Le passé roller de Bordeaux et de ses environs
De discrètes traces de l'histoire du patinage à roulettes subsistent dans chaque ville : des édifices, des places, des faits marquants. La plupart des grandes villes de province témoigne de leur illustre passé rolleristique. Plongeons-nous dans la mémoire du patinage à roulettes et du roller dans la ville de Bordeaux...
Par alfathor

Bordeaux : une ville de patinage à roulettes et de roller dès le début du XIXe siècle
D’après nos recherches documentaires, les origines du patinage à roulettes remontent au minimum à la seconde moitié du XVIIe siècle. Certaines villes telles que Bordeaux furent parmi les premières à voir le patinage à roulettes se développer, dès le XIXe siècle. Cet article vous invite à retracer les grands moments de l’histoire du patinage à roulettes dans la capitale girondine, sur près de deux siècles.
1823 : du patinage à roulettes au Grand Théâtre de Bordeaux
Le Grand Théâtre de Bordeaux accueillit l’un des premiers spectacles de patinage à roulettes en France. En effet, Robillon, l’un des premières danseurs Français en patin à roulettes, y interpréta » Nathalie ou la Laitière Suisse « . Il s’agissait d’un ballet pantomime sur une musique de Gyrowetz et Carafa.
En outre, Robillon fut l’un des premiers danseurs comiques de Bordeaux où il débuta en 1808. Il était le rival d’un autre danseur sur patins à roulettes, le célèbre Mazurier.

Robillon fonda son école en mars 1824. Il rencontra le succès et de nombreux patineurs vinrent y apprendre les bases du patinage à roulettes. Les patins utilisés par les patineurs ressemblent à ceux brevetés par Petibled en 1819. Henry Mouhot fait référence au spectacle de Robillon, dans son ouvrage La Rinkomanie (1876) :
En 1823 fut représenté, à Bordeaux, le ballet-pantomime intitulé la « Laitière Suisse », dont l’un des tableaux représentait, par de splendides décors, un lac gelé sur lequel des figurants des deux sexes se livraient à l’exercice en usage avec des patins à roulettes. L’inventeur, M. Robillon cadet, maître de ballet, exécutait sur patin une scène fort plaisante, ne se doutant nullement que cet art ferait, un demi-siècle après, le tour du monde.
Henry Mouhot, la Rinkomanie, 1876, p. 70

Selon Madeleine Brun (1930), Robillon s’adjoignit les services de quelques camarades dans son école. D’autre part, il bénéficiait d’un traitement annuel confortable de la part de l’administration qui lui permettait de subvenir à ses besoins (3.345,10 francs de l’époque)1. Il déserta brièvement son poste au Grand Théâtre et revint après une plainte déposée auprès du préfet par un dénommé Taride.
Le mémorial Bordelais du 20 juin 1823 ne tarit pas d’éloge sur Robillon :
La représentation au bénéfice de Robillon, que l’on donne ce soir à notre Grand Théâtre, sera honorée de la présence de Madame la duchesse d’Angoulême. Cette présence, si flatteuse pour le bénéficiaire, doit attirer un nombreux concours ; c’est un talisman qui ne manque jamais son effet, et qui aura ici une puissance bien supérieure à l’attrait du spectacle et à tous les titres que l’on pourrait invoquer dans l’intérêt de notre aimable comique.
Cependant, il ne faut pas oublier ces titres ; et peut-être les a-t-on fait valoir pour lui obtenir l’éclatante faveur qu’il reçoit anjourd hui. Robillon ne se recommande pas seulement par un talent plein de grâce et d’originalité, par un talent de premier ordre dans son genre ; il unit à ce talent des mœurs douces, les vertus privées et les sentiments d’un bon Français. Il est bon père, bon époux, homme modeste et n’a que d’assez faibles appointements pour nourrir une nombreuse famille. Les Bordelais, qui estiment son caractère et chérissent son talent, seront charmés de voir tourner à son profit cette faveur de notre auguste Princesse.
1824 : Le Bordelais Dumas, patineur à roulettes émérite, monte à Paris
Un acteur d’un nouveau genre vient d’arriver à Paris où il se propose de donner quelques représentations sur l’un de nos théâtres. C’est le sieur Dumas, danseur-patineur venant de Bordeaux et fléchissant sous le poids des lauriers qu’il a moissonnés dans cette ville. Cet acteur singulier exécute sur le théâtre, à l’aide de patins mécaniques, tous les exercices que ferait sur la glace les plus fameux patineurs. Polichinelle a eu son règne, c’est le tour du patineur.
Le Corsaire, 15 mars 1824
1824-1828 : le peintre Goya à dessine les Locos Patines à Bordeaux
Les locos patines de Goya restent une œuvre à part dans notre cœur ! Goya préfigure ce que seront les futurs patins traditionnels inventés par Plimpton, près de 40 ans plus tard. Goya aurait résidé à l’endroit où siège actuellement l’institut Cervantes, sur le cours de l’Intendance, au centre ville de Bordeaux.

