La rando 5B – 5 bonnes raisons de faire du Roller

Par | Publié le 20 août 2013 | Mis à jour le 3 novembre 2020 | Catégories : Toutes Raid & longue distance | Sous-catégories : Article de fond | 2944
| Tags : endurance roller roller bourges roller besançon raid roller brétigny roller Beaune longue distance roller raid roller

La Rando 5B, c’est un raid, un raid entre amis, une itinérance de 8 jours guidée par un smiley qui patine en Ville en Ville. Contrat rempli pour les 9 patineurs de Brétigny-sur-Orge qui reviennent aujourd’hui nous raconter leur périple estival…

rando 5b 2013 small

Périple

Rando des 5BPour la section roller du Club Sportif de Brétigny (CSB-Roller), les randos « B » sont une tradition. Durant ces randos, qui ont lieu tous les deux ans, neuf patineurs chevronnés du CSB ont pour mission de rallier leur port d’attache en parcourant quelques 800 km, jalonnés par des villes en « B ». À l’origine de ces aventures, la rando BB de 2007 : Béziers – Brétigny.

Depuis, à chaque édition on ajoute une étape en B, en gardant la même distance, et surtout l’ambiance, la détermination et l’amour du roller qui fait perdurer l’aventure.

Après la gastronomique Bayonne-Bordeaux-Brétigny et l’européenne Brême-Breda-Bruxelles-Brétigny, ils ont voulu miser sur les paysages délicieux qu’offrent les Vosges, le Morvan, la Bourgogne. Dès la fin de la 4B, l’envie de partir pour Camille et l’envie de repartir pour Arno, les ont lancés à la recherche du prochain itinéraire.

Préparation 1 : l’itinéraire

Première bonne raison de faire du roller : le plaisir de parcourir des kilomètres, de bonnes sensations pour aller à la découverte des petits coins sympas

Nous avions envie d’un trajet vallonné, mais évitant les dangers des routes de montagne. Une carte de France nous a rapidement fourni une trame d’itinéraire : Baden-Baden – Besançon – Beaune – Bourges – Brétigny-sur-Orge

Rando 5BL’idée fut dans la foulée acceptée par les autres membres de l’équipe, mais le plus dur restait à faire : le tracé précis ! Au premier coup d’œil peu de pistes cyclables s’offrent à nous. Nous roulerons donc majoritairement sur route. S’en est donc suivi une longue période de préparation (presque une année) d’abord consacrée à la définition précise de l’itinéraire.

Les 5 villes en B sont des points de passage, mais elles ne définissent pas les étapes. Tous les moyens sont bons : Viamichelin (voiture pour un itinéraire grossier, vélo pour tenter notre chance en cherchant des pistes), Mappy, Goggle Maps, le site www.calculitinéraires.fr sur lequel nous avons finalisé toutes nos étapes, sans oublier les offices de tourismes.

L’idée est d’arrêter 8 trajets de 80 à 100km, contraints par le relief (hors de question de se mettre en danger sur des pentes trop abruptes), la présence de camping (car tous les soirs ou presque nous montons les tentes) et le respect des distances raisonnables.

C’est d’ailleurs le premier rebondissement de l’édition 2013 : après un travail de longue haleine, nous n’arrivons pas à proposer des étapes de moins de 100km aux patineurs, sachant qu’une marge doit être gardée car les risques d’égarement sont très réels ! Avec plus de 4 étapes de 120km, nous décidons d’abandonner Baden-Baden pour un point de départ plus raisonnable. Nous partons cette fois de Brétigny pour recréer une virgule sur la carte, et après Bourges, Beaune et Besançon, Bains-les-Bains s’impose à nous !

Bains-les-Bains, notre point de départ, même si nous avons dormi à Plombières-les-bains, qui propose la visite d’un jardin potager pédagogique, artistique et amusant !

Cette virgule deviendra le sourire d’un smiley, et c’est le sourire qui nous accompagne lorsque nous partons en repérage. En séjour à Bourges, nous parcourrons les deux étapes en amont, ce qui nous permet de laisser de côté les routes finalement trop gratonneuses, et de compléter les informations Google Maps – Street View déjà  très utiles. Ce sont ces dernières qui nous guiderons pour faire les bons choix de routes dans les zones plus lointaines et difficiles à repérer.

Avec un peu de kilomètres au compteur, il devient plus facile de deviner la qualité d’un revêtement en consultant l’outil Street View, mais la maîtrise n’est pas totale. D’une, nous n’avons parfois pas le choix, car entre un mauvais revêtement et une circulation trop rapide et dense, nous choisissons le graton ! Il est hors de question de se mettre en danger sur les routes nationales. De deux, certaines routes auront été refaites entre temps, c’est inévitable.

