17 Août 2014 (Dimanche)
Ultra rando 340 km en M100 4 x 110 Matter Image usées en 109 ou 108 mm.
Marly - Niederemmel : 2 x 170,365 km = 340,73 km + bifurcation 5,1 km soit 345,83 km
C'est mon deuxième ultra 340 km de l'année.
345,83 km de 04h10 à 21h45, soit 17h35 soit 19,66 kmh.
Aller : 175,47 km de 04h30 à 12h04, soit 7h54 soit 22,21 kmh
Retour : 170,36 km de 12h04 à 21h45 soit 9h41 soit 17,59 kmh
http://www.openrunner.com/index.php?id=3544547
De 13°C à 16°C, très nuageux, couvert, une petite averse, vent fort de 10 à 40 kmh de SW, globalement favorable Sud-Ouest à l'aller et défavorable à latéral Ouest au retour.
Le temps est médiocre pour un ultra.
Je prévois 1 h de plus au retour qu'à l'aller, pour une moyenne générale de 20 kmh, soit 340 km en 17 heures (8 h aller + 9 h retour). Je prévois même peut-être 10 heures au retour, car le vent de face de SW est énorme.
Il a plu les 4 jours précédents. Repos durant les 4 jours précédents. (Mercredi - Jeudi - Vendredi - Samedi), à part un petit speed matinal d'1 heure seulement Jeudi, afin de donner un signal à mon corps : bientôt, il faudra travailler dur de bon matin, et pas seulement le soir !
Une petite balade à pieds la veille avec mes filles, (1h15 de marche tranquille).
Je me sens d'attaque pour cet ultra, même si la météo est quelque peu inquiétante.
Les sites allemands de météo annoncent en effet des possibilités d'averses sur Trèves, et des rafales de vent atteignant 45 kmh.
Les sites français sont plus optimistes pour Metz (pas d'averses mais très couvert, du vent de 25 à 35 kmh de SW)
Nourriture embarquée :
Briochettes au miel, biscuits, pruneaux dénoyautés, morceaux de fromage, tartines au fromage, 1 pot de Poudre Isostar Hydrate & Perform goût orange de 560 grammes.
Matériel embarqué :
Rollers Fila M100 + platines Salomon 4 x 110, roues Matter Image 110 mm usées en 109 mm
Casque, mitaines, short cycliste, T-shirt
Sac à dos, sac banane, appareil photo, CNI, CB, 4 euros, une bouteille vide de 1 litre.
Clés allen, rechanges de vis de boot/platines, axes, lacets. Lampe led blanche, lampe led rouge.
Étapes de Ravitaillement en eau :
Marly - Temmels : 105 km (Burgerhauss Temmels)
Temmels - Neumagen 73 km (Port de plaisance de Neumagen sur le retour)
Neumagen - Temmels : 53 km (Burgerhauss Temmels)
Temmels - Marly : 105 km
Détail de la consommation et des ravitaillements en eau :
J'embarque 2,5 litres d'eau additionnée de poudre isotonique
Arrivé à Temmels, ai tout bu, je puise 3 litres.
Arrivé à Neumagen au retour, ai bu 2 litres, reste 1 litre, je puise 1 litre.
Arrivé à Temmels au retour, ai bu 1,5 litre, reste 0,5 litre, je puise 2,5 litres.
Arrivé à la maison, ai bu 2,75 litres, reste 0,25 litre.
Total : j'ai bu 9,25 litres.
J'ai dosé mon eau à 4 doses d'Isostar par litre. (ce qui est en dessous de ce que préconise le fabricant, voir petit topo en bas de page sur cette poudre Isostar)*
Donc je me lève ce dimanche matin à 3h00. Dehors, il fait 13°C, le ciel est nuageux, le vent souffle doucement du Sud-Ouest à 10 kmh environ.
J'avale un bol de muesli et je décolle à 04h10. Le sol est partiellement humide à Marly, avec des zones franchement mouillées.
Arrivé à la station hydro-électrique d'Argancy (km 22,9), je m'assois sur un banc pour desserrer mes lacets.
En effet j'ai fait l'erreur de prendre des chaussettes trop épaisses, du coup, mes pieds se trouvent trop compressés.
Je ferai d'ailleurs au moins 4 pauses pour desserrer à nouveau les lacets.
