Matos : essai d’un prototype de platine 2×110 mm

Le matériel est en constante évolution, en mutation parfois. Didier Chaplain et Marc Boilleau ont tenté une nouvelle expérience de glisse en se lançant dans la conception d'une platine en aluminium de 2x110 mm. Ils nous livrent ici le récit de leurs recherches et leurs impressions sur ce prototype...

Par alfathor

Matos : essai d’un prototype de platine 2×110 mm
Châssis Diabolik 2×110 mm

Matos : essai d’un prototype de platine 2×110 mm MATOS : ESSAI D’UN PROTOTYPE DE 2×110 mm Le matériel est en constante évolution, en mutation parfois. Didier Chaplain et Marc Boilleau ont tenté une nouvelle expérience de glisse en se lançant dans la conception d’une platine en aluminium de 2×110 mm. Ils nous livrent ici le récit de leurs recherches et leurs impressions sur ce prototype…

Des sensations inhabituelles

Didier Chaplain, fondateur de la marque de platines Diabolik, et Marc Boileau ont vécu une expérience passionnante en se lançant dans une étude de platine pour le roller de vitesse.
Précisons ici que la passion a été la seule motivation de cette démarche qui ne reflète pas une quelconque stratégie commerciale.

Marc, tu es l’initiateur de cette étude dont la réalisation a été confiée à Didier. Comment t’es venue cette idée ?

Le châssis de roller à deux roues en ligne n’est pas une création nouvelle. Il me semble même que ce fut un des premiers concepts qui apparut durant la première moitié du 19 ème siècle… à vérifier.
Les roue de 110 mm m’ont motivé. Pour moi, le problème d’un tel diamètre reste le positionnement des chaussures bien trop au dessus des roues. Cela donne une hauteur excessive au patin.
La seule solution permettant d’utiliser les roues de 110 tout en conservant une position de chaussures basse consiste à placer les roues de part et d’autre. C’est simple !

Parle-nous un peu des mensurations de cette platine…

J’ai donc imaginé une platine destinée à la longue distance ayant pour critères : la légèreté et une stabilité maximum sans se préoccuper de maniabilité.
Les critères se sont imposés d’eux mêmes :
– 2 roues de 110 mm espacées de 365 mm (le même entre-axe que pour une platine de 5 x 90 mm).
– les chaussures placées entre les deux roues, le plus bas possible.

Il m’a semblé que le contrôle des carres a été plus aisé, moins fatiguant, que l’on a gagné beaucoup en stabilité et en légèreté.
Je craignais que l’on perde en « roulage » du fait de n’avoir que deux roues au lieu de quatre, que cela « irait tout droit », que l’on ne pourrait ni tourner, ni croiser. L’hypothèse me semblait séduisante pourtant, il fallait donc essayer. Alors, j’ai proposé à Didier de se charger de la réalisation à la façon Diabolik. A mon grand étonnement, il a accepté le projet.

Peux-tu nous décrire les sensations que tu as ressenties ?

Le résultat est surprenant. J’ai dû reconsidérer pas mal de préjugés. En gros, cette platine réagit, apparemment, comme les patins à glace de « long track ».
J’ai fait un premier essai en ville dans un quartier résidentiel.
J’ai monté le patin avec les réglages suivants :
– roues de 110 mm,
– chaussures à 16 mm au dessus de l’axe des roues et à 365 mm d’entre-axe,

J’ai fait des pointes à 25 km/h au maximum, faute de place en ville. J’ai ressenti des sensations très agréables de stabilité et de légèreté.
– A faible vitesse, ça ne tourne pas, il faut faire des petits pas en canard pour pouvoir tourner.
– A vitesse moyenne, il faut se mettre en position de fente et se pencher pour tourner plus facilement.
– Des sensations de très bon roulage.
– On entend un joli bruit.
– Le gratton est moins ressenti.
– Vers 25 km/h, la poussée à partir des carres externes passe facilement et semble stable.
– Ces platines ne me semblent pas aussi fatigantes que les 5×90 (elles ont la même longueur pourtant)
– On ressent aussi une impression de vitesse facile.
– Les croisés sont semblables aux 5×90.

Pour vous décrire plus en détails les sensations de patinage, je préfère laisser la parole à Didier, patineur d’excellent haut niveau car il a plus de compétences pour en parler. Je le remercie au passage pour son enthousiasme et sa gentillesse.

Alors Didier, que penses-tu de ces platines ?