Préparation 2 : Réservations et logistique

Seconde bonne raison de faire du roller : allier avec simplicité en dynamisme petits restos sympas, virée entre copains, sport et détente !

Après avoir tout tracé sous Calcul Itinéraires, nous avons pu réserver nos campings. Nos nuitées se passeront à Plombières-les-Bains, Belfort, Besançon, Seurre, Crux-la-ville, Bourges et Bellegarde. L’idée est de ne passer que la première nuit et la nuit médiane en hôtel, s’offrant la possibilité, en cas de pluie, de savourer une nuit au sec durant le raid. La rando 4B par exemple avait été placée sous le signe de la pluie (et des pavés mais c’est une autre histoire).

A Crux-la-Ville, ce n’est pas sur un hôtel que nous jetons notre dévolu, mais sur une yourte pour 10, au Domaine de la Pierre Ronde. Une expérience très sympa au moment où la fatigue commence à se faire sentir.

La yourte pour 10 au Domaine de la Pierre Ronde qui proposait aussi une petite plage privative, c’était top !

Mais réserver les hébergements ne suffit pas. Ne pouvant prévoir à quelle heure et dans quel état nous arriverons chaque soir à notre point de chute, il nous faut réserver les restaurants à l’avance. Il n’est pas question de partir en quête d’un restaurant ouvert après une dure journée de patinage, surtout dans les régions reculées qui nous accueilleront parfois. Pour faire simple nous cherchons une pizzéria ou une crêperie. Tout le monde y trouve son compte et les calories nécessaires pour aborder sereinement l’étape du lendemain.

Pour ce qui concerne notre préparation, à Arno et moi, nous avons fait le tour : tracé (et points d’intérêts du même coup), réservation des hébergements et des restaurants le soir.  Enfin presque car nous avons aussi mis en place un site dédié pour communiquer sur notre parcours (www.rando5b.fr) ce qui a permis à des patineurs bienveillants d’apporter leurs contributions spontanées. C’est ainsi que Vincent Bui nous a fait revoir notre copie entre Belfort et Dole, nous conseillant l’Euro-véloroute n°6, bien plus agréable que ce que nous avions prévu ! A ceci se sont ajoutés de nombreux conseils utiles. Merci Vincent !

Pour le reste, l’affaire était bien rodée. La ville de Brétigny-sur-Orge nous prête un Transit rallongé qui achemine les patineurs jusqu’à leur point de départ, les suit et ainsi les protège durant la durée du raid, porte leurs baluchons (le patineur est fainéant), va faire les courses et, tâche la plus fondamentale : tracte la « remorque-cuisine-réconfort ».

Rando 5B

Très important : Manger et boire

Troisième bonne raison de faire du roller : le roller c’est la santé !

Si au début du raid ce n’est pas flagrant, rapidement la remorque prend une place fondamentale non seulement pour nos estomacs mais aussi dans nos têtes ! Elle abrite le nécessaire pour les petits déjeuners, les pauses, les repas du midi. L’autonomie est d’une semaine, excepté pour les fruits et légumes que nous avons dévorés compte-tenu du temps chaud ! Son seul défaut est de rendre les manœuvres difficiles mais à 99,99999% les personnes que nous avons rencontrées nous ont facilité la tâche et proposé un accès à l’eau dans la mesure de leurs moyens.

L’eau a été un élément clé de cette édition, marquée par des grosses chaleurs. Nous avons probablement consommé au moins 4L d’eau par personne et par jours. Petites gourdes ou Camel-back, chacun sa technique. Un jerricane de 20L est à disposition dans le camion, et les niveaux sont refaits à chaque cimetière ! Et oui, c’est bon à savoir : les cimetières, toujours ouverts en journée, proposent des accès à l’eau potable.

Le camion gentiment prêté par la mairie de Brétigny, et la remorque salutaire. Tous deux sont rendus intacts, sauf peut-être à l’odeur, puisque chaque nuit le camion renferme nos multiples paires de rollers, et les délicieuses protections qui les accompagnent…

Pour la nourriture nous n’en avions pas tellement sur nous en roulant. Les pauses (une le matin, le midi, et une l’après-midi) suffisaient pour le ravitaillement. Nous roulons à allure modérée et régulière ce qui nous permet de bien maîtriser notre métabolisme. Et puis nous nous connaissons aussi très bien individuellement, chacun s’étant déjà attaqué à des épreuves de type solo, duos, longues courses, et collectivement car nous nous fréquentons beaucoup (certains même beaucoup BEAUCOUP si vous voyez ce que je veux dire ;-) )

C’est selon ces critères que sont identifiés les patineurs qui participeront au raid. Le nombre de places est limité par la taille du minibus (pour des raisons de sécurité), et les 9 doivent : être capables physiquement de parcourir les 800km aux revêtements et topologie aléatoires, avoir un grand désir de participer (ce qui est le cas de nombre de patineurs), présenter une motivation éprouvée dans l’effort et un esprit de groupe car il y a obligatoirement des moments difficiles à surmonter ensemble.

