Winterclash 2016 : chronique d’une fin annoncée ?

Comme l’annonce la page de levée de fonds, ce pourrait bien être le dernier Winterclash en février 2016. Jojo Jacobi brosse l’histoire du plus gros événement de roller street hivernal depuis sa création en 2009 et comment le contest pourrait bien baisser le rideau dans quelques semaines… Jojo Jacobi  » J’espérais ne jamais avoir à … Continued

Par alfathor

Winterclash 2016 : chronique d’une fin annoncée ?

Comme l’annonce la page de levée de fonds, ce pourrait bien être le dernier Winterclash en février 2016. Jojo Jacobi brosse l’histoire du plus gros événement de roller street hivernal depuis sa création en 2009 et comment le contest pourrait bien baisser le rideau dans quelques semaines…

Jojo Jacobi

 » J’espérais ne jamais avoir à le faire, mais allons-y, mettons-nous à nu.
Comme certains d’entre vous le savent, je suis l’organisateur du Winterclash, le plus grand événement de roller street au monde avec des visiteurs de 35 pays différents.

Tout a commencé en 2009 lorsque le Skatepark en Belgique a brûlé et que nous avons dû déplacer le Winterclash en Hollande en une seule journée. Je perdais quelques milliers d’euros, mais au final tout s’est bien passé et l’événement a eu lieu.

En 2010, j’ai tout misé pour remettre le roller sur le devant de la scène. Nous avons organisé le Winterclash à Berlin, dans une immense salle de spectacle. Nous avons dû louer un skatepark mobile, construire et installer tout à partir de zéro, accueilli une fête d’après contest incroyablement chère et le plus important : nous avons investi une énorme somme d’argent dans le marketing, la radio, la télévision, des affiches dans toute la ville, ce genre de choses. Nous voulions que le public non initié se joigne à notre événement et fasse l’expérience du meilleur du roller. Nous voulions aider le sport à grandir.

Je savais dès le début que ce serait dur pour payer tout cela, mais je ne pensais pas que le résultat serait aussi terrible. Très peu de visiteurs extérieurs au monde du roller ont rejoint l’événement. Nous avons eu des coûts supplémentaires inattendus et des sponsors qui nous ont fait faux bond. En fin de compte nous avons fait trop peu d’entrées et eu peu de sponsoring.
Après l’événement, je me suis retrouvé avec 70.000 € de dettes personnelles. J’ai cru en quelque chose et j’ai été durement rattrapé par la réalité.

La situation m’a tellement heurté que je n’ai pas su quoi faire, où aller et comment réagir. Et cela n’a fait qu’empirer les choses. Du fait que je n’étais pas en mesure d’honorer ces dettes, des entreprises à qui je devais de l’argent m’ont amenées devant les tribunaux et cela n’a fait qu’accroître encore plus les dettes. Au bout du compte, le montant total s’est élevé à près de 100.000 €. J’aurai peut être dû me mettre en faillite personnelle, mais au lieu de ça, j’ai décidé de rembourser chaque centime parce que c’était ma responsabilité.

Au cours des 5 dernières années, je suis parvenu à rembourser près de 70.000 €. Aujourd’hui, je suis toujours redevable de 34.000 € de dettes privées. Je suis parvenu à rembourser presque toutes les entreprises avec qui nous avons travaillé en 2010 : Son et lumière, matériaux, restauration, publicité et ainsi de suite … Il ne me reste maintenant qu’à payer l’Arena de Berlin (le lieu de l’événement), ma banque et a rembourser beaucoup de bons amis qui m’ont aidés à survivre à cette épreuve… et les impôts !

Après mon échec de 2010, il m’a fallu quelques années pour revenir sur la bonne voie et obtenir tous les documents, tous les paiements et remettre toute la structure en bon ordre. Mon compte bancaire a été gelé de nombreuses fois, j’ai dû faire face à la cour et j’ai même reçu un mandat d’arrêt et je n’ai pas été autorisé à quitter le pays.
Après avoir géré tout cela, la dernière chose qui me manque maintenant pour tout remettre en ordre est la question fiscale. Et le jour même où j’ai tout remis en ordre dans mes papiers, tout s’est de nouveau effondré.

Ce lundi, le service des impôts a vidé mon compte en banque, dont une bonne partie de l’argent de Winterclash et mes fonds personnels.

Ne vous inquiétez pas, nous serons encore en mesure d’organiser le Winterclash 2016 tel que vous le connaissez… mais ce se sera plus difficile et après l’événement je devrais toujours faire face à au moins 34.000 € de dettes du Winterclash et 20.000 € de dettes (liées aux dernières années du Winterclash.)

Cette dette fiscale va me forcer à me mettre en faillite personnelle. Cela signifie que je ne serai pas en mesure d’organiser une autre édition du Winterclash.

Durant les dernières années, j’ai épongé les dettes grâce aux recettes du Winterclash, mais avec les impôts qui ont pris tout l’argent, je ne serai pas en mesure de refaire un Winterclash. L’événement prend 3-4 mois de mon année (au moins) à organiser. Je dois maintenant me concentrer sur moi-même, retrouver une vie normale et être à nouveau libre. J’ai passé les 20 dernières années à organiser des événements, à faire vivre des magazines, à animer des événements et fondamentalement j’ai passé chaque minute de ma vie dans le roller. J’y ai cru, j’ai voulu aider le roller et j’y ai passé beaucoup de temps. Mais maintenant j’arrive à un point où je ne peux plus supporter la pression, je suis épuisé physiquement et mentalement.

Me voici à 30 ans, en faillite, 5 ans après lancé tout cela. Je refuse d’abandonner mais j’ai besoin de votre aide !
Si nous voulons que le Winterclash vive dans les années à venir, nous devons trouver des fonds. Faisons que cela arrive !

Toute forme d’aide sera très appréciée.
Merci de m’aider à traverser tout cela avec le Winterclash ! 

PS : soyons clair, le Winterclash 2016 aura bien lieu !

Sur la page de la campagne de levée de fonds, vous pourrez effectuer un don et voir les recettes générées habituellement par le Winterclash et partiellement réinvesties pour payer les dettes des éditions précédentes. »

Winterclash 2016 Trailer from Benjamin Buettner on Vimeo.

Winterclash winterclash 2016
Auteur
Alexandre Chartier 'alfathor'

Bonjour à tous, je suis Alexandre Chartier, fondateur et webmaster de rollerenligne.com. Le site a vu le jour officiellement le 11 décembre 2003 mais l'idée germait déjà depuis 2001 avec infosroller.free.fr. Le modeste projet d'étude est devenu un site associatif qui mobilise une belle équipe de bénévoles. Passionné de roller en général, tant en patin traditionnel qu'en roller en ligne, j'étudie le patinage à roulettes sous toutes ses formes et tous ses aspects : histoire, économie, sociologie, évolution technologique... Aspirine et/ou café recommandés si vous abordez l'un de ces sujets !

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