Les « Locos patines » du célèbre peintre Espagnol Goya

Par | Publié le 24 janvier 2021 | Mis à jour le 17 février 2021 | Catégories : Toutes | Sous-catégories : Histoire du roller | 669
| Tags : locos patines patins goya locos patines goya francisco de goya esquisse goya patins fous patins fous goya

Francisco de Goya est célèbre pour ses peintures et pour avoir sombré dans la folie, mais saviez-vous qu’il a réalisé de nombreux croquis au long de sa vie ? L’un d’eux représente un patineur en train de perdre l’équilibre. Découverte…

Les Locos Patines de Goya à Bordeaux en 1824-1828

Courte histoire d’une oeuvre : les patins fous de Goya

Durant l’été 1824, Goya fut contraint de quitter l’Espagne. Il décida de s’exiler en France. Il passa brièvement par Paris avant de revenir à Bordeaux. Il logea cours de l’Intendance, à l’emplacement de l’actuel institut Cervantes. Il y mourut le 16 avril 1828.

Une série d’esquisses de la vie quotidienne

Durant ces quatre années en France, il réalisa les dessins rassemblés dans les « Álbum » G et H. Goya s’inspirait de scènes de vies de la cité Girondine. Sa préférence se portait sur les milieux populaires, dans leurs aspects parfois les plus sombres : une exécution à la guillotine, un fou derrière les barreaux, une pendaison à la campagne…

Le patineur : des patins à essieux, près de 40 ans avant Plimpton ?

L'école de Robillon en 1823 - Gravure (G. de Galard) / Musée CarnavaletParmi ces oeuvres, la planche n°32 de l’album G a particulièrement suscité notre attention. Elle représente un patineur en train de perdre l’équilibre. Au delà du réalisme du mouvement retranscrit par Goya, on ne peut s’empêcher de remarquer la stupéfaction et la peur qui émane du visage du patineur avant sa chute. Les cheveux en arrière donne une impression de vitesse. L’arrière-plan laisse entrevoir un autre moyen de transport en devenir : une draisienne.

Cette scène se déroule entre une et quatre années après l’apparition du patinage sur roulettes à Bordeaux. En 1823, Robillon présentait le ballet pantomime « Nathalie ou la Laitière Suisse » au Grand Théâtre.

Un détail laisse perplexe : le patineur est équipé de patins à essieux, les roues réparties de part et d’autre du pied… Or, l’invention du patin traditionnel est largement attribuée à James Leonard Plimpton en 1863. Les patins à roulettes traditionnels seraient-ils apparus en France près de 40 ans avant l’invention de Plimpton ? Seul l’avenir et des recherches complémentaires permettront d’éclaircir ce mystère. En effet, les patins utilisés par Robillon dans son spectacle ressemblaient plutôt aux patins en ligne de Petitbled (1819) ou de Jean Garcin (1828), voire à ceux de Legrand (1849) , une génération plus tard.

Des oeuvres disparues qui revirent le jour

A sa mort, son fils hérita de ses oeuvres et les rassembla. Elles passèrent ensuite de main en main au fil des générations, jusqu’à se perdre temporairement pendant la seconde Guerre Mondiale. Elles furent pour partie retrouvées dans les fonds du Musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg (Russie). Une partie des oeuvres est conservée au musée du Prado. D’autres, telles que le patineur, sont à Boston (USA).

Locos patines

Locos Patines de Francisco de Goya

Dimension de l’oeuvre : 19,1×15,2 cm

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Merci à Xavier P. pour cette découverte !

Auteur

Alexandre Chartier

''alfathor''

Alexandre est le fondateur et webmaster de rollerenligne.com depuis 2003. C'est un passionné de roller en général, tant en patin traditionnel qu'en roller en ligne. Il aime le patinage à roulettes sous tous ses aspects : histoire, économie, sociologie, évolution technologique... Aspirine et/ou café recommandés si vous abordez un de ces sujets !

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