French Inline Cup : Bilan de la Transroller 2006
La Transroller : cette course reliant Pontarlier à Mouthe est une des plus attendues de l'année pour ses paysages et son ambiance sans pareille. Le ville à ville reste une configuration peu courante sur le circuit de la French Inline Cup. Cette année, près de 1200 patineurs et skieurs ont pris le départ de l'épreuve. La course élite a été remportée par Nicolas Itten (Suisse) chez les hommes et par Tamara Llorens (Rollerblade World) chez les femmes. Récits...
Par alfathor

La pluie et le brouillard pour une des plus belles courses de l’année
Vers 8h30, à deux heures du départ, le ciel bas et couvert laisse tomber de grosses gouttes sur la ligne de départ. Puis, les intempéries cessent temporairement avant de redémarrer de plus belle au moment du coup de pistolet. Il pleuvra toute la course en continu, ce n’est pas le déluge, mais c’est suffisant pour détremper la chaussée. Étrangement, les concurrents sont quand même ravis d’être là.
La Transroller, comme la One Eleven, fait partie de ces courses où les conditions météorologiques importe peu, tant leur aura est grande. C’est un peu grâce aux paysages magnifiques traversés par les peloton, c’est probablement aussi lié à la chaleur du public présent tout le long du tracé, cloches à la main, qu’il pleuve ou qu’il vente…
Le départ est donné. La course est neutralisée jusqu’au passage de la porte de Pontarlier, une zone étroite, pour éviter les risques de chutes.
La course élite hommes par Matthieu Boher – 2ème et triple vainqueur de l’épreuve
« Je dirais tout d’abord, que cela m’a fait plaisir de m’aligner sur une course pour la gagne. Cela faisait un an que j’avais pas couru ! J’étais donc déjà content d’être là. En plus redémarrer par une course aussi belle est agréable.
suite à 2 mois d’été basés sur de la réeducation intensive et une reprise de l’entraînement fin juillet, je m’estimais prêt à défendre mes 3 succès consécutifs à Pontarlier. Pour cela, j’avais réussi à convaincre, non sans mal, mon coéquipier de toujours, Richard Deniaud. Il a rechaussé ses rollers pour venir me soutenir dans mon défi et je l’en remercie. Et il n’était pas venu pour gagner en « national » comme certains le pensent.
Après une blessure aux adducteurs, le pire qui pouvait m’arriver pour cette reprise était la pluie ! Avec richard, nous étions motivés pour faire une belle course et nous avions bien préparé notre tactique : Partir dans les coups jusqu’à la côte du Brey et rouler dans les échappés si nous étions « persuadés » de pouvoir gagner. Autrement, nous pensions aussi attendre la cote de Brey et embrayer dedans, puis faire les comptes en haut.
La course est partie sur un bon rythme. Quelques attaques lancées dès la sortie de pontarlier sonnèrent la charge et allaient étirer le peloton. Les Levallois, Rollerblade et Fila attaquèrent à tour de rôle. Avec richard nous devions contrôler tout ca intelligemment (en nous économisant car nous étions en infériorité). Avec nos expériences respectives et notre habitude de courir ensemble depuis de longues années, nous allions réussir ce premier objectif sans trop de difficultés.
Ainsi, nous arrivons groupé au pied de la grosse difficulté : la côte du Brey qui met face à nous environ 2 km de montée. Comme prévu, Richard lança le rythme dès les premiers dénivelés afin d’émousser nos adversaires. Après quelques centaines de mètres, je pris les devant en mettant quelques acoups, mais tout en sachant qu’il fallait résister jusqu’en haut en augmentant progressivant le rythme. Ainsi, le paquet s’est restreint petit a petit. Aux deux tiers de la côte, nous étions quatre il me semble (sébastien babault, maxime provost, nicolas iten et moi). Philippe boulard est revenu un instant également. j’ai donc relancé une dernière fois l’allure sur le haut de la côte. Seul nicolas Iten a pu me suivre. Je me doutais bien que je ne pourrais pas le décrocher, connaissant ses qualités (vainqueur de Saint-Gallen et champion d’Europe du Marathon en 2005). C’est un homme fort des marathons. Là où il m’a surpris, c’est qu’à aucun moment dans les 10 derniers kilomètres, il n’a voulu me passer un relais (même des tout petits !) prétextant qu’il attendait son leader derrière. Bien sûr, je ne crois pas un seul instant que ce n’était pas lui le leader ! Mais bon ainsi soit-il. J’ai dû faire le trou avec nos poursuivants tout seul. Avec mon adducteur abimé, mes accélérations et mon sprint, qui n’étaient pas mes points forts avant, étaient vraiment un gros point faible. Je n’avais pas le choix. Je devais faire le trou avec les poursuivants le plus vite possible afin de me laisser les 2 derniers kilomètres pour récupérer en vue d’un sprint bien compliqué à négocier vu les circonstances.