Evidemment il fait nuit et j'ai posé ma bouteille de boisson isotonique par terre.
C'est là qu'un chaton tout mignon vient me rendre visite. Apparemment, il veut jouer, ou bien veut des caresses.
Je le prends en photo, puis j'y vais. Ce n'est que 2,55 km plus loin, en face de la rue du canal à Hauconcourt, face aux hélices qui filtrent les eaux, que je me rends compte que j'ai oublié ma bouteille près du banc !
Je retourne la chercher, fâché contre moi-même pour cette distraction… En fait c'est la faute du chat qui m'a distrait ! Je trouve ma bouteille là où je l'avais laissée, la ramasse et repars.
Arrivé de nouveau aux hélices, je constate que cette bifurcation imprévue m'a fait perdre 13 minutes et ajouté environ 5 km. J'ajouterai donc ces 5 km et ce petit quart d'heure à tous mes calculs mentaux de moyenne durant cet ultra.
J'ai décidé de prendre une photo tous les 10 km. Ainsi, les étapes de 10 km semblent étonament rapprochées et se succèdent à toute vitesse.
Le vent de dos commence à forcir, mais ma poussée reste limitée à cause du sol humide.
Le soleil refuse de se lever. Il est pourtant l'heure depuis longtemps, mais d'énormes nuages, à l'Est, semblent s'entasser en couches superposées.
Alors que je dépasse Yutz, d'autres nuages, encore plus monstrueux, arrivent par le Sud-Ouest.
Ils passent au-dessus de ma tête vers Basse-Ham et je sens quelques gouttes tomber.
Cependant, l'averse n'est pas pour moi et je continue ma route sur le gratton de Koenigsmacker - Malling.
Mais à partir de Berg-sur-Moselle, le sol est trempé, avec de belles flaques toutes neuves.
Je l'ai échappé belle, mais il va maintenant falloir rouler sur mouillé par la très grattonneuse D64F vers Schengen.
Le sol restera humide par intermittence jusqu'après Remich.
Les travaux de canalisations sur la piste Schengen-Remich le long de la route N° 10 sont loin d'être finis, la piste est même totalement détruite sur 200 m, et je dois rouler un peu sur la chaussée.
Le soleil reste décidément caché ; la température est fraîche, trop fraîche.
Mon choix d'embarquer 2,5 litres s'avère judicieux puisque je bois la dernière goutte alors que j'arrive au Burgerhauss de Temmels. Je puise 3 litres auxquels j'ajoute 4 doses de poudre par litre, et c'est reparti.
Vers Oberbillig la piste est à nouveau mouillée, puis sèche vers Konz. Les averses m'ont donc épargné…
Je me rends compte que ma moyenne à l'aller est bien en deçà de ce qu'elle devrait être avec un tel vent de dos, malgré de nombreuses pointes de vitesse.
Plusieurs fois j'envisage d'écourter cet ultra, car j'appréhende ce qui m'attend au retour.
En effet, en suivant le parcours sinueux de La Moselle, il m'arrive de me retrouver face au vent, et c'est énorme.
Malgré tout, je ne peux pas abdiquer et maintiens le cap coûte que coûte.
L'aller touche à sa fin, alors que je traverse Neumagen. Le soleil a enfin daigné se montrer, mais assez timidement.
C'est enfin le demi-tour à Niederemmel, avec un aller en moins de 8 heures.
Dès les premiers tours de roue sur le retour, j'adapte une poussée économique mais finalement efficace face au vent.
Je puise 1 litre d'eau à la citerne d'eau potable du port de plaisance de Neumagen.
Vers Leiwen et Köwerich, on constate que les vignes sont très en retard. Les grains de raisin sont petits, durs et verts alors qu'on a dépassé la mi-août…
Beaucoup de randonneurs à vélo dans cette "petite Suisse" allemande, comme toujours.
Les gens ont en général opté pour le K-way ou pour la veste de pluie.
Le long de la piste de Mehring, encaissé au bas d'une imposante colline en pente raide, une biche broute des pousses, cachée entre les arbres.
La traversée retour de Trèves se fait alors qu'un important match de foot va se dérouler.
Des centaines de spectateurs et de supporters marchent sur le trottoir tandis qu'un impressionnant dispositif policier a été mis en place.
Je file plein Sud-Ouest, face à la bourrasque et au ciel tourmenté.