23 février 1876 : une salle de patinage à roulettes au théâtre Louit de Bordeaux
Le théâtre Louit a un haut lieu du patinage à roulettes à Bordeaux. Par la suite, il devint l’Apollo. Cette bâtisse se situait non loin de la rue Judaïque, au 52 de la rue Saint-Sernin, à l’emplacement de l’actuel Sala Thai. L’esthétique de la façade donne par ses lignes quelques indices de l’histoire de l’édifice.
Le patinage à roulettes tend de plus en plus à s’acclimater en France. A bordeaux, sous peu de jours, le théâtre Louit deviendra une salle de patinage à roulettes. Un sportsman de la ville de vient de louer cette salle, afin d’y installer un skating-rink.
Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire – 3 février 1876

Les amateurs de patinage à roulettes s’en donnent à cœur joie depuis 2 jours. On peut dire du skating rink qu’il est lancé à Bordeaux. […] Il faut voir comme cette vaste nef du Théâtre-Louit est transformée : sur la scène est l’orchestre ; derrière l’orchestre, un buffet tentateur ; dans la salle, couvrant les rangées de fauteuils est ce que l’on pourrait appeler l’arène, un parquet uni et solide comme le serait une pièce d’eau congelée. C’est là que les patineurs se donnent carrière.
La Gironde, 26 février 1876
1876 : Les skating-rinks se développent à Bordeaux, mais aussi à Arcachon
Un anglais, M. Spiéler, inventa le patin à billes, disposa à Brighton et à Londres des terrasses en ciment durci. A Boulogne-sur-Mer, M. Spiers importa l’invention anglaise et disposa un Skating-rink dans son établissement balnéaire. Bientôt Paris eut sa salle de patinage. En février 1876, Bordeaux convertit en Skating-rink la belle salle du théâtre Louit. Arcachon suivit immédiatement l’exemple et un skating avenue de la gare, puis rue Molière. L’orchestre de cet établissement était brillamment conduit par M Escarpit, el l’année d’après le célèbre Métra dirige plusieurs soirées dansantes dans la salle du Skating-Ring qui était contigüe au Grand-Théâtre.
L’avenir du Bassin d’Arcachon, n°2868, dimanche 24 novembre 1907
1876 : Les galantes du skating rink du théâtre Louit
Le 1er octobre 1876, le journal La Gironde publie un article où un lecteur se plaint des mauvaises fréquentations de l’établissement. Il dénonce la présence « ces petites dames du monde galant », sans doute des prostituées. Puis, il suggère à M. Pouzenc, le directeur de l’établissement qui accueille les patineurs à roulettes de Bordeaux, d’instaurer une journée à destination des familles.
Il serait facile de réserver aux familles un jour par semaine, et ce ne serait pas pour ces « belles dames » une grande privation. Les jours où les familles seront certaines de ne pas se trouver en contacte avec le « monde galant », elles irons avec empressement au Skating Rink.
La Gironde – 1er octobre 1876
4 novembre 1877 : du théâtre Louit au Théâtre du Gymnase
Nous avons entendu dire que M. Coutrin, le sympathique directeur du Skating Rink au Théâtre Louit, allait faire prochainement sa réouverture au théâtre du Gymnase, rond-point des Quinconces. Nous ferons remarquer que la salle du Gymnase sera aussi vaste que celle du Louis, le même plancher, du reste, servira. Bonne chance à M. Courtin, et espérons que le succès dont a joui le patinage l’hiver dernier ne lui fera pas défaut !
La Gironde, 4 novembre 1877

