Mans 2008 : Recit du duo Alex-Rick

ReL poursuit la série de récits consacrée aux patineurs qui ont participé en duos aux 24 Heures du Mans roller 2008. L'équipe Londonienne Alex-Rick, qui termine 6ème avec 556 km parcourus, a choisi de répondre à nos questions... en duo!

Par alfathor

Mans 2008 : Recit du duo Alex-Rick

Les 24 Heures du Mans roller 2008 avec le duo Alex & Rick 24 HEURES DU MANS 2008 AVEC LE DUO ALEX & RICK – LONDON SST ReL poursuit la série de récits consacrée aux patineurs qui ont participé en duos aux 24 Heures du Mans roller 2008. L’équipe Londonienne Alex-Rick, qui termine 6ème avec 556 kms parcourus, a choisi de répondre à nos questions… en duo!

La barre des 130 tours franchie…

1.Pourquoi avoir choisi de participer en duo?

[Alex] Pour moi, c’est simple, Le Mans c’est de l’endurance, et donc faire 20 sprints sur 24 heures ça lasse au bout. Le solo étant trop bargeot (respect Messieurs Dames!), j’ai trouvé que la solution duo était idéale. Rick, a été intéressé dès octobre, mais déjà inscrit dans une équipe vétéran, il ne m’a rejoint (après que 3 équipiers potentiels m’aient fait faux bond) que sur le tard, une fois l’équipe vétéran surbookée.
[Rick] J’ai fait tant de Marathon, que je voulais un nouveau challenge. Je pensais au Solo mais le Duo s’est présenté. J’ai considéré que ça serait moins dur.

2. Vous aviez donc une certaine expérience duo en endurance ?

[Alex] J’ai toujours aimé les balades dans la nature en roller, et j’ai découvert les mini raids quand Alain Decayeux a fait une visite sur Londres. Ensemble nous avons fait Portsmouth-Guilfrod. Depuis, j’essaie d’organiser 4-6 balades par an, de 60-100km autour de Londres.
[Rick] Jamais fait de telles distances en si peu de temps, mais j’ai déjà fait quelques doubles marathons et des semaines de longues distances en Hollande. Je participe aussi régulièrement à des Marathons. Enfin, j’ai fait Le Mans en équipe 5 fois et donc connais le circuit parfaitement.

3. Comment vous êtes vous préparé à l’épreuve ?

[Alex] Je me suis préparé pendant 8 mois, car je pars d’un niveau plutôt bas (5h30 à la One Eleven l’année dernière). Principalement des longues distances le week-end et un peu de course à pied en semaine.
[Rick] Je n’ai eu que 8 semaines entre ma décision de participer et le départ de la course. J’ai donc adapté ma technique plutôt que de travailler ma forme physique. Je me suis juste concentré à être efficace dans ma poussée. J’ai ensuite fait deux Marathons en 16 heures puis une semaine de 350 km. Le reste n’était que théorie sur la stratégie de relais, sur quoi manger et sur comment organiser le support.

4. Et pour le matériel ?

[Alex] Des Bont Semi Race, puis Fila M100 (très usés !) au bout de 14 heures pour un meilleur confort.
[Rick] J’ai utilisé mes patins custom de vitesse et un change complet (vêtements et casque) pour rester sec. J’ai mangé des petits pots pour bébé, des barres de protéines et une quantité infinie d’eau faiblement dosée en isotonique.

5. Un staff vous accompagnait ?

[Alex] Oh oui, Eric et Ma femme. Le duo, c’est un mensonge, car en réalité, une grosse partie du succès vient de l’assistance. Super boulot de nos deux assistants. Je plains ceux qui étaient tous seuls !
[Rick] Oui, nous avions un excellent support qui nous a permis de nous concentrer sur la course et la récupération, également plein d’encouragement de la part des équipes que nous connaissions et avec qui nous partagions le stand.

6. Comment se sont passés le départ et les premières heures ?

[Alex] Trop vite! La folie ! J’étais à bloc (9’50) et malgré ça on voit tant de solos et duos avionner en moins de 9’00. Vraiment la folie. En chiffre, c’est simple, notre tour le plus rapide n’est que le 18ieme des Duos…
[Rick] Pour le départ, il était important de ne pas partir rapidement, alors j’ai marché vers mes rollers. Pris mon temps pour bien les mettre en 90 s et puis directement je me suis mis dans un mode de roulage le plus économique possible en utilisant ma « chute » au maximum. Pour atteindre notre maximum en 24 heures, nous savions qu’il fallait rouler pendant 24h et que certain partirais trop vite et s’écrouleraient plus tard. Lors des premières heures, nos moyennes étaient sous les 10 minutes ce qui était au delà de nos rêves les plus fous ! Incroyablement nous n’avons perdus que 1 minute au tour au cours des 24 heures, notre stratégie a donc fonctionné.

