Ewen Fernandez sur la plus haute marche du Paris Rollers Marathon 2017

Entretien

Bonjour Ewen. Tout d’abord félicitations pour ta victoire au premier marathon roller de Paris ! Powerslide a publié la courbe de ton cardiofréquencemètre. Peux-tu peux nous donner quelques chiffres sur tes données physiologiques ?

Mon seuil anaérobie se situe aux alentours de 175 pulsations. Ma Fcmax (fréquence cardiaque maximale) mesurée cette année a été de 186 battements par minutes sur une course de vélo.
Ma fréquence de repose avoisine les 35 battements par minutes et même moins de temps en temps. Je pense que c’est parce que j’ai un gros moteur. Si tu regardes un mec comme Froome il ne monte pas beaucoup non plus, encore moins que moi !

Peux-tu nous commenter la courbe de cardio de ton marathon ?

Avant mon attaque, on peut voir que j’étais en zone 1 et 2, c’est à dire en zone d’endurance. Je n’ai pas passé de temps dans la zone 3. J’ai fait tout le marathon au seuil à partir du moment de l’échappée, avec des passage dans la zone rouge. En général, si je n’arrive pas à tenir mes puls’ lors d’une échappée, ça signifie que je suis fatigué ou qu’il y a une méforme. Par exemple au Championnat de France Marathon, il y a deux semaine, après avoir fait de l’intérim, c’était impossible de tenir.

Sur la courbe, on voit que pendant l’échappée, ma fréquence cardiaque moyenne est de 172 battements par minutes. Sur toutes les échappées au long cour que j’ai fait, je suis toujours sur une moyenne comprise entre 170 et 175 battements par minute.

Quels sont tes objectifs pour la saison à venir ?

J’aimerai conquérir un 8ème titre mondial en roller course, après avoir fait l’impasse cette année. Je veux gagner les marathons en général. J’ai déjà gagné à Berlin auparavant, que ce soit sur le semi-marathon ou sur le marathon à deux reprises. J’ai gagné à Paris cette année, maintenant remporter le marathon roller de Madrid serait un objectif. Il se déroule en même temps que Dijon le plus souvent.
Gagner dans les capitales est porteur !

Des rumeurs disaient que tu voulais t’arrêter…

Non, je n’ai pas failli arrêter, j’avais juste besoin de souffler. Depuis 2009, je fais tous les mondiaux et j’ai eu besoin de respirer pour mieux repartir. Et puis j’ai gagné tout ce que je voulais gagner, donc il m’a fallu trouver de nouveaux objectifs. Quand on a moins d’envie, c’est compliqué de réussir. Il me tarde de participer au prochain championnat du monde en Europe, à Heerde (Pays-Bas). Cela me motive vraiment, leurs événements sont toujours bien organisés et professionnels.

Que t’apporte la pratique du vélo pour le roller ?

Le vélo c’est un moyen de me changer les idées de voir autre chose, de sortir de ma zone de confort et de vivre de nouvelles expériences. Le vélo m’apporte davantage d’endurance, un plus gros moteur. Après faut aimer enchaîner les kilomètres et avoir le temps.

Comment gagnes-tu ta vie actuellement ?

Je vis des mes contrats roller, d’actions que je mène à travers ma micro-entreprise (stages, prestations de services) et de contrat à temps partiel ou d’intérim. Normalement, je dois signer sous peu un CDI de 20h chez Décathlon à la Roche-sur-Yon, au rayon cycle.

Combien de temps passes-tu à l’entrainement chaque semaine ?

En temps effectif, je dirai 15 heures par semaine en moyenne. Je parle en temps d’effort patiné, pédalé, couru, renforcement etc. sans compter le temps de préparation et de route car je vis en Vendée maintenant.
Ma compagne Pauline travaille en Vendée depuis Novembre 2016, chez Beneteau, une entreprise de bateau, en tant qu’infirmière du travail.
Pour le vélo, je suis licencié en Bretagne, à Hennebont Cyclisme. Quand je vivais à Saint-Brieuc je bossais 15 heures par semaine chez Décathlon, en plus d’entraîner dans les clubs de Lamballe et Quintin.
Aujourd’hui je vis au Poiré-sur-Vie, à 7 km du circuit de Mouilleron-le-Captif et à 45 minutes de Nantes quand je vais avec le pôle. J’y vais dès que je peux et suivant la météo. En saison, j’y vais 3 à 4 fois par semaine.
Cela fait de la route, mais bon c’est bien de s’entraîner avec un groupe de temps en temps… Et important pour la motivation.

Un mot pour conclure ?

Je suis toujours actif et je pense aussi à la vie professionnelle à côté. J’en 29 ans en février prochain. Cela fait 10 ans cette année que je suis en catégorie senior (depuis 2007 à l’âge de 17-18 ans). Voilà, maintenant vous en savez plus sur moi ! 

Merci à Powerslide, Nantes Métropole, Bouaye, Les patineurs d’Herbauges, Hennebont Cyclisme, S1NEO et DSX Roller pour leur soutien. Mais aussi à mon entourage et aux personnes qui m’encouragent et me soutiennent à longueur d’année… Ils font partie de ma réussite !

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L’interview d’Ewen Fernandez en 2011

Voir la galerie photo de Sylvie Geoffroy au Paris Rollers Marathon 2017

Photos : David Michel et Sylvie Geoffroy