Trans’roller 2005 : Mathieu Boher et Ghizlane Samir s’imposent

Chaque année, la Trans'roller est une des étapes les plus attendues de la French Inline Cup. Son organisation, les paysages du Doubs et son ambiance conviviale attirent de nombreux patineurs. Pour cette édition 2005, les rollers ont pris le départ sous un ciel clément, mais ont dû composer avec le froid et le vent. Récits de Ghizlane Samir, Mathieu Boher, Erwan le Corre et Hub...

Par alfathor

Trans’roller 2005 : Mathieu Boher et Ghizlane Samir s’imposent

Ghizlane Samir et Mathieu Boher s’imposent

Transroller 2005La course des élites femmes racontée par Ghizlane Samir (Paris Hockey Club)
« Sur la ligne de départ, nous n’étions que 6 Élites femmes entourées des Nationales. Aussi, nous sommes restés groupées jusqu’au sprint intermédiaire ou je suis passé en tête, mais nous avons roulé à un rythme soutenu poussées par le vent. En fait, la course s’est jouée à environ 10km de l’arrivée, près de la côte de Brey. Anne-Claire Maillard (K2 Pierre qui roule Rennes) a alors porté une attaque. J’y ai répondu et Chrystelle Bouchet (A.S.T.A. Nantes) qui court en National nous accompagnait. Au bout d’environ 2 Km, Cette dernière n’a pas tenu et l’écart s’est creusé avec le reste du peloton, la nantaise restant intercallée. Au moment de l’attaque d’Anne-Claire Maillard, Laetitia Lebihan (Roll’x)mon adversaire principale dans cette course pour le classement général FIC, était mal placée, au milieu des nationales et on ne l’a pas revue.

La suissesse Livia Meier et Albane Saliou, la coéquipière d’Anne-Claire ont tenté individuellement de revenir sur notre échappée sans réussite. A l’approche de l’arrivée, nous avons commencé à nous regarder. J’ai poussé Maillard à prendre la tête. Aux abord de la ligne, nous avons dû faire face à un vent incroyable. C’est comme si nous étions face à un mur. Mon adversaire,devant, a été scotchée. J’ai lancé mon sprint tard à 150 m comme j’ai pu et je l’ai devancée d’une dizaine de mètres. Derrière, Chrystelle Bouchet revenue à 25 secondes conservait la troisième place au scratch et Meier complétait le podium Élite. Cette victoire, ma 3ème consécutive à la transjurassienne, me permet de rester en tête de la French Inline Cup. »

La course de Mathieu Boher (Team Nantes Atlantiques)

La concurrence était rude chez les hommes. Il fallait compter avec le team Salomon qui a cherché à cadenasser la course. Ils voulaient régler l’affaire au sprint. Dans la dernière difficulté (la Côte de Brey), le team Nantes Atlantiques attaque. Il reste encore une cinquantaine de coureurs dans le peloton. Les contres se succèdent. Tristan Loy parvient à se faire la belle. A 7 ou 8 km de l’arrivée, Mathieu Boher par en contre. Nous sommes en haut de la bosse. Salomon ne parvient pas à revenir. Le coureur de Nantes Atlantiques revient progressivement sur Tristan Loy qui chute. Mathieu Boher doit donc terminer seul. Il reste 5km. Derrière, Salomon relaie mais ne revient pas. Mathieu franchit donc la ligne seul. David Guibert (Nantes atlantiques) gagne le sprint peloton, devant Franck Cardin (Team Salomon), Arnaud Gicquel (Team Salomon), Pascal Briand (Team Salomon).

Erwan le Corre : La course Open-Vétéran

Transroller 2005

Il y a eu pas mal de tension au départ comme toujours, l’horaire annoncé est respecté à la lettre, nous voici donc parti à 10h33 précise. Le départ est moins chaotique que d’habitude. Nous faisons un petit tour dans Pontarlier, la route est large on peut se replacer sans problème. A la sortie de la ville je suis déjà en tête, j’ai la sensation d’avoir une étiquette marquée « favori » sur le dos. Quand je m’écarte pour passer le relais ça ne se bouscule pas pour le prendre. Je mène donc le peloton à bonne allure jusqu’au 7ème kilomètre environ. Une première petite attaque est lancée sans conviction, puis une deuxième, je saute dans la roue nous prenons 20m d’avance.

