L’opposition entre patinage à roulettes et patinage sur glace
Le "mépris" des adeptes du patinage sur glace envers les patineurs à roulettes remonte à plus de 150 ans. Il était d'ailleurs relayé et véhiculé par la presse à la fin du XIXe siècle, comme le montre cet article de L'Univers Illustré du 6 janvier 1877.
Par alfathor

Le patinage sur glace, perçu comme « supérieur » au patinage à roulettes ?
D’où vient cette sensation qu’il existerait une hiérarchie implicite entre le patinage sur glace et le patinage à roulettes ? Probablement du fait qu’historiquement, le patinage en ligne a certainement trouvé ses sources dans le patinage sur glace. Il y aurait donc une forme de condescendance des aînés « glaceux » envers leurs cadets du roller ? C’est bien possible. D’ailleurs, il est fréquent d’entendre qu’un patineur va « monter sur la glace » quand il passe du bitume à l’eau gelée.
Pourtant, nombre de patineurs sur glace inventèrent et pratiquèrent le patinage à roulettes durant les périodes estivales. Ils continuaient ainsi de s’entraîner malgré l’absence de leur support favori. Ce fut notamment le cas d’inventeurs réputés comme Jean Garcin. Tout n’est donc pas perdu !

A une époque où les skating rinks pour fleurissaient comme des champignons à travers le monde, des inventeurs découvrir comment créer du froid et créèrent donc des patinoires de glace artificielle. Cette invention changea la donne en permettant ainsi aux patineurs sur glace de pratiquer toute l’année.
Une vision élitiste de la pratique ?
Ce « mépris » des adeptes du patinage sur glace envers les patineurs à roulettes remonte à plus de 150 ans. Il était d’ailleurs relayé et véhiculé par la presse à la fin du XIXe siècle, comme le montre cet article de L’univers illustré du 6 janvier 1877.
Extrait du journal L’Univers Illustré
» Un homme ingénieux [NDLR : M. John Gamgee] vient de transformer un des bains flottants de la Tamise en skating ring ou en glaciarium, c’est le mot dont il se sert.
Mais ce n’est pas ici le patinage avec des patins à roulettes sur une surface d’asphalte polie ; c’est le patinage avec de vrais patins sur de la glace. Gâce à deux machines à glace et à un courant de glycérine et d’au à travers une série de tubes immergés dans l’eau, dont le longueur totale n’est guère moindre de 1000 mètres, Monsieur John Gamgee obtient une couche de glace de trois pouces d’épaisseur qui ne fond qu’autant qu’on cesse de faire fonctionner les appareils.
Ce que M. John Gamgee vient de faire dans le centre de Londres, il l’avait déjà fait à Chelsea.
Dites-moi, élégants patineurs et délicieuses patineuses de nos skating-rings parisiens, ne sentez-vous pas, en lisant cela, quelque confusion d’en être encore aux patins à roulettes sur une imitation de glace ? «
L’Univers illustré – journal hebdomadaire du 6 janvier 1877

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