Premières sensations en 110 mm

Quand nous sommes passés du 80 mm au 84 mm puis du 84 mm au 100 mm, tout le monde se disait que ce serait bien plus dur à emmener. Finalement, cela ne s'est pas trop mal passé puisque l'essentiel des pelotons roule désormais en 100 mm. Mais qu'en est-il du passage en 110 mm ? N'atteint-on pas des limites ? Voici mes impressions (totalement subjectives) sur le sujet après 40 km...

Par alfathor

Premières sensations en 110 mm

Premières sensations en 110 mm PREMIERES SENSATIONS EN 110 mm Quand nous sommes passés du 80 mm au 84 mm puis du 84 mm au 100 mm, tout le monde se disait que ce serait bien plus dur à emmener. Finalement, cela ne s’est pas trop mal passé puisque l’essentiel des pelotons roule désormais en 100 mm. Mais qu’en est-il du passage en 110 mm ? N’atteint-on pas des limites ? Voici mes impressions (totalement subjectives) sur le sujet après 40 km…

Euphorie et retour à la réalité

Ca y est, je les ai reçues, ces belles platines Cado-Motus et Powerslide en 110 mm. Ce sont de beaux jouets à peine plus lourds que des platines de 100 mm. Elles brillent encore en sortant de leur emballage, je n’ai qu’une seule envie, les essayer. J’abandonne mes bons vieux M100 pour ma paire de moulés plus légère et réactive. J’y monte d’abord la Cado-Motus, longue de 350 mm, avec un jeu de roue Taiwanais AM-Wing.
Par curiosité, je pèse une roue : 152 grammes contre 120 grammes pour une 100 mm ! Cela nous fait du 32 grammes fois quatre par pied soit 128 grammes de plus par guibolle ! Je passe et je file l’essayer.

Premières impressions

Une fois les patins chaussés, on se sent un poil plus haut, mais ce n’est pas vraiment dérangeant. Je reprend quand même le temps de régler les platines pour être en position neutre.
Une fois dans la rue, je pousse à peine, ça roule tout seul, on a d’abord l’impression qu’il n’est quasiment pas nécessaire de patiner. Je roule au ralenti le temps de m’habituer à cette nouvelle configuration.
Pour l’instant, j’avance sans trop d’efforts, je suis obligé de me modérer pour ne pas accélérer, j’ai le sentiment d’en avoir vraiment beaucoup sous le pied. Je sors de la ville, une route départementale part vers l’horizon devant moi, je vais pouvoir envoyer les chevaux.
Les premiers kilomètres défilent. Le vent de face est modéré pour l’instant, j’ai le sentiment d’avoir une foulée plus longue qu’en 100 mm et une vitesse équivalente ou à peine supérieure.
Je sens que les cuisses sont bien plus sollicitées qu’en 100 mm, les faisceaux musculaires travaillent dur mais ça reste supportable. La masse au bout des pieds se ressent assez rapidement.
Les patins sont un peu plus sur des rails qu’en 100 mm mais cela reste très tolérable.
J’ai également l’impression qu’il faut être exigeant sur la position de patinage. Je cherche en permanence à conserver une position bien fléchie et à garder un mimimum de technique. La maîtrise de ces bêtes-là passera par une phase de dressage incontournable.
Moi qui suis habitué à beaucoup faire travailler la cheville, je me retrouve un peu coincé par le 110 mm. J’ai perdu une partie de mes sensations de patinage. Je pense qu’il va falloir réapprendre et adapter la technique. Fini le toucher façon pinceau pour l’instant, les jeux intempestifs avec les carres, etc. Beaucoup de choses doivent être réapprises.

Seconde partie de parcours sur voie verte

A l’entrée de Lattes, je prends une légère descente longue d’environ 300 mètres, la vitesse augmente toute seule grâce à l’inertie des roues, c’est impressionnant ! Un pont (avec des lattes en bois légèrement espacées justement) se présente devant mois, je passe dessus comme une balle, les espaces entre les planches sont quasiment imperceptibles. Merci les grands diamètres.
J’ai quitté les piste de l’agglomération de Montpellier et les routes pour la voie verte du Méjean et Villeneuve-les-Maguelone.
Le vent de face limite mes ardeurs. J’ai du mal à dire à ce moment-là si je roule plus ou moins vite qu’avec les 100 mm, je sais juste que c’est plus dur à emmener. J’imagine déjà le patineur qui tentera de partir seul en échappée avec ce diamètre. S’il veut avoir une chance, il faudra probablement avoir la puissance ou le gabarit d’un Roger Schneider.
Je m’aventure à tenter une pointe. Il faut monter progressivement la vitesse car les engins sont longs à lancer. Avec mon petit gabarit (1,71 m pour 65 kg), j’ai un peu l’impression de faire le goéland au milieu des étangs. La vitesse augmente mais le maximum n’est pas évident à atteindre, il faut dépenser beaucoup d’énergie. Cela est peut être lié au vent régulier qui souffle aujourd’hui.
Je sors de la voie verte pour traverser Villeneuve-les-Maguelone, les premiers grattons arrivent. Ils passeront sans problème. Si le confort du 100 mm était déjà considérable, le centimètre de poluyréthane en plus apporte encore un surplus de moelleux. Je file un peu dans les chemins de terre pour voir comment se comportent les patins, les gravillons ne semblent pas gêner, on passe quasiment partout.