16 décembre 1883 : naissance de Gabriel Leuvielle, alias « Max Linder »
Né au lieu-dit « Cavernes », à Saint-Loubès (Gironde), Max Linder fut l’une des premières grandes vedettes du cinéma muet. Il se fit connaître dans le monde entier dans les années 1910 et 1920. Il influença des personnages aussi célèbre que Charlie Chaplin. Max Linder pratiquait régulièrement le patinage à roulettes et le mit même en scène en 1913 dans l’un de ses nombreux films : » Max Linder pratique tous les sports ».
3 juillet 1888 : Le théâtre Louit, détruit par un incendie
Un incendie ravagea le théâtre Louit le 3 juillet 1888 au matin. Ce haut lieu du patinage à roulettes à Bordeaux ne s’en relèvera pas.
1891-1903 : l’Alhambra, un immense skating rink en plein cœur de Bordeaux
Le cirque sédentaire est sorti de terre dans les années 1870. Par la suite, il connu nombre d’usages différents ! Cependant, dès 1891, il était proposait déjà des séances de patinage toujours jours de 14h00 à 18h00 et le soire de 20h00 à minuit. Il était possible d’y prendre des leçons avec le célèbre professeur de patinage Hanninski.
C’est à l’architecte Tournier que l’on devrait la reconversion de l’Alhambra en l’un des plus grands skating-rinks d’Europe, en 1903. Il est alors géré par E. Dufey. Il existe encore en 1907.
Par la suite, l’endroit accueilli des spectacles, des concerts, des pièces de théâtre, un cinéma, des matchs de box, de catch, des barres, des kermesses et même des meetings politiques.
Il était également qualifié de « Skating-Club de Bordeaux »1 dans le journal La Gironde.

6 novembre 1910 : Record de l’heure en patins à roulettes pour le Bordelais Fandré
Le record français de l’heure a été battu le 6 novembre 1910 au Palais des Sports par Fandré, couvrant 24 kil. 515 (ancien record, 23 kil. 947 par E. Lempereur à. Alvaro de Reis a dans une demi-heure parcouru 12 kil 430, ce qui bat aussi le record (11 kil. 900). Lempereur n’a pas fait de tentative.
Le matin : derniers télégrammes de la nuit – 7 novembre 1910
14 décembre 1912 : course de fond sur patins à roulettes pour M. de Vaudrey
C’est ce soir, sur la belle pise de l’Eldorado, que M. de Vaudrey, champion du monde, professeur, chef de piste du Skating-Palace de Bordeaux, va se rencontrer pour une course d’une demi-heure sur patins, avec notre vaillant champion toulousain Lagriffoul. La course aura lieu à onze heures précises.
Le Championnat de France de hockey sur patins à roulettes au Skating Palace
Les matchs du championnat de France de hockey débutèrent le 8 mars 1913, sous l’égide de la FPRF et de l’USFSA. Ils se tinrent au Skating Palace (source : La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, 8 mars 1913, p. 4). La première demi-finale du Championnat de France de hockey sur patins à roulettes a lieu le le 23 mars 1913 au Skating Palace de Bordeaux. Elle voit s’affronter Le Sporting Club Universitaire (SCUF) et le Rink, champion de la Côté d’Argent. Le 11 mai 1913 a lieu une demi-finale du championnat de France de hockey sur patins à roulettes à l’Edimbourg Rink. Le lundi 12 mai 1913 à 16h00, a lieu la finale entre le vainqueur de la demi-finale et le Hockey Club de Fresnoy, champion de France 1912.
(source : le Siècle, 10 mai 1913).
Le Grand Prix de Bordeaux 1913
Le dimanche 23 mars 1913, en parallèle du championnat de France de hockey sur roulettes au Skating Palace, eut lieu le Grand Prix de Bordeaux. Il s’agissait d’une épreuve de patinage de vitesse sur 10 km. Elle mit en présence les meilleurs patineurs de Paris et Bordeaux (source : La Petite Gironde, 22 mars 1913). Le lundi de Pâques du 24 mars 1913, une seconde course de demi-fond de 5 km se tint également.
28 et 29 décembre 1913 : Les grands galas de patinage