7. Durant l’épreuve, comment avez vous mangé, dormi ?

[Alex] On s’est évidemment forcé à manger et boire en permanence, mais c’est l’une des difficultés du duo (et solos ?): réussir à engranger du glycogène pendant 24 H pour fournir le bon type d’énergie vis à vis de notre effort. Dormir, peu, très peu car notre stratégie était de se relayer le plus souvent possible et uniquement faire des siestes au besoin. Au total, j’ai fermé les yeux pendant 80 minutes.
[Rick] J’ai dormi 20 minutes puis 10 et ce n’était pas assez. Mes yeux ne voulaient plus rester ouverts et j’étais inquiet de tomber lors d’un micro sommeil. J’ai alors dit à Alex que j’avais besoin de repos. J’ai eu une heure qui m’a complètement réparé. Pour la nutrition, pas de grand repas, juste un complément permanent de protéines. Les petits pots bébé étaient une super idée, facile à manger et à digérer.
[Alex] pour moi, ça n’est pas passé, j’ai trouve les petits pots dégueulasses, je me demande bien comment ma fille peut manger ça.

8. Avez-vous communiqué entre équipiers ?

[Alex] Notre secret à nous… oui, nous avions une radio chacun ce qui permettait d’annoncer au staff les relais à l’avance. Incroyable l’énergie économisée à ne pas chercher son coéquipier qui arrive. La stratégie était claire au départ, donc seuls de petits ajustements ont été requis au cours des 24 heures.
[Rick] Oui, ces radios nous ont aussi servis à communiquer parfois entre nous.

9. Vous avez donc pu trouver du soutien sur la piste ?

[Alex] J’ai pris beaucoup d’aspis, mais très peu de soutien au final. Etant l’équipe la plus lente de Londres, l’attention des équipes anglaises était vers les deux autres. Par contre dans les pits, beaucoup d’encouragements. J’ai également eu ma dose de gentilles personnes qui voulaient me soutenir en me poussant mais qui avaient tendance à me tirer en arrière… Pour ma part, j’ai fait mon possible pour encourager les solos tout au long des 24 heures.
[Rick] J’ai eu pas mal d’encouragements sur la piste de la part des gens que je connaissais et quelques uns en dehors de la piste. Pas mal de patineurs m’ont aidé mais j’ai également aidé d’autres personnes. L’esprit était excellent entre compétiteurs ce qui a facilité l’épreuve.

10. Comment se sont passées les dernières heures et l’arrivée ?

[Alex] Un grand flou, à ce moment là, plus grand chose n’enregistre, juste un relais de plus toutes les 20 minutes et un regard constant sur la montre. Petite excitation quand même vers 12 h quand on a frôlé la quatrième place, vite éteinte quand Rick a dû faire une longue sieste pour récupérer son manque de sommeil, me forçant à lever le pied pour tenir.
[Rick] Oui, après cette dernière sieste, les dernières heures me sont apparues faciles. Alex lui, commençait à avoir du mal et j’ai donc tourné 2 tours pour 1. J’ai calculé nos relais pour coïncider avec la fermeture des stands, avec 3 minutes de plus, histoire de ne pas se taper la montée plusieurs fois. J’avais essayé de ne pas regarder le classement au long de la course, mais vers la fin, on avait un tour de retard sur le duo devant et plusieurs tours d’avance sur ceux derrière. On était 6ème et ça ne changerait plus. Alors autant discuter ! J’ai fait mes tours les plus lents, restant vertical et discutant les gens sur la piste. J’ai fait le pitre pour les photographes, tout ça pour me relaxer et préparer un bon dernier tour ! Passage sur la ligne en 23:59:30, j’ai lentement monté le Dunlop. Ayant rencontré quelques amis, nous avons discuté tout le long pour finir par un sprint de 150m. Fini…fabuleux ! A moi les hamburgers et la bière!

