Paris Slalom World Cup 2011 (1ère partie)
Et c’est reparti pour une édition PSWC de plus, la 9e, l’année prochaine on passe à deux chiffres ! La réputation de l’événement parisien n’est plus à faire, et de nombreux riders étaient au rendez-vous pour participer à cette compétition « 3-cones ». Après une poussée de croissance vertigineuse ces 2-3 dernières années, les statistiques de fréquentation semblent se stabiliser. 41 inscrites et 93 inscrits cette année, sensiblement les mêmes chiffres que pour la 8e édition...
Par
alfathor

Fin de la puberté pour la PSWC ?
La météo aime le suspense
Le programme était sur trois jours, formule adoptée depuis déjà deux éditions, du vendredi au dimanche : Classic le vendredi avec Slides dans la nuit, Speed et premier round de Battle le samedi, et rounds finaux de Battle le dimanche.
Cette année, la météo se l’est jouée auto-reverse par rapport à l’année dernière : le vendredi était loin d’être prometteur, avec des nuages pesants qui nous lançaient narquoisement des salves de gouttes peu encourageantes, et un vent à dé-côner les lignes.
La météo devait connaitre le proverbe disant que les blagues les plus courtes sont les meilleures, et elle a arrêté son cirque pour nous offrir un magnifique soleil estival (avec une saison d’avance, trop généreuse) et les coups de soleil gratos en prime.
PSWC ’11 Edit by SebaSkates
PSWC 2011′ Paris Slalom World Cup from SEBASKATES on Vimeo.
La crème du classement
En Freestyle…
• En Freestyle chez les femmes, 10 rideuz du Top-20 étaient présentes, dont 5 du Top-10. Et les deux tiers des 33 inscrites pour le Battle étaient dans le Top-50.
• Chez les hommes, il y avait 70 inscrits au Battle, avec 11 riders du Top-20 dont 5 du Top-10… et 36 des 50 meilleurs riders mondiaux étaient présents. Belles brochettes !
En Speed…
• En Speed slalom chez les hommes, le gratin du gratin était là : Du Top-10 ils étaient 9 ! Et 5 autres étaient classés dans le Top-20… Autant dire que les places de qualification coûtaient cher, très cher. Surtout quand il y a 57 riders pour 16 places !
• Chez les femmes non plus ça ne rigole pas. 7 des inscrites sont dans le Top-10 : les têtes de série féminines sont aussi in da place. Le reste des 21 compétitrices se classe plus loin dans le ranking mondial. Mais là non plus, avec seulement 8 places en KOs, la qualification n’est pas des plus abordables…
Les pays représentés
Cette année, il y avait 16 nations représentées sur la PSWC… un beau melting pot qui a permis de rassembler des styles des plus éclectiques !
• On retrouvait 11 nations dans la catégorie féminine en Freestyle. C’était l’Italie la plus représentée avec ses 8 rideuses, L’Ukraine et la Pologne suivaient avec 5 rideuses chacune ; La France n’arrivait qu’en troisième position ex-aequo avec la Russie et l’Espagne, avec seulement 3 représentantes ; L’allemagne avec 2 rideuses, et des solistes pour les USA, la Grande Bretagne, l’Irlande, et l’Australie.
• Chez les hommes toujours en Freestyle, 12 nationalités différentes : les français étaient plus courageux que les françaises puisqu’ils étaient une vingtaine d’inscrits, ils étaient suivis d’une grosse douzaine d’italiens, de deux bonnes demi-douzaines d’espagnols et de russes, de 5 allemands, 4 polonais et 4 coréens, 2 ukrainiens, 2 argentins et les deux frères d’Arabie Saoudite, 1 belge et 1 suisse.
Vendredi 27 mai 2011
Classic Freestyle Hommes
La compétition a débuté le vendredi après-midi, entre les gouttes et les bourrasques, avec la catégorie masculine de Classic Freestyle. Ils étaient 49 à prendre part à cette épreuve, et les candidats se sont enchaînés, des plus bas classés jusqu’au top du ranking mondial.
Dès cette première tournée de compétition, nous prenons le choc des cultures de plein fouet : chaque pays a une vision bien personnelle de la discipline, qui se reflète dans le patinage de ses représentants.
