Grands principes de l’entrainement croisé en roller
Beaucoup d'entre nous font l'erreur d'uniquement "rouler" pour s'entraîner... hors, le roller ne se limite pas à acquérir une plus grande endurance ou un meilleur répertoire technique. Il faut trouver un juste dosage en fonction de sa discipline. En celà, d'autres pratiques sportives peuvent s'avérer utiles...
Par alfathor

L’entraînement croisé en roller : une multitude de pratiques avec ses spécificités
Le roller est un sport technique, physique et même esthétique qui sollicite une multitude de capacités physiques ou motrices en fonction de la discipline concernée. La randonnée, la vitesse, le roller-hockey, le rink-hockey, la descente, le street ou la roller-dance constituent autant de facettes du roller avec des sensations d’une diversité extraordinaire, que l’on soit novice ou initié. L’entraînement croisé en roller peuvent avoir de nombreux atouts.
Un sport parfait pour l’entraînement croisé
Lorsque l’on pratique un sport à bon niveau, il est important de pratiquer une deuxième activité en parallèle : c’est ce que l’on appelle plus communément l’entraînement croisé.
En effet, il existe possibilité de transfert (au niveau physiologique et moteur) qui peut s’opérer d’une discipline à une autre. Quand on pratique le trail par exemple, un sport à fort impact où les pressions articulaires et la charge musculaire sont lourdes et conduisent facilement à des blessures, on peut éviter ces dernières en pratiquant un second sport cardio-vasculaire à faible impact tels que le VTC, la natation, le ski de fond et notamment le roller. Ce dernier permet, s’il est est pratiqué avec aisance, de gagner en agilité et de travailler l’endurance tout en permettant une récupération active. Ainsi, le coureur célèbre Steve Plasencia pratique très souvent le roller pour s’entraîner avant une course.
Une méthodologie d’entrainement de plus en plus répandue
L’entraînement croisé est une stratégie ancienne qui a bien été intégré par la plupart des entraîneurs d’aujourd’hui. C’est devenu une composante incontournable des méthodes d’entrainement moderne. Tout comme le bourgeois gentilhomme fait de la prose sans le savoir, beaucoup d’entre nous font certainement de l’entrainement croisé sans s’en en rendre compte !

Le principe de l’entraînement croisé : chaque discipline sportif a des apports spécifiques
En celà, plusieurs pratiques sportives peuvent donc être complémentaires pour progresser dans plusieurs domaines simultanément : au plan moteur, de la force, de l’endurance, de la résistance, du mental…
Autre point positif : le changement d’activité réduit la monotonie et les risques de blessures en sollicitant trop un groupe musculaire.
Certains sports comme la course à pied sollicitent davantage le système cardio-respiratoire si l’on compare avec le roller. La pratique du ski de fond également, car elle met en action un plus grand nombre de groupes musculaires. Ils sont donc parfaits pour travailler la condition physique.
Le principe va donc être d’utiliser les spécificités d’une discipline secondaire pour progresser dans sa discipline principale.
Quelques exemples concrets de l’entraînement croisé en roller
- Un slalomeur de vitesse peut travailler ses départs comme un patineur de course
- Un patineur de vitesse peut travailler sur un pied comme en slalom freestyle ou vitesse pour améliorer ses changements de carres
- Un hockeyeur peut patiner en arrière comme un slalomeur ou faire de la vitesse pour améliorer sa condition physique
- Un patineur de vitesse sprinteur peut faire de la détente sèche en sautant pour accroître sa tonicité
- Un slalomeur freestyle peut faire du patinage artistique pour travailler ses changements d’appuis, son équilibre, augmenter sa palette de figures…
- Un descendeur peut faire de la vitesse pour améliorer sa résistance
- Un patineur de vitesse peut faire de la descente pour améliorer ses trajectoires
- Un patineur de vitesse peut faire de la randonnée pour récupérer d’une séance lactique
- etc !
Une pratique transversale incontournable : la musculation, reine de l’entraînement croisée
D’autres activités comme la musculation sont des activités qui permettent de travailler spécifiquement un groupe musculaire pour ensuite améliorer sa performance en roller. La musculation a l’avantage d’être utile dans la plupart des sports. Elle peut permettre de travailler la résistance, la force ou encore l’explosivité selon que l’on cherche à s’améliorer sur tel ou tel point.
