Interview de Victor Francisco (PMG)
Nous avons profité du passage de Victor Francisco pour lui poser quelques questions sur son passé dans le roller, son implication du moment et ses projets. Autour d'une boite de Haribo, le francilien nous parle de ses débuts, de son engagement institutionnel et des assos qu'il représente...
Par alfathor

Victor Francisco, rider et moniteur roller
Victor Francisco fait partie des acteurs qui structurent le milieu du roller street. Rider et encadrant, nous l’avons amadoué avec une boite de Haribo pour qu’il nous livre sa vision du patinage. Le francilien nous parle de ses débuts, de son engagement institutionnel et des structures qu’il représente.
Bonjour Victor Francisco, quand as tu débuté le roller ?
(Il compte sur ses doigts) A 14 ans ! ça fait 17 ans. J’ai commencé beaucoup plus jeune en quad. En fait, j’avais des quads à roues jaunes et lacets jaune en plastique dur. Cela ne tournait pas et ça dérapait, j’adorais. D’où l’envie de continuer !

En 5e, j’ai un pote qui avait une belle paire de quad avec des chaussures LA Gear qu’il avait pris à son frère. Avec lui, je me suis mis au quad pour lui montrer que c’était pas le plus fort.
Ensuite on a traîné à Juvisy, y avait Mathieu, Tanguy, Duff. Là on s’est fait des chats, des éperviers. Au final, on est tombé sur un gars qui est venu avec des patins complètement différents, avec des lignes, il est arrivé en sifflotant près d’un rail, il a rentré un slide. C’est ainsi qu’on a tous acheté des paires, ça a été la révélation. On a aussi acheté une vidéo. On l’a tellement regardée en boucle pendant un mois que la bande s’est usée. C’était la grand époque du roller street, 1995/2000. Il suffisait de faire un royal sur un comptoir pour être sponsorisé.
Victor Francisco, tu as donc été sponsorisé ?
Oui, j’ai fait des tournées avec Coca-Cola. J’ai aussi été sponsorisé un temps par Salomon. Mais aussi par K2 Skates (pas évident), C’était la misère pour avoir du matériel. Bart Lorenzo avait au minimum 20 sponsors (celui qui a sauté sur le rail en sifflotant). C’est de sa faute si on a jamais lâché, c’était les débuts du 912 Crew ! (91200 Code postal d’Athis-Mons). On est devenus le 912 à cette époque.
Et vous êtes encore là !
Oui, et on a tous roulé avec des sponsors différents. On se tirait la bourre pour avoir de meilleurs sponsors que les potes. On a dû avoir la plus grosse partie des sponsors qu’il y avait dans le milieu du roller.
Ils vous emmenaient sur les compétitions à l’étranger ?
Nous n’avions pas besoin de faire de résultats pour avoir du matos. On faisait de l’image, on était médiatisés et on avait une bonne réputation. C’était sympa de recevoir des cartons. Nous sommes quand même allés à Amsterdam alors qu’on était pas majeurs. Cependant, nous étions avec un adulte. Le gars a même pas demandé l’hôtel, il a demandé le coffee shop ! Nous étions flagada. Ensuite, nous avons cherché l’hôtel. Puis, on a fait le contest. Nous roulions avec Randy Spizer qui devait avoir 14 ans, Jeff Lareto, Tim Ward.
Pourquoi vous y alliez Victor Francisco ? pour faire des résultats ou juste pour le fun ?
Le Fun ! On y allait pour faire les cons tous ensemble. Quand on roulait, j »avoue qu’on voulait quand même apprendre une figure chaque jour. On ne voulait pas se faire dépasser par Frédéric Duff Lloza qui s’entrainait au minimum une heure par jour.
Victor Francisco, t’as toujours fait du street ?
Non, j’ai fait plein de choses comme plein de gens…. pas toujours intéressantes; J’ai fait de la capoeira, du trampoline, du parkour et d’autres sports.