Les 28 et 29 décembre 1913, le Skating Palace organise la finale du challenge Koto de rink hockey. Au programme pour les équipes : deux matchs. Elle voit s’affronter les équipes du Roller Hockey Club Rochelais, champion de la Côte d’Argent, et le Sporting Club Universitaire de France (SCUF). L’équipe du SCUF était invaincue cette saison et ne comptait pas moins de quatre internationaux sur cinq joueurs dans ses rangs !
En parallèle du match, a lieu une course internationale de vitesse en présence :
- Du multiple recordman du monde amateur de l’heure Miguel de Villabella
- Du recordman français du kilomètre et de l’heure Henry Riguet
- D’Antoine Parmeland, vainqueur du Criterium de Paris
- De Henri Laumonier vainqueur du Patin d’Or 1911-1912 et recordman du monde des 24 heures
- Et enfin du parisien Lucien Duchêne, vainqueur du Prix Koto.
(Source : La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, 22 décembre 1912)
17 janvier 1913 : Le gala du Skating Palace de Bordeaux
La direction du Skating Palace de Bordeaux organise pour les 1er, 2 et 3 février prochain, un grand gala de patinage à l’occasion de la finale du challenge « Koto » de rink-hockey.
Comme on se le rappelle, les deux finalistes, le Roller Hockey-Club Rochelais et le Sporting Club Universitaire de France ont déjà fait deux fois match nul, et ce malgré des prolongations. Aussi les sportsmen bordelais sont assurés d’assister à une lutte acharnée. Voici d’ailleurs le programe de ce ces trois journées :
Samedi 1er février. – A 21h. 30, match course poursuite : Harbar contre Parmeland ou Beaujard.
A 22 heures, grand match de basket-ball entre les deux équipes du Sporting Club Universitaire de France, champion de Paris 1913.
Dimanche 2 février. – A 16 heures, match de rink hockey entre « Le Rink » de Bordeaux, contre le Sportif Club Universitaire de France (2).
A 21 h. 30, finale du challenge « Koto » de rink-hockey : Roller-Hockey-Club Rochelais (1) contre Sporting-Club Universitaire de France (1). A 23 heures, course poursuite : Reyes contre de Villaoella.
Lundi 3 février. — A 21 h. 30, course poursuite entre les deux gagnants des soirées de samedi le dimanche.
A 23 heures, match de basket-ball entre les deux équipes du Sporting-Glub Universitaire de France, champion de Paris.Outre les matches de hockey et les courses, le sympathique public bordelais aura l’occasion d’applaudir, en basket-ball les deux vaillantes équipes du Sporting-Club Universitaire de France. cJianipion de Paris, litre que les Universitaires ont omevé sans connaître la défaite. — G. Steinfinkel.
Le Championnat de France de rink-hockey au Skating Palace de Bordeaux
23 mars 1913 : Le Championnat de France de Hockey – La fédération des patineurs à roulettes de France fera disputer ce soir, au Skating Palace de Bordeaux, sa première demi-finale du Championnat de France de rink-hockey.
Le Journal, 23 mars 1913
Le match mettra aux prises deux excellents clubs : le « Rink », champion de la Côte d’Argent, et le « Sporting Club Universitaire de France », champion de Paris.
Le S.C.U.F. a engagé l’équipe suivante :
But : Guinchan; remplaçant Poupon ; arrière : Lory; remplaçant : Seinsot; avants : Boutan, Steinfinkel (cap.), Fournier.
Janvier 1914 : Le Championnat de hockey du Sud-Ouest
Cité le 18 janvier 1914 dans le journal « L’aéro »
9 avril 1914 : Championnat de France de hockey à Bordeaux
Les dates suivantes ont été retenues pour le Championnat de France de Hockey :
Dimanche 12 avril à 22 heures – « Rink » de Bordeaux, Champion du Sud-Ouest contre Lyon Olympique Universitaire, Champion du Sud-Est, Arbitre, M. Martin du HCP.
Lundi 13 avril à 22 heures – Finale du Championnat de France entre le vainqueur de la demi-finale et le Paris Hockey Club, vainqueur du Hockey Club du Fresnoy. Arbitre : M. Argellier. Ces deux matchs se disputeront au Skating Palace de Bordeaux.

