Le patinage à roulettes : sport mineur ?

Le patinage à roulettes est-il un sport mineur ? Réponse de L’Echo des Sports en 1941

Dès le 22 septembre 1941, le journal « L’Echo des Sports » n°139 intitulait alors l’un de ses articles « Les Sports mineurs et les autres ». Ainsi, le journaliste Georges Pagnoud y questionnait (positivement) la place du patinage à roulettes au sein de  » la grande communauté sportive ». Il expliquait notamment dès les premières lignes de son article que le roller n’était pas qu’un jeu d’enfant !

Retranscription de l’article

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 » Non et non, je ne suis pas de ceux qui nient au patinage à roulettes son droit de cité dans la grande communauté sportive.

Pour trop de gens le patinage c’est le souvenir puéril et d’ailleurs charmant de bûches sanglantes sous l’œil attendri d’une « mémée » fière de son gaillard de douze printemps.

Pour d’autres, c’est la réminiscence peut-être encore plus tendre de sorties au Skating Tabarin de la joyeuse époque, lequel abritait avant la guerre des courses disputées devant des bien jolies filles, lesquelles faisaient déplacer même les profanes.

De façon générale, on ne prend pas le patinage à roulettes pour un sport. Doit- on attribuer celà au clownesque Roller-catch de fameuse mémoire ? Ou cette risée provient-elle du voisinage dont nous parlions plus haut ? Et pourtant, des milliers et encore des milliers de sceptiques ont pu hier apprécier la virtuosité et l’entraînement exceptionnel de dix-huit patineurs qui glissent sur le macadam parisien comme le Seigneur marchait sur les flots.

Mais notre rôle n’est pas de chanter les louanges des Parisiens, Bordelais et Nantais ayant pris part à la course. Nous nous devons de réhabiliter les patineurs dans l’estime des sportifs. Les Pouvoirs publics qui, parfois, font de bien curieuses constatations ont d’ailleurs admis depuis longtemps ces messieurs du rink-hockey au sein du C.N.S. alors qu’obstinément ils fermaient leurs portes aux dirigeants de la Fédération Française de Culture Physique

Nous aimerions donc que les profanes et les ricaneurs admettent les qualités des patineurs et aussi, puisque nous parlons de sports considérés comme mineurs, des boulistes.

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Les gros « biceps » ou les fortes cuisses ne constituent pas toujours le signe indubitable du sportif. Quiconque s’élève au-dessus de ses petites habitudes bourgeoises, discipline son corps et sa raison, évite le bistrot et fréquente le stade, a déjà droit à certaines considérations.

« Si tous les gars voulaients se donner la main », chante de sa voix rauque Suzy Solidor !

Si tous les gars du sport voulaient se reconnaître, quelle magnifique légion ne constitueraient-il pas ! « 

Georges PAGNOUD

Pour aller plus loin

L’article original sur Stadium