Interview : Boris Tarassioux, arbitre international

Par | Publié le 7 décembre 2011 | Mis à jour le 3 novembre 2020 | Catégories : Toutes Rink-hockey | Sous-catégories : Interviews roller | 8787
| Tags : Interview arbibre rink hockey arbitre rink hockey interview Boris Tarassioux boris tarassioux arbitre international boris ta

Ils sont souvent la bête noire des spectateurs et des (mauvais) joueurs, ils sont conspués et ont un rôle ingrat mais ô combien indispensable : les hommes en blanc et noir ! Rencontre avec Boris Tarassioux, arbitre international de rink-hockey…

interview boris tarassioux small

Arbitre national et arbitre international

Boris Tarassioux fait partie des arbitres sélectionnés pour officier à l’occasion du Championnat du monde de rink hockey dames 2016 à Iquique (Chili). Nous profitons de l’occasion pour remettre son portrait paru en 2012 en avant…

Fiche technique

Boris TarassiouxNom : Tarassioux
Prénom : Boris
Pseudonyme : bobo / psycho
Date de naissance : 2 avril 1974
Taille : 172 cm
Poids : 68 kg
Né à : Lyon (69)
Habite à : Tours (37)
Pratique depuis : 1982
Catégorie : Vétéran
Profession : Informaticien
Etudes : UFR STAPS
Points forts : Ancien joueur
Points à améliorer : restez zen en toutes circonstances
Autres sports : Marathon
Sportif préféré : Alain O’Kacha Mimoun
Dernier film vu : Melancholia
Musique préférée : Angus & Julia Stone
Jeux vidéos : Les Lapins Crétins
Lectures : Stratégie du Choc de Naomi Klein
Fringues préférées : bonnet
Adore : la bouffe
Déteste : les cravates
Qualités : endurant
Défauts : je n’ai aucun défaut !
Club : Roc Vaulx-en-Velin
Equipe : n’en a plus
Meilleur souvenir : médaille argent championnat d’europe -17 ans Anadia (Portugal) en 1989.
Pire souvenir : Match contre Quévert à Noisy-le-Grand en 1997
Langues parlées : français, anglais, espagnol
Alcool ou jus de fruit ? plus jus de fruit mais alcool aussi
Gomme tendre ou dure ? Tendre
Mer ou montagne ? Montagne
Matin ou soir ? Matin
Fromage ou dessert ? Fromage
Rap ou techno ? Rap
Foot ou rugby ? rugby
Palmarès : 10 titres de champion de france chez les jeunes, 2 fois vice-champion de france en seniors N1.

Rencontre…

Bonjour Boris, pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Boris, je travaille pour une société informatique, je fais de la migration de données pour des caisses de retraites, des banques, des assurances…

Quel est votre passé dans le roller ?

J’ai débuté en 1981-1982 suite à une animation d’un club de la région dans ma ville de Vaulx-en-Velin. Il y avait une démonstration dans ma ville. A la base, j’ai aimé le sentiment de vitesse que procuraient les patins, l’aspect grisant. C’est plus le roller que le rink à proprement parler qui m’intéressait au départ. Le rink était l’activité proposée dans mon club, je m’y suis mis… mais j’aime quand même le rink-hockey et les sports collectifs !

Vous avez toujours fait du rink-hockey ? D’autres disciplines vous attirent ?

Avant, j’ai pratiqué avant la natation, le football, la gymnastique. Puis, je me suis entièrement consacré au rink-hockey. Je me suis toujours cantonné au rink. J’ai essayé les inline il y a 15 ans.

Pour l’anecdote, on a beaucoup essayé les inline parce qu’on pensait que cela pouvait être plus efficace sur le terrain. On s’est rendus compte que sur de petits terrains, les quads sont plus réactifs, notamment grâce aux butées. Sur des terrains de 40 m x 20 m par exemple, on préfère les quads, ils sont plus vifs. Par contre, sur un terrain de 30 m x 60 m, les inline sont plus adaptés. A la base on pouvait faire les deux en rink-hockey… jusqu’à il y a 2 ans. Maintenant, depuis 2 ans, on ne peut plus faire que du quad. On a fait des tests de départ arrêté et de 300 m opposant des quads et des inlines. On s’est rendus compte qu’il 40 m pour que le inline rattrape le quad…

Le roller-derby m’intéresse bien aussi en ce moment. Je viens de déménager sur Tours. Je pense que je vais me mettre à arbitrer du derby donc… J’aime le côté « revival » du roller-derby. A la base, ça ressemblait plus à du catch quand j’étais jeune, ça me plaisait bien. Le fait que l’activité se développe en France et au niveau mondial me plait. Le côté un peu barré des filles aussi…

Comment fait-on le choix de devenir arbitre, c’est une vocation ?

Pour mon cas c’est un peu spécial, j’ai été obligé de passer mes tests d’arbitre national suite à des problèmes de discipline avec … un arbitre !

Je ne supportais pas que les arbitres fassent des erreurs. J’avais l’impression de vivre des injustives. Dans les faits et avec l’expérience de l’arbitrage que j’ai acquis, je me suis rendu compte que les arbitres ne font pas volontairement des erreurs. Beaucoup de décisions dépendent des circonstances de match et on fait parfois de mauvaix choix. Du coup, en faisant de l’arbitrage, je suis devenu plus tolérant. Mais j’étais déjà arbitre chez les jeunes vers 16 ou 17 ans, pour rendre service et j’aimais cela.

Qu’est ce qui vous plait dans le fait d’être arbitre ?

