Les modes vestimentaires roller
Qui a dit que l'habit ne fait pas le moine ? Les monde du roller n'est pas étranger aux modes vestimentaires. Comment les tenues des patineurs parlent de leurs représentations de la pratique du patinage à roulettes.
Par alfathor

« Les modes » et non « la mode » dans les différentes pratiques du roller
Existe-t-il une mode propre au roller ? Il est probable que non, dans la mesure où chaque discipline du patinage à roulettes possède ses propres codes. Vous pouvez d’ailleurs vous amuser à tenter de deviner la pratique d’un patineur en regardant sa tenue vestimentaire et son style. Les influences de modes vestimentaires extérieures sont d’ailleurs tellement variées nombreuses qu’il est parfois difficile de tirer des conclusions. Peut-être est-il possible de trouver un discrimant ? Le choix de nos rollers par exemple, n’est-il pas à la fois le reflet de notre pratique, mais aussi une projection de l’image que l’on veut donner de soi ?
Dis-moi quel roller tu portes et je te dirais quel patineur tu es
Le choix du matériel est à la fois un signe permettant de définir notre pratique, mais également l’image que l’on souhaite y associer. Il serait cependant limitant de résumer un patineur à son patin, car la traduction serait incomplète sans le contexte dans lequel le patin est utilisé. A Paris, à la fin des années 1990 et au début des années 2000, les grandes randonnées roller populaires comme la Friday Night Fever ou Rollers et Coquillages réunissaient une grande diversités de profils. Il était assez facile de distinguer les randonneurs des freeriders, les débutants des experts, les connaisseurs des profanes.
Les modes en fonction des profils de rider
Le randonneur
Le randonneur portait plutôt des patins fitness à chaussure souple. Selon ses moyens financiers et la confiance qu’il avait dans sa capacité à pratiquer régulièrement, il investissait dans un patin à SoftBoot d’entrée de gamme, ou bien dans un modèle plus haut de gamme de K2 ou Salomon. Sa panoplie se complétait généralement de protections de poignets, coudes, genoux, voire d’un casque, pour une plus grande sécurité. Le randonneur respectait les règles données en amont par le staff et ne perturbait pas le cortège. Son niveau de maîtrise ne lui permettait d’ailleurs généralement pas de tenter une quelconque forme d’acrobatique. C’est dans cette tribu que l’on trouvait la plus grande proportion de femmes.

Le freerideur
Alors que le patineur loisir restait prudemment en retrait, le freerider avait l’âme plus aventureuse. Dans le cortège, son style de patinage se reconnaissait dans sa faciliter à slalomer en toute fluidité entre les autres patineurs. Il s’amusait souvent à remonter le cortège à bonne allure, passant du trottoir à la route si nécessaire, venant narguer la ligne d’ouvreurs quelques secondes avant de partir se fondre dans le flot. Les freeriders évoluaient souvent en petit groupess de pairs. Ils se reconnaissaient par leurs vêtements plus amples tels que des baggy et des t-shirts un peu grands. Souvent, ils ne portaient pas de protections, ou alors le strict minimum : les protège-poignets.

Leurs patins variaient selon leur niveau d’expertise et leur culture du patinage. Ils utilisaient plutôt des patins à coques rigides avec des roues de taille moyenne (80 mm). Le custom était roi chez les plus connaisseurs : ils assemblaient des pièces achetées séparément pour construire le patin qui leur ressemble : la coque de telle marque, la platine de telle autre, les roues de telle autre encore. Ils n’hésitaient pas à bricoler une cale si nécessaire pour montrer une platine flat sur une coque classique. Certains utilisaient même des coques de street, quand ils avaient ce bagage technique hybride. Durant une période, quelques uns optèrent même pour des patins de roller hockey Mission pour pratiquer le freeride et la randonnée. Ces patins faisaient mal aux pieds mais ils offraient une grande maniabilité. Les porter montrait votre appartenance à une tribu d’experts.

Le patineur agressif
Les habits à la ville des pratiquants de roller street ou agressif se rapprochaient de ceux du skateboard, des baggy trop grands, portés de préférence sans ceinture, des t-shirts urbains, des skate shoes. Le hip-hop était la principale source d’inspiration. Certains allaient chercher dans un registre plus « métal » et « hard-rock », mais ils constituaient une minorité. Sur les patins, le style restait assez similaire. La plupart des streeteux refusaient de porter les protections, notamment du fait de magazines comme Crazy Roller qui véhiculait des messages dans ce sens. Les protections, c’était pour les nuls. La mentalité a un peu évolué depuis lors (et heureusement).
Il y eut une brève période où le jean slim fit son apparition, mais elle ne dura pas longtemps. Le bob fit office de couvre-chef, par moment. Une tenue trop près du corps ne laisse pas assez de liberté dans les mouvements. Côté patins, le choix de la marque était un signe de distinction : pour les freestylers et adeptes du street, des platines freesyle avec uniquement une roue à chaque extrémité de la platine. Pour la pratique mixte, on trouvait des platines avec antirockers. Pour les puristes de la rampe, une configuration en flat. Des marques comme Remz assimilaient à une pratique pure street.

Le quadeur
Dans les randonnées, le quadeur, c’était le patineur old-school. Là encore, son matériel en disait long sur sa pratique. Les patins à bottine signalaient un danseur/une danseuse. Les patineuses et patineurs d’artistique ne fréquentaient quasiment jamais les randonnées. La pratique en extérieur, sur la route, ne leur correspondaient pas. Ils/elles lui préféraient la pratique en salle. Dans le monde du quad, le custom régnait en maître. Les plus pointus montaient leurs paires eux-mêmes. Selon le positionnement vers l’avant ou vers l’arrière de la platine, on pouvait deviner s’ils étaient plutôt sauteurs ou slalomeurs.

Et la vitesse ?
Les patineurs de vitesse se reconnaissaient bien par leur tenue et leur matériel : casque de vélo, patins à cinq roues ou à grande roues (4×100 mm à partir de 2003). Eventuellement la combinaison de roller course. Leur aspect sportif les positionnait dans une approche plus compétitve de la pratique. Leur grand plaisir, c’était les lâchers où il pouvaient lâcher les chevaux !
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Article rédigé en partenariat