Adolphus Frederick Spiller (Australie)

Adolphus Frederick Spiller, alias Adolphus Frederick Linton

Adolphus Frederick Spiller est né à Hobart Town, en Tasmanie, le 3 août 1842. Il est le fils de Thomas Robert Spiller (mort en 1847) et de Margaret Meagher (décédée en 1853). Son frère William Henry naquit le 29 octobre 1845 ; Violoniste de métier, il était considéré comme le Paganini australien. Le décès précoce de ses parents laisse penser qu’il a peut-être été élevé par des proches ou une famille d’accueil. Ses parents étaient des immigrés irlandais de Cork. Ils possédaient un hôtel nommé « le repos des voyageurs », dans la ville de Hobart.

Sa carrière professionnelle en Tasmanie

Au fil de sa vie, il exerça plusieurs métiers. Il fut notamment musicien (joueur de Flutina) et chanteur, professeur de danse, accordeur et réparateur d’instruments de musique, patineur et promoteur de la pratique du patinage à roulettes.

En juin 1865, il réparait des instruments de musiques. En 1867, il devint également patineur, chanteur et musicien.

Des talents de patineurs incontestables

Patineur de talent, Adolphus Frederick Spiller fut employé par Barlow en Tasmanie la même année. Il suscita l’enthousiasme en déambulant en patin à roulettes partout sur scène. Certaines des performances étaient réalisées avec son frère. En effet, les frères se produisaient en duo et jouaient de la Flutina (une sorte d’accordéon avec un son flûté).

Le 5 février 1867, dans le cadre d’un spectacle de Barlow, Spiller aurait glissé sur une scène totalement inadaptée avec ses patins brevetés. La scène avait une surface inégale, était étroite et en pente. Après plusieurs chutes, il renversa un spot lumineux, provoquant les applaudissements et les rires du public. À un moment de son prestation, Spiller se présentait comme un apprenti-patineur, donc son acte comprenait des éléments comiques intentionnels. Ainsi, nous ne savons pas dans quelle mesure ce que le journaliste rapporta était délibéré !

Adolphus Frederick Spiller se produisit à Sydney en 1869 et 1870.

Le 29 septembre 1870, il participa à un concert de soutien aux fonds de l’asile des enfants démunis de Randwick. Ainsi, après les différents passages des musiciens présents, il reproduisit pour le public la scène de patinage à roulettes de l’Opéra « Le Prophète » de Meyberbeer.

Le départ d’Adolphus Frederick Spiller pour l’Europe

Spiller partit de Sydney pour l’Inde, puis pour l’Europe en octobre 1870. En 1874, il vivait à Londres en tant que fabricant de roues à roulettes.

L’un des brevets de Spiller

Le 23 juillet 1874, Adolphus Frederick Spiller breveta une paire de patins à roulettes qu’il avait fait enregistrer le 11 septembre 1874 en Grande-Bretagne. Ensuite, il protégea son invention également en France, le 22 janvier 1875. Il enregistrera même un certificat d’addition le 3 juillet 1876.

Spiller fournissait de nombreux skating-rinks

Il diffuse ses modèles à travers le Royaume-Uni et la France , mais aussi en Prusse ou en Italie. Cependant, il dût faire face à une concurrence âpre avec l’inventeur du patin traditionnel américain, James Leonard Plimpton. Des patins Spiller se trouvaient notamment dans les skating rinks suivants :

• Belsize-Park (Londres, Royaume-Uni)
• Dalston, Three Compasses (Londres, Royaume-Uni), en concurrence avec les patins Harrington
• Holloway (Londres, Royaume-Uni)
• Old-Deer-Park (Londres, Royaume-Uni)
• Skating Rink du Cirque de l’Impératrice (Londres, France)
• Le Skating Palais (Paris, France), l’un des plus beaux rinks de Paris
• Skating Rink de Mabille (Paris, France)
• Skating Rink de Lyon (France)
• Skating Rink de Marseille (France)
• Skating Rink de Boulogne-sur-Mer (France)
• Skating Rink de Pau (France)
• Skating Rink de Biarritz (France)
• Skating Rink de Hambourg (Prusse)
• Skating Rink de Turin (Italie)
• Le Théâtre des Folies Niçoises (Nice, France)
• Le Skating Rink du Quartier de Saint- Philippe (Nice, France)