Retour…

Je reprends mon trajet en direction de Palavas-les-Flots par les pistes cyclables. Le vent est bel et bien là, j’avance mais les jambes commencent à peser lourd. La masse des patins se fait de plus en plus présente.
En montée, je n’ai pas vraiment de difficultés supplémentaires, il faut dire que j’ai pas mal fait de côtes ces derniers temps. Il faut juste être vigilant à ne pas rouler avec les jambes trop écartées, à surveiller sa technique.
Les 15 derniers kilomètres sont longs, je pensais bénéficier d’un vent plus favorable mais il n’a pas l’air d’être trop tombé.
La dépense physique supplémentaire engendrée par le 110 mm m’a donné une faim de loup. Il faudra prévoir d’emmener un peu plus de réserves de victuailles avec soi !

Conclusion (purement personnelle)

Les 110 mm apporteront sans aucun doute un nouveau gain de confort sur routes abimées. Elles demanderont cependant un temps d’adaptation à tous les patineurs qui monteront sur ce diamètre. Pour l’instant, elles sont exigeantes physiquement. Cela peut être liée à la masse des roues qui reste, pour l’instant, largement supérieure à celle des 100 mm (près de 20% de plus). La technique revêtira une importance encore croissante. Il sera intéressant de voir combien de temps il faudra pour que ce diamètre se fasse une place chez les élites.
Je tiens à rappeler que ces impressions sont très subjectives et personnelles. Tout le monde n’abordera pas ce nouveau diamètre avec le même ressenti. Ne prenez donc pas mes remarques comme des vérités inaltérables.

Richard Deniaud nous livre ses commentaires

L’arrivée des 110 mm dans les pelotons en 2008 fait débat ! La nouveauté rime souvent avec curiosité mais aussi avec crainte. On entend ici et là que seuls ceux qui ont les plus grosses « cuisses » vont pouvoir encaisser ce nouveau changement.
Néanmoins, depuis l’époque des 76 mm, les patineurs n’ont pas augmenté de façon exponentielle leur tour de cuisse, alors comment font-ils ? L’expérience nous démontre qu’ils s’adaptent tout simplement ! C’est bien plus la façon d’utiliser ses « cuisses » qui changent avec l’augmentation des diamètres, c’est aussi l’intérêt de notre sport : les grands, les « petits », les « gros », les « maigres », tous peuvent prétendre à la victoire, sur tous les terrains et sur toutes les distances.
A la question : les 110mm vont-ils être un bien ou un mal ? Deux réponses sont bien évidemment possibles. Mais on peut penser que les élites vont très rapidement s’y adapter, la qualité des roues va augmenter, ils vont pouvoir remettre à plat leurs meilleurs temps, souhaiter les battre et donc progresser : on leur offre un nouveau jeu.
Quant aux pratiquants « amateurs », ils bénéficieront peu à peu de plus de confort, les passages « grattons » vont leur apparaître de moins en moins contraignants (rappelons-nous où les 76 mm nous permettaient de passer).
Enfin, les fabricants ont besoin de ce genre d’évolution pour faire progresser et adapter toute leur gamme de produits, et cela tout le monde en bénéficie.
Alors soyons vigilant mais sachons aussi nous réjouir que le roller continue d’évoluer.
Ne faudrait-il pas toutefois imposer des règles plus restrictives pour les jeunes pour éviter la multiplication de pathologies jusqu’ici peu courantes dans le roller (entorse des chevilles, soucis de ligaments croisés, etc ?

N.B. : la règle de départ : longueur maximum autorisé du patin = 50cm

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Photos :

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Auteur
Alexandre Chartier 'alfathor'

Bonjour à tous, je suis Alexandre Chartier, fondateur et webmaster de rollerenligne.com. Le site a vu le jour officiellement le 11 décembre 2003 mais l'idée germait déjà depuis 2001 avec infosroller.free.fr. Le modeste projet d'étude est devenu un site associatif qui mobilise une belle équipe de bénévoles. Passionné de roller en général, tant en patin traditionnel qu'en roller en ligne, j'étudie le patinage à roulettes sous toutes ses formes et tous ses aspects : histoire, économie, sociologie, évolution technologique... Aspirine et/ou café recommandés si vous abordez l'un de ces sujets !

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