25 et 26 avril 1914 : Championnat de France de figures et de danses au Skating Palace
La Fédération des Patineurs à Roulettes de France (FPRF) organise le Championnat de France de figures et de danses à Bordeaux (33) les samedi 25 et dimanche 26 avril 1914.
2 mai 1914 Guillemette Rochaid – Championne de France de Patinage à Roulettes à Bordeaux
Nous apprenons que Mlle Guillemette Rochaid, fille du compte et de la comtesse Rochaid, vient de remporter à Bordeaux le plus brillant succès gagnant le championnat de France de patinage à roulettes (hommes et femmes) et le championnat par couple comme nous l’avons annoncé.
L’Ouest-Eclair – 2 mai 1914 et Fémina – 1 juillet 1914
23 juin 1914 : fondation du Skating Palace de Bordeaux
Bien qu’il y ait déjà trace d’activités en 1913, le Skating Palace a officiellement vu le jour en tant que société anonyme le 23 juin 1914. Situé au 8, 10 et 12 de la rue Capdeville et au n°15 de la rue de l’Eglise Saint-Seurin, l’établissement accueille les patineurs à roulettes à Bordeaux. De nos jours, le bâtiment a rasé et remplacé par une résidence.

Les statuts déposés par Maître Jacques Bossuet, notaire à Bordeaux, indiquent :
« établissements de réunions, fêtes, patinage et sports divers. »
Bulletin des annonces légales obligatoires à la charge des sociétés financières, 6 juillet 1914
Messieurs René, Edouard et Gustave Chabannes en sont les fondateurs. Ils étaient négociants et habitaient alors au 107 cours Stuttenberg. Ils apportèrent la somme de deux cent mille francs pour constituer la société.
1917 : un soldat américain danse en patins à roulettes non loin de Bordeaux
Cette photo de patinage à roulettes à Bordeaux montre un G.I. américain en train de patiner pour distraire les troupes US. Ces dernières étaient notamment basées à proximité de Bordeaux.

7 février 1921 : le Skating-Palace de Bordeaux au service de l’armée
Le Skating-Palace de Bordeaux est utilisé par le Général Sarrail pour une conférence sur l’armée de demain.
Source : La Lanterne : journal politique quotidien / Les Dernières Nouvelles de Strasbourg – 8 février 1921
19 février 1922 : Jazz-Band avec le distingué Drummer du Skating Palace de Bordeaux
30 décembre 1924 : Bordeaux bat Paris en rink hockey
Le Stade Bordelais U.C. a battu le Gros-Caillou Sportif de Paris, par 7 buts à 2, au cours de la soirée organisée par le Stade Bordelais, au Skating Palace de Bordeaux.
La Liberté – 31 décembre 1924
Le clou fut le match de hockey opposant ces deux équipes. Cette rencontre souleva l’enthousiasme des spectateurs.
L’équipe bordelaise manifesta une maîtrise incomparable dans toutes les phases de la partie. Vitesse, adresse, combinaisons issues d’une science approfondie furent les qualités dominantes de son jeu. Elle affirma une supériorité incontestable sur l’équipe parisienne, qui, cependant, put marquer un but dans chaque mi-temps, tandis que le Stade rentra quatre fois en première mi-temps et trois fois en seconde la balle dans les filets du Gros-Caillou.
Le Bordelais Legendre fut le meilleur homme sur le rink.
Avant ce match, l’équipe première du Skating Club Bordelais battit, par 4 buts à 2, l’équipe réserve du S.B.U.C.
Des figures de patinage artistique, exécutées par les Stadistes Jeannerat et Haget, furent très applaudies.
Une course-poursuite fut gagnée par le S.B.U.C. sur le Skating Club Bordelais.
29 avril 1925 : Le skating Palace de Bordeaux accueille les demi-finales du Championnat de France de rink hockey
Mercredi 29 avril prochain, se disputeront au Skating-Palade de Bordeaux, les demi-finales du Championnat de France amateurs 1925, entre les champions officiels 1925 des régions suivantes : Côte d’Argent, Charentes, Périgord-Agenais, Pyrénées, Côte Basque, Armagnac-Bigorre.
24 avril 1925, Le patriote des Pyrénées
1 novembre 1925 : mort de Max Linder
Max Linder se suicide dans sa chambre d’hôtel avec sa femme dans des circonstances qui restent encore mystérieuses.
5 août 1926 : nouveau siège social de la fédération
Au 5 août 1926, le siège social de la Fédération Française de Rink Hockey était installé au Café Régent, place Gambetta à Bordeaux. Elle se situait alors non loin de l’emplacement actuel du shop Pierre Qui Roule qui devint Jack N’Roll fin 2021.

27 septembre 1926 : La première course de patin à roulettes de Bordeaux à Arcachon
Il s’agit d’une première édition qui sera reconduite plusieurs fois les années suivantes.
Il y a une soixantaine de kilomètres entre Bordeaux et Arcachon. Cela n’est rien pour une auto ni même pour un cycliste ; mais, pour des patineurs à roulettes, la distance commence à compter. Bien que le sport qui connut une telle vogue il y a quinze ans, soit actuellement en complète décadence, ils étaient, l’autre jour, quelques vaillants qui, malgré la chaleur, s’alignèrent à Bordeaux pour gagner Arcachon.
Le Miroir des Sports : 28 septembre 1926
Les cyclistes les suivaient. La bataille fut ardente et intéressante. L’idée n’est pas mauvaise. Pourquoi l’excellente route de Rambouillet ne verrait-elle pas des épreuves de ce genre ? Je suis persuadé que les spectateurs seraient nombreux.
1927 : création de l’U.A. Gujan-Mestras
En 1927, Régis Broustaut et un groupe de patineurs créent l’UA Gujan-Mestras :