Les apports du cyclisme au roller course par Vincent Esnault (champion du Monde Master de marathon)
Quand on pratique le cyclisme en appui du roller de vitesse, plusieurs degrés entrent en ligne de compte :
Le degré physique
Le roller est un sport d’appuis et, par conséquent, c’est un sport très physique. On ne peut jamais se reposer ou pratiquement (sauf si on est en roue libre). Du coup, on peut assez vite se fatiguer. En revanche, le cyclisme sur route permet plusieurs positions de relâchement (le poids du corps est aussi porté par la selle et le guidon). Par conséquent, on peut faire plus de kilomètres plus facilement, en théorie.
La roue de secours
Au sens figuré bien sûr ! Le cyclisme sur route est un bon sport de remplacement et/ou de substitution. Les courses dépassent en général les 80 km (en moyenne, 100 km). Les vitesses moyennes sont de 40km/h en compétition (donc identiques à celles d’un marathon). Les pelotons et les tactiques ressemblent fortement à ceux du roller. Conclusion : si vous avez un week-end de libre et que vous préparez un marathon en roller important, ce n’est pas une mauvaise idée de prendre le départ d’une course de vélo… Cela évite de rester cogiter chez soi (sauf si la course de vélo s’est mal passée) et de maintenir son niveau (d’être compétitif autrement dit).
La roue de secours (bis)
Quand il pleut, ce n’est parfois pas évident de sortir les rollers. En revanche, on peut toujours faire du vélo sur la route (à condition d’être bien visible pour les voitures, n’est-ce pas ! ). Le nettoyage de la machine est un peu long, mais l’hiver, on peut le négliger deux ou trois fois de suite…
L’aspect évasion
A ne pas négliger quand on pratique le roller de vitesse. On a en effet tendance à tourner en rond sur les rollers, que ce soit sur une piste ou sur un anneau routier. Le cyclisme sur route offre de grandes lignes droites, des paysages variés, des découvertes de petits patelins.
C’est plus dur l’hiver. Pour se réchauffer, c’est pratiquement impossible : les doigts des mains et des pieds attrapent l’onglée.
C’est idéal l’été (un vent de fraîcheur sur le visage). Bref, pratiquer le vélo sur route est un bon moyen de rompre la monotonie et les habitudes.
Pour toutes ces raisons, et peut-être d’autres encore, je pense effectivement que le cyclisme sur route est un bon sport de complément pour le roller de vitesse.
Paradoxalement, j’ai commencé à pratiquer le cyclisme sur route pour parfaire ma condition dans les marathons. Au début des années 2000, les pros parcourraient les circuits de la World Inline Cup et de la Swiss Inline Cup tous les week-ends. Il fallait donc trouver une solution de substitution. Mais bien vite, je me suis rendu compte que le roller m’apportait plus pour le cyclisme que l’inverse ! En effet, nous travaillons beaucoup notre puissance, notre relance et les changements de rythme sur les rollers, ce qui n’est pas forcément le cas des cyclistes. Pour autant, faire des compétitions de cyclisme sur route m’a apporté plus de confiance lors des marathons de roller : ce que je n’avais pas en technique, j’en disposais d’un point de vue physique.
Chacun de ces aspects n’intervient que dans le cadre d’un entraînement pour les longues distances de style marathon. Le cyclisme sur route n’est, par exemple, pas très approprié pour suppléer un entraînement de sprint, voire sur piste. Dans ces cas-là, il vaut mieux pratiquer en complément le cyclisme sur piste directement !
Le roller : une future discipline olympique ?
Au même titre que le BMX, qui, depuis 2008 est discipline olympique, tout laisse à croire que le roller, qui nécessite également beaucoup de technique, pourrait légitimement trouver sa place pour concourir dans la cour des grands. Toutefois, il a éte écarté de la sélection pour les jeux de 2012 à Londres. Mais, l’espoir perdure de voir entrer cette magnifique discipline pour les prochains jeux.
Pour aller plus loin
S’entraîner derrière un vélo en roller
Dossier d’une conférence sur l’entraînement croisé par V. Martin UFR STAPS d’Evry
L’exemple de l’entrainement croisé en triathlon
Photos : droits réservés – Relecture : Iggnorance
valino
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