Quels rollers choisir pour débuter la course ?
C'est souvent une suite logique : après s'être frottés à la randonnée, de nombreux patineurs se tournent vers la course, attirés par les sensations de vitesse et la glisse... Mais le choix du patin s'avère souvent délicat, il n'est pas si facile de passer d'un roller montant et enveloppant à une paire à tige basse. Conseils...
Par alfathor

De la berline à la voiture de course
L’amour de la glisse fait que l’on va toujours chercher des patins de plus en plus performants, avec un meilleur rendement. Il est donc fréquent de voir des patineurs loisirs se laisser tenter par des roller de course, tout comme le cyclotouriste du dimanche va craquer pour un vélo tout carbone. Si un cycliste peut toujours rouler sur un modèle tout carbone (même s’il perd en confort), en roller ce n’est pas la même donne. On ne passe pas impunément de la charentaise enveloppante d’un roller de randonnée au confort spartiate d’un modèle course haut de gamme…
Quelles différences entre un roller randonnée et un roller course ? En quoi cela change-t-il le patinage ?
On constate de nombreuses différences de conception entre un roller de randonnée et un roller de course.
La coque
Comme on le note aisément à l’oeil nu, la chaussure des rollers de randonnée est bien plus montante ! Elle enveloppe largement la cheville et monte légèrement sur le tibia, cela offre un bon maintien et beaucoup de contrôle sur le patin.
Sur une coque de vitesse, la tige est beaucoup plus basse, elle monte à peine au dessus des malléoles. Du coup, le pied est beaucoup plus libre de ses mouvements mais le maintien est réduit au strict minimum, il faut donc avoir des chevilles bien musclées et toniques pour pouvoir contrôler le patin.
Ensuite, le confort est également très différent. On pourrait comparer cela à la différence entre les sièges d’une berlin et le siège baquet d’une formule 1. Le roller de randonnée est équipé d’un chausson épais et moelleux alors que le roller de course ne possède qu’une fine couche de mousse pour séparer le pied du carbone. Le confort est donc des plus spartiates.
Pourquoi ? Parce qu’un chausson épais comme celui d’un roller fitness dissipe la force de la poussée lors du patinage, alors que dans un roller de course, l’énergie est directement transmise à la coque, à la platine et au sol.
Pour aller un peu plus dans le détail, on peut également comparer les matériaux : un roller de randonnée possède une coque à base plastique plutôt souple et tolérante, complétée par une tige en mesh, un tissu respirant, voire par du cuir synthétique. Sur un roller de course, la coque est constituée de matériaux composites : fibre de verre, fibre de carbone, résine… elle est beaucoup plus rigide et légère.
La platine
Là encore, on constate de grosses différences : les platines de roller de randonnée sont en général de longueur moyenne, assez souples pour absorber les imperfections de la route. Sur des rollers de vitesse, les platines sont plus longues pour accueillir des roues de grand diamètre et très rigides pour transmettre au mieux la force de la poussée. Elles sont donc également plus haute, et on est donc moins stables.
La conception même des platines est souvent très différente : sur des patins fitness, elles sont souvent embouties et en 2 pièces, alors qu’en vitesse, elles sont plutôt monobloc et extrudée dans de l’aluminium, voire réalisées en carbone pour plus de légèreté et de rigidité !
Les roues
On constate rapidement la différence de diamètre ! Un roller de randonnée possède des roues d’un diamètre variant de 80 à 100 mm environ… alors qu’en course on peut monter jusqu’à 110 mm ! Autant vous dire que l’inertie est beaucoup plus importante, que l’on peut aller beaucoup plus vite. On est aussi perché beaucoup plus haut, on est donc, une fois encore, moins stable.
Autre détail qui peut avoir son importance : la dureté des roues. En fitness, les roues sont plutôt tendres pour rester confortable et avoir une bonne accroche (78 à 84A pour la plupart des modèles). En course, les roues sont plus dures afin d’augmenter encore le rendement (85 à 87A).
Et les roulements ?
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il existe assez peu de différences entre des roulements de roller de randonnée milieu de gamme et un roller de course haut de gamme. La différence de rendement sera assez faible.
