Toulouse – Castelnaudary 2024 en roller
Une fois n'est pas coutume, Patrice Elias vous invite à un périple entre Toulouse et Castelnaudary en roller. Au programme 70 km dans un sens et dans l'autre...
Par alfathor

Patrice Elias vous emmène en balade en roller de Toulouse à Castelnaudary le 11 novembre 2024
À l’heure, ou beaucoup étaient en plein préparatifs pour le défilé du 11 novembre j’étais moi aussi en plein préparatifs… Mais pour un défilé de kilomètres : une longue route, les 70 km qui devaient m’amener de Toulouse jusqu’à Castelnaudary. Ou disons plutôt les 140 km en comptant le retour. Le jour férié du lundi 11 novembre me paraissait idéal : certainement moins de monde sur les routes pour ce long week-end. Et la météo prévoyait un temps frais, mais pas trop : entre 12 et 15°C. Je n’ai pas le staff de rêve de Claude Viltard qui à traversé la France en roller en août 2014. Il se lança dans ultra raid en roller de 820 km : voir le documentaire Atlantalpe).
La préparation et le matériel choisi
Je pars en autonomie et sans assistance. Donc, forcément, je dois méticuleusement tout préparer moi-même. Je passe donc en revue tout le nécessaire et surtout mon arme idéale pour les longues distances : La platine EOskate 3×125, l’idée étant d’allier, légèreté et puissance, sans oublier la maniabilité puisque j’ai volontairement fait le choix de prendre une platine plus courte que la moyenne : 11.8 pouces. Un petit coup de nettoyage de dépoussiérage et quelques gouttes d’huile Ninja (de chez Ligne Droite) sur chacun des roulements. Je teste le roulage de chaque platine à la main : Je lance au maximum les roues de chaque train roulant, ça tourne à fond …..sauf une malheureuse roue en fin de platine, qui s’arrête de tourner quasiment de suite. Je commence à la démonter, et ne sachant pas trop quoi faire, je change par hasard l’entretoise. Bingo ! C’est exactement ce qu’il fallait, une entretoise légèrement plus longue, et hop c’est reparti. La roue tourne à nouveau à pleine vitesse. Ouf !
Rassuré, je m’attaque au remplissage du sac de provisions pour la route : Lentilles, fromage, fruits, barres de céréales, Red Bull, pastilles de vitamine C, gels énergétiques, bouteilles d’eau dans laquelle j’ai rajouté un peu de sel (pour compenser les pertes à venir) et un peu de bicarbonate (pour lutter contre l’acidité musculaire). J’avais commandé des pastilles d’électrolytes effervescentes pour mettre dans mon eau, mais la livraison n’était pas arrivée à temps. Dommage !
Je prépare également en détail le petit-déj’ du lendemain matin : une boisson de pré-Workout, du Caro, boisson stimulante à base de chicorée (mais moins diurétique que le café), un kiwi (pour la vitamine C), un bol d’avoine (pour une énergie de cheval) , et quelques carrés de chocolat.