Les choix sont parfois difficiles à faire.

Plein les yeux… et plein les patins

Quatrième bonne raison de faire du roller : la découverte des choses et de soi !

Rando 5BCette année encore, les neuf patineurs se connaissaient très bien, ce qui n’est évidemment pas suffisant pour éviter des très ponctuelles tensions. Le gratons est probablement la première cause de fatigue morale (donc d’énervement), il est primordial de l’éviter au maximum dans ce genre de raid. En traversant le Morvan malheureusement nous avons été copieusement servis en graton, confirmant les pronostics de Louis et Marc, tous deux familiers avec cette néanmoins jolie région.

Pour cartographier le graton au long de notre périple, nous pourrions dire que les Vosges offrent des routes délicieuses, relativement lisses, et bordées d’arbres. Pour apprécier les Vosges à leur juste valeur, il faut toutefois aimer les côtes. Et c’est notre cas, fort heureusement. Entre Belfort et Dole : l’anti-graton. L’Euro-véloroute longe le Doubs, donc en plus d’être un billard des plus savoureux, elle se démarque des voies vertes parfois monotones en proposant un tracé riche en méandres, et de longs tronçons ombragés.

Ensuite nous avons rejoint la Bourgogne, moins ombragée avec ses nombreuses vignes, mais très belle, roulante, et ô comble du bonheur pour nous, riche en côtes ! La traversée de Beaune est presque trop rapide, une petite photo devant les hospices immortalise notre envie d’y revenir (mais pas en roller, il y a trop de ces pittoresques pavés qui nous rendent ridicules !). Qu’importe, ce sont les 10km à la sortie de Beaune que nous apprécieront. L’esprit du groupe ressort, ceux qui peinent sont vite remis à flot par les encouragements des patineurs. Tout le monde gardera un bon souvenir de cette jolie côté lisse et de pente régulière menant à l’hospitalière Ferme de la Balance. L’occasion de rencontrer ses charmants habitants qui nous proposent un peu d’eau avant de franchir les portes du Morvan.

Le Morvan donc est une région évidemment très belle mais le revêtement nous y a fait parfois mal, poussant certains patineurs à monter dans le camion et tenir compagnie au malheureux conducteur (tiré au sort parmi les 9, et par demi-journée).

Le Morvan nous a proposé de magnifiques points de vue, avec le tour du lac des Settons, un passage sur l’impressionnant barrage de Pannecière, la traversée du lac de Chamboux sous un soleil déclinant, juste avant de rejoindre la yourte… Oui le graton fait mal, et le réconfort visuel ne suffit pas toujours.

Un exemplaire parmi tant d’autres, et celui-ci ne mentait pas !

Puis nous avons rejoint Bourges, où un accueil chaleureux nous est offert par un sympathisant du CSB Roller, ami des patineurs. Chacun de nous est reparti avec sa bouteille de sirop Monin : oui, la 5B c’est aussi l’occasion de découvrir les spécialités locales ! Mais n’oublions pas le point graton : plutôt raisonnable sauf 6km ca-ta-stro-phiques. Le segment en cause, nous l’avions pourtant repéré, mais les collectivités locales avaient décidé, selon les dires d’un habitant, de recouvrir la route forestière de gravier… trois jours avant le passage du raid ! Tout simplement un cauchemar. J’ai même été volontaires pour conduire la demi-journée suivante tant la douleur aux chevilles était vive.

Passé Bourges, nous avons fait cap au nord. Quelques revêtements aléatoires mais globalement plus de portions roulantes ce qui nous a permis d’augmenter légèrement le rythme de roulage et de bien profiter des dernières pauses. Le spectacle offert par Sully-sur-Loire et Bellegarde a effacé définitivement les mauvais souvenirs de nos mémoires.

Le samedi soir nous avons donc fait escale au camping de Bellegarde. C’est une ville très jolie qui doit bien se prêter aux petits séjours en amoureux. La dernière soirée chez Francky s’est déroulée dans une ambiance vintage et festive. Et le dernier déjeuner s’est trouvé amélioré grâce à la participation très matinale du boulanger : croissants et pains chocos, d’excellents carburants pour la dernière étape.

