Rencontre avec Flavie Balandras, patineuse roller course du Lyon Roller

Par | Publié le 29 mai 2018 | Mis à jour le 3 novembre 2020 | Catégories : Toutes Roller course | Sous-catégories : Interviews roller | 3595
| Tags : patineuse lyon flavie balandras roller flavie balandras roller lyon

Flavie Balandras, patineuse de vitesse du club du Lyon Roller Métropole, a remporté son premier titre de championne de France à l’occasion du Championnat sur Route à Château-Gontier (53). Une occasion parfaite de braquer les projecteurs sur cette fondeuse qui a débuté le roller en 2005. Portrait…

interview flavie balandras small

Flavie Balandras

Bonjour Flavie, comment as-tu découvert le roller ?

Podium de Flavie BalandrasJ’ai découvert le roller grâce à mon père qui voulait faire un activité sportive en famille et qui s’était dit « pourquoi pas le hockey » (il en avait fait un peu à l’école primaire). Nous faisions des petits matchs de roller hockey avec une autre famille (les Bourlier) sur le parking de la discothèque du village où nous habitions.

Je me souviens aussi de la première rando roller lyonnaise (« ride ») du vendredi soir à laquelle j’ai participé à Lyon. Même si c’était la boucle la plus facile, j’ai passé l’intégralité de la rando accrochée au sac à dos de mon père qui me tirait juste devant la voiture balai.

Qu’est-ce qui t’a fait choisir la vitesse plutôt qu’une autre discipline ? As-tu testé d’autres pratiques ?

Mon père a participé à plusieurs reprises aux 24 heures du Mans Roller avec l’équipe Alstoms Riders. Après chaque participation, l’équipe organisait une petite soirée pour diffuser les photos et vidéos. C’est comme ça que j’ai découvert un premier aspect de la vitesse.

Mon grand-frère s’est ensuite inscrit avec la famille Bourlier au Lou Roller où il a commencé la vitesse. Pour l’inauguration de la nouvelle piste cyclable au Parc de Parilly en 2005, il y avait une course organisée dans le cadre du Lugdunum roller contest. Nous étions allés encourager mon frère. J’ai trouvé que le roller course avait l’air génial et j’ai pris ma licence au Lou Roller en septembre 2005.

Je n’ai jamais testé d’autres disciplines en compétition. En revanche, comme mon club actuel (Lyon Roller Métropole) propose de nombreuses disciplines, j’ai pu participer à des séances de roller hockey, de skate cross et de patinage artistique. Nous avons aussi fait des entraînements en commun avec l’équipe de roller derby.

Le roller, c’est une histoire de famille ?

On peut le dire car nous sommes tous montés sur les rollers à un moment ou un autre. Quand j’ai commencé le roller en club, mon grand frère, Hugo, et mon père étaient déjà licenciés au LOU Roller. Mon petit frère, Gabriel, et ma petite soeur, Louisiane, (oui nous sommes bien 4 enfants) ont rejoint le club en même temps que moi. Ma mère a aussi passé quelques années au sein du LOU Roller avec le groupe randonnée.

Aujourd’hui, nous sommes toujours 4 sur les patins. Mon père et Hugo ont levé le pied sur les compétitions depuis un petit moment mais sont toujours très assidus à l’entraînement pour se maintenir en forme. Louisiane continue les compétitions nationales et internationales à mes côtés. C’est sans doute l’une de mes meilleures partenaires d’entraînement, coéquipières en course et même supportrices sur le bord de la piste.

Comment concilies-tu études/travail et carrière sportive ?

Il a été assez facile pour moi de concilier le roller avec les études jusqu’à la fin du lycée car j’avais la chance d’avoir des facilités à l’école. Après le Bac, j’ai choisi d’aller en classe préparatoire (MPSI/MP* qui s’appelaient autrefois prépa maths sup / maths spé). J’ai donc dû arrêter complètement la compétition pendant deux ans jusqu’aux concours pour entrer en école d’ingénieur car la charge de travail était beaucoup trop importante pour pouvoir . Je n’allais qu’une fois par semaine à l’entraînement pour me changer les idées.