Rester proche du terrain après avoir arrêté de jouer, ainsi que les voyages, et l’adrénaline des grands matchs. Cela fait 21 ans que j’arbitre, j’aime l’adrénaline de l’arbitrage, de rester au contact des meilleurs joueurs mondiaux. J’aime aussi les voyages. j’aime aussi arbitrer les matchs de gamins. j’aime ce que je fais. Les petits, ça permet d’apprendre les règles, pour les grands, tu vis de grands moments.

Notre but, c’est d’avoir été transparent, que les gens oublient l’arbitrage, qu’ils prennent du plaisir à jouer. Même pas de félicitations, juste qu’il n’y ait rien à dire sur l’arbitrage. 

Quel est le rôle de l’arbitre ?

Faire appliquer les règles du jeu pour que le match se passe au mieux. Le but est de permettre aux joueurs de s’investir à fond dans le match en terme d’intensité de jeu. C’est à nous de gérer l’intensité sans que ça parte en vrille. Quand on monte trop en intensité et que les joueurs dépassent les limites ou les règles, ça peut être dangereux. Il ne faut pas que les joueurs se sentent agressés par l’adversaire. Les règles sont faites pour gérer l’engagement des deux équipes. L’arbitre s’efforce de fluidifier le match autant que possible.

Des têtes de turc ?

J’ai souffert jeune de ça, je ne veux pas arbitrer avec des préjugés. Il y a des situations de jeux où je sais qu’il peut se passer des choses, mais j’essaie de ne pas préjuger de l’action de tel ou tel joueur, j’en ai trop souffert.  Cela n’est pas évident parce que quand on connait le tempérament d’un joueur, on a tendance à le surveiller davantage que les autres. 

Quelle formation pour devenir arbitre ?

Il suffit de suivre les formations mises en place dans chaque région. Normalement il s’en tient une par an au moins, pour devenir d’abord arbitre régional suite à un examen pratique/théorique. Puis après quelques années passées, on passe un autre test pour devenir arbitre national.

Equipe de france

Comment gère-t-on les conflits sur le terrain ?

Ce n’est pas toujours facile, mais quand les choses ne sont pas encore allées loin. Le mieux est de faire reconnaitre les torts de chacun pour calmer ensuite les choses de façon pédagogique. Mais tout le monde n’est pas réceptif au dialogue. Toujours par rapport à l’intensité, il vaut mieux jouer la pédagogie que de sanctionner. Sortir des cartons ne règle pas forcément la situation. Il vaut mieux dialoguer pour faire redescendre la pression.

Un bon joueur fait-il un bon arbitre ?

Cela peut aider, de connaitre le jeu, les fautes pratiquées ;-) ou subies, mais ce n’est pas suffisant.
Tous les joueurs ne connaissent pas forcement le règlement et juger une situation n’est pas non plus forcément aisé vu la vitesse du jeu.
En fait non, c’est comme pour un entraîneur, un bon joueur ne sera pas forcément un bon arbitre. Des fois cela peut servir, mais je connais de très bons arbitres qui n’ont jamais joué, il n’y a pas de généralités.

Quelles sont les qualités nécessaires pour être arbitre ?

Concentration, endurance, calme. Quand j’étais joueur, j’étais à l’opposé ! En tant qu’arbitre, il faut transpirer le calme, la sérénité pour qu’il n’y ait pas d’accroche par rapport aux joueurs. Même si intérieurement on bout, on ne doit rien montrer pour que les joueurs n’aient pas d’aspérité à laquelle s’accrocher. 

Comment se passe l’arbitritage avec des collègues étrangers ?

Normalement en Coupe d’Europe, on est avec un arbitre du même pays mais dans les autres compétition internationales, on arbitre avec d’autres nationalités… 
J’aime baraguouiner dans toutes les langues, j’aime me forcer à parler quelques mots dans leur langue : Italiens, allemands espagnol et même indiens ! Cela se passe généralement bien. Parfois il y a bien quelques tensions avec les arbitres des grandes nations ibériques. Certains ne sont pas forcément humbles… Pour progresser, il faut reconnaître qu’on fait des erreurs pour corriger. A 99%, ça se passe bien ! 

Quelles sont les nations les plus faciles et les plus difficiles à arbitrer ?

L’Espagne est la nation la plus facile à arbitrer, proposant un jeu plus propre. Les portugais ou les argentins, au jeu très « sanguin », jouent à la limite, ce qui amène de potentiels conflits.

Etre arbitre international doit demander pas mal de sacrifices…

En terme de temps oui, puisque cela empiète sur les week-ends, les vacances même, pour les grosses compétitions d’une semaine. Ensuite pour le reste, c’est la continuité de l’arbitrage de la 1ère division.

Beaucoup de déplacements à l’international ?

Pour l’instant en Europe seulement : Portugal, Espagne, Italie, Allemagne, Suisse, Angleterre, c’est gérable.
En gros 6-7 week-ends par an et 1 à 2 semaines pour les grosses compétitions (championnat d’Europe, championnat du monde)

Que diriez vous à un jeune qui hésite à devenir arbitre ?

On ne peut pas apprendre d’un coup et être infaillible tout le temps.
Il ne faut pas avoir peur de se lancer, la pratique de l’arbitrage permet de prendre confiance et de progresser tout le temps.

Un message pour conclure ? Tribune libre…

Way of life : Flight Of The Conchords « Ladies Of The World » >>

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Texte : Alfathor
Photos : droits réservés 

Auteur

Alexandre Chartier

''alfathor''

Alexandre est le fondateur et webmaster de rollerenligne.com depuis 2003. C'est un passionné de roller en général, tant en patin traditionnel qu'en roller en ligne. Il aime le patinage à roulettes sous tous ses aspects : histoire, économie, sociologie, évolution technologique... Aspirine et/ou café recommandés si vous abordez un de ces sujets !

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