Course au Flambeau Bordeaux – Arcachon – Bordeaux 1928

La course au Flambeau Bordeaux – Arcachon – Bordeaux 1928 – une première mondiale

Dans la nuit du 22 au 23 mai 1928, une course de patinage à roulettes au flambeau eut lieu entre Bordeaux et Arachon. L’événement était organisé par le journal « Les Nouvelles Sportives¹ » et les « caves du Médoc », sous le haut patronage de la Ligue du Sud-Ouest de Patinage. Il vit s’affronter cinq grandes équipes françaises aux prises sur la « superbe piste de skating Bordeaux-Arcachon ».

L’article complet du journal « Les Nouvelles Sportives » sur la course Bordeaux – Arcachon 1928

[Article remis en forme pour plus de lisibilité]

Cette épreuve, la première organisée dans le monde entier, va connaître un succès grandiose. Un coup d’œil féérique. Les relais et leur organisation. Les consignes des divers commissaires. Les équipes Précisions horaires. Cortège officiel. Comité de la course. Détails du départ et de la fête du Rond-Point de l’Alouette. Les prix.

Du cyclisme au patinage à roulettes

A huit jours d’intervalle, la sportive cité du Sud-Ouest verra se dérouler deux manifestations uniques. Samedi dernier, nous avons assisté au départ de la grandissime course cycliste Bordeaux-Paris, l’ancêtre et la plus grandiose de toutes les épreuves mondiales. Aujourdhui, la sportive cité bordelaise va cette fois être le théâtre d’un exploit absolument sensationnel et bien nouveau, le départ de notre grande course du Flambeau, sur patins à roulettes. A notre vue, jamais épreuve semblable n’a été organisée dans le monde entier sur patins à roulettes sous cette formule et nous devont louer grandement l’active Ligue du S.-0. de patinage de cette géniale initiative avec l’es poir de voir se rénover non seulement dans le Sud-Ouest mais en France ce sport du patinage quelque peu délaissé. Nous l’avons expliqué, c’est dans ce but que notre journal s’est immédiatement mis à la disposition des dirigeants bordelais.

Un parcours réputé entre Bordeaux et Arcachon depuis la première course en 1926

La capitale du Sud-Ouest, berceau de tant sports, tente depuis deux ans un gros effort afin de propager ce joli et si athlétique sport du patinage à roulettes. On se rappelle le succès considérable qu’obtint en septembre 1926 la première épreuve sur patinage à roulettes courue sur la magnifique piste-skating qu’est le long ruban de la route Bordeaux-Arcachon. Un boulevard unique en Europe et que ne connait malheureusement pas assez de touristes. Sur tout le parcours, des milliers et des milliers de curieux accourus de tous les villages traversés par les patineurs, suivirent avec enthousiasme l’effort gigantesque de ces hommes qui sur de simples roulettes en bois ou en aluminium abattaient en 2 heures 09 les 52 kilomètres du parcours, à une allure que beaucoup de cyclistes n’auraient pu tenir.

Un format de course en équipe

Cette fois, les organisateurs et parmi eux nous retrouvons pas mal des dévoués crétateurs de l’épreuve du premier Bordeaux-Arcachon, ont tenté un nouveau coup de maître. Leur idée consiste à sélectionner cinq grandes équipes qui comprendront l’élite des patineurs français, et qui en 15 relais, un flambeau à la main, s’élanceront dans la nuit et parcourront aller et retour la superbe route qui relie Bordeaux à la perle de la Côte d’Argent, la belle station balnéaire d’Arcachon. Après avoir travesé Bordeaux en un imposant cortège automobile, organisateurs et patineurs seront transportés à leur poste respectif et le départ sera donné dans la nuit du 12 au 13 mai par notre confrère Maurice Martin, l’apôtre de la Côte d’Argent, starter inamovible des « Fans-Bordeaux » cyclistes. Nous allons assister à un spectacle vraiment grandiose dont le coup d’œil sera féerique.