Je suis entrée à l’Ecole Centrale de Lyon en septembre 2014 et j’ai repris l’entraînement « intensif » avec mon club. Je n’ai pas pu bénéficier d’aménagement de mes études car ça n’existe pas à Centrale. C’est loin d’être facile de suivre ce genre de cursus en faisant du sport à haut niveau et ça demande d’avoir une bonne organisation. Pour valider mon diplôme, je devais faire un séjour à l’étranger. Je suis donc partie 4 mois à Milan en Erasmus (Politecnico di Milano) où j’ai pu m’entraîner avec le club de Bellusco que m’avait conseillé Anaïs Laurent. En plus de la magnifique piste en Vesmaco, j’ai découvert un club fantastique dans lequel j’ai été accueilli très chaleureusement. Je garde de très bons souvenirs de mon séjour là-bas.

En rentrant d’Italie, j’ai fait une année de césure (pause dans mes études) pour trouver ma vocation. J’ai été embauchée en CDD d’un an par SNCF Réseau pour faire du management de projets à Lyon ce qui m’a permis de pouvoir continuer à m’entraîner avec mon club.

Je viens de finir ma dernière année « scolaire » à Centrale et je suis actuellement en stage de fin d’études chez Léon Grosse, la dernière étape pour obtenir mon diplôme d’ingénieur. Aujourd’hui, je me rends compte qu’il va m’être de plus difficile en plus difficile à organiser mon emploi du temps afin de pouvoir me déplacer en compétition.

Flavie Balandras en action

Quel volume d’heures consacres-tu au roller chaque semaine ?

Je consacre beaucoup de temps au roller chaque semaine. En effet, en plus de pratiquer à haut niveau le roller course, je suis aussi présidente de la section course de Lyon Roller Métropole et je fais partie du bureau du club. En moyenne je pense que je consacre environ 12h par semaine à l’entraînement et 5h à la gestion de la section, du club où à l’organisation d’événements comme le Roll Run Bike dont la prochaine édition aura lieu le 22 octobre au Parc de Parilly. En plus de cela, je pense que je passe encore quelques heures à regarder des vidéos, photos, etc. de roller sur internet.

Peux-tu nous faire un résumé de la course qui t’a valu ton premier titre national ? On a vraiment senti ton émotion quand tu as entendu l’annonce au micro…

J’ai obtenu mon premier titre de championne de France senior (élite) sur le 10 000 m à points à Château-Gontier. La journée a débuté sous la pluie et nous avons fait les séries sur un sol détrempé. A quelques minutes du départ de la finale, je réalise que le circuit commence à sécher et je décide d’enlever mes roues de pluie pour mettre des roues pour sol sec.

J’essaye de prendre quelques points faciles en début de course. Une première chute collective amenuise le peloton alors que je suis à l’avant du groupe. Quelques tours plus tard, Clémence Halbout et Marie Dupuy chutent également alors qu’elles venaient de prendre les points. Peu après, je m’échappe pour prendre 6 points supplémentaires.

Un peu après la mi-course, j’entends ma soeur et mes coéquipières sur le bord du circuit qui m’encouragent aussi fort qu’elles le peuvent. A trois tours de l’arrivée je m’échappe à nouveau pour terminer en solitaire portée par les très nombreux encouragements tout autour de la piste. Au moment où je franchis la ligne d’arrivée, je n’ai aucune idée du décompte des points ni même du classement final. J’ai juste le sentiment d’avoir fait une très bonne course et j’en suis déjà très heureuse.

Énormément de spectateurs me félicitent pendant mon tour de déroulage à ma grande surprise. Ce n’est qu’à la fin de ce tour que la speakrine annonce finalement ma victoire, je ne peux contenir des larmes de joie. C’est l’accomplissement de plusieurs années d’entraînements mais aussi la preuve qu’il faut croire en ses rêves et se donner les moyens de les réaliser quels que soient les obstacles.

Premier titre national de Flavie Balandras à Château-Gontier

Quels sont tes objectifs à court et moyen terme en roller ?

L'équipe de Lyon Roller au Paris Rollers Marathon 2017A court terme, je souhaite pouvoir porter à nouveau les couleurs de l’équipe de France sur les championnats internationaux. Gagner quelques marathons

A moyen terme, c’est plus difficile à dire puisque cela dépendra de ma situation professionnelle des prochaines saisons. Si d’aventures je ne pouvais pas continuer le haut niveau, je me vois bien entrer à la Fédération en tant qu’élue pour pouvoir aider au développement du roller course.