De manière générale, les runs n’ont pas été transcendants… Mettons cela sur le fait que le sol du Trocadéro nécessite un petit temps d’adaptation : trous, pente et dévers, ça fait beaucoup pour un seul rider.
Classic Judges – Credit : SebaSkates
Cours de rattrapage en jugement
Ceux qui sortent leur épingle du jeu ici sont les plus créatifs : dans le jugement, la technique est perçue comme une base à laquelle on ajoute des éléments. Si un run est une pizza, la technique c’est la pâte et les éléments sont les ingrédients : une pâte, c’est relativement neutre et objectif, il n’y a pas 36.000 façons d’arriver à un bon résultat ; en revanche pour les ingrédients, on n’a que l’embarras du choix.
Ainsi donc, un minimum technique (niveau des tricks) est requis pour avoir la possibilité d’être « bien » noté. La vitesse, la variété et la continuité (ajouts techniques), ainsi que la performance corporelle, l’expression musicale et la localisation des tricks dans la ligne et dans la musique (ajouts artistiques) sont ainsi autant de critères à peaufiner pour bonifier la base technique.
** Voir l’explication du jugement Classic WSSA par Naomi Grigg.**
Les meilleurs à ce petit jeu ce weekend ont été les coréens, les quatre se classent dans les 6 premiers : Lee Choong Goon 1er, Kim Sung Jin 3e, Kim Tae Bin 4e et Yu Jin Seong 6e. Ils ont un avantage certain d’expressivité sur leurs adversaires. Attention cependant, la frontière est fine entre originalité et hors-sujet : ils ont tendance à se laisser aller hors des lignes.
Lee Choong Goon (Kor) – Crédit : Jérémy Brunier >
• Lee Choong Goon (#9) mérite sa victoire avec un run aussi varié qu’original, à la fois technique, outrageusement calé et un brin provocateur. Kim Sung Jin (#1) finit 3e avec un run très (trop ?) dansé qui manque de pics technique pour aller chercher une place plus haute, et avec un passage sur le 50s… ou plutôt à côté… un peu longuet – c’est ici qu’intervient le débat « Originalité Vs. Hors-sujet ».
Kim Tae Bin (#10) propose un run qui se tient dans l’ensemble, bien qu’un poil sur-joué à mon goût, dont je retiendrai un déboulé to toe seven fort sympathique. Il finit au pied du podium.
Yu Jin Sung (#14) fidèle à lui-même, présente une chorégraphie canon, mais mis à part son shift (special one foot) sur 8 plots en entrée, il passe à côté de tous ses tricks. Il s’en tire bien avec une 6e place.
Les européens ont eux aussi su s’imposer. Confirmation pour certains, révélation pour d’autres…
• C’est à l’espagnol Jon Larrucea (#12) que revient avec mérite la deuxième place du podium : un run très propre, un style posé, une technique particulièrement fine, et une bonne écoute de la musique. L’allemand Martin Sloboda (#2) prend la cinquième place. Il est probablement le seul à atteindre des sommets aussi hauts en Classic avec une préparation moindre : il doit une fière chandelle à son niveau technique, sa fluidité, et sa facilité d’exécution.
• Romain Lebois (#24) crée la surprise en terminant premier français, deux places devant son « papa » Igor Cheremetieff. Il se voit attribuer la 7e place. Lorsque, plus haut, je parlais de révélations, c’était surtout à lui que je pensais : agréable surprise que de le découvrir avec un style plus mûr, plus canalisé, et une technique qui s’améliore de compétition en compétition – on surprend de temps à autres quelques rechutes de bras baladeurs, mais à ce rythme, cela devrait bientôt n’être plus qu’un lointain souvenir. Igor Cheremetieff (#5) assure un run varié avec des tricks d’un bon niveau technique et tenus dans l’ensemble. Quelques plots chutés perturbent le paysage, et la construction de run manque un peu de fraîcheur, mais la composition est plutôt optimale. Notons également la 12e place de Kyan Sanchez (#50) avec un style rapide et fluide. Antoine Colange (#17) et Alexandre Claris (#20) ne finissent pas beaucoup plus loin, respectivement 15e et 16e.
