Assemblée Générale de la Fédération Française de Roller Sports 2012 : une élection à suspense
Direction Saint-Ouen en région parisienne pour un rendez-vous important de la vie démocratique fédérale. L'Assemblée Générales élective nous a réservé son lot de surprises et de rebondissements...
Par alfathor

Acte 1 : les forces en présence
Nous n’allons pas trop rentrer dans le détail des élections des comités mais plutôt nous concentrer sur la présidence, poste vers lequel se braquent tous les regards.
Les pronostics allaient bon train depuis quelques semaines. La candidature de Nicolas Belloir, président sortant, laissait peu de doutes. Même s’il a connu de nombreuses contestations ces derniers mois avec les projets de restructuration du siège et moins de présence sur le terrain, Nicolas Belloir bénéficiait encore d’une très forte légimité parmi les clubs.
Beaucoup voyaient Boris Darlet comme éventuel prétendant, mais le principal intéressé nous a informé qu’il se rangeait derrière le président sortant.
Nous avons appris assez tardivement la candidature de Xavier Fança, le médecin fédéral. Vous pourrez relire son interview dans nos pages. Fort d’une grande expérience du milieu associatif, Xavier Fança a donc présenté sa candidature comme alternative au président sortant. Le personnage pouvait s’appuyer sur de nombreux alliés qui souhaitaient voir du changement à la tête de la FFRS, mais il avait également en face de lui de nombreux détracteurs. Les autres présidents des comités ou membres du conseil d’administration ne nous avaient pas révélé de volonté manifeste de briguer la présidence.
On s’attend cependant à voir la secrétaire générale de la FFRS, Lucile Leborgne, briguer la présidence.
A quelques jours de l’échéance, Nicolas Belloir annonce son retrait, à la grande surprise de l’ensemble des protagonistes. Contrairement ce que certains bruits de couloirs pourraient laisser penser, il ne s’agit en rien d’une retraite programmée face à l’hostilité ambiante. Le président sortant doit malheureusement faire face à des difficultés familiales et personnelles.
Du coup, on peut s’imaginer que la route est ouverte pour Xavier Fança, seul candidat déclaré. Autant vous dire que les rumeurs circulent sur les candidats qui pourraient éventuellement constituer une alternative au médecin fédéral, loin de faire l’unanimité.
Acte 2 : les élections des comités et commissions
Les déclarations de foi n’ont pas réservé de grandes surprises, mais les élections des comité n’ont pas manqué de souligner les clivages au sein des équipes.
En patinage artistique, Marie-Claude Martinez a été réélue à la tête de son comité mais a n’a pas été réélu au conseil d’administration. Elle siègera donc au bureau en tant que vice-présidente de la FFRS mais sans droit de vote. Une situation plutôt ubuesque.
A la randonnée, sans grande surprise, Stéphane Casteran et son équipe sont confirmés.
Au skateboard, Guillaume Gansert a lui aussi été facilement réélu, il a entamé un gros travail de remise en état du comité après le marasme des précédents mandats.
Au rink-hockey, malgré la présence de 4 candidats pour 4 places au conseil d’administration, Dan Mortreux a dû attendre le second tour pour être réélu… comme une sorte d’avertissement lancé au président sortant du rink-hockey.
A la course, les Pays-de-la-Loire et la Bretagne ont poussé la candidature de Michel Fernandez qui devient président. Daniel Bonithon n’a pas passé le premier tour, malgré sa grande implication dans le comité depuis plus de 20 ans.
En roller-hockey, Boris Darlet frôle l’unanimité.
Acte 3 : l’élection du conseil d’administation
Une fois que l’on a élu les comités, il faut élire les membres de ces comités qui vont siéger au conseil d’administation, l’organe décisionnel de la fédération. Selon la taille du comité, 3 à 4 membres de chacun d’entre eux sont élus pour représenter leur discipline. Ils sont complétés par les collèges spécifiques comme le haut niveau, les moins de 26 ans, la commission médicale, l’arbitrage.
Les candidats au conseil d’administration ont également déposé leur candidature et leur profession de foi. Dans la plupart des comités, on se met souvent d’accord pour qu’il y ait un nombre de candidats correspondant au nombre de place disponibles… mais ce n’est pas toujours le cas quand l’entente n’est pas parfaite au sein du comité. Dans ce cas là, ce sont les clubs présents qui choisissent les représentants.
Voici les résultats de l’élection du conseil d’administration
Collège artistique
- Florence Boeuf
- Jean-Claude Gerber
- François Cattoire
- Olivier Collardelle
Course
- Dominique Vasselin
- Michel Fernandez
- Daniel Bonithon
- Pierre Duchemin
Rink-hockey
- Lucile Leborgne
- Jean-Paul Chiffoleau
- Dan Mortreux
- Thierry Mandin
Roller-hockey
- Fabien Saulnier
- Gourmelond
- Boris Darlet
- Boquet
Freestyle
- Rémy du Peloux
Skateboard
- Guillaume Gansert
Randonnée
- Isabelle Woestland Robin
- Stéphane Casteran
- Jacques Cousin
Médecin fédéral
- Xavier Fança
Educateurs
- Emilien Michel
Haut-niveau
- Alexis Contin
Moins de 26 ans
- Lionel Ménard
Collège juge arbitre
- François Lejeune
Collège des présidents de ligue
- Daniel Boivin
Acte 4 : L’élection du président
Une fois que l’on a élu le Conseil d’administration, les 27 membres se réunissent pour élire le président de la Fédération Française de Roller Sport. Le premier vote du conseil d’administation voit Xavier Fança, le médecin fédéral, l’emporter avec 13 voix contre 12 face à Lucile Leborgne. 2 personnes se sont abstenues.