Le jour J : direction Castelnaudary
Le réveil est matinal : 7h. Mais le départ l’est un peu moins puisque je démarre (enfin) vers 8h30. Un départ tout en fraîcheur (moins de 10 degrés) qui finit de me réveiller ! J’arrive rapidement vers le métro des arènes (ça descend). Puis je remonte la grande avenue Déodat de Severac, le pont du Stadium puis enfin l’avenue de l’URSS. Et là, c’est toujours tout droit jusqu’à la sortie de Toulouse par le petit village de Castanet Tolosan.
Sortie de Toulouse
Très peu de voiture ce matin sur la route et le bitume est super. J’ai la route quasiment pour moi toute seul ! Arrivé au village de Pompertuzat par plusieurs voies cyclables, je prends la RD 94 pour rejoindre le bord du canal du Midi comme si je quittais la civilisation pour une trace plus sauvage et plus nature !! waoooooh, effectivement je ne suis pas déçu, La piste est pas mal du tout malgré qu’il y ait pas mal de feuilles. Normal pour la saison.
Bol d’air pur et plaisir au rendez-vous
La piste est assez roulante, malgré un peu d’humidité. Le paysage est magnifique, l’air est pur et frais, que demander de plus ! J’essaye d’oublier le satellite de Strava qui me suit et m’enregistre en temps réel, je ne me mets pas la pression. Et je me dis qu’il n’y a pas que la vitesse moyenne qui compte : la rando doit rester avant tout un plaisir et une aventure ! Je savoure chaque seconde, j’apprécie chaque poussée puissante en me disant que j’ai bien fait de huiler chaque roulement. J’apprécie aussi de voir toutes ces couleurs d’automne, les canards qui flottent sur le canal, ainsi que les avirons et les canoës kayak que je croise….. l’ambiance est vraiment très cool ce matin au bord du canal ! Les kilomètres défilent, et je me sens super bien !
L’importance de la nutrition
Certainement les résultats d’un petit déjeuner adapté ! Première fois également que je testais cette boisson de pré-Work-out qui est censée retarder la fatigue musculaire, ce qui avait l’air de bien marcher apparemment ! Après, je considère que ce n’est pas que le jour même ou la veille qu’il faut veiller à sa nutrition pour une grosse rando. Mais c’est tous les jours, pour que le moment venu, le corps puisse puiser dans les réserves quand il en a besoin.
Je me fais doubler par un groupe de cyclistes sur des vélos en carbone. Moi aussi, je roule sur du carbone, mais bon, là, y a pas photo ! Ils me distancent rapidement sans aucun aucun problème.
Changement de parcours
Au bout d’un moment, la piste le long du canal se transforme en chemin de terre. Mais comme j’avais bien repéré ce petit piège en révisant à l’avance mon trajet sur GoogleMaps, j’avais donc anticipé et j’avais quitté le canal en direction du petit village de Baraigne. Le décor change d’un coup puisque je me retrouve sur des petites routes de campagne d’un calme incroyable, pas de voitures, je croise juste une courageuse qui fait son jogging !
Les coteaux du Lauragais sont vraiment magnifiques. J’apprécie tous ces champs cultivés à perte de vue. Et cette partie vallonnée me donne l’occasion de me frotter à quelques montées puis de me faire plaisir dans quelques descentes ! Je me dirige ensuite vers le village du Mas sainte puelles qui est ma dernière étape avant Castelnaudary. En sortant de ce village, j’arrive au pont qui passe au dessus de l’autoroute et là, c’est sympa, j’ai droit à un faux plat descendant qui va m’aider à arriver plus vite à destination ! Petit bémol cependant, la route est un peu grattonneuse. Mais bon, on va faire avec !

Arrivée à Castelnaudary
Je croise quelques voitures. Je sens que Castelnaudary n’est plus très loin. Et enfin, après quelques virages, j’arrive dans cette jolie petite ville bâtie autour du Canal du Midi. C’est magnifique. Non seulement je savoure la joie d’être arrivé à bon port après une très agréable randonnée de trois heures, mais j’apprécie aussi cette jolie ville. J’en profite donc pour prendre quelques photos. Puis, je me dirige vers le centre ville. Sur place, le défilé militaire est fini, mais je croise quelques officiers.
Saisi par le froid et la transpiration
Au bout d’un moment, je me rends compte d’un petit souci : ma température corporelle baisse rapidement : je suis gelé ! En cause, ma veste de sport qui m’avait bien protégé jusque là. Mais malheureusement, je me rends compte qu’elle n’a pas suffisamment évacué mes trop pleins de chaleur et de transpiration pendant la randonnée. Je suis dégouté et je me demande bien comment je vais pouvoir me sécher, mon T-shirt est trempé ! Il va falloir que je leur passe un petit mail au fournisseur, car je suis carrément déçu de cette veste qui est censée être pour le sport !
Coup de chance : je parviens à sécher ma tenue
Je traverse la ville et je rentre dans la galerie du Leclerc qui est ouverte, malgré le jour férié. Je dépose mes patins à l’accueil. Puis, en allant aux toilettes, je m’aperçois qu’il y a un séchoir à air chaud pour les mains. Ouf, sauvé ! Je vais pouvoir sécher mon T-shirt en le mettant sous le puissant souffle d’air chaud. Super ! J’arrive enfin à me réchauffer car quand même, avec le ciel couvert ce jour-là (il ne fait qu’une douzaine de degrés à Castel) il fallait vraiment faire attention à ne pas trop se refroidir !
Passage à l’hypermarché
Après un bon repas dans l’entrée du Leclerc, au chaud, je me laisse une petite heure pour la digestion. J’en profite pour flaner dans les rayons du supermarché et me prendre une tablette de chocolat à 70% de cacao, pour un petit boost d’énergie supplémentaire. Puis je vais à l’accueil réccupérer mes patins. La responsable de l’accueil me les donne en me disant qu’elle était impressionnée par la taille des roues ! Hé oui, effectivement, 125 mm, c’est pas rien, mais c’est trop top pour la vitesse ! Elle m’explique qu’elle aime beaucoup le roller et qu’avant, elle vivait en Belgique. Là-bas, c’est l’endroit idéal pour le roller, il y a des pistes cyclables partout et qu’on peut y faire des tonnes de kilomètres ! Waoooooh ! le rêve ! Faudra qu’un jour j’aille voir ça de plus prêt !