Une course à la lumière des flambeaux et des feux de bengale

Outre l’intérêt purement sportif que présentera cette belle épreuve, il faut retenir également le côté spectaculaire. Les nombreux spectateurs qui en cette nuit de mai resteront éveillés pour jouir du spectacle vraiment féérique que présentera le magnifique coup d’œil général de la course, ne le regretteront certainement pas. C’est dans un embrasement général de feux de bengale et de torches éblouissantes qu’au rond-point de l’Alouette, sous les ordres du starter, l’éminent sportsman Maurice Martin, président d’honneur de la Ligue du Sud-Ouest de Patinage, s’lanceront sur la piste skating les cinq patineurs du premier relai, un flambeau à la main. Puis, ce sera le cortège innombrable des autos suiveuses. Des dispositions spéciales ont été prises à ce sujet, et c’est la grande marque bordelaise des phares « Venus » qui assurera l’éclairage de la route. Nul choix ne pouvait être plus heureux et les automobilistes du Sud-Ouest connaissent bien la puissance de ces phares. La route sera éclairée comme en plein jour et c’est dans un sillage éblouissant de projecteurs puissants que les patineurs fileront de relais en relais vers le but.

Tous les quatorze relais, installés le long du ruban Alouette-Arcachon, seront illuminés de lanternes aux feux multicolores et pour annoncer le relai aux patineurs, deux minntes environ avant chaque passage pour a prise du flambeau, le relai se trouvera instantanément embrasé de bengales, et tout au long de ce merveilleux ruban nous cheminerons sous un ruissellement de flots de lumières et la ronde de ces beaux athlètes sur leurs minuscules roues nous fera paraître plus grand encore leur exploit sans précédent.

C est dire que le spectacle sera féerique. A chaque relai, les habitants se sont promis de rivaliser d’organisation afin de fêter comme il convient ces magnifiques athlètes qui sur de simples roulettes en aluminium ou en bois de charme vont accomplir ce magnifique raid. A la lueur des pots Ruggieri, nos patineurs courront de relais en relais, en donnant le meilleur d’eux-mêmes, essayant d’accomplir la meilleure performance et par là chercheront à donner la victoire à leur équipe.

Et maintenant nous croyons nécessaire de revenir en bloc sur tous les détails de cette formidable organisation technique que nous avions confiée à nos amis de l’active Ligue du Sud-Ouest de patinage. En voici donc l’énumération, en commençant par les règlements mêmes de l’épreuve : Epreuve sur patins à roulettes sur le parcours Bordeaux-Arcachon, aller et retour, 110 kilomètres, en 15 relais.

Réglements de l’épreuve de la Course au Flambeau Bordeaux – Arcachon – Bordeaux 1928

Article premier – Une épreuve sur patins à roulettes, dite « Course au Flambeau », aura lieu les 12 et 13 mai 1928, sur le parcours Bordeaux- l’Alouette-Arcachon, aller et retour, soit 110 kilomètres.

Art. 2. Cette course comprendre 15 relais.

Art. 3. – Son organisation étant toute spéciale, cette épreuve ne comprendra que 5 équipes françaises et le choix en sera fait par la Ligue du Sud-Ouest de Patinage. C’est la Commission sportrive de la L S.O. qui sélectionnera également les patineurs après entente avec les déléguée des Clubs. Les sélectionnés devront être licenciés à la F.F.P.R. et être âgés de 16 ans au moins. Les engagements sont gratuits pour les Clubs.

Art. 4 — Les prescriptions du Code de la route devront être strictement observées par les patineurs. Ils devront en particulier garder leur droite.

Art 5. — Les patineurs devront être rendus à 19 heures à la Brosserie Mathieu, où un vestiaire sera mis à leur disposition. Chaque patineur devra faire un paquet soigneusement ficelé de ses vêtements. avec le nom bien lisible Ce paquet devra être remis à l’auto qui assurera le relai.

A 20 heures précises, les concurrents devront être prêts. A 20h15, rassemblement et signature. Prise en charge, officiels et coureurs, à 20h25. Le garage des autos officielles de la course sera place Saint-Projet, en direction N.-E. Départ général à 20h30. 

Ordre du défilé : 

• Voiture du directeur de la course
• Voiture pilote
• Voitures 1, 2, 3, 4, 5 (pour les patineurs)
• Voitures réservées pour les patineurs accidentés entre chaque relai
• Voitures officielles et de la presse.
• Chaque équipe de relai sera encerclée par une auto-pilote et une autre qui suivra derrrière.

Seules, les voitures du directeur de la course et de la presse pourront doubler le cortège officiel. 