11. Avez-vous respecté la stratégie prévue au départ?

[Alex] Plus ou moins. On voulait être agressif et essayer de faire le meilleur résultat (en distance, pas classement) que l’on pouvait atteindre. Pour ça on a testé des relais sur 1, 2 et 3 tours. On a vite éliminé 1 (pas de gains évident) et 3 (car 30 minutes d’attente est trop long ou trop court). 2 tours c’était parfait. Ce que l’on n’a pas tenu, c’est notre cible de 12′ au tour… on a fait 11′ ! (rires)
[Rick] Oui, nous avons maintenu notre stratégie tout le long. Nous voulions être flexibles et de ne pas trop forcer et pour maintenir notre allure plus tard. Ça a marché. A tout moment l’un de nous était sur la piste accumulant les tours et nous avons fait 10 % de plus que notre estimation la plus haute (120 tours) et 33 % de plus que notre minimum. Nous avons légèrement adapté nos relais de 1 tour chacun à 2 tours chacun, ce qui était plus rapide. J’ai appuyé pour prendre quelques aspirations qui étaient rapides, mais j’avais très tôt décidé de ne pas trop forcer et de ne suivre que quand ça m’économisait de l’énergie. En permanence, se concentrer sur la technique et non pas sur l’effort.
[Alex] Marrant ça, ayant un niveau technique bien plus bas, je me suis concentré tout le long à faire l’effort pour toujours aller chercher quelqu’un pour me protéger dans la ligne droite ventée mais aussi pour faire des tours plus rapides que je ne peux faire seul.

12. Quels sont les points positifs et négatifs que vous retiendrez de cette 1° édition des Duos ?

[Alex] Positif: le duo est vraiment l’épreuve d’endurance ouverte à toute personne avec un peu de préparation. Si je peux le faire, ça veut dire que plein de monde peut le faire. Négatif… Peut-être le temps qu’il faut investir pour être sûr de ne pas mettre son corps en danger.
[Rick] Le point le plus positif est ce sentiment de réussite pour moi et mon partenaire mais également des autres équipes anglaises. Le point le plus négatif a été le manque de sommeil et cette peur de s’assoupir sur les rollers et de tomber.

13. Avez vous d’autres projets longues distances à venir ?

[Alex] Plein ! Comme tous les ans, la One Eleven, qui est la plus belle course européenne, mais aussi plusieurs longues distances autour de Londres à partir de septembre.
[Rick] Rien de ce niveau, mais en août, je vais faire le Méga Marathon à Goodwood (GB – 100km) et le week-end suivant la One Eleven. En octobre, ça sera le tour de « Athens to Atlanta » (USA – 134km)
Texte : Xia & Rick
Traduction : Xia
Photos : droits réservés

2008 Récit Mans duo AlexRick
Auteur
Alexandre Chartier 'alfathor'

Bonjour à tous, je suis Alexandre Chartier, fondateur et webmaster de rollerenligne.com. Le site a vu le jour officiellement le 11 décembre 2003 mais l'idée germait déjà depuis 2001 avec infosroller.free.fr. Le modeste projet d'étude est devenu un site associatif qui mobilise une belle équipe de bénévoles. Passionné de roller en général, tant en patin traditionnel qu'en roller en ligne, j'étudie le patinage à roulettes sous toutes ses formes et tous ses aspects : histoire, économie, sociologie, évolution technologique... Aspirine et/ou café recommandés si vous abordez l'un de ces sujets !

5 responses to “Mans 2008 : Recit du duo Alex-Rick”

  1. moobyfr
    14 juillet 2008 at 9 h 50 min
    le
  2. Le Vince
    13 juillet 2008 at 20 h 28 min
    En lisant le récit des Amis d'outre manche, c'est kasi presque un tracé, un rythme que l'on a pris avec Pierre. Quelques différences comme : pas de pot de bébé ni de radio. à tester. Enfin, le tempo imposé pour certaines équipes sont telles que nous avions tablés sur du 11 min ou 12 min au tour avec un maxi à 14 la nuit seul et nous avons fait moins au début 10 11 min puis 13 mais le koctail gagnant l'année prochaine sera obligatoirement un 10 min sur 24 h. posez la question à des équipes qui visent les 100 premières places, c'est du 7'30 au tour pas moins ! http://duo-roller.over-blog.com/
  3. jp2copter
    13 juillet 2008 at 10 h 49 min
    de plus pratiquant l'autohypnose il est possible de se mettre en alpha (demi-sommeil) et de récuperer 2 heures de sommeil en 8minutes . bravo pour le temoignage ps: n'oubler pas aussi de venir dans le sud . ride de la vaunage 2009 111km pour concurencer la one eleven .
  4. 8wd
    13 juillet 2008 at 9 h 18 min
    C'est corrigé, merci.

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