À Wasserliech aussi, un match de foot attire les spectateurs, mais là nul besoin de dispositif policier : c'est une rencontre locale…
De retour à Temmels, il me reste un demi-litre. Je complète pour arriver à 3 litres et fais les mélanges de poudre.
Après le tunnel de Nittel je peux enfin me dire que j'entame les 100 derniers kilomètres.
Chose rare, une importante foule attend debout sur la piste au niveau d'un petit embarcadère, un improbable bateau… L'humeur est bonne et ça rigole. Je comprends que cet évènement est assez exceptionnel.
La route du vin ne pose pas trop de problème, hormis les habituels bolides. Je dois resserrer le patinage au maximum vers la droite, à l'intérieur de la bande cyclable qui m'est impartie.
Depuis le début de cette rando, je n'arrête pas de bouffer. Brioches au miel, fromage, pruneaux…
J'atteins presque l'écœurement… je me limite à ce que mon estomac peut digérer…
C'est vraiment dur. C'est ce que je n'aime pas dans ces conditions météo défavorables.
Par temps chaud, je mange moins mais je bois plus de boisson fortement dosée en poudre, et je transpire . Là, je ne me souviens pas avoir transpiré. Pourtant le corps doit bien évacuer tous les déchets métaboliques, et ils sont nombreux, en raison de ce travail musculaire exceptionnel.
Alors la solution que le corps a trouvé, pour nettoyer, c'est de vidanger régulièrement la vessie.
Ce sont autant de mini-pauses qui permettent aux jambes de se reposer, pas longtemps, mais c'est déjà ça.
À Remich, beaucoup de monde, malgré le temps maussade.
Lors de la traversée de la route D64F, en direction de Contz-les-Bains, je constate que mes pieds et mes chevilles encaissent assez bien ce mauvais traitement. Par contre, ce qui fatigue, c'est tout le corps.
Le dos, les bras, la tête et… les jambes.
Mais je suis toujours très heureux quand je me retrouve enfin sur la piste de Berg-sur-Moselle après avoir passé tant de temps sur les routes.
Après Basse-Ham, je me dis : "plus que 50 km". La manche à air de Yutz est tendue.
Par moments le ciel est si noir que je crains une méchante averse, mais rien ne tombe.
Le vent a tendance a faire des pauses, durant lesquelles je trouve encore assez d'énergie en moi pour pousser quelques pointes.
Passé La Maxe, je rallume mes loupiottes, en prévision d'une traversée urbaine de 17 km à la tombée de la nuit.
C'est ainsi que je termine ma rando ultra, la nuit, tandis que deux adolescents sympa, en scooter, m'accompagnent sur 300 m, pour m'encourager :
- Hé, m'sieu, z'êtes à 25 ! (je les remercie chaleureusement et sincèrement pour cette aide mentale)
25 !… quelle prouesse sportive hors norme, me dis-je… Mais soit, 25. C'est au moins le signe que je ne me traîne pas de douleur sur cette fin d'ultra.
Je suis juste épuisé, écœuré, j'ai sommeil, mais je n'ai pas de points de douleur.
Ce qui m'a sauvé dans tout ça, c'est la régularité dans l'effort, la persévérance, le refus d'abandonner ou de contourner l'obstacle.
Comme quand j'ai dû faire demi-tour pour aller récupérer ma bouteille oubliée !
Les photos d'ici quelques jours !
*Petit topo sur la Poudre Isostar Hydrate & Perform goût orange pot de 560 grammes.
Le fabricant préconise 3 dosettes de poudre par 500 cl d'eau (c'est beaucoup !)
Le fabricant indique que chaque pot de 560 g peut faire 14 bidons de 500 cl, donc on a 14 x 3 = 42 dosettes par pot de 560 g.
Le fabricant indique aussi que 500 cl = 150 Kcal
Donc si on a 3 dosettes par bidon, 1 dosette = 150/3 = 50 Kcal = 13,3 g
Le fabricant annonce aussi que 100 g de poudre = 374 Kcal
100 g de poudre = 100g/13,3 = 7,5 dosettes = 7,5 x 50 Kcal = 375 Kcal, c'est donc bien à peu près ça.
Je ne vais jamais jusqu'à 3 dosettes par 500 cl. En général, je mets 2 à 4 dosettes par litre.
Je compense la perte de sel (sueur) en mangeant salé.