On pourrait alors croire que les jeux sont faits, mais il n’en est rien ! En effet, une fois que le C.A. a désigné son candidat, il faut encore que cette décision soit soumise au vote de l’Assemblée Générale pour approbation… et après vote, cette candidature est rejetée par 58% des clubs représentés ! Un revers sérieux pour le médecin fédéral.
Acte 5 : retour en conseil d’administration
Xavier Fança étant désavoué, le C.A. doit se réunir à nouveau pour proposer un nouveau candidat. On pense donc immédiatement à Lucile Leborgne, arrivée seconde au coude à coude, comme candidate potentielle… mais la secrétaire générale est également loin de faire consensus.
Les tractations vont alors s’étirer en longueur alors que les estomacs crient famine et que les clubs lèvent le camp pour rentrer en province. On imagine aisément l’intensité des débats au sein du conseil d’administration. Personne ne se dégage comme alternative. Après plus d’une heure trente et une tension croisssante, la commission électorale dévoile un scénario inédit : Daniel Bonithon (éjecté du Comité Course quelques heures auparavant) est proposé comme président avec Xavier Fança et Lucile Leborgne comme vice-présidents.
Daniel Bonithon explique qu’il veut bien jouer les « pompiers de service » pour une durée d’un an, période à l’issue de laquelle il démissionnerait pour laisser place à une autre personne. Le Conseil d’Administration devrait alors se réunir à nouveau pour choisir un président en son sein. Ce candidat serait à nouveau soumis au vote de l’Assemblée Générale. Cette nouvelle Assemblée Générale ne serait donc pas « élective » à proprement parler puisque les AG électives n’ont lieu que tous les 4 ans.
En attendant, si l’on s’en réfère aux statuts actuels de la fédération, Daniel Bonithon est bel et bien président pour 4 années. Il pourrait très bien prolonger son mandat au delà d’une année s’il le souhaite, sans que personne puisse trouver à y redire.
Acte 6 : Daniel Bonithon approuvé par l’Assemblée Générale
Les clubs restants encore à Saint-Ouen repassent donc aux urnes pour s’exprimer. Daniel Bonithon est finalement confirmé pour ce mandat. On peut y voir une bonne solution pour assurer la transition avec un futur président en 2014… Cette solution devrait éviter une fracture bien plus profonde de l’institution fédérale qui aura été bien malmenée ce weekend. Une chose positive en ressort : malgré les tractations et les manoeuvres politiciennes, la démocratie fédérale a plutôt bien fonctionné puisqu’au bout du compte, les clubs ont fait leur choix en montrant au conseil d’administration qu’ils avaient encore le dernier mot.
Epilogue : ce que l’on retiendra de cette élection…
C’est à l’heure des élections que les qualités et les faiblesses d’un président sortant s’exacerbent. Comme nous l’avons souligné en début d’article, l’action de Nicolas Belloir a été critiquée à diverses reprises. Malgré cela, il a su être un homme de consensus, de rassemblement, prenant la parole au bon moment pour poser les débats, faire la synthèse et proposer une solution. Son charisme et sa prestance en faisaient un représentant sérieux, digne et crédible pour notre sport. Sa connaissance de la politique était un atout indéniable. Comme l’a dit l’élève belloir lors de son ultime intervention : il aurait eu la mention « peut mieux faire » sur son bulletin, comme lorsqu’il était enfant.
Cette élection nous aura montré à quel point il est difficile de trouver un candidat de consensus. 2012 sonne comme un rejet des candidatures des postulants à la présidence.
Les clubs présents n’ont pas trouvé un président derrière lequel se rassembler, cet(te) homme/femme providentiel que l’on semble appeler de se voeux dans les périodes de crise… Xavier Fança essuie un revers au premier tour, Lucile Leborgne ne semblait pas non plus pouvoir se positionner en rassembleuse.
Une troisième option était donc indispensable pour arriver à un compromis, ou alors, le processus électif aurait traîné en longueur. Cette alternative est incarnée par Daniel Bonithon, une personnalité affirmée de la course avec une grande expérience de la vie associative. Daniel possède un bagage d’entrepeneur, d’organisateur avec le Trophée International des 3 Pistes, la plus grosses épreuve de vitesse du monde. Il a également oeuvré au redressement financier de la FFRS à une période où elle sombrait dans d’importantes difficultés financières, une qualité qui sera déterminante dans cette période de réduction des subventions ministérielles…
A suivre donc !
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