Roller longue distance : le Téléthon 2005 relie Gien à Paris sur 160 km

Par | Publié le 12 décembre 2005 | Mis à jour le 2 novembre 2020 | Catégories : Toutes Raid & longue distance | Sous-catégories : Article de fond | 3923
| Tags : roller longue distance raid roller roller téléthon paris gien

Le Téléthon est l’occasion pour les sportifs de mettre leur effort au service d’une cause qui leur tient à coeur. L’année précédente, 3 patineurs de l’association Planet Roller avaient relié Paris à Millau en 5 jours. Le 3 décembre dernier, un groupe d’une vingtaine de patineurs a quitté Gien au petit matin, pour rejoindre Paris, 160km plus loin…

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De Paris à Gien en roller (par Alfathor)

Vendredi soir : veille du raid

L’essentiel des patineurs s’est donné rendez-vous à Paris la veille de l’événement. Le Téléthon a déjà commencé. Contrairement à l’année précédente, nous ne partirons pas de Paris, nous y terminerons notre raid.
Nous partons donc avec le minibus du P.U.C. (Paris Université Club) en direction de Gien, à 160km de la capitale.. D’autres véhicules nous rejoindront sur place. Les personnes qui prennent place à côté de moi sont toutes des habituées de longue distance. On trouve notamment Alain Decayeux (Paris-Londres), Goyan, Caroline Jean, Lidia Rainoldi (Paris-Millau), Philippe Renard (Paris-Millau). Sylvain, notre photographe, est également des parmi nous.
Le trajet se déroule sans encombre. Après environ deux heures de route, nous atteignons Gien. Le sol est trempé, la nuit noire et le vent souffle puissamment, mais le ciel semble dégagé et l’on aperçoit les étoiles dans le ciel d’encre. Cela nous rassure un peu pour la distance qui nous attend le lendemain.
Les groupes arrivent petit à petit, nous nous rejoignons tous dans une crêperie, histoire de prendre quelques forces pour le lendemain. Chacun raconte ses souvenirs des raids passés, parle matériel. Le temps de rejoindre nos chambrées, il est une heure du matin quand nous éteignons les lumières. La nuit va être courte, le réveil est programmé pour 5h30.

Jour J : un départ aux aurores

Le lever est difficile, nous n’avons pas beaucoup dormi. Nous partons en direction de chez Thierry et Nelly qui nous ont si chaleureusement accueillis lors de nos précédentes excursions. Certains prennent la voiture, je préfère chausser, histoire de voir à quoi il va falloir se frotter après le petit-déjeuner. Le vent souffle en continu et ne semble pas faiblir. Heureusement, il semble favorable. Le soleil n’a pas encore franchi l’horizon. Le froid pénètre rapidement à travers les épaisseurs.

L’accueil est à l’image de ce l’on a connu les années précédente : royal et chaleureux. Le buffet du petit déjeuner est vraiment appétissant. Pantagruel en serait rassasié ! Le problème, c’est qu’il est encore un peu tôt. L’organisme n’est pas encore bien réveillé. Bref, il n’est pas facile d’avaler quoi que ce soit. Les derniers patineurs se lèvent petit à petit. Arnaud Gicquel descend, chacun en profite pour se faire dédicacer un casque ou un T-Shirt. La tablée est enfin au complet. Philippe Renard en profite pour faire le briefing avec Christine de Planet Roller, l’organisatrice du raid. Nous portons tous les bracelets de couleurs du Téléthon.
8h00 sonnent quand le convoi se rend au château de Gien d’où partira le raid. Je rechausse les rollers avec quelques autres, histoire de m’échauffer un peu. Sur place, la police municipale est déjà présente. Après la traditionnelle photo de groupe avec la presse, tout le monde se prépare au départ. Deux groupes distincts rouleront à quelques centaines de mètres de distance afin de permettre aux véhicules qui doublent de s’intercaler.

C’est parti !