Payant d’exemple, réparant lui-même le matériel, fabriquant des roues, dirigeant l’entraînement, gaçant avec les Dufour, Gachet, Ginès, Lalande, etc., les titres les plus enviés et de nombreux challenges, il parvient à faire de la section une des meilleures du Sud-Ouest.
L’Athlète, 2 avril 1946
26 juin 1927 : le championnat de France de Grand fond entre Bordeaux et Arcachon
La Fédération Française de Patinage à Roulettes confie à la ligue du Sud-Ouest la mise en oeuvre du championnat de France de Grand Fond 1927. Il s’appuie sur la seconde édition de la course de patin à roulettes de Bordeaux à Arcachon pour délivrer le titre de champion de France.
8 février 1928 : Un champion de passage à Bordeaux
Aperçu ces jours-ci, Georges Thibault, l’ex-champion du Sud-Ouest de patinage à roulettes, venu se retremper à Bordeaux. Son seul regret est que Marseille, où il réside, ne possède pas une piste de skating.
L’athlète : journal Hebdomadaire de tous les sports – 8 février 1928
1930 : Le patinage à roulettes sur la route d’Arcachon questionne les autorités
En ce qui concerne le patinage isolé, à roulettes, vous aviez demandé, avec M. le docteur Malet, que ce sport fût interdit sur la route d’Arcachon. Vous savez que, s’agissant du patinage groupé, il y a un arrêté du 27 avril 1929 qui l’interdit. Reste la question du patinage isolé. C’est assez délicat. J’ai saisi de la question M. l’Ingénieur en chef, qui m’a fait connaître qu’il craindrait que, si je prenais un arrêté dans le sens que vous demandez, cet arrêté ne fût entaché d’excès de pouvoir et, par conséquent, serait susceptible d’être déféré au Conseil d’Etat.
Le ministre de l’intérieur considéra finalement qu’il était impossible d’interdire le patinage à roulettes :
Il ne me semblait pas possible d’envisager, en l’espèce, en l’état actuel des textes, une réglementation plus ou moins sévère à l’usage des patins à roulettes, suivant les époques, les heures et la nature des voies, réglementation qui devrait s’inspirer des dispositions de votre arrêté du 29 avril 1929; mais que l’interdiction de ce mode de locomotion, même limité à une ou plusieurs voies publiques, manquerait, à mon avis, de base légale.
Le préfet concéda finalement :
Le patin à roulettes est un moyen de locomotion qui peut servir aussi pour le travail, et, dans ces conditions, je ne peux pas faire plus.
Rapports et délibérations / Gironde, Conseil général – 1 janvier 1930
18-19 juin 1932 : Course annuelle de patinage à roulettes Bordeaux-Arcachon
Le journal La France de Bordeaux et du Sud-Ouest du 13 juin 1932, ainsi que d’autres journaux annoncent la quatrime édition de la course aux flambeaux entre Bordeaux et Arcachon. L’événement se tient dans la nuit du 18 au 19 juin. il s’agit de six relais par cinq équipe de cinq hommes. Elle participa largement à la notoriété du patinage à roulettes dans le Sud-Ouest. Les spectateurs apprécient » l’enchantement de l’épreuve se déroulant uniquement dauns un cadre éblouissant de lumières et feux. »
Les 25 meilleurs patineurs de Gironde y prennent part. Les dirigeants de la Ligue du Sud-Ouest furent les pionniers du patinage sur route en France.
C’est ce soir que sera donné le départ de la course annuelle de patinage à roulettes Bordeaux-Arcachon, par équipe de cinq patineurs. Cinq équipes représentant Bordeaux, Arcachon, Langon, Bourg et Paris participeront à cette épreuve.
L’Intransigeant : 18 juin 1932
26 juin 1932 : Le Challenge Louis Bézécourt
Le journal L’Athlète du 22 juin 1932 réserve une colonne au Challenge Louis Bézécourt, une compétition de patinage de vitesse qui s’est déroulée au départ de l’Allouette. Elle est organisée par le Club Sportif Girondin, avec le concours du Sport Athlétique de Gazinet. Elle marque l’entrée en compétition de :
La fameuse équipe de Gujan-Mestras qui a donné son adhésion à la F.F. de Rink-Hockey, après celle du S.A. Gazinet. D’ores et déjà plusieurs grand clubs ont envoyé leurs enagements. […] Gujan-Mestras avec sa pléiade d’as : Duffourc, Broustaut, Gachet, Ginez, Lalande.
16 juin 1935 : cinquième édition de Bordeaux – Langon
Le dimanche 16 juin 1935, eut lieu la cinquième édition de la course de patinage à roulettes entre Bordeaux et Langon. Elle vit la victoire du Bordelais Duverdier (S.B.) devant Régis Broustaut (Gujan-Mestras) et Dufour (Gujan-Mestras).

