Retour sur le Battle US 2008

Partons en direction des Etats-Unis pour revenir sur la seconde édition du Battle US. Le cru 2008 a vu le niveau des américains monter même s'il reste encore du chemin à parcourir. Cette édition a offert quelques nouveautés originales comme le speed slalom freestyle...

Par alfathor

Retour sur le Battle US 2008

Retour sur le Battle US 2008 RETOUR SUR LE BATTLE US 2008 Partons en direction des Etats-Unis pour revenir sur la seconde édition du Battle US. Le cru 2008 a vu le niveau des américains monter même s’il reste encore du chemin à parcourir. Cette édition a offert quelques nouveautés originales comme le speed slalom freestyle…

Seconde édition

Le patin à roulettes, les américains connaissent, c’est incontestable ! C’est démocratisé, à en juger par le nombre de roller-rinks, tout pareil que dans les films… ça fait envie, hein ? Par contre, les américains ont tout aussi incontestablement des disciplines de prédilection : street, roller-derby, hockey, et funky-disco-dance.
Et le freestyle ? Vaguement entendu parlé… Et le slalom ? C’est du freestyle avec accessoirement des cônes ? Çà marche comment ? Çà se mange ?
Pourtant, une petite poignée d’originaux (au moins une bonne quinzaine !) éparpillés ça et là sur le territoire américain se sont découvert une passion pour le freestyle slalom. Les anciens ont 3 ans de pratique, et quelques nouveaux grossissent (le mot est fort) les rangs petit à petit. Leur motivation incite le respect : malgré la distance qui les sépare (entre Seattle, Philadelphie, et San Diego par exemple, ça fait une petite trotte…) ils ont créé l’année dernière la USFSA (US Freestyle Skating Association – voir freestyleskaters.org).

Battle US

Battle US (battleus.com) est le seul événement US de freestyle slalom sur l’année. Pour les américains, c’est donc le rendez-vous unique incontournable.
La première édition a eu lieu l’année dernière à Manhattan (NYC) dans Riverbank Skatepark. Cette année c’était à Seattle, le week-end des 16 et 17 août, dans la cour d’une Elementary School. L’événement était concentré principalement sur le samedi, et le dimanche était en grande partie réservé aux workshops.
L’organisation a fait preuve d’imagination – encore plus que l’année dernière – quant aux épreuves et aux règlements. Le programme parle de lui-même : la compétition a commencé avec une épreuve de trick ladder (une sorte de OUT) en guise d’échauffement pour les deux battles qui suivaient : Battle US nationale (réservée US skaters), et Battle US internationale en suivant. Une bonne partie du dimanche a été réquisitionnée par les workshops, et l’événement a fini avec du freestyle speed.

Le public

Le public n’était pas très présent (même absent, n’ayons pas peur des mots !) Outre les riders et leurs potes, il n’y avait personne. Et pour cause : le public n’était pas leur préoccupation première, si on reprend le discours des américains. Le niveau général national est encore faible, et donc pas suffisant pour captiver l’attention d’un public qui se lasserait trop vite.
Le but de l’événement était de permettre aux pratiquants de se retrouver et d’échanger, pour progresser afin de présenter dans l’avenir un show honnête et conséquent pour faire connaître la discipline. Cette justification explique l’importance des workshops dans le planning. Naomi Grigg (UK) a proposé des workshops toute la semaine précédant l’événement, et Xuan Le (FRA) ainsi que Pierre Kunneman (GER) ont pris le relai une grande partie du dimanche.

Les riders et l’ambiance

Les riders se sont donc retrouvés en petit comité dans une cour d’école pendant deux jours, dans une ambiance très familiale à en croire les retours. Ils étaient 16, dont une bonne moitié d’américains (9), les autres venus pour la plupart en solo d’Angleterre, du Canada, d’Australie, d’Allemagne, de France, et d’Indonésie.
La veille du battle (vendredi), tous les riders se sont donné rendez-vous pour diverses activités (touristiques et/ou rolleristiques) afin de faire un minimum connaissance avant les hostilités.