Une semaine de rencontres

Cinquième bonne raison de faire du roller : contact et convivialité avec une pointe de curiosité !

En nous rapprochant de Brétigny, nous avons eu l’occasion de savourer la cordialité des régions traversées plus tôt. Les dépassements peu courtois se sont un peu multipliés. Une altercation avec un Maire de petite ville aux portes de l’Essonne (en cause la façon dont le camion était garé) nous a remis les « pieds sur terre ». Mais ce n’est pas grave car au travers des rencontres nombreuses permises par le raid, nous avons accumulé les messages de solidarité, d’encouragement, les marques de convivialités et de bienveillances des « indigènes », comme l’un d’eux s’est nommé avec humour. Nous avons découvert de belles régions habitées par de belles personnes, Bernard, l’accordéoniste de Bains les Bains Jeannot de Blanzey le tailleur de pierre, une Marie-Hélène et sa fontaine… Qui se sont également montré curieux et nous ont permis détendre la visibilité du roller, du CSB-Roller et de Brétigny. 

Quelques conseils pour bien partir

Pour que toutes ces bonnes raisons ne soient pas anéanties par une mauvaise préparation !

Pour finir avec quelques indications et conseils pratiques, je voudrais faire un petit point sur les bobos. Etant donné que nous roulons tous beaucoup dans l’année (ou presque mais je vais éviter de citer les mauvais exemples), nous connaissions nos pieds, nos montures, et les risques d’ampoule encourus. Il fut donc relativement aisé de limiter la casse côté ampoule, rien d’exceptionnel. En revanche ce sont les chevilles et plus précisément les tendons qui sont les plus sollicités par ce genre de raid. Il est important d’avoir de bons patins confortables (à moins d’être absolument sûr que ses chaussons carbones sont toujours des chaussons après 8x100km). En ce sens, il ne faut pas hésiter à prendre plusieurs paires. Si elles ne font pas mal au même endroit, c’est un moyen de soulager les points douloureux en alternance au pire des cas. 

Et puis une dernière chose importante est à rapporter : en interne du groupe, une organisation doit trouver sa place pour que chacun ait son rôle et qu’avec la fatigue personne n’empiète sur « l’espace » de l’autre. Pour citer un exemple, il est important de laisser ceux qui ont pris en charge la navigation faire leur boulot. En essayant de me mêler de ce point j’ai compris que tout fonctionnerait mieux si les avis ne se multipliaient pas sur le sujet. Nous avions nos Tom (Yogui) et Tom (Arno), ils ont fait du beau boulot, un rôle taillé pour eux et assumé à chaque édition. La coach Claudie (Mamie Choupette) a quant à elle géré les courses et la logistique avec son expérience et son sens de l’organisation à toute épreuve. Reno et Titi ont su détendre l’atmosphère quand c’était nécessaire…

Et pour le CSB-Roller hip-hip-hip !

Mais finalement tous les bobos, toutes les tensions (il n’y en a pas eu beaucoup heureusement), toutes les fatigues ont laissé place au sourire « 5B » chaque fois que nous lisions les retranscriptions de nos journées assurées par FredX, le Grand Reporter officiel du CSB, au téléphone avec nous chaque soir pour un résumé de la journée, et au clavier ensuite pour en faire une histoire pleine de rebondissements. De nombreux lecteurs ont ainsi pu réagir aux articles et nous soutenir, quel bonheur quand on est dans l’effort.

Et puis le CSB, et FredX, nous ont également offert un accueil de premier ordre pour clore dans la joie notre périple : une rando générale organisée par le CSB-Roller et le ROBB, club de Breuillet, pour nous accompagner sur les 10 derniers kilomètres, puis une petite fête entre patineurs, familles et amis. Le smiley était partout… jusque sur le gâteau !

Rando 5B

Liens utiles

www.rando5b.fr

Texte : Camille
Merci à FredX, Vincent Buin
Photos : CS Brétigny

Auteur

Alexandre Chartier

''alfathor''

Alexandre est le fondateur et webmaster de rollerenligne.com depuis 2003. C'est un passionné de roller en général, tant en patin traditionnel qu'en roller en ligne. Il aime le patinage à roulettes sous tous ses aspects : histoire, économie, sociologie, évolution technologique... Aspirine et/ou café recommandés si vous abordez un de ces sujets !

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    Une réponse pour “La rando 5B – 5 bonnes raisons de faire du Roller

    1. Régis

      Idée très originale. Bravo/

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