Earle Reynolds bat un vélo avec ses patins-cycles

Les patins-cycles d’Earle Reynolds

À l’âge de dix-neuf ans, Earle Reynolds conçut une paire de patins-cycles. Il battit même le cycliste Charles J. Fox lors d’une course très médiatisée en 1897. L’affrontement fit le sujet d’un article du 26 septembre 1897 dans le Seattle Post-Intelligencer, Earle Reynolds y déclare :

J’ai l’intention de faire une étude sur les patin-cycles, parce que je crois y voir des possibilités qui ne se sont jamais manifestées auparavant, du moins pour moi. Vous voyez, ma course avec Fox était la première du genre au monde. C’était comme le premier essai de vitesse entre le cheval et le vélo. Ensuite, le cheval a pris le départ et le cycliste l’a battu si facilement qu’il a toujours été assez heureux de tenter sa chance depuis… Je ne prétends pas être un prophète, mais en basant mon jugement sur l’expérience et la connaissance mécanique des capteurs de vitesse, j’attends de merveilleux résultats dans la poursuite de mes expériences avec le patin-cycle.

Earle Reynolds

Les caractéristiques techniques des patins-cycles d’Earle Reynolds

Ses patins de vélo pesaient deux livres chacun. En outre, étaient constitués d’une fine barre de laiton avec une fourche à chaque extrémité dans laquelle étaient fixées des roues de six pouces. Ils avaient des jantes en acier et des pneus en caoutchouc.

Reynolds récidive face à Leo Stevens

Moins d’un mois plus tard, Earle Reynolds enfila à nouveau ses patins-cycles pour une course avec le cycliste Leo Stevens. Deux policiers à vélo poursuivirent d’ailleurs Reynolds et Stevens pour tenter de les arrêter. Mais le duo entraîna la maréchaussée dans une folle poursuite.

Selon le numéro du 22 novembre 1897 du Sun, lorsque la police rattrapa finalement les deux hommes, Reynolds fut appréhendé. Il dû laisser ses patins au poste de police de la brigade cycliste en lieu et place d’une caution. Cependant, ils étaient cloués à son chaussures ! Il fut donc obligé de s’asseoir dans la gare avec ses bas jusqu’à ce qu’une autre paire de patins lui soit apportée. Un juge rejeta ensuite l’affaire car il n’existait aucune loi applicable pour punir le patineur et le cycliste.

Après avoir remporté une course internationale de patinage de vitesse en Suisse deux ans plus tard, Reynolds monta sur la scène de Big Apple. Il apparut notamment à Broadway dans le rôle d’El Rio Rey dans la comédie musicale de Frank McKee et Florenz Ziegfield Jr. « A Parisian Model« , avec Nellie Donegan.

À New York, il lança un défi : « à n’importe quel homme dans le monde de patiner pour le championnat du monde de patinage artistique ». Le Milwaukee Journal nota qu’il était « plus à l’aise sur une paire de patins, qu’il s’agisse de patins à glace ou à roulettes, que sur ses pieds ».

Earle Reynolds fut également jockey et jouait au hockey. Enfin, il enseigna également le patinage à roulettes à l’actrice Anna Held, épouse de John W. Gates.

Pour aller plus loin

Sources anglophones : skateguard et history.nebraska.gov et blogspot