Ses démêlés avec la justice

Spiller se retrouve embarqué dans une guerre commerciale et un conflit de propriété intellectuel avec Plimpton. En effet, ce dernier défendait âprement ses brevets d’invention. En 1865, Plimpton détient déjà un brevet d’invention pour la fabrication des patins à roulettes employés dans les rinks du Skating Palais et du Skating du Faubourg Saint-Honoré. La Compagnie Paris Skating-Rink qui exploite les patins attaque Frederick Adolphus Spiller pour nullité d’invention, au Tribunal Civil de la Seine et l’emporte. Spiller se voit alors contraint de retirer ses patins du marché, du fait de trop grande similitudes avec ceux de Plimpton.

Par la suite, un article du Mercury du 22 décembre 1877 fait référence à sa faillite et à la liquidation de sa société, devant la cour de justice de Londres, avec Thomas Cross. Tous deux étaient fabricants de patins à roulettes à Warwick-Street, Charing-Cross. Ils montèrent une société nommée « Spiller and Co ». Le 12 septembre 1877, ils déposèrent une requête en liquidation le 12 septembre et la réunion avec les créanciers se tint le 4 octobre. Les créanciers liquidèrent la succession par arrangement. Ainsi, James Leonard Plimpton, Newton, Wilson and E. H. Newby voient le passif passer à 9.843 livres.

, réside au Royal Surrey Hotel, Surrey-street, Strand, dans le comté du Middlesex au moment où il dépose son brevet pour une construction améliorée de patin à roulettes.

Son mariage

Il épousa Rebecca Elizabeth Phoebe Elwina Finlay (1862-1944) le 10 décembre 1878, à Londres. Elle était la fille de John Borland et Jane Brown Finlay et de 20 ans sa cadette.

La fin de la vie d’Adolphus Frederick Spiller

En outre, Spiller semble avoir changé de nom à la fin de sa vie. En effet, nous trouvons des références à Lord Adolphus Frederick Linton.

Enfin, il mourut le 18 août 1914, dans le Queens, à New-York (Etats-Unis), à l’âge de 62 ans. Il repose désormais au cimetière de Kittanning, Armstrong County, Pennsylvania, USA.

Le mot de Henry Mouhot sur les patins Spiller dans la Rinkomanie (1876)

Le patin Spiller est d’une exécution fort simple . Les roulettes sont mal attachées . La « Maison Américaine » les fabrique [Quai de Jemmapes, 166 , Paris] en même temps que deux autres modèles (patins à petit écartement , à plusieurs effets , etc. ) , pouvant être employés suivant le degré de science du patineur, à 2, 3 et 4 roulettes . C’est encore à elle qu’on doit le patin velours, à deux pièces seulement. Les patins sortis de cette maison sont adoptés au Skating- Palais , à Mabille, aux rinks de Lyon , Marseille , Boulogne , Pau , Biarritz , Turin , Hambourg , Nice , etc.

Des mêmes ateliers sort le Goodwin. L’inventeur est un mécanicien intelligent et habile. Il faut regretter l’oubli qu’il a fait d’une talonnière mobile ; le Paz en est pourvu. Ce patin Goodwin , un objet à garder dans une collection, est tout en acier affiné au four pendant huit jours ; il ne porte aucune pièce
qui ne soit conçue et exécutée à merveille.

De 100 à 200, 45 fr .; au-dessus , il y a lieu de traiter à d’autres conditions. La paire nº 11 pèse 1640 gr.; le Cornu, 680 grammes.

Pour aller plus loin

Un article sur KittanningOnline (2011)

Des données biographiques sur sydney.edu.au

Article sur Barlow

La participation de Spiller à la soirée caritative

Findagrave.com (localisation de sa sépulture)