Slalom Trick Ladder

La compétition a commencé avec l’épreuve de Slalom Trick Ladder. Les règles sont sensiblement les mêmes qu’au OUT : la Trick Ladder (échelle de tricks) est une liste de tricks rangés de facile à difficile. Chaque rider a un seul essai pour chaque trick de la liste. Celui qui va le plus loin dans l’échelle a gagné. Trois lignes de 8 plots au choix (50, 80, 120), la seule obligation étant de tenir son trick sur la ligne entière, sans faire tomber de plot. Droit à seulement deux essais supplémentaires sur l’intégralité de l’épreuve : au-delà, le rider est « out ».
Pour ceux que ça intéresse, le règlement en détails est  :

Résultats du Slalom Trick Ladder

1) Dennis Palmer (USA)
2) Jeremy LaCivita (USA)
3) Nancy Gallacher (USA)
4) ex-aequo : John Palmer (USA) / Sheri Willmers (USA)

Battles freestyle

Le Slalom Trick Ladder a servi d’échauffement ludique pour les épreuves majeures qui suivaient : les Battles freestyle …qui ont attaqué après un petit lunch-break à base de cheeseburgers, donuts, et autres mets typiques de la gastronomie US servis par la buvette de l’événement, le tout arrosé d’une bonne dose de soda (ou parfois d’eau pour les dissidents).
Etant donné d’une part la quantité industrielle de participants, et d’autre part la pro-attitude des américains pour les catégories unisexe, toutes les épreuves étaient mixtes.
Pour le Battle US national, il y avait une petite douzaine de participants (dont 4 filles). L’avantage avec un nombre de riders réduit est qu’on a le temps de mettre en place des groupes avec trois runs et un last trick pour tous les rounds (pas seulement pour les finales comme c’est hélas souvent le cas).

Les groupes des quarts de finales ont été composés par tirage au sort. Les niveaux étaient très inégaux (différence de taille entre les finalistes et le reste), et les styles très différents.
C’est, sans trop de surprises, Jeremy LaCivita (Philadelphie, PA – un des pionniers du freestyle US) qui remporte la finale nationale. Suivent Megan McIntosh (Worcester, MA), Denis Palmer (Chicopee, MA), et Stacy Schlutsmeyer (Seattle, WA).
Les quatre finalistes assurent des runs propres, en adéquation avec leurs progrès constants de ces trois dernières années. Ils ont le mérite d’être partis de zéro, et d’avoir pris le temps d’asseoir patiemment leurs bases. Comme dit l’adage : lentement, mais sûrement.
Notons la participation de Nancy Gallacher (Seattle, WA), la petite mascotte du weekend qui du haut de ses 11 ans atteint presque la finale. La miss a non seulement participé à toutes les épreuves du weekend, mais a fait des places plus qu’honorables partout.

Résultats Battle Freestyle National US

1) Jeremy LaCivita (Philadelphie, PA)
2) Megan McIntosh (Worcester, MA)
3) Denis Palmer (Chicopee, MA)
4) Stacy Schlutsmeyer (Seattle, WA)

Battle Freestyle international

S’enchaîne directement le Battle Freestyle international : où on retrouve les mêmes protagonistes, plus les internationaux : Naomi Grigg (UK, WSS Ranking Women) qui fait tomber la casquette de juge (a jugé le national) pour aller taquiner du patin en international, Xuan Le (FRA, WSS Ranking Men) et Pierre Kunneman (GER, ) du Seba Team, John Stanning (AUS, #196), et Chris Hubick (CAN) le jamskater, pour ne citer que les favoris.
Cette fois-ci, les groupes des quarts de finales ont été composés d’après le WSS World Ranking. Pas de suspense quant aux passages en demi-finales.
En demi-finales, la première poule se déroule sans trop d’histoires : Xuan Le et Jeremy LaCivita (vainqueur du national) passent en finale. C’est la deuxième poule qui est un peu plus délicate à gérer : alors que Pierre Kunneman se qualifie en tête pour la finale, Naomi Grigg et John Stanning se battent pour la deuxième place qualificative. Chacun ses armes : Naomi tout en style et fluidité, contre John qui mise plutôt sur la technique. Malgré les tentatives de sevens et de wheelings de John, Naomi assure des runs avec moins de déchets et plus de style. Et c’est Naomi qui se place deuxième de la poule derrière Pierre.
C’est à ce moment-là du résumé qu’il est judicieux de dévoiler la petite originalité de réglementation du Battle US : pour les qualifications, deux critères (technique et style) notés sur 10 points en impression générale, avec (elle est là, la nouveauté) la note de style en coefficient 2 ! C’est une façon de s’adapter à la fois au niveau et aux attentes des riders.
Retournons à nos finalistes : le groupe final est composé de Xuan Le (FRA), Jeremy LaCivita (USA), Pierre Kunneman (GER), et Naomi Grigg (UK).