Le départ est imminent. On pourrait presque diviser le groupe en deux camps : les « M100 » (Fila) et les « Renard ». Le signal retentit, c’est parti pour 160km entre grattons et lignes droites interminables ! Les deux pelotons se forment, partent à vive allure et sortent rapidement de la ville. Nous sommes encadrés par trois véhicules : le mini-bus du P.U.C. et deux voitures équipées de gyrophares. Tous les participants sont équipés de tenues réfléchissantes.
Nous commençons par traverser une interminable forêt. Cette dernière nous servait de point de repère dans le sens inverse les fois précédentes. Le sol grattonneux ne semble pas trop déranger les patineurs qui roulent encore à des moyennes déraisonnables. Je vois la vitesse osciller entre 27 et 30km/h sur le
G.P.S. fixé sur le bras du patineur positionné devant moi. Quelques plaques de bitume très lisses sont rendues glissante par l’humidité. Les patins ripent. Les appuis se dérobent. Le sol est détrempé.
Philippe m’a demandé de fermer la marche du premier peloton, ça roule un peu vite à mon goût, je joue au yo-yo à l’arrière. Je paie le manque d’entraînement des derniers mois. Le slalom et la longue distance, ça n’a vraiment rien à voir… Il me faudra une cinquantaine de kilomètres pour trouver mon rythme. Les lombaires rappellent désagréablement leur existence dès les premiers kilomètres. Les conversations vont bon train dans le peloton.
Nous attaquons les plaines de la Beauce, l’horizon s’aplanit, se dégage, les champs se déroulent à perte de vue. La faim commence à se faire sentir. Vivement la pause ! Devant, Philippe a pris la tête. Il sera relayé par plusieurs patineurs, dont Arnaud. Le groupe n’est pas peu fier d’être emmené par un champion du monde.
Nous effectuons une brève pause non loin du château de Bellegarde, 40km après le départ. Après moins de deux minutes le peloton se remet en marche. Croyant être en retard, nous avons maintenu le rythme. Tant pis, nous nous ravitaillons auprès des voitures durant le trajet. Il ne faut pas trop s’éloigner du peloton qui file droit devant.
Nous voici à Milly la forêt, après 90km de plat et de gratton. Le vent nous a bien aidé pour une fois ! La pause ne dure que 10 minutes. Les patineurs se jettent sur les provisions, le froid vif a aiguisé les appétits et nous avons déjà deux marathons dans les jambes. Il reste 70 km avant la fin de notre périple. Arnaud souffre des pieds. On voit une tache de sang se dessiner sur son tendon d’Achille. Nous sommes rejoins par quelques parisiens et par Vincent Esnault. XSFred prendra la tête d’un troisième groupe de patineurs.
Au départ de Milly, nous entamons la partie plus « urbaine » du raid. Finies les grandes étendues à l’américaine, bonjour les sous-bois et les terrains variés. Il n’y a pas à dire, on roule mieux une fois rassasié. Le champ de vision s’élargit à nouveau, on patine moins comme un robot. Nous quittons le Loiret et la région centre pour entrer en Île de France, en Seine et Marne. Voici la région parisienne et la ceinture symbolique de la francilienne. Nous entrons vraiment dans les villes, la côte de Montgeron met les cuisses à rude épreuve, certains s’amusent à lancer des attaques. Ils nous attendront en haut. Dans la forêt de Sénart, les groupes se rejoignent. C’est un jeu de piste aux niveau des embranchements.
Nous atteignons les bords de Marne. Les habitations et la circulation se font plus denses. L’objectif intermédiaire est Bercy, où nous rejoindrons le groupe de Harley Davidson. Elles nous accompagneront durant ligne droite finale à travers Paris. Philippe s’est rendu compte que sa montre est restée l’heure d’été, nous avons de l’avance, pas du retard ! Nous ralentissons donc l’allure pour les derniers kilomètres.

Dernière ligne droite

 Nous arrivons à Bercy avec près de quarante minutes d’avance sur l’horaire établi. Notre moyenne est des plus raisonnables. Quel contraste entre la rase campagne et l’agitation du P.O.P.B. ! Le groupe des Harley arrivent en même temps que nous et se fraie un passage à travers les embouteillages. J’en profite pour attraper une poignée au passage, rien de tel qu’un petit catch sur ces bécanes de légende, les prises ne manquent pas. Le groupe se disperse. Certains trouvent une place dans les cafés avoisinants, d’autres s’assoient pour récupérer au sol, ou dans les véhicules.