L’autre patineur se relève et je continue. Me voilà parti pour une échappée solitaire de quelques kilomètres. Le peloton tarde à s’organiser, je prend donc 50, 100 et jusqu’à 200m d’avance. Je fais la première bosse toujours échappé, mais sans trop forcer car je ne suis pas décidé à aller jusqu’au bout comme ça et je sais que le paquet va finir par revenir, mais je veux les obliger à travailler un peu. Je suis repris aprés la première descente. Tout le monde a besoin de récuperer, quelques semblants d’attaque partent à droite à gauche, qui permettent de tester la vigilance du peloton. Nous entrons dans la seconde grosse bosse, je vois passer le panneau des 10 derniers km, personne ne veut vraiment rouler.

La côte est longue, le peloton se réduit à une vingtaine de patineurs. Aprés cette côte se succèdent plusieurs faut plats montants et descendants, nous avons vent de dos et ça roule bien. Puis arrive une petite bosse dans laquelle un joli graton nous attend. Une attaque étire le peloton, je me retrouve en tête avec Jiss Amoyi et José Luis Silveira. J’appuie les relais, Jiss se relève. Je me détache, j’appui fort sur le graton, un replat puis la fin du graton et le vent de dos me permettent d’accentuer mon avance. Derrière le peloton est eparpillé, José Luis continue de me poursuivre à bonne distance. Je roule encore et passe devant le panneau des 5km, je sens que je tiens le bon bout. Je jette un oeil derrière de temps à autre pour surveiller les poursuivants. Mais aucun peloton ne se reforme derrière moi. C’est chacun pour soi. J’entre dans Mouthe, un dernier raidillon un peu surprenant. José Luis se rapproche, je sais que la dernière ligne droite sera vent de face. Dans la ligne droite qui précède et qui est bien lisse j’en profite pour prendre un maximum de vitesse, j’entre plein pot dans la dernière ligne droite, un coup d’oeil derrière, encore un coup de rein et c’est fini, je peux lever les bras…

Hub : La Trans’Roller vue par un newbie

Lever vers 8h. Petit déjeuner à l’Auberge de Jeunesse, avec tout plein de rollos en tenues moulantes. La guerre psychologique est commencée. On s’intimide d’une table à l’autre en racontant des performances passées plus ou moins imaginaires, en paradant avec le dernier matériel à la mode, en exposant des tactiques de course, etc.
On a un peu de temps avant le départ, je m’en vais parfaire ma préparation mentale, en position allongée sur mon lit. Chut, on ne dérange pas…
10h: on dépose des affaires de rechange dans des « sacs vestiaires » numérotés à nos dossards. Ces sacs seront acheminés par l’organisation vers la zone d’arrivée où nous les retrouverons. Il fait un froid de gueux. La bise souffle fort. On fait quelques tours de chauffe pour ne pas attraper la crève et détendre les muscles. A 10h30, c’est le départ des Élites hommes (ce n’est pas nous). A 10h32 : départ des Élites dames (c’est pas nous non plus).

10h33 : départ du « troupeau open »

J’avais dit à une amie que je roulerais un peu avec elle, ne serait-ce que parce que ça me forcerait à limiter mon régime au début (ce que j’ai du mal à faire, j’ai un peu trop tendance à foncer sans réfléchir). Mais dès le départ, mal à l’aise dans la foule et les virages serrés qui nous font faire un tour dans Pontarlier, elle se retrouve pas mal en retrait. Tant pis, je ne vais quand même pas m’arrêter pour attendre. Je passe un copain (seul quadeur de l’épreuve) qui me lance une petite remarque (je n’ai pas trop entendu, tout occupé que je suis à faire le malin – il y a pas mal de spectateurs). Les autres sont sûrement déjà loin devant. A partir de là, je ne verrai plus personne de connu.
Transroller 2005On sort de Pontarlier, ça commence à grimpouiller. Je me trouve un peloton qui me convient bien, et on trace pas mal. Comme je l’ai pris en deuxième position, je me retrouve rapidement à mener. 1 ou 2 km, et je décide de passer le relais. Mais à peine j’ai repris ma place en queue de peloton qu’on rattrape un groupe de patineurs en même temps qu’un autre peloton plus rapide nous rejoint. Ca fiche une grouille pas possible dans notre groupe, les uns partant avec les plus rapides, les autres merdouillant à droite et à gauche. Et juste à ce moment-là, ça monte plus raide. Bon tant pis, on repart chacun pour soi.
Le long de la route, dans les villages et les hameaux, les gens s’attroupent et nous encouragent de la voix et des « clarines » (les cloches à bétail). C’est super-sympa, et ça redonne du courage.
Voici un panneau « 25km » on en a déjà fait pratiquement 10, c’est tout bon. Le seul truc, c’est que je commence à avoir un peu mal au dos. Pour économiser, je ne me mets plus en position vitesse que de temps en temps, quand le vent se fait plus fort. Heureusement, on a globalement le vent portant, ça aide.
Une ou deux bonnes descentes se profilent. Le bitume est inégal. Il faut faire attention à ses patins. D’ailleurs, une ambulance est en train de charger un blessé, j’espère que ce n’est pas trop grave. ::
Lancé plein pot dans une descente, je vois un point noir se diriger vers moi à grande vitesse, PLONK dans le casque. Pauvre mouche, paix à son âme…
Dans l’ensemble, il faut bien le reconnaître, ça monte. Cela ne fait même pratiquement que ça ! Toujours des encouragements du bord de la route, et puis des gens (semble-t-il des particuliers) qui ont monté des ravitaillements « sauvages »: une pâte de fruits, merci, une demi-bouteille d’eau, re-merci !