23 juin 1935 : championnat de France vitesse et demi-fond sur route au Taillan
La semaine suivante, la Fédération Française de Rink Hockey organise le championnat national de patinage de vitesse et de demi-fond sur route. L’événement se déroule au Taillan.
8 septembre 1936 : le premier Bordeaux-Soulac en deux étapes
La Section Burdigalienne (S.B.) organise la plus grande course de roller française en distance le 8 septembre 1936. Il s’agit de Bordeaux-Soulac. Les paitneurs s’élancent pour deux étapes sur 93 kilomètres, sur les routes du Médoc. La première étape relie Bordeaux à Lesparre et mesure 58 kilomètres. La seconde, Lesparre-Soulac, s’étire sur 38 kilomètres. Les champions de France et une sélection bordelaise y prennent part.
1936 : fondation du club de rink hockey de Coutras
L’association voit le jour sous l’impulsion d’André Doursat, ainsi que de Messieurs Beaumont, Dalidet et Ducourtioux. Il se nomme alors Hockey Patin Club Coutrillon. Le club de Coutras est aujourd’hui l’un des plus titrés de France en rink hockey avec 16 titres chez les hommes. Son équipe féminine fait partie des plus réputées avec 10 titres à son actif.
Il existait à l’époque de très nombreux clubs de rink hockey et de patinage de vitesse dans les environs de Bordeaux.

19 et 20 juin 1937 : une course aux flambeaux sur patins à roulettes à Arcachon
La première a vu le passage de la course aux flambeaux sur patins à roulettes organisée par nos voisins de Gujan-Mestras. Les « Barbots » sont passés maîtres dans ce genre de sport, comme l’indique le classement final de la compétition.
L’avenir du Bassin d’Arcachon du 26 juin 1937
Classement final
- U.A. Gujan-Mestras (Dessarps, Broustaut, Dufour 1) les 60 km en 2h21′
- P.C. Bordelais
- P.T.T.
- Girondins
- UAGM (2)
8 août 1937 : Championnat de France de Grand Fond à Bordeaux
Bordeaux, 8 août – Comportant un parcours de 50 kilomètres, cette épreuve, malgré la température sénégalienne que nous traversons, a vu au départ sept concurrents, les meilleurs de la région en ce sport.
La Dépêche : journal quotidien – 9 août 1937
Dès le départ, le champion d’Europe Roustou et son camarade de club Duffour, prennent une nette avance qu’ils augmenteront jusqu’à l’arrivée.
Voici le classement : Broustet, les 50 kilomètres en 1 h. 43′ 40″ ; 2. Jean Duffour, en 1 h. 45′ 30″; 3. Duthil en 2 h. 1′ 50″; 4. Robinson. en 2 h. 14′. Les autres ont abandonné.

Février 1939 : Dalidet rachète la marque Antonio
Le 8 février 1939, le journal L’Athlète Moderne publie un court article pour indiquer à ses lecteurs que la marque de patins à roulettes Antonio était rachetée par la maison Dalidet. En outre, Dalidet est l’un des fondateurs du club de rink hockey de Coutras.
28 septembre 1941 : le Championnat de France de roller course à Bordeaux
Patinage à roulettes – Championnats de France sur route, vitesse et fond, seniors et juniors à Bordeaux.
27 septembre 1941 – Tous les sports
19 octobre 1945 : la Fédération change de nom
Par déclaration à la préfecture de la Gironde, la Fédération française de rink hockey change de titre et devient Fédération Française de patinage à Roulettes. Siège social : chez le président, 138 rue Fondaudège, Bordeaux.
Journal officiel de la République Française – paru le 15 novembre 1945
1952 : la fédération bénéficie du CREPS de Talence
La fédération change de nom. Elle utilise désormais les infrastructures du CREPS de Talence.
1952-1968 : le siège de la Fédération Française de Roller Skating déménage de Paris à Talence, puis plus tard à Bordeaux

1960 : Construction de la patinoire de Gujan-Mestras
Le club de l’UAGM devient plus tard le RSGM. A partir de 1960, il bénéficia d’une patinoire à roulettes pour la pratique du rink hockey. Elle fut démolie puis reconstruite au même endroit en 1993.
1961 : Gujan-Mestras accueille un championnat d’Europe et du monde de patinage de vitesse
Le premier championnat du monde de patinage de vitesse accueillit par la ville de Gujan-Mestras se déroula les 12 et 13 août 1961. Il s‘agissait de la 12e édition des Championnats d’Europe et les 10e championnats du monde.
22 novembre 1977 : changement de nom pour la Ligue d’Aquitaine
« Déclaration à la préfecture de la Gironde. L’association Ligue du Sud-Ouest de roller-skating change de titre, qui devient : Ligue d’Aquitaine de patinage à roulettes. Siège social : palais des sports, place de la Ferme de Richemont, 33000 Bordeaux. »
Journal officiel de la République Française – paru le 11 décembre 1977
1981 : le premier DTN de la fédération
Le Ministère des Sports nomme M. Bernard Fonfrède en tant que Directeur Technique National.
Bernard Fondrède est né le 18 juin 1946. Il était joueur de rink hockey et issu du célèbre club de Coutras.

