Test : roller slalom Kim Sung Jin

Il y a quand même des fois où on se sent un peu veinard de bosser sur ReL, quand on appelle un fabricant (Seba) pour lui demander de tester un produit (le KSJ en l'occurrence) et que vous entendez au bout du fil : "pas de problème, je t'envoie ça !". Après le Igor, ReL a pu chausser le second haut de gamme d'Universkate aux couleurs du champion coréen Kim Sung Jin...

Par alfathor

Test : roller slalom Kim Sung Jin

Test : roller slalom Kim Sung Jin TEST : ROLLER SLALOM KIM SUNG JIN

Présentation

Le KSJ, tire son nom du fameux slalomeur Coréen Kim Sung Jin. Le bougre accompagne la marque Seba depuis plusieurs années. Son style, sa fluidité et sa polyvalence en font pâlir plus d’un : speed-slalom, style, slide, rien ne résiste au prodige coréen qui flirte régulièrement avec la première place du classement mondial WSSA.

Seba lui a rendu hommage en sortant un patin hors-norme en 2010, assez déroutant en comparaison des autres modèles de la marque. On retrouve la platine Deluxe commune avec le Igor, mais alliant l’argent et le doré avec la signature du champion. Le carbone est à nouveau présent pour envelopper le pied. On constate aussi que la tige est plus « ouverte » que sur les autres modèles Seba. Elle se fond autour de la coque pour plus de légèreté. La principale différence réside sans aucun doute dans le spoiler si caractéristique en Y (triangle cuff).

Côté look, le doré est bien présent mais reste assez discret combiné au noir. Un patin stylé qui ne manque pas d’éveiller la curiosité des patineurs.

Avec 1460 grammes pour le KSJ contre 1615 pour un Igor en taille 40, on gagne près de 150 grammes par patin. C’est un des modèles de slalom les plus léger du marché.

Souplesse/rigidité

Un point compliqué à détailler avec le KSJ. S’il est possible de réaliser des figures assises sans trop de difficulté, il reste que la flexion de la partie supérieure de la tige se fait beaucoup moins facilement que sur un Igor où on a vraiment l’impression que le patin accompagne le mouvement du pied. Sur le KSJ, on ne force pas vraiment pour fléchir, mais le cuff ne suit pas tout à fait non plus le mouvement. Les sensations sont donc très différentes.

Confort

Le confort intérieur du chausson est bon : aucun point de pression à déplorer. Le pied est bien accueilli dans la chaussure. On sent que le carbone n’est pas loin et sera réactif en cas de sollicitation mais n’est nullement gênant.
La partie supérieure de la tige peut être un peu irritante pour le mollet dans la durée, nous vous conseillons donc d’utiliser une chaussette épaisse et montante, et là, on retrouve un bon confort. Cela peut également venir d’un placement de platine imprécis. Prenez le temps de faire vos réglages et ces inconvénients se font oublier.

Maintien

Le maintien latéral et longitudinal est excellent, le patin ne bronche pas. Si vous êtes un habitué des patins Seba, veillez toutefois à prendre un patin très proche du pied, comme on pourrait le faire en course, car le KSJ chausse plus grand que les autres modèles de la marque, carbone oblige.

Serrage

Bonne nouvelle pour les habitués de la marque Seba, le serrage est plus facile sur les KSJ en comparaison avec les autres modèles de la marque… notamment du fait que la tige est plus ouverte, les oeillets des lacets sont plus accessibles.
On trouve d’abord un lacet allant du bas du pied jusqu’au tibia. Une bande à scratch affine le serrage sur l’avant du pied. Le coup de pied est bloqué par une sangle micrométrique et une seconde bande à scratch vient finir le serrage sur le tibia.
Contrairement aux autres modèles de la marques où le lacet est quasiment un luxe, sur le le KSJ, il devient indispensable de le serrer du fait de la structure de coque plus ouverte. C’est lui qui vous apportera le maximum de précision.
La boucle micrométrique centrale sur le coup de pied est difficile à serrer au maximum, ce n’est pas évident de caler le pied au mieux dans la chaussure. Au bout d’un moment, on peine à avaler la courroie. A optimiser donc.
Le serrage de la partie haute par un scratch est finalement amplement suffisant car il permet de laisser un peu de liberté au tibia, gagnant ainsi en confort et en amplitude de mouvement.
Dans l’ensemble, le serrage du KSJ reste efficace, mais moins précis que celui d’un Igor. Le pied bouge un peu plus dans la chaussure. Il faudra bien prendre le temps de serrer le lacet pour un obtenir maintien optimal.

Platine

La platine Seba Deluxe accueille 4 roues de 80 mm dans sa version en 243 mm ou 4 roues de 76 mm en 231 mm. La rigidité est au rendez-vous grâce aux parois bien épaisses et aux multiples ponts de renfort. Elle combine une très grande réactivité et un bonne stabilité dans les wheelings. Elle s’avère vraiment résistante à l’usage et encaissera sans broncher vos coups de boutoirs. Rien à dire sur un modèle très réputé qui a fait ses preuves depuis quelques années. 

Roulements

Le KSJ est équipé de Twincam ILQ 9 Pro Slalom, les plus haut de gamme de la firme de roulements. La cage est protégée par une flasque élastomère sur la face externe et ouverte sur la face interne pour plus de fluidité et moins de frottement. Nous n’avons constaté aucune dégradation des qualités de roulage des roulements durant le test. Ils sont terriblement silencieux à l’usage, un vrai sniper au milieu des passants !