Quel type de roller de vitesse choisir pour faire une bonne transition ?
Pour ne pas être totalement dépaysé, il faut donc opter pour un roller à mi-chemin entre toutes les caractéristiques que nous venons d’évoquer…
Privilégiez une coque légèrement montante
Quand on quitte le maintien d’un roller de randonnée, il faut du temps aux chevilles pour se renforcer et gagner en tonicité. Passer directement sur une coque basse serait une erreur car vous n’auriez pas suffisamment de précision et de contrôle sur vos rollers.
De plus, patiner directement avec des modèles en carbone trop bas vous blessera irrémédiablement les chevilles car les coques carbones ne pardonnent pas les fautes techniques.
Nous vous conseillons donc de vous orienter vers un modèle à coque composite qui monte bien au dessus de la malléole sans (trop) sacrifier le confort.
Les platines et les roues
Il ne faut pas voir trop grand d’entrée de jeu. Ne vous précipitez pas sur des roues de trop grands diamètres car elles augmentent la hauteur du montage et sollicitent les chevilles. D’autre part, plus le diamètre est grand, plus le roller est difficile à lancer à cause de l’inertie des roues.
Plusieurs solutions s’offrent à vous :
- Partir sur un modèle de platine avec 4 roues de 100 mm pour quelques mois (voire un an selon vos facilités)
- Choisir un modèle de platine acceptant des roues de 110 mm d’entrée de jeu et le monter en 100 mm le temps de vous faire la main, éventuellement passer en 104 ou 105 mm puis en 110 mm
- Soit opter pour un modèle 3×110 mm et 1×100 mm. Vous pouvez le monter en 100/100/90/100 dans un premier temps, en 104/104/94/104 dans un second temps et enfin 110/110/100/110 une fois que vous êtes rôdés !
Quelques modèles adaptés pour une bonne transition…
Powerslide et Bont semblent être les deux seules marques du marché à proposer des modèles adaptés aux personnes passant de la randonnée à la course…
Le Powerslide Virus SL, un nouvel arrivant qui pourrait séduire son public
Ce roller sortirait courant avril 2012 Il a l’avantage d’être équipé d’un cuff amovible. On peut enlever ce collier supérieur une fois que l’on se sent plus à l’aise avec les grands diamètres. Ce modèle l’avantage d’être équipé d’une platine magnésium acceptant 4 roues de 110 mm. Sa coque en composite alliant nylon et fibre reste assez souple et confortable.
Les Powerslide R2 et R4
Ce sont des valeurs sûres de Powerslide, très appréciées par les patineurs de longue distance. Leur coque assez montante à base de fibre de verre enveloppe bien le pied, elle reste assez confortable. La configuration 3×100 et 1×90 laisse le temps d’apprivoiser les grands diamètres.
Le Powerslide C8
Dans le même esprit que les R2 et les R4, le C8 possède une coque bien montante qui rassurera les plus réticents.
Par contre, il est équipé directement avec une platine 4×110 mm, il n’est donc pas non plus à la portée de tout le monde ! A conseiller aux grands gabarits puissants…
Les Bont Cheetah
Ce modèle d’entrée de gamme de Bont avec une coque en fibre de verre est très abordable avec un tarif avoisinant les 300 €. Il offre un confort correct, une tige assez montante, les sensations se rapprochent vraiment de celles d’un patin de course sans se ruiner.
Le Bont Semi-Race
Comme son nom l’indique, ce patin fait une excellente transition entre roller randonnée et course. Il est très utilisé en longue distance. On peut le reprocher son manque de confort et la raideur de sa coque, mais il tient très bien le pied. On peut le thermoformer si besoin…
Il procure des sensations très proches des patins de course également.
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Pour conclure on pourrait dire : soyez humble et prenez le temps de progresser en même temps que votre matériel !
Un roller trop haut de gamme sera incontrôlable et vous ne prendrez pas de plaisir en patinant alors que le plaisir de la glisse reste le principal moteur de la pratique du roller…
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27 mars 2012 at 12 h 05 min