Romain Lebois (Fra) – Credit : Jérémy Brunier >
• L’espagnol Antonio Zamora, classé #104, réalise un joli tour de force en s’intercalant à la 8e place, entre Romain Lebois et Igor Cheremetieff. Tiziano Ferrari (#21) s’en sort plutôt bien avec une 10e place, juste devant Adrian Almazan (#23) : il est l’un des rares européens à ressentir la musique et à swinguer avec elle. Son run est loin d’être parfait, mais le groove y est ! Kirill ‘ReKiL’ Ryazantsev (#49) s’en sort moins bien avec une 19e place, tout de même devant Denis ‘Disa’ Islamov (#59) et Tim Schraepen (#61), mais lui aussi se laisse porter par le rythme – il est en mode hip-hop avec chorégraphie dans le ton : plutôt entraînant… Dommage pour le strike et les tricks non finalisés.
• Les russes Yuri Torlopov (#26) et Viktor ‘Generator’ Meleshkevich (#42), en élèves studieux, présentent des runs collant parfaitement aux consignes demandées, ni plus ni moins : du calage sur la musique avec quelques petites fioritures, et des pics techniques. Cependant, leur construction scolaire empêche le petit grain d’ingéniosité qui permettrait de transcender leur run. Le run d’Andrey Shitov (#16) le favori russe, est surtout technique sur une musique audacieuse, mais sa performance manque quelque peu de conviction. Il finit 18e juste derrière son compatriote Roman Gordin (#22), dont le flow, très agréable à regarder, est aussi stone que sa musique – dommage qu’il n’arrive pas à finaliser ses combos techniques (qu’on pourra admirer dès le lendemain pendant le battle).
Notons la tentative de christie wheeling en dernier trick, qui fera très mal une fois qu’il l’aura maîtrisée. Parce que, connaissant l’énergumène, il VA la maîtriser.
Roman Gordin (Russie) : très prochainement sur vos compétitions : la Christie Wheeling ! – Crédit : Jérémy Brunier.
Résultats du Classic Hommes
1) Lee Choong Goon (Kor) http://www.youtube.com/watch?v=nd6eM7wSXsM
2) Jon Larrucea (Spa) https://www.facebook.com/video/video.php?v=1392993521465
3) Kim Sung Jin (Kor) http://www.youtube.com/watch?v=rje2v1n-lPM
4) Kim Tae Bin (Kor) http://www.youtube.com/watch?v=peqW50ygMKA
5) Martin Sloboda (Ger) https://www.facebook.com/video/video.php?v=1393016522040
6) Yu Jin Seong (Kor) http://www.youtube.com/watch?v=VDxWw6eU-w8
7) Romain Lebois (Fra)
8) Antonio Zamora (Spa)
9) Igor Cheremetieff (Fra) https://www.facebook.com/video/video.php?v=1393008601842
10) Tiziano Ferrari (Ita) https://www.facebook.com/video/video.php?v=1392980441138
Vidéos
Best 10 by ReKiL http://vimeo.com/24510447
Best Russians by ReKiL http://vimeo.com/24375235
PSWC 2011 Slalom Classic Top10 by REKIL.RU from ReKiL on Vimeo.
Classic Freestyle Femmes
La catégorie féminine s’est enchaînée directement. Mais les rideuses se sont vite retrouvées dans le noir. Heureusement, les spots éclairaient l’aire, mais pas suffisamment pour permettre de filmer. Les témoignages vidéo de la catégorie sont donc, hélas, rares… Tout comme les témoignages photo (double-hélas) !
Tout comme chez les hommes, les runs des 28 participantes n’ont en général pas été d’une propreté génialissime – donc je resservirai la même excuse de temps d’adaptation au sol du Trocadéro.
• La prestation la plus étonnante, c’est celle de la russe Kristina Lysenko (#31), qui crée la surprise avec un run complet, bien construit, et réussi ! Elle est passée en milieu de classement et s’est accrochée, jusqu’au tour de l’ukrainienne Marina Boyko (la dernière), à la première place provisoire. Elle se fait donc détrôner… à 1min30 du but ! Marina Boyko (#1) s’empare sans pitié de la première marche : loin d’avoir réussi tous ses tricks, elle reste celle ayant la chorégraphie la plus dans le ton et calée avec sa musique – notons que sa compatriote, l’ukrainienne Ksenja Komarchuk (#12), a fait elle aussi une certaine recherche chorégraphique avec un numéro très cabaret sur la B.O. de Chicago... Cependant l’interprétation est un peu inconstante car elle reste trop concentrée hors des lignes, et est vite balayée à l’intérieur des plots, elle finit 8e. L’allemande Anya Ziertmann (#7) prend la 3e et dernière place sur le podium : pas très créative mais efficace. La russe Polina Semenova (#4) s’en sort extrêmement bien malgré une magnifique chute, que même l’intéressée n’explique pas, en terminant 4e.
