Du roller catch au Parc des Princes
Le 11 février 1939, le journal L'Humanité publiait un article sur un match de roller-catch franco-américain de 4000 km au Parc des Princes.
Par alfathor

Quand les patineurs « catchent » sur 4.000 km
Vous connaissiez le roller-catch au Vélodrome D’Hiver ? Hé bien la discipline, ancêtre du roller derby, investissait également le Parc des Princes en 1939 ! En effet, le 11 février 1939, le journal L’Humanité titrait sur une rencontre de « Roller Catch » au Parc des Princes. Les patineurs s’élançaient alors dans une ronde de 4.000 km.
L’article de l’Humanité dans son intégralité
A peine êtes-vous entré’ dans l’immense vélodrome du Parc des Princes, que vous êtes dans l’ambiance. En effet, les flons-flons d’un orchestre de cirque vous. arrivent aux oreilles, l’anneau en ciment de 100 mètres de tour, qui peut être pris pour la piste où les clowns et Augustes prennent leur joyeux ébats, attire vos yeux.
Ceinturé par la piste, dans l’espace central se trouve l’estrade du speaker et des juges, avec de chaque côté six lits sur lesquels les équipiers qui ne sont pas en piste se reposent en attendant leur tour de relais, et enfin à chaque chaque bout, des petites loges découvertes, les « prisons », qui sont sans barreaux, ce qui permet aux prisonniers de se livrer à des facéties fort amusantes, ma foi.
L’ « étape » de ce soir va commencer. Tels des toréadors, accompagnée par l’orchestre, l’équipe américaine fait son entrée six boys, six girls, qui se présentent, tout de soie bleue vêtus, la cape doublée de soie, majestueusement posée sur l’épaule. Puis, c’est l’équipe européenne, qui, elle, est tout de rouge habillée. Les «catcheurs à roulettes envahissent la piste pour la présentation. Puis l’arbitre les arrête. La séance va commencer. Les règlements de l’épreuve ? Bah il n’est pas nécessaire de les connaître. L’arbitre lui-même ne les applique pas toujours à la lettre.
Allez, roulez !
Et la ronde commence, coupée de sprints, d’arrêts de chutes, de cris, de coup de coude et de crocs en patins. Les concurrents sont heureusement casqués, car ils tombent souvent et de façon plutôt brutale.
Du sport ? Mais il y en a tout le long de la soirée et les empoignades entre l’Américain Elias et le Français Mathis, les bagarres entre le grand « meuchant » Boardman et le Polonais Roskopfski constituent respectivement de belles parties de roller et de catch.
D’ailleurs tout le monde catche dans ce sport et les arbitres doivent être spécialement entraînés pour empêcher les patineurs de se manger entre eux !
A la fin de la séance, on apprend par le speaker et le tableau d’affichage que les gentils Français Mathis-Violette Pourthe sont en tête. Tout le monde est content. On a passé une bonne, soirée.
P. Portier
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