, avoir de nouvelles sensations, et toujours apprendre des choses nouvelles, me dépasser. J’ai envie de savoir tout faire en roller. Je trouve que chaque discipline a un intérêt.

J’ai remporté Lausanne, cette compétition majeure presque tous les ans, réalisant le doublé speed/freestyle en 1999 et en 2002.

De nouvelles marques sont arrivées avec notamment le freeskate de Salomon…

Oui, il y avait plusieurs grandes marques qui se tiraient la bourre à l’époque : Tecnica, Salomon, Rossignol. Tecnica a été la première marque à faire un patin de slalom, pas vraiment du freeskate. Cette notion de patin urbain n’existait pas à l’époque. Il y a eu le Soulslide de K2 dans la même veine. Ces patins étaient chers à produire. Ils ont un peu ouvert la voix. Ensuite, il y avait aussi ceux qui patinaient avec des rollers de hockey. Les marques de ski se sont lancées sur le marché, notamment Salomon où les patineurs ont été invités et la firme leur a tiré les vers du nez sur ce que pouvait être pour eux un bon patin.

Que pensais-tu des nouveaux modèles Salomon ?

Au lancement de leurs produits Freeskate, ils ont invité tous les riders, même ceux des autres marques. Leur patin était un peu hybride entre roller fitness et roller street. Je n’avais pas trop aimé, je trouvait ça un peu trop souple. Ensuite, le marché du roller s’est effondré. Tecnica a racheté Rollerblade qui s’était cassé la figure. Rossignol a arrêté en étant racheté par Quiksilver, Salomon a été racheté par Amer Sport.

Que s’est-il passé alors ?

Pour moi, cela a été un moment charnière. On a gardé la marque Rollerblade et arrêté Tecnica. C’était logique étant donné que RB était la marque la plus connue. C’est à cette époque-là qu’ils m’ont proposé de passer pro, d’avoir un salaire pour continuer d’être un rider… mais je ne savais pas pour combien de temps. J’avais alors plusieurs propositions. Mon associé Grégoire travaillait notamment chez Nike. C’était vraiment difficile d’avoir un patin qui me corresponde. J’ai eu cette chance d’avoir plusieurs propositions.

Au fil de mes voyages en Asie, les gens qui m’invitaient me proposaient alors d’être sponsorisé. Mais l’Asie roulait avec beaucoup de patins copiés, et de mauvaises copies. Un jour, une entreprise a accepté que nous repartions de zéro pour que je puisse la représenter. C’est là que va débuter l’histoire d’Universkate et Séba…


Eléments de la précédente interview du 6 décembre 2005

J’ai obtenu mon premier titre de Champion de France en 2000, dès ma deuxième participation et obtenu ce titre 7 fois jusqu’en 2005, réalisant le doublé speed/freestyle en 2001.

Puis, j’ai profité des contests pluri-disciplinaires pour me mettre à la descente, en 1998. Ensuite, j’ai ensuite participé à un maximum de compétitions de descente (pistes de Bobsleigh, Europacup, IGSA, IIDA) avec beaucoup de chutes et de belles frayeurs, mais j’ai progressé d’année en année jusqu’à terminer régulièrement dans le top 5 à partir de 2002.

Le slalom s’étant fortement développé en Asie à partir de 2002, j’ai participé à des démonstrations en Corée du Sud en 2003 puis je suis rentré chez la marque Coréenne MX pour l’année 2004 avant de rouler pour mon propre compte (Seba Universkate en 2005) avec les patins que j’ai moi même développé en collaboration avec les asiatiques (Chine, Corée du Sud).

Comment es-tu venu au slalom ?

En réalité, j’ai commencé par faire de la balade, des sauts de marche, etc. J’étais en quad. Puis j’ai fait un peu de rampe. Un jours, en me baladant du côté de Notre-Dame et du Trocadéro, j’ai vu les slalomeurs : Arnaud, Sufiane, Deva, Alex,… c’était vraiment cool, j’ai eu envie d’essayer. A l’époque, mon compagnon d’aventures rolleresques était Jérôme Spanu (Champion de France 1998). C’était au début des années 90. J’ai eu ma première paire de Inline en 93, et, à partir de là, je m’y suis mis très régulièrement.

Descente, slalom, parfois park… tu as l’air de toucher à plein de pratiques…

Oui,

Sébastien Laffargue, laquelle te plaît le plus ?

Le slalom freestyle pour la précision et le sentiment de maîtrise, de liberté de mouvement qu’il procure ainsi que la possibilité d’inventer de nouvelles figures, la grande variété de figures possibles et sa dimension extrêmement technique. La descente pour sa dimension technique, son côté extrême, l’adrénaline, le dépassement de soi, et la maîtrise de ses émotions dans des situations extrêmes, à grande vitesse.

Comment expliques-tu une telle réussite en slalom ?