1982 : nouveau changement de nom pour la Ligue d’Aquitaine
Déclaration à la préfecture de la Gironde. L’association Ligue d’Aquitaine de patinage à roulettes change son titre, qui devient : Ligue d’Aquitaine des sports de patinage à roulettes. Siège social : palais des sports, place de la Ferme de Richemont, 33000 Bordeaux.
Journal officiel de la République Française – paru le 19 février 1982
1er juillet 1983 : fin de la construction de la piste de roller course de Gujan-Mestras
L’un des plus beaux équipements de roller de vitesse du sud de la France, à 40 minutes de Bordeaux. La construction de la piste de roller de Gujan-Mestras a débuté en 1982 pour s’achever le 1er juillet 1983. Son inauguration eut lieu les 24 et 25 septembre 1983 avec un match France – Italie. L’équipe de France était alors composée de Pascale Vaillant, Sandrine Peyron, Nadine Planes, Chrystelle Bouchet, Franck Peyron, Hervé Lallement, Thierry Penot et Bruno Favreau.
L’anneau possède des virages incurvés et un circuit routier à proximité. Elle est utilisée chaque année pour le Trophée International des 3 Pistes. Elle est rénovée en 2012 avec un tout nouveau revêtement Courtsol.

1993 : Championnat du Monde de patinage artistique sur Roulettes à Bordeaux
En lieu et place de l’actuel vélodrome à Bordeaux Lac, ont eu les les Championnats du monde de roller artistique, du 24 au 31 octobre 1993.
1994 : Championnat du Monde de roller course à Gujan-Mestras
Un mondial de roller en France, ce n’est pas tous les jours ! La cité balnéaire de Gujan-Mestras a accueilli les Championnats du Monde de patinage de vitesse du 21 au 28 août 1994.

1999 : Création de l’association AIR Roller
AIR Roller est l’une des associations les plus dynamiques de Bordeaux. Elle organise notamment des randonnées sur la ville et donne des cours de roller.
A partir de 1999 : rénovation des quais de Bordeaux, lieu idéal pour la pratique du roller
Le projet s’étale sur une dizaine d’année en différentes étapes. Les patineurs tout comme les piétons bénéficient désormais de plus de 3 km de quais pour pratiquer ! La mairie a même aménagé un roller rink en béton à proximité du pont de Pierre.

Octobre 2006 : création du skatepark des quais de Bordeaux
Ce bel équipement va bientôt être rasé pour être remplacé par un autre skatepark en béton. La scène roller de Bordeaux risque de perdre au change tant cet espace était adapté à la pratique du patinage à roulettes.
Voir l’article de rollerenligne.com

Septembre 2011 : le skatepark indoor de Darwin

L’écosystème Darwin ouvre en 2009 et de son skatepark couvert voit le jour en septembre 2011.
Mars 2012 : Création du bowl en béton à l’extérieur de Darwin
Ce petit équipement d’appoint en béton dispose d’une faible profondeur. Il permet aux moins aguerris de se familiariser avec les courbes en skateboard ou en trottinette. Le roller dispose aussi de cet équipement à Bordeaux.

Janvier 2014 : l’équipe de roller derby prend ses quartiers à Darwin, sur la rive droite de Bordeaux
Le roller derby a trouvé un toit et a pu tracer son track dans l’un des hangars de l’écosystème Darwin !
Janvier 2021 : l’association de roller-dance investit Darwin (Bordeaux)
La succession de confinements a été propice au retour de la pratique de la roller-dance sur les quais de Bordeaux. Des groupes de patineuses se sont constitués sur les réseaux sociaux et se retrouvaient au « carré rouge » sur les quais pour pratiquer la roller-dance. Les BDX Roller Girls ont finalement créé une association qui profite désormais des infrastructures couvertes de l’écosystème Darwin.

Pour aller plus loin
1 Source : BRUN, Madeleine (1930), Revue historique de Bordeaux et du département de la Gironde, 23e Année, numéro 3. pp. 105-121.
Un grand merci à Xavier Penou pour sa contribution