• Je voudrais décerner une mention spéciale à Megan McIntosh (#14) qui a su plonger le Trocadéro tout entier dans un silence religieux pendant 1min30 de poésie trip-hop, et pour qui le public a été autant attristé en la voyant chuter que lorsque la maman de Bambi s’est faite shooter. Ses deux malheureuses chutes lui coûtent le podium. Nous avons pu retrouver une poésie similaire dans le patinage de l’australienne Natalie Ujuk (#28), qui termine 12e, préférant les « jolis » tricks aux « tricks à points ».
• Sara Barlocco (#19) que l’on retient le plus souvent pour ses qualités de speed-slalomeuse, signe ici un run qui la propulse à la 6e place, loin devant ses compatriotes italiennes Sara Masi (#25), Chiara Lualdi (#8), et Barbara Bossi (#6) – qui terminent respectivement 10e, 11e et 14e.
• La jeune polonaise Klaudia Hartmanis (#63) est sûrement la révélation féminine de ce Classic. Elle termine 7e avec un run dynamique – encore un peu désordonné mais c’est la fougue et l’impatience qui parlent encore, et une prestation karaoké sur Fighter de Christina Aguilera en prime. Les trois sœurs Czapla, Ewelina (#81), Paulina (#80) et Justynia (#108), sont également polonaises. Moins fougueuses, elles restent, elles aussi, prometteuses avec un bagage technique très intéressant.
• Les deux françaises Zoé Granjon (#52) et Eva Cochey (#46) se serrent les coudes en deuxième moitié de classement, aux 16e et 17e places, la première manquant de coordination avec sa musique, la seconde manquant de se faire la cheville en tout début de run – déstabilisant !
Résultats du Classic Freestyle Femmes
1)Marina Boyko (Ukr)
2) Kristina Lysenko (Rus)
3) Anya Ziertmann (Ger)
4) Polina Semenova (Rus)
5) Megan McIntosh (Usa)
6) Sara Barlocco (Ita)
7) Klaudia Hartmanis (Pol)
8) Ksenja Komarchuk (Ukr)
9) Yulia Kulagina (Rus)
10) Sara Masi (Ita)
Slides
La compétition de slide s’est déroulée bien après le coucher du soleil, en plein milieu de la nuit.
Par miracle, il y a des vidéos !
Chez les hommes, ils étaient 17, et seulement 8 furent retenus pour les demi-finales. C’est le moscovite ReKiL (#1 au Slides World Ranking) qui remporte la première place, comme à son habitude, suivi du grenoblois Hervé Guilloux (#13), qui supplante ainsi les deux autres russes de la finale, Vladimir Demidov (#52) et Andrey Shitov (#6). Le parisien Boris Rozbroj (#6) passe à deux doigts de sa qualification en finale et se venge pendant la consolation en raflant la première place (5e), devant Denis Lamtsov (Rus, #54), Adrian Lopez Pelayo (Spa, #NC) et Léo Lotard (Fra, #NC).
Finale des Slides Homme
PSWC 2011 Slide Battle Men Final by REKIL.RU from ReKiL on Vimeo.
Chez les femmes, c’est Natalia Krykova (Rus) qui remporte l’épreuve, devant sa compatriote Olga Fokina et l’italienne Chiara Lualdi.
Finale des Slides Femme
PSWC 2011 Slide Battle Women Final by REKIL.RU from ReKiL on Vimeo.
…A suivre : le Speed Slalom et le Battle !
Liens Utiles
Site des Worldslalomseries
Page de la PSWC 2011
Photos par SebaSkates
Photos par Jérémy Brunier (sur Facebook)
Photos de Yves Alain Endewell
Photos : droits réservés