Les 24 Heures Roller de Calafat 2012 de Henry Rius
S'attaquer à un 24 heures en solo n'est jamais une chose anodine. Terminer deuxième des 24 Heures de Calafat (Espagne) quand on n'a jamais participé à une telle épreuve est une belle prouesse. Rencontre avec un forçat de la route, Henry Rius...
Par alfathor

Henry Rius alias EvinRude
Bonjour Henry, peux-tu te présenter pour les lecteurs de ReL ?
Je me présente, Henry Rius du club des Krokos Roller de Nîmes et membre de la Team BioRiderNature.Depuis ma plus tendre enfance, j’ai toujours fait du sport.
Ancien gymnaste (huit ans) et tireur à l’arc (dix ans).
Mais en 1997, j’arrête le sport. Je le reprends après onze ans d’inactivité.
Comment as-tu débuté le roller ?
Je décide de me remettre au sport et m’achète des rollers à 50 € chez Decathlon. Mes premiers pas éveillent des souvenirs d’enfance avec ces patins à roulettes en ferraille, lanières de cuir et roues en caoutchouc qui ne roulent pas, et sans truck, j’ai plus connu le skateboard, avec roues en uréthane, le polyuréthane n’avait pas encore vu le jour.
Ma première année, je l’ai passée à errer sur la voie verte, me refaisant une petite santé, essayant de retrouver un semblant de souffle. Techniquement, je n’ai pas appris grand-chose, j’ai pris quelques chutes, ne sachant pas freiner. Mon conseil : s’inscrire rapidement dans un club, c’est beaucoup plus intelligent !
Tu as donc rejoint le club des Krokos Roller à Nimes…
Oui, j’entame la saison 2009-2010 chez kroko-roller de Nîmes à l’école de patinage, j’en avais besoin… Puis fin mars, je me lance dans la vitesse, glisse, liberté, nature, grand air, voie verte de rêve… tout ce que j’aime, et tout ça sous la houlette d’Isa et de ses Krokos, avec qui je vais bouffer des kilomètres de plaisir, même si le « décrassage » est important et difficile (ancien gros fumeur).
Les premières courses s’enchaînent aussitôt. Open d’Avignon, de Narbonne, premières 24 heures du Mans par équipe, premières 6 heures à Bourges par équipe, et première place en V1. Quelle année !
Les courses sont lancées donc…
Oui, durant la saison 2010-2011, je suis à fond dans la vitesse avec des cours de préparation physique. Nous commençons aussi à faire des footings. Nous mangeons les kilomètres en roller.
Nous décidons de faire des 6 Heures en solo. Isa fait appel à un expert des courses d’endurance, Youb solo qui commence à nous « driver » et nous conseiller (on va souffrir dans le plaisir !).
Nous enchaînons les 6 Heures de Parilly, les 6 Heures de Saint-Eétienne, les 6 Heures du Puy. On apprend pleins de choses : rouler en ligne, l’entraide solo, se mesurer, se dépasser, se maitriser, etc. On aime ça ! Le physique revient petit à petit. Nous participons aussi à l’Open d’Avignon. Je fais une grosse sortie (pour moi à cluny) avec plus de 230 km …..en 4 jours (rires) !
Tu as beaucoup progressé depuis lors ?
Oui, lors de la saison 2011-2012, nous passons un cran au-dessus. L’objectif est de participer aux 24 heures solo à Calafat, ainsi qu’à quelques 6 heures. Nous suivons toujours les cours de préparation physique, les cours en salle pour la technique. Lors du 3ème cours, Isa se pète un ligament croisé ! Difficile pour nous, mais encore plus pour elle, mais que faire ?
Finalement, Youb Solo reprend les affaires en main. Les entainements se succèdent avec VTT, trek , trail et bien évidemment roller ! Nous travaillons aussi la préparation mentale sans nous en rendre compte. Que du bonheur dans un paysage magnifique qui est le sud et la Vaunage !