Itinéraire de la course au flambeau Bordeaux – Arcachon – Bordeaux 1928

Rue Sainte-Catherine. Cours de l’Intendance. rue Dauphine, Cours d’Albret, Cours d’Aquitaine, rue de Berry, rue de Pessac, route d’Arcachon. Tandis que les voitures officielles s’arrêteront au contrôle de départ en se garant sur la droite du Rond-Point de l’Alouette, les autos 1, 2, 3, 4, 5 continueront à déposer leurs coureurs aux droits désignés et ensuite se rendront au relai indiqué attendre les coureurs pour les porter à l’autre relai désigné. (Voir tableau spécial.)

Départ officiel de l’Alouette à 21h30.

Art. 6. – Chaque équipe recevra un équipement complet : 

• Rouge : Paris
• Vert: Bordeaux équipe A
• Bleu : Libourne
• Jaune : Équipe de la Gironde A
• Blanc : Équipe de la Gironde B

L’arrivée aura lieu à l’Alouette.

Art. 7. – A chaque relais, les concurrents trouveront un ravitaillement nécessaire. Il est recommandé à chacun une grand promptitude en toutes choses.

Art. 8. – La liste des prix sera donnée par le journal organisateur « Les Nouvelles Sportives » Des primes spéciales seront distribuées à des contrôles secrets. Les prix seront exposés quinze jours avant l’épreuve chez M. Dubernar, place Saint-Projet, à Bordeaux.

Art. 9. – Les réclamations devront être écrites et signées par les intéressés au Commissaire général de l’épreuve, accompagnées de la somme de 5 francs. Cette somme sera remboursée si la réclamation est fondée.

Art. 10. – Les mineurs devront avoir l’autorisation signée de leurs parents Deux docteurs assureront le contrôle médical durant tonte la course

Art. 11. – Les organisateurs déclinent toute responsabilité au sujet des accidents qui pourraient survenir en cours de route aux patineurs, ou aux personnes autorisées à suivre la course, ou que ceux-ci pourraient occasionner à des tiers. ainsi que pour les frais divers qui devront être acquittés par les intéressés, patineurs, suiveurs, officiels. Une assurance couvrira l’organisation générale de l’épreuve.

Art 12. – Le fut d’être engagé indique que les patineurs ont pris connaissance de l’épreuve et qu’ils en acceptent toutes les clauses.

Les relais de la Course au Flambeau Bordeaux – Arcachon – Bordeaux 1928

Premier relai

Départ à l’Alouette

Contrôle chez Rezeau. café du Rond-Point, à 9,2 km de Bordeaux. La grande marque « Eco Essence » assurera l’illumination du contrôle. Le départ est fixé pour 21h30 très précise. Le premier relais comprend la distance Allouette Gazinet, soit 5,1 km. Contrôle-relai installé chez chez M. Goreau, restaurant des Fontaines, à Gazinet-terminus.

Deuxième relai

Gazines-Pierroton

5,4 km. Contrôle-relai installé devant le monument Chambrelent.

Troisième relai

Pierroton-Croix d’Hins

1,850 km. Contrôle-relai installé au Restaurant Henry, à Croix d Hins.

Quatrième relai

Croix-d’Hins a Marcheprime

3,9 km. Contrôle-relai chez Dupuis à Marcheprime.

Cinquième relai

Marcheprime à Facture

10,850 km. Contrôle-relai, garage Moreau à Facture.

Sixième relai

Facture à Gujan

8,1 km. Contrôle-relai. Cinéma Faucon, à Gujan.

Septième relai

Gujan à la Teste

7,2 km. Contrôle-relai au siège de l’Union Sportive Testerine.

Huitième relai

La Teste-Arcachon-Repetto

3,3 km. Contrôle relai Grand Café Repetto, M. Lafitte, propriétaire. En raison de la foul qui stationnera à ce relai, un service spécial organisé par la sportive municipalité d’Arcachon maintiendra le populo en dehors des barrières.

Neuvième relai

Retour.

Attention aux 800 mètres qui séparenront le café Repetto de l’hôtel de la Poste. Deux concurrents seullement pourront trouver place au milieu de la route. Etape Arcachon-Repetto-La Test (5,3 km).

Dixième relai

La Teste-Gujan (7,2 km).

Onzième relai

Gujan-Facture (8,1 km)

Douzième relai

Facture à Marcheprime (10 km).

Treizième relai

Marcheprime Pierroton (8,750 km).

