Le patinage à roulettes comme moyen de locomotion militaire
Dès 1895, l'armée britannique étudie la possibilité d'utiliser des patins à roulettes tout-terrain pour déplacer l'infanterie plus rapidement .
Par alfathor

Les patins à roulettes inspirent les stratèges militaires pour accélérer les déplacements de l’infanterie britannique
Le 1er avril 1895, la revue Le Spectateur Militaire (p. 76-77) consacre un chapitre à la réflexion sur l’utilisation du patinage à roulettes en tant que moyen de locomotion militaire. Elle emprunte d’ailleurs cette thématique à un journal anglais nommé « Review of Reviews ». Il s’agit donc de « la revue des revues » du 15 mars 1895 (notez au passage le jeu de mot typiquement militaire ! ).

Extrait de l’article paru dans Le Spectateur Militaire sur l’intérêt des patins à roulettes
» Elle nous a paru assez intéressante pour attirer l’attention de tous nos lecteurs. Non seulement de ceux appartenant à l’infanterie, mais à toutes les armes et à tous les services de les services de l’armée.
Nous reproduisons textuellement :
» Le colonel Fox, dans la livraison de janvier de l’United Service Magazine, affirme hauteument que les patins à roulettes sont destinés à opérer une révolution dans la locomotion militaire.
» A présent, que j’ai vu, dit-il, ce qu’il est possible d’obtenir à l’aide des patins à roulettes sur les routes ordinaires, j’estime qu’il y a dans cette invention la meilleure solution que l’on puisse trouver au point de vue de la rapidité des marches de l’infanterie. Je n’ai pas encore eu l’occasion de l’expérimenter au point de vue de la durée.
Mais, quoi qu’il en soit, je ne doute pas que des hommes, tant soit peu exercés à faire usage de cet appareil et d’ailleurs sufffisamment entraînés au point de vue physique, comme le sont généralement les soldtats d’infanterie, ne puisse faire, dans un temps données, sur de bonnes routes, trois fois plus de chemin qu’ils n’en feraient pendant le même temps, d’autres fantassins également bien entraînés marchant avec les chaussures ordinaires sur les mêmes routes. Sans exiger d’eux aucun effort excessif, les hommes pourvus de patins à roulettes peuvent parcourir aisément au moins 8 milles en une heure et, par jour, 40 milles.
Et peut-être aller encore plus vite ?
En forçant l’allure, si d’ailleurs il ne sont pas trop chargés, ils peuvent aller jusqu’à 50 milles en un jour. S’il arrive qu’il devienne impossible, pour une cause ou une autre, de se servir des roulettes, l’homme, en cinq secondes, enlève simplement ses patins et les attache sur ses épaules. Le patin consiste en une semelle un peu forte que l’on fixe très facilement à la chaussure par des courroies, avec deux roulettes de caoutchouc sous chaque pied.
Les patins utilisés par l’armée : probablement des Ritter Road Skates
La suite de l’article laisse penser que l’armée britannique se projetait sur le terrain avec des patins Ritters. En effet les patins cycles particulièrement évolués pour l’époque, ainsi que les patins traditionnels, offrirent une solution de déplacement alternative, notamment à l’occasion diverses grèves. D’autre part, ces patins tout-terrain avec roues en caoutchouc peuvent évoluer sur des revêtements très variés.

Voici la suite de l’article.
« Le même recueil mentionne, d’après le Cassel’s Magazine, un nouveau modèle de patin perfectionné dont les roulettes ayant un diamètre de 3 pouces 1/2. Elles sont agencées suivant un système pneumatique analogue à celui employé pour les bicycles. Ce patin peut servir non seulement sur les belles routes, mais encore en pleine campagne, dans le sable, et sur les chemins pavés. Il ne pèse que 3 livres (la paire). L’inventeur affirme qu’il permet de parcourir 10 à 12 milles en une heure ».
» La bicyclette serait-elle sur le point d’être détrônée ? Dans tous les cas, si ces patins sont d’un usage aussi pratique qu’on le dit. Ils auraient sur les bicycles l’avantage d’être beaucoup moins encombants et de pouvoir être utilisés dans un plus grand nombre de circonstances que les vélocipèdes de tous genres. «
Pour l’anecdote, il fut même une époque où l’armait réfléchissait à utiliser des patins à roulettes à moteur. L’objectif : accélérer encore davantage les déplacements de l’infanterie !
Note de pas de page : Le mille anglais étant égale à 1,609 km environ. Ces évaluations sur les distances parcourues donneraient respectivement : 12,872 km, 64,360 km et enfin 80,450 km (marche forcée)
Pour aller plus loin
Extrait des archives proposées sur retronews