Je comptais partir de loin pour faire un sprint long qui me conviendrait plus mais ce suisse m’a surpris et est parti au 800 mètres. Il m’a pris 15 mètres sur l’accélération mais j’étais encore confiant à ce moment en me disant qu’il était parti trop tôt ! Dans le dernier virage, une grosse faute de trajectoire avec une sortie pratiquement sur le trottoir allait anéantir mes derniers espoirs. Je me retrouvais à 30 m sans vitesse. Là, je me suis mis à bloc sur les 500 derniesr mètres. je le sentais fléchir mais il était trop tard. je suis revenu à 10 ou 15 mètres avant de m’arrêter.
2ème : je dirais que je ne pouvais pas faire mieux vu les circonstances de course. Ce qui est dommage, c’est que s’il m’avait relayé simplement 3 ou 4 fois, sa victoire aurait été plus belle et il m’aurait certainement battu. Il n’a pas été très sportif mais je le félicite quand même. C’est un coureur que je respectais avant et je continuerais à le respecter en dépit de cette course. Il devait avoir de bonnes raisons… »
Élites femmes : victoire argentine
Le départ de la course des femmes est donné dans le centre ville de Pontarlier,à 10H32, deux minutes après celui des hommes. Les coureurs partent sous la pluie et enveloppés d’un léger brouillard…les conditions idéales pour s’attaquer aux 34 Km de côtes qui les mèneront à Mouthe, le village le plus froid de France dont est originaire le champion olympique de 1992, Fabrice Guy.
Assez peu de femmes ont été tentées par la très jolie étape Jurassienne de cette fin de saison. Aussi, après très peu de kilomètres, le peloton de tête se résume à 5 unités : l’argentine Tamara Llorens (Rollerblade international), Ghizlane Samir (PUC), Nathalie Barbotin (Salomon Smartkate), Christelle Boucher (ASTA Nantes) et Carline Gaucher (Loops).
Tamara LLorens se montre dès le départ, la plus en forme avec des relais plus longs et plus forts que celles de ses concurrentes. Après plusieurs tentatives infructueuses, elle décide de partir seule, assez énervée par le manque de coopération de ses compagnes (après quelques Km seulement, seule Natahalie Barbotin l’aide dans les relais pour mener le peloton).
Le deux françaises Samir et Barbotin, s’observent un moment ce qui permet à l’argentine de creuser un écart suffisant pour s’assurer la victoire. Derrière, G Samir tente de la rejoindre seule (Nathalie Barbotin ne peut que la laisser partir, trop fatiguée par les championnats du monde en Corée et la coupe du monde qu’elle a rempoté en Chine 4 jours plus tôt).
Ghizlane Samir termine deuxième à 34 secondes de Tamara Llorens, Nathalie Barbotin finit 3ème à 1’30″00 et Chrystelle Bouchet 4ème à 1’35″00. C’est la deuxième victoire de l’argentine en FIC cette saison après son autre beau succès à Dijon.
Résultats scratch
Élites femmes
- LLORENS Tamara
- SAMIR Ghizlane
- BARBOTIN Nathalie
- BOUCHET Chrystelle
- MARTINEZ Claire
- GAUCHER Caroline
- LEBOEUF Cécilia
- ROUGER Emilie
- CAMPOURCY Claire
- MATEU Stéphanie
Élites hommes
- ITEN Nicolas
- BOHER Matthieu
- LEVRARD Julien
- WIDMER Severin
- PROVOST Maxime
- BOULARD Philippe
- LANNEZVAL Mikaël
- ESNAULT Vincent
- BABAULT Sebastien
- SIERRA Jean-Stéphane
Open hommes
- POIRIER Philippe
- GAMBA Jean Baptiste
- FIORENZA Christophe
- SILVEIRA José Luis
- COUSSY Philippe
- GRAFEILLE Nicolas
- MARCEAU Romain
- BURLET Jean-Robert
- DUJARRIER Yann
- QUELLET Fabrice
17 km
- TERRIEN Axel
- DE SOUZA Elton
- RUSSHEIM Marc
- GRÜTTER Florian
- WICHTERMANN Philipp
- LAMY CHAPPUIS Vivien
- FLUEKIGER Urs
- HAAS Hermann
- VOITOUX Antoine
- PRZYBYLA Lucas
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Photos : Sylvain Rouillard