11h15 au clocher de Malbuisson. 11h15 ? Malbuisson ? Yesssss… C’est le point-milieu (17km), il fallait y passer en moins d’une heure pour ne pas être éliminé, j’y passe donc en environ 43 minutes, je déchire grave ! Je passe sans m’arrêter au ravito, pas de temps à perdre, il me reste plus d’une demi-bouteille d’eau.
En revanche, l’inconvénient, c’est que je passe juste 2 secondes après qu’ils y aient donné le départ de la course de 17km. C’est en général des gens moins rapides qui s’y sont engagés, ça me fait plein de gens à doubler. D’un autre côté, ça fait du bien au moral, ça faisait un moment que je ne doublais plus grand monde.
Pas mal de gratton, si je me souviens bien dans cette section. C’est dur pour les jambes. Et puis surtout, la côte du Brey dont on nous avait peint un tableau infernal. Bon, c’est sûr, ça monte, mais finalement (dans un état second ?), elle ne m’a pas fait trop mal. J’aurai beaucoup plus de mal un peu plus loin dans des petites montées qui n’ont pourtant rien de comparable.
Parce qu’après le Brey, il reste une dizaine de kilomètres, globalement plats, mais quand même avec de méchants faux-plats qui à ce moment de la course semblent presque infranchissables. Il faut se reprendre et se concentrer pour conserver un geste de patinage à peu près efficace, faire rouler sans s’arrêter et sans cesser « mettre un pied devant l’autre ». Les encouragements du bord de la route aident bien.
Panneau des 5km, sauvé. 5km, quoi qu’il arrive, je sais que j’arriverai à les faire, dussé-je les faire à genoux. Panneau d’entrée dans Mouthe, ben voilà, c’est l’arrivée quoi.
Que nenni ! J’avais bien vu sur le plan qu’il y avait un petit tour du village avant de franchir la ligne, mais je n’avais pas imaginé ce qui nous attendait ! ça commence par un raidillon à au moins 2000%. Bon d’accord, pas long (50m ?), mais quand on voit ce mur devant soi, à ce moment de la course, pfffff… Heureusement, une sympathique locale arrivant derrière moi et sentant sans doute le désarroi crie « courage, c’est vraiment pas long ». Bon, alors « allleeez », on pousse sur les gambettes on se force à continuer à rouler, « même pas peur », et finalement on va pas se laisser emm*rder par 50m de bitume quasi-vertical, ça passe! Merci à toi, belle inconnue qui m’as donné du courage à ce moment crucial.
Mais ensuite, c’est pas fini : qu’est-ce que c’est que cette histoire… on ressort du patelin ? On va faire un immmmmeeeeennnnnssse tour dans les champs, dans un fond de vallée battu par le vent ? Arrrgghhh…
Enfin, dernier virage, on aperçoit l’arrivée. Y’a des spectateurs, faut faire bonne figure, je vais accélérer pour le sprint final. Je force comme une brute, mais j’avance pratiquement pas. La ligne droite d’arrivée est vent debout, avec un vent à décorner les boeufs, c’est la Berezina, c’est Tintin au Tibet perdu dans la tempête, je fais le moonwalk à l’envers, je pédale sans avancer… Je finis par passer cette fichue ligne, sans aucune superbe, sans aucun style, honte de moi et de mon patinage. Enfin bon, bien content d’être arrivé quand même, et pas mécontent de ma course. Un coup d’oeil au clocher, 12h05 à peu près, j’ai du faire du 1h35, c’est géant (oui, bon, tout est relatif, mais moi je suis content).
La zone d’arrivée est en plein dans la bise. On gèle sur place. Je croise des copains, ils me disent des choses, j’entends à peine, et je comprends encore moins.
Transroller 2005Mon amie lâchée au départ arrive, limite épuisement léthal. Elle s’accroche à une barrière pour reprendre son souffle . Je fais le tour d’un groupe de gens pour la retrouver et la mener vers le ravitaillement, mais je ne la retrouve plus, elle a disparu. Faudra bien 5 minutes pour que je la découvre, affalée dans un coin. Allez, un thé chaud (merci les organisateurs et sponsors pour les ravitaillements), ça ira mieux. On rend nos puces, et on se dirige vers le gymnase pour récupérer nos affaires de rechange: en ticheurte, on gèle sur place.
A la salle polyvalente, on nous sert un bienvenu repas chaud (ai-je assez remercié les organisateurs et tous les bénévoles ? Je recommence ici : vraiment sans faille et très sympa !) On se raconte notre course et nos aventures…