Et dans le roller ?
Oui, j’ai bien accroché, le roller hockey, ludique, sport d’équipe, maîtrise du palet. Mais cela devenait trop contraignant, trop lourd. Je ne voulais pas me faire gueuler dessus par l’entraîneur ou être pris tous les weekends. Cela doit rester amusant. Faut que le roller garde sa partie ludique, pour le plaisir.
Victor Francisco, tu n’es pas dans la logique de performance, de podium
Non, j’aime bien m’améliorer, apprendre de nouvelles choses, en aucun cas me confronter avec les autres ou prouver mon niveau.
T’arrives encore à apprendre ? à découvrir ?
Oui, je fais true spin top acid. Je travaille aussi le 360 Sweat Stance. Je m’amuse bien ! Pour l’instant, j’arrive encore à découvrir de nouvelles choses. J’ai des blessures en ce moment, mais je ne me sens pas régresser. Peut-être que je n’étais pas bon au début ! (rires…) J’ai toujours un bon feeling avec mes roulettes. J’avoue que ça ne va pas trop durer, d’ici 4 ou 5 ans, faudra faire autre chose.
Victor Francisco, cela te fera 35 ou 36 ans… Qu »est ce que tu te vois faire ?
Je m’efforce d’avoir la meilleure vie possible. Même si on arrive à s’améliorer, à se développer, à progresser en ayant des frustrations. Je veux faire ce qui me plaît. En résumé, je serai moniteur de roller. Je n’ai pas fait d’énormes études, mais ça ne m’a pas empêché d’être conseiller pour DDJS à Paris. J’ai notamment travaillé sur la conception de skatepark. J’ai aussi travaillé sur les espaces de glisse. Je me suis pris la tête sur un logiciel en 3D pour dessiner les parks, du coup, ils m’appelaient. Depuis que j’ai créé ma boîte, ils m’appellent beaucoup moins.
Ce n’est plus gratuit !
Je me suis retrouvé avec un gros travail qui demandait énormément de temps. J’y trouvais mon compte avec les espaces rollers, qui me donnait des cours, favorisait la naissance d’événements. Au bout du compte, c’est devenu fatigant. Il fallait fournir un cahier des charges en 48 heures (avant que je monte ma boite).
S’il veulent que je fasse tout le plan, le cahier des charges, le chantier, je vais monter ma boite ! Malheureusement c’est tombé au milieu de la crise.

Tu peux nous parler de PMG ?
Avec Sébastien Bouchère, on a créé PMG. En fin de compte, pour avoir un association qui représente bien les Brevets d’Etat.
« On voulait faire ce qu’on voulait, développer le roller street à notre manière. On a préféré créer notre asso pour mettre en place des événements avec une bonne ambiance, pas trop de pression, retrouver le plaisir des sessions. »
Victor Francisco, à propos de l’association PMG
L’esprit des road trips : emmener les gamins et les riders sur des parks. Ce qu’on faisait avant nous-même. Etre avec des gamins passionnés. Notre but, c’est pas d’être une école de roller street référence, on veut juste montrer le street : le style, la création de ligne, l’inventivité par rapport à un spot donné, le plaisir que procure une ligne réussie.
Des projets à venir pour toi Victor Francisco ?
Avec PMG, nous voulons obtenir de plus gros partenaires. On fait des démarches, on a des discussions qui devraient porter leurs fruits avec de grosses marques. C’est en bonne voie ! Que du plaisir et de la réussite.
Vous produisez beaucoup de vidéos…
Oui, parce que Seb adore les vidéos et le montage. En même temps, s’il y avait un peu plus de gars qui mettaient en avant les riders, ce serait pas mal. On veut mettre de bons riders en avant qui pourront ensuite démarcher des partenaires….
Y a quand même pas mal de vidéos déjà disponibles…
Oui, mais est-ce que c’est toujours bien filmé et monté ? Je ne dis pas que PMG fait de la super qualité mais on s’améliore à chaque fois. J’ai été assez étonné de voir que les gens du sud connaissent les vidéos de PMG. ça fait plaisir.
Victor Francisco, tu voulais me parler du 912 ?
Dans leur domaine, ce sont tous des créateurs, des indépendants qui se rapprochent du côté artistique. Quand on monte un projet, une fois par an, on aboutit à de bonnes choses comme Pimp My Grind, la Tournée du Patron (une tournée avec de gros riders avant le FISE).
Ce qui m’a permis d’aller vers la Fédération, on avait pas de park, puis les skaters en ont décidé. On n’arrivait à obtenir rien de personne. Du coup, je me suis bougé, j’ai donné mon avis à travers. J’ai pris conscience qu’il fallait rentrer dans les institutions pour faire avancer les choses ; j’en avais marre que les gens parlent à notre place alors qu’ils n’y connaissent pas toujours quelque chose.
T’es donc impliqué au plan institutionnel ?
Oui, je suis un multicarte ! Je suis élu au comité, à la ligue, je suis moniteur chez PMG. Dautre part, je fais partie du tout premier crew qui a été créé en France. Par ailleurs, je fais la passerelle entre les deux. J’explique aux jeunes hostiles au milieu fédéral ce que leur implication peut apporter.
Tu veux ajouter quelque chose pour conclure ?
C’est chaud ça ! Attends je réfléchis ! (rires).

Liens utiles
www.parimultiglisse.com
Le blog du 912 Crew
Photos : Greg Mirzoyan et droits réservés
Roller91.fr
2 novembre 2009 at 13 h 37 minGreg M
30 octobre 2009 at 19 h 04 minBolton
30 octobre 2009 at 8 h 17 minOn n'a pas fini d'entendre parler de PMG et du 912. Il y a eu le film Rollerbledar. Il y a eu les vidéos, les contests,... Je ne serai pas étonné qu'un très gros truc sorte bientôt. Il y a des projets dans les cartons.
anthony.F
29 octobre 2009 at 9 h 33 min