Robert John Tyers (Grande-Bretagne) – pionnier du patin en ligne
L'Anglais Robert John Tyers révolutionna le roller en ligne dès 1823 avec ses Volitos, riche d'un grand nombres d'innovations visionnaires. Son modèle de patins à roues alignées reste une source d'inspiration aujourd'hui encore...
Par alfathor

Biographie de Robert John Tyers
Robert John Tyers est originaire de Londres (Grande-Bretagne). Il pourrait être né en 1802 et mort en 1866 ou 1868. Nous ne sommes pas encore parvenus à trouver de confirmation sa date de naissance, ni sa date de décès pour l’instant.
Illustration : Le Volito, ou patin d’été et d’hiver
Pour l’amusement par temps clément, sans glace ; il est également utile pour l’usage sur la pierre, les planchers, les routes, etc.

Retranscription des bulles de l’illustration ci-dessus par Sam Nieswizski
Le patineur qui s’éloigne :
« Vous ne m’attraperez jamais si vous ne doublez pas de vitesse. »
Le patineur de dos :
» Vous feriez mieux d’utiliser des Volitos, ils constitueraient un grand avantage dans votre profession. »
Le premier policier à gauche est en train de courir : « Holà, stop, vous êtes recherché ! «
Le second policier derrière :
» C’est peine perdue, monsieur ! Cet individu a mis des ailes à ses talons. «
Robert John Tyers : un visionnaire dans l’histoire du patinage à roulettes
Le 22 avril 1823, Robert John Tyers, vendeur de fruit de Picadilly déposa le brevet britannique n°4782 pour une paire de patins à roulettes appelée « Volito » (« je voltige » en latin) en bois et en métal.
An « apparatus to be attached to boots … for the purpose of travelling or pleasure. »
Extrait du brevet original de Robert John Tyers
Le châssis possède cinq roues en ligne de tailles différentes, la roue du centre est la plus grande et elles deviennent de plus en plus petites vers les extrémités. En effet, c’est le principe du « rockering » : toutes les roues ne sont pas en contact avec le sol simultanément. En outre, cette configuration facilite la prise de virage, mais réduit aussi la stabilité du patineur. D’autre part, des mortaises creusées dans les flancs de la plateforme permettent d’y glisser les courroies qui viennent enlacer le pied. Enfin, une pointe sous le talon cale la chaussure du patineur.
On ressent la forte inspiration du patinage sur glace dans la conception et les modèles en ligne actuels ne sont pas si éloignés du modèle de Tyers qui possèdent même un frein à l’arrière et une butée à l’avant, des « arrêtoirs« . Il a eu à coeur de reproduire les sensations du patinage sur glace. On peut dire que le patin de Tyers était proche du design dominant… il y a presque 200 ans !
La plateforme en bois imaginée par Robert John Tyers se visse sur un châssis de métal (fer, acier, étain ou tout autre métal). Les roues sont en laiton, fonte ou autre métal ou autre matériau approprié.

La création de la première salle de patinage à roulettes revient à Tyers en 1823
Toujours en 1823, Tyers ouvrit la plus ancienne salle de patinage connue (Nieswiszki, 1991) sur un court de tennis de Windmill Street au Centre-Nord de Londres.
Traduction d’un extrait la déclaration de Robert John Tyers lors du dépôt de son brevet
« Moi, Robert John Tyers, déclare que la nature de ladite invention et la façon dont elle s’utilise est décrite dans l’annexe dessinée jointe et sa description en est la suivante : Mes appareils intitulés Volitos, consistent en un substitut des patins ordinairement utilisés sur glace ; ceux-ci sont montés sur roues, et peuvent donc être utilisées sur la terre, d’une façon similaire aux patins sur la glace, pour réaliser différentes évolutions et mouvements propres à l’art du patinage.
Dans ce but, il est nécessaire de ne fixer qu’une seule ligne de roues à chaque Volito, et au centre de celui-ci; et aussi que la roue du milieu soit plus grande que la suivante, et ainsi de suite à chaque extrémité du Volito ; ou que, dans le cas où les roues ont à peu près la même taille, elles doivent être placées de telle sorte que leurs parties inférieures, ou leurs bords, puissent toutes toucher une ligne qui peut être une portion de cercle; et aussi, qu’une roue dans chaque devrait être placée sous, ou presque sous le talon de la personne qui les utilise. Afin d’expliquer plus en détail la nature et la construction de cette invention, je me référerai au dessin … «
Robert John Tyers
Source : The Technical repository, publié par Thomas Gill (patent-agent) – pages 295 à 297 – Date de publication : 31 déc. 1823
Le Volito de Robert John Tyers : source d’inspiration pour Garcin
Comme l’indique Sam Nieswizski, la revue britannique All the year round qualifiera le « Cingar« , patin de Jean Garcin de « piracy of Tyers’ invention », un plagiat de l’invention de Tyers.
Au moins un exemplaire du patin de Robert John Tyers est arrivé jusqu’à nous
Vous pouvez admirer le patin de Tyers sur la photo ci-dessous. Le London Museum conserve précieusement l’un des rares exemplaires. Nous devons cette photo au Musée du Roller de Lincoln, Nebraska (USA).

Pour aller plus loin
Notre dossier consacré à l’histoire du roller et du patin à roulettes