Quels sont tes objectifs professionnels ?

Pour le moment, mon principal objectif est d’obtenir mon diplôme d’ingénieur (ça devrait être fait sans trop de problèmes en septembre). Ensuite, je souhaite pouvoir trouver rapidement du travail afin de débuter ma carrière professionnelle en tant qu’ingénieur.

Comment vois-tu l’avenir du roller course ?

Je pense que le roller course a un bel avenir devant lui car de beaux événements naissent encore (comme le Paris Roller Marathon). Je pense que le manque de structures dédiées au roller course, notamment des pistes homologuées, en France est un frein à son développement. Il faudrait également que ce sport soit plus médiatisé car il est encore très peu connu. Enfin, j’espère que le rêve olympique n’en sera bientôt plus un puisque c’est un sport qui mérite de faire partie du programme des jeux.

Tribune libre : si tu souhaites ajouter quelque chose dont on a pas parlé…

Je tiens à remercier toutes les personnes grâce à qui j’ai pu en arriver où je suis aujourd’hui : celles qui me soutiennent au quotidien comme celles qui m’ont aider sans même le savoir, par quelques mots seulement, à obtenir ce titre.

Il faut croire en soi et en ses rêves, écouter les conseils des vieux sages mais toujours garder un petit grain de folie.

Fiche technique de Flavie Balandras

Flavie Balandras, vainqueure du marathon roller de Paris 2017Nom: Balandras
Prénom : Flavie
Date de naissance : 16/04/1994
Lieu de naissance : Lyon (69)
Taille : 1,68 m
Poids : 57 kg
Pays : France
Vit à : Lyon (69)
Premiers pas sur les patins à l’âge de : 11 ans
Catégorie : senior femme
Études : Ecole Centrale de Lyon (école d’ingénieur)
Travail : Stage de fin d’études en conduite de chantier chez Léon Grosse
Point fort : ténacité
Point faible : pointe de vitesse
Dernier film vu : Gladiateur pour la n-ème fois
Musique préférée : choix cornélien
Jeux vidéo ? Je me suis arrêtée à Pokémon version rouge sur gameboy color
Livres : Ensemble c’est tout, Anna Gavalda
J’aime : les glaces italiennes
Je n’aime pas : l’hypocrisie
Qualité : Persévérante
Défaut : Impulsive
Club / équipe : Lyon Roller Métropole / Eo Skates
Langues parlées : Anglais, Italien, Espagnol en plus du Français
Alcool ou jus de fruit ? Je ne dis pas non à une bière ou un verre de vin de temps en temps.
Plage ou montagne ? Montagne
Matin ou soir ? Soir
Fromage ou dessert ? Fromage au quotidien mais dessert au restaurant
Rap, métal ou techno ? Joker
Football ou rugby ? Football
4×110 ou 3×125 ? 3*110+1*100 pour l’originalité

Palmarès

2018

2017

2016

2014

2012

  • 4 titre de Championne de France catégorie nationale (senior B) : indoor vitesse, indoor fond, 3km contre-la-montre, marathon
  • 3ème du classement général des 3 pistes catégorie nationale (senior B)

2010

  • 3ème du 10km à éliminations sur piste (junior B)

Liens utiles

Rencontre avec Clémence Halbout

Auteur

Aurélien Gachet

Aurélien GACHET

''Sanglier76''

Bénévole sur REL et Spotland depuis plusieurs années, je pratique le roller depuis 2008 au Skate Club Lorrain d'Hettange-Grande. Ces dernières années je me suis orienté vers la pratique de la longue distance et des courses en solo. Je gère Spotland et effectue quelques articles et news sur REL, un juste retour de ce que m'a apporté ce site.

Photographe

Sylvie GEOFFROY

''Marie''

Bénévole Mediaskates - Secrétaire – Webmaster – Photographe du club Voujeaucourt Roller Club Vitesse depuis 2006-2007. Investie dans le roller, en tant que maman depuis 2004. Photographe multi-sports / nature / évènementiel.

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