Une douche rapide au gymnase (ouf, juste avant que les équipes de nettoyage en ferment l’accès), ça fait du bien aussi. Puis on prend le car pour redescendre à Pontarlier. Au retour, on mesure le chemin parcouru (pfff, on a fait tout ça? La vache, ça montait dur…). Train de retour. Et voilà, fin d’un beau et bon week-end bien sympa.

– le Doubs est mal nommé : il n’y fait pas doux du tout, ça caille grave
– la Trans’roller, c’est de la bombe de balle, super ambiance, super organisation, super paysages
– « jura » mais un peu tard, qu’on l’y prendrait encore, probablement
– j’ai mal au dos ::

Résultats

Scratch hommes

1) Boher Matthieu – 00:53:41 – Team Nantes Atlantique
2) Guibert David – 00:53:57 – Team Nantes Atlantique
3) Cardin Franck – 00:53:57 – Team Salomon International
4) Gicquel Arnaud – 00:53:57 – Team Salomon International
5) Briand Pascal – 00:53:57 – Team Salomon International
6) Guyader Yann – 00:53:57 – Team Nantes Atlantique
7) Provost Maxime – 00:53:58 – Rollerblade France
8) Levrard Julien – 00:53:58 – Levallois Sporting Club
9) Gallot Pierre – 00:54:28 – Team Roll’x
10) Loy Tristan – 00:54:32 – C.P.A.L. Locminé

Scratch femmes

1) Samir Ghizlane – 01:02:16 – Paris Hockey Club
2) Maillard Anne-Claire – 01:02:18 – K2 Pierre qui roule Rennes
3) Bouchet Chrystelle – 01:02:42 – A.S.T.A. Nantes
4) Meier Livia – 01:03:14 – Salomon National Suisse
5) Saliou Albane – 01:04:14 – K2 Pierre qui roule Rennes
6) Petitprez Anne Sophie – 01:04:53
7) Lebihan Laetitia – 01:05:29
8) Fabret Amandine – 01:06:13 – A.S.T.A. Nantes
9) Goetschy Stéphanie – 01:06:34 – Roll’x Allemagne
10) Jeannerod Maryline – 01:06:36 – Strasbourg Roller Vitesse

Seniors et Nationaux

1)  Le Corre Erwan – 00:58:03 – SC Aunisien
2) Silveira José Luis – 00:58:21 – Asphalte Roller Rixheim
3) Amoyi Jiss – 00:58:35 – Strasbourg Roller Vitesse
4) Gamba Jean-Baptiste – 00:58:39 – Générations roller
5) Ebiner Vincent – 00:58:49
6) Auger Emmanuel – 00:58:49 – Mont-Blanc Roller
7) Doutreleau Stéphane – 00:58:49 – Strasbourg Roller Vitesse
8) Mouthon Denis – 00:58:49 – Mont Blanc Roller
9) Chouin Freddy – 00:59:10 – Montpellier Funny Riders
10) Richo Guido – 00:59:19 – Alp In Roller Chambéry

Galerie photo

 

Liens utiles

Texte : Rollerenligne.com
Photos : Rollerenligne.com et Salomon

roller doubs Ghizlane Samir Transroller 2005 transroller Mathieu Boher course roller doubs
Auteur
Alexandre Chartier 'alfathor'

Bonjour à tous, je suis Alexandre Chartier, fondateur et webmaster de rollerenligne.com. Le site a vu le jour officiellement le 11 décembre 2003 mais l'idée germait déjà depuis 2001 avec infosroller.free.fr. Le modeste projet d'étude est devenu un site associatif qui mobilise une belle équipe de bénévoles. Passionné de roller en général, tant en patin traditionnel qu'en roller en ligne, j'étudie le patinage à roulettes sous toutes ses formes et tous ses aspects : histoire, économie, sociologie, évolution technologique... Aspirine et/ou café recommandés si vous abordez l'un de ces sujets !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *