Les 24 Heures du Mans Roller 2012 en Solo de Catherine Exibard

Catherine Exibard a pris la 3ème place en solo des 24 Heures du Mans Roller 2012. "Kat Seulette Velay Roller" réalisé un beau total de 91 tours. Elle nous raconte sa course...

Par alfathor

Les 24 Heures du Mans Roller 2012 en Solo de Catherine Exibard

Récit…

24 Heures du Mans Roller Solo de Catherine Exibard16h00 : Départ en fond de ligne droite comme tous les ans pour les solos qui ne passent pas par l’épreuve des qualifications. Retrouvailles toujours assez émouvantes, grosses embrassades, nous nous souhaitons bonne course…

Le départ est donné par un magnifique faux départ, mais qu’importe, l’épreuve est longue pour nous! Je me trouve tout de suite dans un peloton, avec Loïc, Sylvain, dans un groupe dans lequel figure Kemel, Labeuche, Bruce, l’Ecossais…

La pluie s’invite vers 16h30, ça rince bien! Loïc décroche car il a chaussé ses nouvelles roues roses X’Dual, de vraies savonnettes sur terrain mouillé. Moi, j’ai chaussé mes chaussures R4 avec platines BJ complétées par des X’Bird Orange en 104. Tout va pour le mieux. En tout et pour tout nous ne serons embêtés par la pluie qu’une heure entre le trempage et le séchage. Il faut faire attention dans la descente du Dunlop car les novices des 24 heures sont un peu à la déroute…

Oups ! je sens un flottement dans mon chausson gauche, je me rends compte que la platine s’est desserrée (toujours le même souci, il va falloir mettre une vis un peu plus longue peut-être) Bref, j’appelle Youb en bord de piste pour qu’il m’apporte une clé pour revisser, mais dans le peloton Labeuche en possède une, je suis sauvée, je quitte donc le groupe pour revisser. Bon nombre de solos me doublent en s’inquiétant de mon arrêt, rien de grave je les rassure! En tout cas ça fait chaud au cœur, je sais que la course est longue et que cet arrêt n’est pas un handicap.

24 Heures du Mans Roller Solo de Catherine Exibard
Mais, du coup, je suis seule… Enfin, pas bien longtemps, car j’aperçois au loin de la ligne ravito le maillot d’Eurocopter et la démarche caractéristique de JPCopter. J’accélère un peu et rejoint le trio composé de JP, Raphaël, et Sébastien, qui deviendra mon compagnon des 24 heures!

Tout va bien, chacun prend ses relais, je suis bien dans mes rollers, c’est le bonheur!

Mon programme était de m’arrêter toutes les 3 heures, en faisant alternativement une petite pause (10 min) en bord de piste, suivie d’une grande (30 à 45 min) au box. Les années précédentes, je n’ai pas forcément pu suivre ce programme, pour diverses raisons, mais là tout va bien la température me convient. Le vent qui souffle à partir du ravito jusqu’en bas de la ligne droite ne me gêne pas tant que cela, du moment qu’on est en chenille….

19h00 : Petite pause, Sébastien en fait de même et nous convenons de nous caler pour les pauses, lui parce qu’il n’a aucune expérience du solo, c’est un vitesseux, et moi parce que… c’est bien de rouler à plusieurs! Il me donnera un peu de sa vitesse, et moi un peu de ma sagesse, je crois… Du coup nous avons super bien fonctionné tous les deux! Humour en prime, ce qui ne gâche rien à la fête!

Nous tournons entre 12:30 et 13:30, comme des horloges, je me dis que ça ne va pas durer, eh bien si, jusqu’à la fin nous garderons ce rythme de métronome suisse!

24 Heures du Mans Roller Solo de Catherine Exibard
22h00 :
 Pause repas, pour moi c’est lasagnes au micro-onde. C’est la première année que l’on fait ça, mais Loïc et moi nous sommes aperçus qu’au bout d’un certain temps nous en avons marre du sucré, qu’il nous faut du salé, cette option, s’est avérée positive pour nous deux. A refaire, donc… J’en profite également pour changer mes R4 contre mes fila Nine100 montés en roues Xdual. Une tuerie ! Dans la Dunlop j’ai fait une pointe à 62,5 km/h, on sent une accroche terrible tout en restant souple sur ses appuis, j’adore!

1h30 : En bord de piste… Nous roulons de temps à autre avec d’autres solos, L’Ecossais, la bande de Morlaisiens, Erwan ou Delph (en duo), Jérôme, tous ses potes rencontrés régulièrement sur les 6 heures.

Nous sommes régulièrement doublés par le train emmené par Dan et Chicken, ou Chicken et Dan, dans lequel figure la Ptie Manue, LiliBrindacier, Sabrina… Ils nous mettent des tours et des tours, je ne sais pas quand ils s’arrêteront, ni combien de temps, cela ne m’effraie pas, mon objectif est clair : Je me bats contre moi-même pour arriver à boucler mes 80 tours.

3h00 : Je souhaite m’arrêter pour faire une pause dodo. Sébastien lâche aussi en demandant à ce que je ne l’attende pas, il va vraiment dormir. Ses collègues nous ont lâchés depuis un moment, je lui conseille de m’attendre en bord de piste quand il voudra  reprendre.

Je souhaite faire une pause de 30 min, je m’assoie dans le fauteuil et je m’endors, une part de cake à la main… Quand je me réveille, 10 min se sont écoulées, je replonge pour 10 min, puis je termine mon cake et je repars… Là, je me dis que je suis vraiment bien: Je n’avais jamais réussi à lâcher prise suffisamment pour faire une micro-sieste, est-ce un signe? Je peux récupérer et je me sens bien, tonique, pour repartir, les sens en éveil pour ne rien louper sur la piste!

5h00 : Je retente l’expérience micro-sieste, et ça fonctionne! Super, la nuit est passée, un objectif que je m’étais fixé est atteint: dormir au minimum. Il fait froid dans les boxes, Loïc y est également mais il préfère encore se reposer, moi je préfère aller rouler pour me réchauffer. Il fait 7°C sur la piste, et toujours ce petit vent qui oscille entre 10 et 20 km/h.

Sitôt descendue la Dunlop, je retrouve Sébastien et JP2Copter. Seb est content, il ne m’avait pas trouvée à son réveil, et JP souhaite s’arrêter pour des problèmes de douleur aux pieds. Nous pouvons reprendre notre collaboration efficace. Nous assistons au magique lever de soleil sous l’arche de la Dunlop… Un des moments qui vous font dire : je reviendrai pour ça. Les concurrents s’éveillent petit à petit, sortent de la torpeur nocturne pour s’étirer et reprendre un rythme plus soutenu. Cette Dunlop, on m’a toujours dit de la prendre comme une période de repos, difficile d’y croire, mais ça marche. Je la monte à un rythme régulier, le cardio reste invariablement sur 134… Mais Sébastien est aux alentours de 158, et nous nous calons donc sur lui, ça me préservera peut-être, car du coup je n’ai eu mal aux jambes que les 4 dernières grimpettes !

24 Heures du Mans Roller Solo de Catherine Exibard8h30 : Cette fois-ci j’ai un gros creux, il me faut m’arrêter, et ce sera pause «Lapin aux trois moutardes» ! Je ne suis pas du tout adepte des petits plats préparés, mais je trouve ça délicieux pour le coup! Il y a du monde dans les paddocks, la nuit a encore fait des dégâts.

11h00 : Je m’arrête en bord de piste, étirements, petit ravito, je m’enquiers des premières places. Hilde, suivie de Sabrina, puis Lili. Youb me dit qu’il me faudrait des heures pour rattraper Lili, pas la peine d’y penser. Mais je n’y avais même pas pensé! Et pourtant, depuis quelque temps, nous la doublons 2-3 fois, elle a l’air hagarde, frigorifiée et seule… J’apprends qu’elle avait pour objectif 0 arrêt, se faisant ravitailler par son compagnon. Lors d’un tour, nous l’apercevons en bord de piste, elle est tombée, elle n’a qu’un genou égratigné, je ne m’inquiète pas plus car je vois qu’elle est entourée de la Croix-Rouge.

12h00 : L’info tombe, Lili doit abandonner, un patineur l’a percuté. Je demande à Youb de se  renseigner sur les tours qui nous séparent, 6 pour arriver à elle, à 83 tours, 7 pour la doubler, et tout cela en 4 heures. Moi, je suis dubitative, je n’y crois qu’à moitié, car Lili est redoutable et tenace, je ne l’imagine pas abandonner, mais plutôt gérer son podium en ne roulant que par nécessité pour sauvegarder sa place. Sébastien me sort l’argument imparable, il a déjà fait 2 podiums au Mans, et me dit que c’est un événement exceptionnel, je veux bien le croire!

13h30 : c’est fait ! je suis 3e, Lili a abandonné, il me reste à finir ma course… Mais 84 tours, c’est bien, l’objectif est atteint, mais ça ne fait pas un compte rond… Sébastien a quelques tours de retard sur moi, il souhaite arriver aux 84, et moi je me dis que je me dois de l’accompagner, et pourquoi pas d’arriver aux 90 tours?

Nous doublons Sabrina dans la Dunlop, elle est épuisée, elle a de grosses douleurs aux genoux, elle a les larmes aux yeux, nous lui proposons donc de la mettre à l’abri, et c’est ainsi que nous ferons plusieurs tours ensemble, un vrai régal de soulager un peu cette jeune championne!

Depuis quelques moments, nous avons été rejoins par Jeff, il est seul, car Benson a eu trop froid cette nuit, des douleurs, il lui faut prendre du temps pour récupérer, ça me fait vraiment une étrange impression de voir l’un sans l’autre. J’assiste à ses larmes quand il atteint enfin les 300 km (il les dépassera largement avec 88 tours au compteur).

15h30 : Finalement à 30 min de la fin, nos objectifs sont tenus, et je souhaite faire une petite pause avant d’aller rejoindre les solos en haut de la Dunlop. Jeff et Seb repartent après la pause. Soudain, un doute m’assaille, j’ai compté 90, mais si jamais j’étais à 89 ? Youb me dit : «T’y vas, ce serait trop bête! » Je profite du passage de LuTomrembas pour repartir avec lui et boucler la boucle ! En haut de la Dunlop, ce sont les retrouvailles, les embrassades, les félicitations…. Je n’y crois pas vraiment, 91 tours! 17 de mieux que l’année passée, et, cerise sur le gâteau, un podium! Troisième place, un jour rêvée mais jamais convoitée, c’est vraiment inespéré!

La suite, ce n’est qu’embrassades, félicitations, on tire vite fait nos cadeaux solos dans la hotte du Père Rolland, juste avant de filer au podium.

Là, c’est géant, en surplomb sur la passerelle, on voit tout le monde et personne, je n’arrive pas à verser une petite larme, je suis trop desséchée, elles arriveront mardi au boulot, où j’ai reniflé toute la journée! Et derrière le décor, il y a les escaliers à l’intérieur du bâtiment qui montent au podium. Là, des dizaines de sportifs attendent leur récompense patiemment et saluent par force cris, sifflements et applaudissements les podiomés récompensés. Leur joie résonne encore dans mes oreilles…

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Résultats de la 13ème édition pour des 24H Rollers du Mans 2012

Texte : Kat
Relecture: Iggnorance
Photos : Christine Dumouchel
François et Marie 

24H du mans Rollers 2012 24 H Solo 24H rollers 2012
Auteur
Alexandre Chartier 'alfathor'

Bonjour à tous, je suis Alexandre Chartier, fondateur et webmaster de rollerenligne.com. Le site a vu le jour officiellement le 11 décembre 2003 mais l'idée germait déjà depuis 2001 avec infosroller.free.fr. Le modeste projet d'étude est devenu un site associatif qui mobilise une belle équipe de bénévoles. Passionné de roller en général, tant en patin traditionnel qu'en roller en ligne, j'étudie le patinage à roulettes sous toutes ses formes et tous ses aspects : histoire, économie, sociologie, évolution technologique... Aspirine et/ou café recommandés si vous abordez l'un de ces sujets !

4 responses to “Les 24 Heures du Mans Roller 2012 en Solo de Catherine Exibard”

  1. Fanie
    13 août 2012 at 18 h 13 min
    Je me permets d'apporter un petit rectificatif concernant Lili. Celle-ci n'a pas abandonné comme c'est décrit dans l'article. A 20h de roulage, un patineur a perdu le contrôle en bas de la descente et l'a choquée assez violemment. Evacuée au poste de secours, Lili s'en tire avec entre autres une côte cassée, des dommages heureusement sans gravité à la poitrine. Bref, de quoi la stopper dans sa course, certes, mais on ne peut parler de réel abandon. La nuance peut sembler relever de la pinaillerie mais elle importe d'autant qu'"abandon" est un terme qui ne relève pas du vocabulaire de Lili.
  2. évinrude
    7 août 2012 at 17 h 11 min
    Fanie, un arrêt avant la fin de course s'appelle bien un abandon. Ceci dit, je cotoies assez Lili en course pour savoir qu'elle n'abandonnerai pas sans réel problème. Elle a du stopper effectivement contre son gré et j'en ai été bien désolée, je sais que je dois mon podium à son arrêt prématuré car je ne pensais pas pouvoir la rattraper, même si j'étais en bonne forme jusqu'à la fin de course...

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