C’est difficile à dire, quand on est passionné, on ne voit pas la fatigue. Quand j’ai commencé, je faisais du slalom le plus souvent possible, parfois plus de 8 heures dans une journée quand j’étais en vacances…

Je crois que ce qui m’a permis de gagner des compétitions est le fait de ne jamais avoir eu celles-ci comme objectif. Je pratiquais avant tout pour mon plaisir personnel et je pratiquais beaucoup !

Arrives-tu encore à inventer de nouvelles figures ?

Oui. Le nombre de possibilités est infini, seule la technique nous limite, il y a toujours des nouvelles figures, par contre elles sont de plus en plus longues à maîtriser.

Quels sont tes points forts ?

L’absence de stress. La concentration. La régularité en speed-slalom. Le plaisir que je prends en patinant.

Quels sont tes points faibles ?

En slalom : la souplesse. En descente : la puissance et la marge de sécurité toujours trop importante.

Que penses-tu du développement du slalom en Asie ?

C’est très impressionnant, le slalom se développe très vite. Je pense qu’il correspond bien à la culture asiatique et au type de sports qu’ils affectionnent. C’est déjà le continent où il y a le plus de pratiquants, et leur nombre augmente chaque année. Le niveau moyen en Corée et en Chine est déjà bien supérieur au niveau moyen Européen. Le développement du slalom en Asie est favorisé par le nombre et la qualité des spots et par leur culture, de grandes places bitumées bien lisses sont disponibles dans toutes les villes, et il n’y a pas d’interdiction instantanées comme chez nous, au contraire. Les sportifs de rue sont encouragés et très bien acceptés par les autorités, c’est une question de respect mutuel des biens et des personnes je pense.

Fiche technique de Sébastien Laffargue

  • Prénom : Sébastien
  • Nom : Laffargue
  • Surnom : Seb, Seba…
  • Né le : 17/08/1978
  • Lieu de naissance : Paris
  • Pointure : 43/44
  • Poids : 72 kg
  • Taille : 1,86 m
  • Teams : Tecnica (1998-2003) MX (2004) Universkate (2005)
  • Plat préféré : Nourriture Italienne
  • Musique préférée : Très varié
  • Hobbies : Skate, Roller, Snowboard/Ski, Basket, sport en général
  • Citation préférée : I am / La Saga –> rap de shurik’n
  • Ce qu’il aime : se dépasser, les sucreries, les choses simples, les choses compliquées, l’ouverture d’esprit, les voyages, les nouvelles rencontres…
  • Ce qu’il n’aime pas : les préjugés, la pensée unique, le café, les plats épicés.
  • Meilleur souvenir : Je fais en sorte que chaque jour soit toujours meilleur !
  • Pire souvenir : 2004… un virus qui déreglait le centre de l’équilibre, ça a duré plus d’un mois… et pour un patineur, c’est pas cool.
  • Entraînements : quand je peux !
  • Débuts en roller : quad : années 1980. Inline : 1993
Seba skate

Titres de Sébastien Laffargue en roller slalom

  • 7 fois vainqueur du contest de Lausanne en slalom style en 1997, 1999, 2002 et speed en 1998, 1999, 2000 et 2002
  • 7 fois champion de France de slalom (style en 2000, 2001 et speed 2001, 2002, 2003, 2004, 2005)
  • 65 victoires en contest de slalom, en France et à l' »tranger. (Shanghai, Barcelone, Amsterdam, Moscou, Milan, Monza, Paris, Lyon, Lausanne, Turin…)

Palmarès de Sébastien Laffargue en descente / inline downhill

  • 2e place de la Coupe du Monde IIDA de roller de descente en 2002 et 2003
  • 5e place FIRS World Championship Lyon 2005
  • 1ère place Top Challenge Montréal 05
  • 2e place Altubüron (Suisse), San Francisco (USA) 2002
  • 3e place Valkenburg (Pays-Bas) 2001, 2002, Valberg (France) 2005
  • 2e place IGSA World Championship Kaunerthal (Autriche) 2003

Places de Sébastien Laffargue en blader cross

  • 2e place U2R Lyon, Paris 2002
  • 3e place Blader X Cross, ISPO Munich 2004

Liens utiles

Test du Seba 1 sur rollerenligne.com

Site personnel et page Facebook

Interview : Walid Nouh et Alexandre Chartier – article initialement écrit le 6 décembre 2005 et mis à jour le 5 mai 2022. Photos : Sébastien Laffargue et Pierre-Yves Le Gal

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Auteur
Alexandre Chartier 'alfathor'

Bonjour à tous, je suis Alexandre Chartier, fondateur et webmaster de rollerenligne.com. Le site a vu le jour officiellement le 11 décembre 2003 mais l'idée germait déjà depuis 2001 avec infosroller.free.fr. Le modeste projet d'étude est devenu un site associatif qui mobilise une belle équipe de bénévoles. Passionné de roller en général, tant en patin traditionnel qu'en roller en ligne, j'étudie le patinage à roulettes sous toutes ses formes et tous ses aspects : histoire, économie, sociologie, évolution technologique... Aspirine et/ou café recommandés si vous abordez l'un de ces sujets !

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