Xuan, qui conserve son style original tout en l’étoffant un peu plus à chaque compétition prend la première place – malgré une jolie chute tout en douceur. Pierre et Naomi, fidèles à eux-mêmes, se classent respectivement deuxième et troisième – au passage : jolie kasatchoc coulée à la Kunneman style. Et enfin Jeremy, dont le patinage n’est pas encore aussi assuré que celui de ses adversaires finalistes, fait une belle 4ème place.

Résultats Battle Freestyle International

1) Xuan Le (FRA)
2) Pierre Kunneman (GER)
3) Naomi Grigg (UK)
4) Jeremy LaCivita (USA)

La journée du samedi se termine par un dîner collectif dans la joie et la bonne humeur (ça ferait une bonne fin d’épisode pour un Astérix Chez les Américains, non ?)

Workshops et Freestyle Speed Slalom

Le dimanche, reprise des roulettes en fin de matinée avec les workshops de freestyle. Deux groupes différents, l’un dédié aux figures assises animé par Pierre Kunneman, l’autre consacré aux basics et toupies pris en charge par Xuan Le. Tous les riders se sont prêtés au jeu. Et les sessions training se sont éternisées, ce qui a fait prendre du retard sur le planning pour le Freestyle Speed Slalom.
Oui, ça c’est la dernière originalité de Battle US : du speed en figures imposées ! Tout par tirage au sort : une casquette avec les noms des riders, une autre avec le nom des basics… on pioche un basic et deux riders : ils s’affrontent en KO system (en une manche gagnante) sur le basic tiré. La deuxième subtilité est qu’il s’agit d’une épreuve de speed, sans cellules ni même chrono. Le premier arrivé gagne du moment qu’il ne renverse pas plus de 3 plots. Si le rider dépasse les 3 plots chutés, il est disqualifié et le second gagne – sous réserve qu’il ne soit pas non plus au-delà de 3 plots. Sinon, on départage à celui qui a le moins striké. C’est intéressant parce que ça laisse une place très importante à la stratégie : par exemple pourquoi ne pas partir à fond et s’arrêter au 17ème plot ? Ou ne commencer qu’au 3ème ?
Je n’ai pas le détail des tirages au sort donc je ne m’étendrai pas d’avantage sur l’épreuve, néanmoins, voici les résultats :

Résultats du Freestyle Speed Battle

1) Dennis Palmer (USA)
2) Kirsten Poola (USA)
3) Nancy Gallacher (USA)
4) Pierre Kunneman (GER)

Et, pour finir en beauté, tout le monde s’est retrouvé dans une roller-rink… ambiance clubbing toute la soirée !

Liens utiles

freestyleskaters.org
battleus.com
World Slalom Series Texte : Close Yr E’s
Photos : droits réservés

2008 sur Battle retour
Auteur
Alexandre Chartier 'alfathor'

Bonjour à tous, je suis Alexandre Chartier, fondateur et webmaster de rollerenligne.com. Le site a vu le jour officiellement le 11 décembre 2003 mais l'idée germait déjà depuis 2001 avec infosroller.free.fr. Le modeste projet d'étude est devenu un site associatif qui mobilise une belle équipe de bénévoles. Passionné de roller en général, tant en patin traditionnel qu'en roller en ligne, j'étudie le patinage à roulettes sous toutes ses formes et tous ses aspects : histoire, économie, sociologie, évolution technologique... Aspirine et/ou café recommandés si vous abordez l'un de ces sujets !

1 response to “Retour sur le Battle US 2008”

  1. Xavier
    28 août 2008 at 13 h 35 min
    Merci Chloé pour cet article très agréable à lire. Ca donne vraiment envie d'aller les voir et de rouler avec eux. Un ch'ti texte bien sympa et un évènement bien rafraîchissant .../

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