Sur la route du retour
Je reprends la route vers 14h00 en retraversant Castelnaudary dans le sens inverse en direction du Mas-Sainte-Puelles. Mon sac à dos est bien plus léger qu’à l’aller. Tant mieux. Et sur le côté, j’ai une petite bouteille que j’avais remplie de boisson énergisante. J’en bois quelques petites gorgées de temps en temps, pour l’énergie. Mais je préfère ne pas en abuser non plus. J’avais juste prévu une petite cannette pour le retour car ça allait être forcément la partie la plus fatigante.
Je me retrouve avec plaisir dans les coteaux vallonnés où je croise quelques cyclistes. Je quitte à nouveau la civilisation pour retrouver les bords sauvages du canal. Le ciel est toujours couvert et il fait dans les 14 degrés environ. La piste du bord de canal est bien sèche cette fois, il n’y a plus l’humidité du matin, c’est cool ! Pour me booster et trouver l’énergie dont j’allais avoir besoin pour ces 70 kilomètres en direction de Toulouse, j’ai prévu un autre dopant naturel : mon casque avec des musiques plutôt …. énergiques ! Et en effet, la musique a deux avantages dans ces circonstances : non seulement le rythme entrainant de certaines chansons nous stimule naturellement mais elle permet aussi de détourner d’un certaine façon l’attention du cerveau. Sinon, il aurait tendance à se focaliser sur des petites douleurs ici ou là ! Donc, c’est tout bénef’ !
Quelques douleurs de pieds
Le retour se passe bien mais il me révèle quand même quelques points faibles sur mes patins : deux points de pressions un peu douloureux, un sur la sangle du coup de pieds et l’autre à l’avant du pieds gauche. Il faudra que je regarde ça de plus prêt à la maison ! J’ai également de grosses crampes qui me gènent. Je pensais que pour éviter ça il fallait surtout beaucoup s’hydrater, mais j’ai appris plus tard qu’il y a un élément important pour lutter contre les crampes : c’est le magnésium. La prochaine fois, je prévoierais donc une eau magnésienne pour une hydratation plus profilable !
La lueur du jour baisse à toute vitesse. Pour gagner quelques précieuses minutes, je décide de sortir du bord de canal un peu plus tôt que prévu, histoire de pouvoir me trouver une route qui file droit vers Toulouse, plutôt que de continuer à suivre les méandres du canal. Grosse erreur ! Même si effectivement je me retrouve sur une route qui va droit vers Toulouse, je constate que j’ai droit à un minuscule accotement plutôt grattonneux. Mais je dois faire avec dans la nuit qui est maintenant bien là. Heureusement que j’ai mon gilet orange fluo. Cependant, je ne me sens quand même pas très rassuré car il y a maintenant pas mal de voitures qui rentrent sur Toulouse en cette fin de long weekend.
Arrivée à destination
J’arrive enfin à Pompertuzat, ouf ! Et là, je suis enfin sur un magnifique voie cyclable qui m’accompagnera jusqu’à Toulouse. Trop content, j’ai atteint mon objectif, l’aller et le retour se sont relativement bien passés. Et au final, je me dis que rien ne vaut le fait de passer beaucoup de temps sur le terrain en randonnée roller, non seulement pour progresser mais aussi pour tester plus à fond son matériel et son mental.
Galerie photo de Toulouse – Castelnaudary 2024 en roller






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