Arrivent les beaux jours : les entrainements changent. Nous nous recentrons sur le roller avec des exercices qui paraissent inadaptés, je n’y comprend rien mais je bosse, c’est lui le patron et il sait ce qu’il fait…
Arrivent les 3 heures de Chabeuil, les 6 Heures de Lyon et de Saint-Etienne. J’ai dû abandonner pour blessure au pied gauche, mais je me suis arrêté à temps ! Ouf…
Les derniers mois sont intensifs, on chôme pas. Et Calafat arrive enfin. Je prends un peu de repos avant la course.
Racontes-nous ta course de Calafat…
Je m’élance pour mon 1er 24 heures. Mes moyens étant modestes, je décide de faire cette course sagement et de donner un « coup de main » aux « collègues » si je suis suffisamment frais. Je veux surtout finir en un seul morceau !
Les choses se sont passées un peu différement. Je suis parti avec les cadors à la demande de mes deux coachs. Puis, au bout de 2 heures environ, j’ai lâché l’affaire. Je me voyais mal rouler aussi vite (pour moi) avec cette chaleur pendant 24 heures
A partir de ce moment là, je me suis refais une santé en roulant à mon rythme. Pas moyen de m’alimenter comme il faut mais cela n’est pas nouveau ! Je me suis fais remonter les bretelles par Isa, mon assistante et par Sofy une paire de fois… mais que faire ?
La course se poursuit. Je roule sans arrêt. La nuit arrive et la fraicheur aussi. Métamorphose : je retrouve mes jambes, ma technique. Je suis bien. La magie de rouler la nuit, à la frontale… les distances, le bruit, la vitesse, tout est faussé, mais quel pied !
Je roule seul. Parfois on a l’impression que tout le monde est parti se coucher (rires) ! Parfois je prend des trains, j’essaie de rendre la politesse, je me surprend à discuter avec des gens moi qui suis pas très bavard. Le temps est faussé aussi, mais je roule.
Après 10 heures de course, la douleur d’une ampoule me décide à m’arreter pour faire une pause ! Arret au stand. Je suis un vrai coq en pâte. On soigne mon ampoule. Aurélie, notre kiné me masse les cuisseaux, Isa me gave de nourriture tel un petit oiseau. Je change de roller. La révision des 10heures est ok et je repars après 35, 40 mn de pause je crois, frais comme un gardon !
Pas de sommeil, je pars avec youb, qui vient de faire une pause lui aussi. On roule, on se relaie, on roule, on se relaie… La nuit passe. Une douleur au genou apparaît pour Youb. Il part se faire soigner.
Je continue de rouler ne voyant pas le temps passer. Je roule avec un peu tout le monde. C’est en fin de nuit je crois que les krokos se relaient pour que je ne sois jamais seul jusqu’au bout.
Le jour se lève, la chaleur aussi. Et là, tout rebascule : le mal de pieds commence vraiment à se faire ressentir, la fatigue aussi. Les heures sont longues, très longues mais je roule, je roule en fixant les rollers devant sans jamais les quitter de vue…
A 11h30, je décide de refaire une pause, l’ultime pour couper cette journée interminable et me refaire une santé. Bien vu ! A point, encore gâté avec massage, nourriture , rigolade aussi, une eau qui pique d’une saveur exquise (rire).
Je repars aussitôt et je roule, on papote. Le compte à rebours des heures est enclenché. quatre, trois, deux et plus qu’une heure avant l’arrivée. J’ai encore un peu de jus mais je suis bloqué par mon mal de pied. Normal, non ?
Et arrive 16h00. Enfin ! La délivrance de l’arrivée ! Place aux photos , et il y en a, car j’ai oublié de dire, mais j’ai terminé 2ème ! On me l’a dit dans la nuit. J’ai résisté et roulé; j’ai surtout fait ma course, épaulé par un staff du tonnerre, des Krokos hors norme, kat et sol’oc, ji-mi-li et bones , jissé, mimyse, des espagnols, mes coachs Isa et Youb ! Qui j’oublie ?
Cela a été 4 jours de rêve en Espagne avec les Krokos Roller de Nimes. Merci kaptain et Philippe coussy, quel honneur !
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Photos : Youb Solo
Youb Solo
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