Skating-Rink par les Ballets Suédois (1922)
La première représentation du ballet "Skating-Rings" eut lieu le 20 janvier 1922 au Théâtre des Champs-Elysées à 9h00. Elle fut créée par la compagnie des ballets Suédois de Rolf de Maré.
Par alfathor

Skating Rink, un ballet où le patinage à roulettes joue le premier rôle
La première représentation du ballet « Skating-Rink » eut lieu le 20 janvier 1922 au Théâtre des Champs-Elysées à 9h00. Vous y trouverez parfois des références dans la presse sous l’appellation « skating ring », comme sur l’illustration ci-dessous. Il fut créée par la compagnie des ballets Suédois de Rolf de Maré. Ce ballet en un acte se jouait sur un poème de Canudo, une musique de Honegger avec une chorégraphie de Jean Borlin. D’autre part, Fernand Léger fut sollicité pour créer le décors, dont les rideaux de fond de scène, ainsi que les costumes.
L’histoire se déroule bien évidemment dans un skating rink où évoluent différents personnages tels qu’un matelot, des souteneurs (proxénètes)… Un danseur amoureux y dispute sa bien-aimée à un rival.
Les journaux de l’époque nous livre une foule de détails sur cette oeuvre artistique.

Le Monde illustré du 28 janvier 1922 fait réféfence à des ballets suédois au Théâtre des Champs-Elysées.
Dans une grande salle bariolée, des gens aux vêtements pauvres, aux figures sales, se livrent à la joie de patiner et leurs mouvements sont d’ailleurs réglés de façon très adroite. Au milieu d’eux, le Poète séduit la Femme, à la grande colère de l’Homme, et ce drame se déroule entre gens gênés par leurs patins, mais conservant la dignité qui convient aux grandes épopées. La partition de M. Honnegger est nuageuse, elle aussi : en poussant l’idée vers la gaieté, il me semble qu’il n’y aurait eu matière à une oeuvre aussi savoureuse que les délicieuses Vierges Folles.
Marce Fournier, Le Monde illustré – 28 janvier 1922
Mais aussi :
La danse moderne s’est enrichie de rythmes nouveaux. S’éloignant du « divertissement chorégraphique », elle cherche à vivre d’une vie personnelle et puissante. […] C’est un ballet moderne dans toute l’acception du mot. Grâce à Jacques Hébertot , qui fait un si bel et si constant effort pour susciter et attirer les oeuvres nouvelles, nous verrons si notre dernière tentative est approuvée ou désapprouvée.
M. Canudo cité par Marcel Rieu dans le journal Comoedia – 20 janvier 1922
Honegger a composé une musique d’une puissance harmonique et orchestrale magnifique. Le rideau de Léger illustre merveilleusement notre poème. Et la chorégraphique de Jean Borlin, l’inventeur du Ballet de La Nuit de la Saint-Jean et de cette admirable fantaisie qu’est Les Vierges Folles, a appliqué pour la première fois la leçon plastique du skating et créé une oeuvre de pas, d’attitudes et de mouvements nouveaux.
Le ton du journaliste Louis Vuillemin est toutefois plus ironique :
Les décors ? Ils sont splendides. Mais vous les avez déjà vus dans les foires. Les Costumes ? Merveilleux. On a pu les acheter pour quarante et un franc cinquante au premier décrochez-moi ça des fortifs. Jerseys, maillots, blouses, fichus écarlates d’apaches, hauts de forme cabossés en accordéons. C’est saisissant…
Louis Vuillemin, La Lanterne, 24 janvier 1922
En outre, le journal « La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz » du 19 août 1922 indique que Les Ballets Suédois se produisirent également en Province, au Grand Casino de Biarritz, après plus de 100 représentations dans la capitale.

Photo : Musées Nationaux

Photo : MOMA
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