Effectivement, j’ai été le premier à essayer les 2×110 mm, Marc m’ayant donné sa bénédiction pour les découvrir.
Le moins que l’on puisse dire est que c’est vraiment déconcertant pour nous autres patineurs habitués aux quatre roues.
J’avais quelques certitudes et quelques doutes avant de faire l’essai : je pensais bien que la faible hauteur serait un atout pour les chevilles, que la grande longueur (égale au 5×90 mm) serait un handicap pour la maniabilité, bien sûr… mais quid de la vitesse de pointe et de l’inertie au roulage du fait de n’avoir que deux roues? là étaient les doutes….
Le début a donc été déconcertant car à faible vitesse cela change beaucoup de choses, on est sur un rail qui ne veut pas tourner, ça fait bizarre, mais dès que l’on commence à arriver à 20/25 à l’heure, les prises de carres commence à passer comme il faut. Plus on accélère, plus elles passent toutes seules.
J’ajoute que la poussée devient puissante car si prés du sol pas d’effet de chevilles qui tordent et on applique vite sa poussé vers le sol, ce qui donne de l’efficacité.
On peut donc, dès que l’on se sent à l’aise, se baisser comme il faut et faire de grandes poussées bien puissantes. Comme avec du 4×110 mm, on commence à tirer un bon profit de cette monte quand on pousse long. Il est vrai que cela vient vite s’apparenter au long track en patinage de vitesse sur glace.
Quant à nos interrogations, elles ont bien vite été balayées. J’ai effectué cet essai avec des copains de mon club du RC3V, des gens avec qui j’ai l’habitude de rouler et je peux donc affirmer que l’efficacité est au rendez vous.
Non seulement je n’ai rien perdu en vitesse de pointe ni en roulage par rapport à eux, mais en plus je peux dire que j’étais parfois plus rapide qu’avec mes 3 x 110 mm en me faisant moins mal aux cuisses. Eux souffraient derrière moi. J’ai fini par les tirer à plus de 40 km/h dans un faud plat montant…
Je pense que c’est au moins aussi efficace que du 3×110 voire que du 4×110, la puissance se transmet bien et le fait de n’avoir deux roues ne provoque pas de perte de roulage. Par contre, il en résulte une baisse de poids importante et cela a aussi son importance quand on est longtemps sur les rollers. Ce produit doit bien convenir aux longues distances d’autant que dans les montées se négocient assez facilement.

En conclusion ?

Je dirai que c’est quelque chose de surprenant mais vraiment séduisant, très agréable en terme de sensations.
Bien sûr, on note un manque de maniabilité évident, mais ça n’est pas vraiment important car cela s’apparente à du long track sur roulettes, ce n’est pas la maniabilité que l’on recherche.
Je n’ai pas prévu au départ de commercialiser ce modèle, mais à la vue des essais, laissons la porte ouverte, voyons s’il y a des gens intéressés et avisons. Marc se fera un plaisir de prêter sa paire pour un essai. Du coup, à moi de le remercier à mon tour. Sans lui, je n’aurais jamais fabriqué cela et je ne le regrette vraiment pas.

Liens utiles

Site de Diabolik Texte : Didier Chaplain et Marc Boilleau
Photos : Didier Chaplain et Marc Boilleau

Matos dun platine Essai prototype 2x110
Auteur
Alexandre Chartier 'alfathor'

Bonjour à tous, je suis Alexandre Chartier, fondateur et webmaster de rollerenligne.com. Le site a vu le jour officiellement le 11 décembre 2003 mais l'idée germait déjà depuis 2001 avec infosroller.free.fr. Le modeste projet d'étude est devenu un site associatif qui mobilise une belle équipe de bénévoles. Passionné de roller en général, tant en patin traditionnel qu'en roller en ligne, j'étudie le patinage à roulettes sous toutes ses formes et tous ses aspects : histoire, économie, sociologie, évolution technologique... Aspirine et/ou café recommandés si vous abordez l'un de ces sujets !

21 responses to “Matos : essai d’un prototype de platine 2×110 mm”

  1. gui_gui
    8 avril 2009 at 6 h 33 min
    Bravo pour le concept roller ;)
    Etant donné la simplification des platines,(peu d'usinage), ne pourrait-on imaginer ces platines un minimum télescopique pour supporter toutes les pointures? je pense pas que la surcharge pondéral serait importante.
    Je suis de l'avis de LiTTlel, l'adhérence doit en prendre un bon coup, donc pour des tracés avec des virages serré ca doit pas etre de la tarte de rester a la corde!
    De la méme facon dans les cotes un peu rude, le phénomène de fo
  2. Greg77
    8 avril 2009 at 6 h 07 min
    bonsoir je voudrai savoir si les platines 2 roues sont comercialisees si oui a quel prix merci par avance
  3. Appache
    7 avril 2009 at 23 h 30 min
    belle idée et réalisation ! peut on encore parler de roller ? c'est à mi chemin entre inline et ski-roue. Comme Appache, tentant pour des épreuves d'endurance ... mais tout le monde ne doit il pas lutter à armes (matériel) égales ??
  4. alf
    7 avril 2009 at 23 h 00 min
    Admettons que-l-on rajoute trois roues de 80 mm entre les 110 mm... Cela ne vous rappelle pas des platines artisanales qui roulent depuis pas mal de temps sur la F.I.C.?

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