Anatomie des patins à roulettes traditionnels ou rollers quads

Patins à roulettes et rollers quads : même combat !

Les patins à roulettes traditionnels ont connu de nombreux noms à travers l’histoire. Il fut une époque où l’on « skatinait ». Désormais, on « fait du quad » ! Le roller quad est le nom modernisé du patin à roulettes.

Courte histoire des patins à roulettes

Certains pensent que les patins traditionnels sont plus vieux que les rollers en ligne, mais c’est une erreur ! Ils ont nés au milieu du XIXème siècle (Sam Nieswizki, 1991) alors que les rollers en ligne ont vu le jour près d’un siècle auparavant.

Le concept tel que nous le connaissons est né en 1863 dans l’esprit de James Leonard Plimpton. Toutefois, il est probable que les premiers patins traditionnels à quatre roues remontent aux années 1820. En effet, nous avons trouvé une esquisse de Goya figurant un modèle très ressemblant.

Pour revenir à Plimpton, celui-ci avait les chevilles fragiles. Son médecin lui conseilla donc de faire du patin à glace pour rester en bonne santé. C’est pourquoi il créa un patin à glace avec quatre lames regroupées par deux. Puis, il remplaça ensuite les lames par des roues. Le fait d’utiliser des essieux mobiles et orientables rendit cette pratique accessible au plus grand nombre. Ainsi sont nés les « Rocking Skates ». En 1863, Plimpton vend ses rollers aux propriétaires de patinoires et fait fortune.

Les quads sont les premiers rollers à être produits à échelle industrielle. Cela n’empêche pas les rollers en ligne de survivre, mais la mode des années 1870 se cantonne bel et bien au patin traditionnel à essieux.

Du patin à roulettes à sangles au « roller skate »

Jusque dans les années 1970-1980, les industriels produisirent massivement des patins à bas-coût plutôt basiques. Leur spécificité : ils ne disposaient pas d’une chaussure mais de sangles permettant de les fixer au pied avec n’importe quelle type de chaussettes. Le public les appelaient alors : « patins à roulettes ». Puis arrivèrent des modèles plus évolués avec chaussure intégrée qui s’appelèrent communément « roller skates ».

La grosse différence entre roller en ligne et roller quad : les châssis à essieux

Hé oui, ce n’est un secret pour personne, la principale différence entre une paire de quad et de inline, ce sont les châssis équipés de trucks ! En patin traditionnel, le terme de platine est moins usité que celui de châssis, du fait de la présence des trucks. Les quads sont équipés de deux essieux ou « trucks ». Ces derniers accueillent chacun deux roues opposées.

Les trucks, c’est quoi ?

« Truck », en traduction littérale, cela voudrait dire « camion » en anglais, pas vraiment parlant !

En fait, il s’agit de la pièce mobile qui relie l’axe des roues au reste du châssis. Les trucks peuvent être en métal, en plastique ou en composite.

Le type de roulement dépend du type de truck

Les trucks possèdent des axes de 7 ou 8 mm d’épaisseur selon les modèles. Ainsi, il faut faire attention quand vous choisissez vos roulements !

• sur des axes de 7 mm, il faut des roulements de type 607 ou 627
• sur des axes de 8 mm, optez pour des 608 !

Les coussins ou « cushions » sont communément appelés « gommes »

Des sortes de boudins en plastique, polyuréthane ou caoutchouc viennent se positionner entre la platine et les trucks. Ce sont les cushions ou coussins en Français.

Ils ont plusieurs fonctions :

• Assouplir ou rigidifier l’articulation truck/platine, la rendant plus ou moins maniable. Selon leur dureté mais aussi selon la pression exercée par le serrage du truck.
• Assurer la cohésion entre la platine et les trucks et faciliter le retour en place du truck à l’horizontale.
• Amortir les vibrations

Les chaussettes

Il s’agit de petits embouts en plastique, en caoutchouc ou en métal qui viennent s’insérer entre les trucks et le châssis. Comme les gommes, ils réduisent les vibrations et améliorent le confort.

Les coupelles

Elles viennent s’insérer entre le châssis et les gommes. Elles réduisent la force exercée sur les gommes en la répartissant de façon plus homogène. Ainsi, les gommes ne s’écrasent pas.

Les écrous de réglage

Plus vous les serrez et plus la platine se durcit et rigide ! Plus vous les desserrez et plus la platine redevient maniable. Vous modifierez les réglages en fonction de votre pratique : la maniabilité (slalom) ou du rendement (vitesse, randonnée).

La barre de renfort

Elle assure la cohésion entre les ponts avant et arrière de la platine. Elle rigidifie l’ensemble, limite les risques de casse et donne un peu plus de répondant au patin.

Les roues de roller quad : une grande variété de diamètres et de duretés

Elles aussi variées qu’en roller inline ! Grandes, petites, dures, molles, même leur forme change.

En général, les patineurs utilisent des petites roues dures en intérieur. Par contre, ils emploient des grandes roues un peu plus molles pour une pratique en extérieur.

En roller artistique, les patineurs utilisent des types de roues différents en fonction du type de sol (béton, parquet, revêtement synthétique…) et de son niveau d’adhérence (rugueux, glissant…).

Cela devient une véritable science pour déterminer le bon type de roue en fonction des besoins !

Anatomie d’une roue de patin à roulettes traditionnel

Tout comme sur une paire de roller en ligne, les roulements viennent s’insérer dans le noyau de la roue. Une entretoise sépare les roulements et permet de conserver une bonne cohérence. Certains patineurs n’utilisent pas d’entretoises, mais nous vous conseillons de les conserver car elles assurent une meilleure liaison entre la roues et les roulements. Ainsi, l’énergie se transmet mieux et le roulage est bien meilleur.

En patin traditionnel, la roue tourne autour d’un axel. Un écrou la bloque la roue à son extrémité. C’est la principale différence de fixation avec des rollers inline.

Si vous serrez trop l’axe, cela comprime les roulements et cela diminue le roulage, il faut trouver un juste milieu pour votre réglage.

Les spécificités des patins traditionnels en fonction des disciplines

En patinage artistique sur roulettes : une bottine montante rigide

Les patineurs artistique privilégient les bottines montantes et rigides pour bénéficier d’un maximum de précision. Le châssis, quant à lui, se positionne plutôt vers l’arrière. Sur l’avant, le châssis dispose d’une butée, l’équivalent du tampon de frein des rollers en ligne. Cette butée est assez volumineux. Elle facilite les figures en piqués. La talonnette apporte de la stabilité dans la réalisation des figures.

En rink-hockey : des rollers quads à bottine semi-montante rigide

Les chaussures de rink-hockey sont plus basses, semi-montante et relativement rigides. En effet, le pied doit bénéficier d’un maximum de maintien dans le patin, tout en laissant une certaine liberté de mouvement. Des renforts procurent une meilleure résistance aux coups de crosse et aux impacts de balles.
Les talonnettes créent une légère bascule vers l’avant qui favorise la réactivité et les relances. Des qualités indispensables en rink hockey !

Le placement de la platine varie selon les disciplines

Selon la pratique considérée, le positionnement de la platine sous la chaussure va beaucoup varier, plutôt vers l’avant dans les sauts, centrée en randonnée…

Pour aller plus loin

Rollerquad.net, le site de référence du quad

Texte : Alfathor
Illustrations : Alfathor et Hawaii Surf