Le départ vers la Place Vendôme et le ministère de la Justice est donné. La police nationale nous ouvre la route. Derrière, une soixantaine de Harley ferme le convoi. Quelles sensations ! Le meilleur moment pour l’ensemble des patineurs, et en particulier des parisiens, restera sûrement ce dernier passage. Notre convoi se faufile dans les avenues grâce à la police qui arrête et écarte tous les véhicules. Nous passons Bastille en conquérants. Le summun reste quand même la traversée de Rivoli à l’heure de pointe. Moïse n’aurait pas mieux écarté les voitures ! Des centaines de badauds circulent sur les trottoirs, et la chaussée est à nous. Nous formons 3 pelotons qui roulent de front, en déroulant. La banderole du Téléthon est déployée devant nous, donnant du sens à nos efforts. Nous atteignons enfin notre but, encore deux tours de place, et voilà ! Après 160,40km nous sommes arrivés à destination.
Nous sommes accueillis par les fauteuils et la presse. Le temps d’une photo souvenir, nous fraternisons avec les basketteurs et disputons un match en fauteuil avec eux. Nous sommes fiers d’être parvenus au bout de cette épreuve, et d’avoir contribué, à notre façon, à faire avancer la cause du Téléthon.

Interview : Christine Bernard (Planet roller)

 Pourquoi s’être engagé pour la cause du Téléthon ?

Tout a commencé l’année dernière avec le Paris-Millau. Nous l’avions programmé pour l’inauguration du viaduc. Nous devions rouler durant 650 km avec un temps instable et le froid, cela était-il possible ? Oui !
Les patineurs et moi-même voulions que nos efforts contribuent à quelque chose, que nous ayons un but humanitaire pour soutenir notre moral, surtout en cette saison qui n’est pas propice aux sportifs de plein air.
Je suis allée discuter avec un coordinateur de l’A.F.M. de notre projet.Je voyais tous les ans des associations tenter des défis sportifs. Planet Roller, elle aussi, pouvait s’engager et donner un peu de son énergie et récolter des fonds. L’A.F.M. a pour volonté de vaincre les maladies neuromusculaires.

Pourquoi avoir choisi Gien/Paris ?

Au départ, le programme était Paris/Gien/Paris soit 320 km. L’organisation était plus lourde, peu de patineurs aurait pu y participer et mon coordinateur, Mr Couturier m’a proposé une arrivée sur Paris sur un village Téléthon.
A Gien, nous connaissons Thierry et Nelly Poilera, qui ont crée un club : le Gien roller inline. Leur accueil avec leurs adhérents est un délice. Organiser des évènements avec eux est facile, notre passion commune du roller est un conte de fées.

Tu veux ajouter autre chose ?

Oui, je voulais réussir ce défi, tant par son action humanitaire , que par la rencontre de patineurs de haut niveau et de randonneurs longues distances.
Arnaud Gicquel m’a dit oui tout de suite, sans me parler de la distance et des conditions, tout comme Vincent Esnault. Comme l’année dernière, je remarque que si vous vous engagez simplement avec votre coeur et votre passion, les rencontres se font, le partage existe.

Liens utiles

Site du Téléthon
Site de Planet Roller

Texte : Alexandre Chartier
Photos : Sylvain Rouillard
Merci à Christine (Planet Roller) pour l’organisation

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Auteur

Alexandre Chartier

''alfathor''

Alexandre est le fondateur et webmaster de rollerenligne.com depuis 2003. C'est un passionné de roller en général, tant en patin traditionnel qu'en roller en ligne. Il aime le patinage à roulettes sous tous ses aspects : histoire, économie, sociologie, évolution technologique... Aspirine et/ou café recommandés si vous abordez un de ces sujets !

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    Une réponse pour “Roller longue distance : le Téléthon 2005 relie Gien à Paris sur 160 km

    1. franck sannier

      felicitation!!!
      je vous laisse mon e-mail car sa m’intéresserai de participer à cet événement
      franck.sannier@hotmail.fr
      merci/

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