Yann Guyader : 3ème jour à Caracas (Vénézuela)
Yann Guyader : 3ème jour à Caracas (Vénézuela), travail et entrainement
Par alfathor

Comme chaque soir, voilà venu le temps de vous faire partager mon aventure Vénézuelienne. Aujourd’hui aura été un jour nettement plus calme qu’hier. Comme je vais sans doute devoir m’y habituer, ma journée a commencé très tôt. Debout à 5h00 et premier entraînement à 6h00 du matin. Il fait déjà jour et finalement je dois dire que j’apprécie de me lever tôt. Cela me rappelle mes années d’entraînements à Bogota (Colombie).
Direction la salle de fitness pour une bonne session d’intervalle sur le spinning (vélo d’intérieur)… Je me rends très vite compte que je vais mourir. Je perds un litre d’eau à la minute et il fait déjà 29 degrés.Hé bien… comment dire… ça change des – 10°C Berlinois ! Il est 8h00 et la moitié de mon job de patineur professionnel est déjà achevé. Well done buddy!
De retour au « bunker », nous travaillons avec Fabian sur l’organisation du déplacement des 20 patineurs de la sélection Vénézuelienne en Europe pendant plus d’un mois. Pas facile à vrai dire de mettre tout cela en place. Même si la logistique ne fait pas partie de mon job, je l’aide pour toute la durée du séjour en France.
Après un petit break pour le déjeuner je m’accorde une petite demie-heure de farniente pour bronzer…ou plutôt rôtir, parce que là c’est le mot adéquat ! Avant de finir comme un vulgaire Rumsteak, j’arrête ma séance de solarium en pleine air.
Nous partons pour le ministère des sports pour que je puisse rencontrer les personnes avec qui je serai amené à travailler. Mais malheureusement, malgré les sources officielles gouvernementales, l’endroit est encore fermé pour cause de deuil national…Signature repoussée !
Dans l’après midi, nous partons au vélodrome pour que je puisse m’entraîner de nouveau. Après une bonne heure dans les bouchons (avec la musique à donf et notamment « la gordita » de Felipe Pelaez que j’adore ! ), j’y retrouve Alexander Bastidas le meilleur Vénézuelien qui a été champion du Monde en 2003.
Après un entraînement un peu écourté à cause d’un problème matériel, nous revenons chez Fabian par un itinéraire comment dire… Rock-n’Roll ! Nous passons par le « barrio cota 905 » ni plus ni moins qu’un coupe-gorge. Je découvre une autre facette du Vénézuela où les habitations de fortunes sur les flans de montagne tiennent les unes grâce aux autres, un empilement de maisons qui rappelle l’image que vous avez certainement des « favelas » de Rio de Janeiro (Brésil)…Et là je peux vous dire que ce n’est pas « sunlights et cocotiers » : les gens survivent au sens propre du terme.
De nuit, l’ambiance est étrange et extrêmement dangereuse. Fabien décide de ne pas aller plus loin. Nous reprenons le périphérique en direction de la maison. Encore une fois j’essaie de donner du sens à ce séjour, puisque selon moi, il est important au delà de ma mission pour la fédération, d’apprendre à connaître l’ensemble des facettes du pays. Bien loin de moi l’idée de faire du voyeurisme, j’ai surtout envie de réaliser à quel point les conditions de vie dans certaines parties du globe ne sont pas aussi favorables que les nôtres.
Demain, la journée risque de nouveau d’être un peu plus intense puisque nous avons prévu d’aller à l’université militaire entre les entraînements et le travail. Y est exposée la dépouille de Chavez. Je veux voir cette queue géante et l’ambiance qui y règne.
Pat1972
8 mars 2013 at 18 h 38 min