Roues

Seba a équipé le KSJ de roues de 80 mm pour une dureté de 85A (plutôt dur donc). Elle possède un profil elliptique bien marqué, à la façon des roues de vitesse.
Le noyau à 5 branches est « classique », on le retrouve sur une foule de modèle depuis une dizaine d’année, le même que sur les Hyperformance pour ceux qui se souviennent. Le test de rebond est concluant, les roues reviennent à bonne hauteur assez rapidement.

A l’usage, les roues ont un comportement versatile. Elles offrent un très bon roulage vraiment plaisant en déplacement et une grande réactivité, ainsi qu’une bonne vitesse mais elles souffrent de décrochages rapides et parfois brutaux. Attention aux changements de surface ou de direction. L’adhérence sur le mouillé est faible.

Visserie

La platine est équipée d’axes simple type « course » de 8 mm percés en leur centre. Il sont facile à démonter et bien solides. Les vis de fixation de la platine à la coque avec des empreintes de 5 mm sont robustes et ont fait leurs preuves. Cette configuration se retrouve sur l’ensemble des modèles Seba.

Finition

On note la présence d’une pièce protégeant la coque de l’abrasion sur la face avant externe du pied, elle rallonge la durée de vie du patin. La finition du carbone est impeccable, aucune bulle ni trace de colle. R.A.S.

Conclusion

Le KSJ ne s’adresse pas à tous les patineurs. Il offre une très grande maniabilité, une bonne vitesse, de la nervosité. Il s’avère parfait pour la pratique style et le speed slalom à laquelle il est totalement destiné. Il est également léger, ce qui accroit sa réactivité quand on le sollicite. La flexion s’avère déroutante au premier abord, mais on oublie rapidement cette sensation en desserrant un peu la sangle. Les figures assises passent… mais moins naturellement que sur un Igor. Si le confort est bien présent dans la chaussure, les frottements sur la partie supérieure de la tige peuvent devenir désagréables dans la durée si vous avez la peau sensible, optez pour une chaussette épaisse et le problème est réglé. Un bon patin donc, mais qu’il faut prendre le temps d’apprivoiser… 

Vidéo de présentation by Hawaii Surf

 

Les points forts et à les points à améliorer

Les plus

+ Réactivité/nervosité
+ Maniabilité
+ Légèreté
+ Finition
+ Esthétique travaillée

Les moins

– Frottements irritant sur la partie haute de la tige
  sans grosse chaussette
– Serrage manquant un peu de précision
– Roues versatiles

Notes

Souplesse 06/10
Maintien 09/10
Serrage 08/10
Confort 07/10
Châssis / Platine 10/10
Roulements 10/10
Roues 08/10
Axes et visserie 10/10
Finition 09/10
Rapport qualité/prix 08/10
 

NOTE FINALE :

85%

Caractéristiques techniques

Coque : Souple/dur avec base et spoiler en fibre de carbone. Plaques intégrées 7 trous avant & arrière. Abrasive pad remplaçable
Serrage : Boucle micrométrique « Spider » / Double Strap / Toe Strap Asymétrique
Pointures : 34 au 47
Châssis : Deluxe 231/243mm / Aluminium 7000 extrudé
usage possible en rando/grand tourisme avec une platine 255 ou 273 mm
Frein : frein disponible en pièce détachée (achat supplémentaire)
Diamètre maximum : 80 mm
Roues : Seba CW white « KSJ » 76 mm / 80 mm
Entretoises : Aluminium
Roulements : Twincam ILQ9 slalom pro
Masse : 1460 gr en taille 40
Axes : : 8 mm « course »
Prix : 499 Euros
Utilisateurs : hommes, femmes
Usage : slalom, freeride

Galerie photos

Liens utiles

Site Seba
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Test de la platine Seba Deluxe 4×80 mm Test des Seba GT
Test : Pro modèle Igor Cheremetieff

Texte : Alfathor
Photos : Seba et Alfathor

test seba ksj
Auteur
Alexandre Chartier 'alfathor'

Bonjour à tous, je suis Alexandre Chartier, fondateur et webmaster de rollerenligne.com. Le site a vu le jour officiellement le 11 décembre 2003 mais l'idée germait déjà depuis 2001 avec infosroller.free.fr. Le modeste projet d'étude est devenu un site associatif qui mobilise une belle équipe de bénévoles. Passionné de roller en général, tant en patin traditionnel qu'en roller en ligne, j'étudie le patinage à roulettes sous toutes ses formes et tous ses aspects : histoire, économie, sociologie, évolution technologique... Aspirine et/ou café recommandés si vous abordez l'un de ces sujets !

3 responses to “Test : roller slalom Kim Sung Jin”

  1. JP
    2 mai 2011 at 13 h 31 min
    merci pour ce test bien sympa :) le KSJ gold edition semble vraiment chouette... j'ai hate de le v
  2. Jipe
    20 avril 2011 at 6 h 44 min
    Juste une question : pourquoi ce patin est-il aussi "haut sur pattes" ? Si les embases carbones avaient été moins hautes, on aurait pu gagner plus d'un centimètre vers le bas. Choix volontaire pour un boot compatible avec du diamètre supérieur ?
  3. gui_gui
    12 avril 2011 at 10 h 47 min
    +1 JP: le KSJ 2 n'est pas limité au slalom, il est parfait pour un usage urbain. Seba semble d'ailleurs avoir la même opinion en sortant les Trix patin annoncé comme urbain/fitness avec une boot qui semble techniquement identique a celle du KSJ 2.
    Pour le frottement de la partie supérieure de la tige sur le tibia, cela disparait après que la boot se soit faite au pieds. J'ai eu exactement le même phénomène sur mes High lorsqu'ils étaient neufs.
    Pour répondre a qui-qui: les blocs de montage ne sont pas plus hauts que sur des iGor, Seba Carbone ou M100 par exemple, cette hauteur est due a la plaquette aluminium insérée dans la coque carbone.

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