Quatorzième relai

Pierreton-Gazimet (8,750 km)

Quinzième relai

Gazinet-Alouette (5,3 km) Arrivée

Arrivée

Soit 102,4 km

Mauvais passages

Au 44,7 km – pont de Lamothe – cent mètres mauvais. Les patineurs feront bien de prendre la rampe du pont à droite.
Au 57^e kilomètre, à l’octroi d’Arcachon, il y a 800 mètres difficultueux où dans la nuit, malgré l’éclairage spécial de la route, les patineurs feront bien de ralentir l’allure.

Au retour, au relai même du café Repetto, à Arcachon, les patineurs devront également ralentir l’allure pendant 200 mètres. Ce sont seulement les passages réellement mauvais. Tout le reste de la route est peut-être unique en Europe et fait l’admiration enthousiaste des automobilistes qui roulent sur cette maignifique piste.

Les passages à niveau du Teich et de La Teste seront indiqués par des feux spéciaux.
Comme nous l’avons indiqué, chaque semaine, notre journal donnera de multiples d »étails de cette belle randonnée de nuit, la première certainement qui se sera faite dans le monde entier, tout du moins sur patins à roulettes.
Notre vœu final est qu’elle soit un encouragement pour un belle cause du sport du patinage en France.

Organisation des relais de la course de patinage à roulettes Bordeaux – Arcachon – Bordeaux 1928

• L’équipe rouge (Paris) aura les dossards numéros 1, 2, 3, 4, 5, 6.
• L’équipe verte (Bordeaux) aura les dossards numéros 6, 7. 8. 9. 10.
• L’éqnipe bleue (Libourne) aura les dossards nu méros 11. 12. I3, 14, 15.
• L’équipe blanche (Gironde A) aura les dossards numéros 16. 17. 18, 19, 20.
• Léquipe noire (Gironde B) aura les dossards numéros 21. 22, 23, 21. 25.

Aller

• Relai 1 : Alouettes-Gaz inet, sera assuré par les patineurs 1, 6, 11, 16, 21.
• Relai 2 : Gazinet-Pierroton, sera assuré par les patineurs 2, 7, 12, 17, 22
• Relai 3 : Pierroton-Croix-d’Hins, sera assuré par les patineurs 3, 8, 13, 18, 23,
• Relai 4 : Croix-d’Hins-Marcheprime. sera assuré par les patineurs 4, 9, 14, 19, 24.
• Relai 5 : Marcheprime-Facture, sera assuré par les patineurs 5, 10, 15, 20, 25.
• Relai 6 : Facture-Gujan (2° relai. reprise), sera assuré par les patineurs 1, 6, 11, 16, 21
• Relai 7 : Gujan-La Teste, sera assuré par les patineurs 2, 7, 12, 17, 22.
• Relai 8 : La Teste-Arcachon-Repetto, sera assuré par les patineurs 3, 8, 13, 18, 23.

Retour

• Relai 9 : Arcachon-La Teste, sera assuré par les patineurs 4, 9, 14, 19, 24.
• Relai 10 : La Teste-Gujan, sera assuré par les patineurs 5, 10, 15, 20, 25.
• Relai 11 : Gujan-Facture (3e reprise), sera assuré par les patineurs 1, 6, 11, 16, 21.
• Relai 12 : Facture-Marcheprime, sera assuré par les patineurs 2, 7, 12, 17, 22.
• Relai 13 : Marcheprime-Pierroton, sera assuré par les patineurs 3, 8, 13, 18, 23.
• Relai 14 : Pierroton-Gazinet, sera assuré par les patineurs 4, 9, 14, 19, 21.
• Relai 15 : Gazinet-Alouette, sera assuré par les patineurs 5, 10, 15, 20, 25.

Ainsi :

• Les patineurs avant les numéros 1, 6, 11, 16, 21 assureront les relais 1, 6 et 11.
• Les patineurs ayant les numéros 2, 7, 12, 17, 22 assureront les relais 2, 7, 12.
• Les patineurs ayant les numéros 3, 8, 13, 18, 23 assureront les relais 3, 8. 13.
• Les patineurs ayant les numéros 1, 9, 14, 19, 21 assureront les relais 1, 9, 11.
• Les patineurs ayant les numéros 5, 10, 15. 20, 25 assureront les relais 5, 10, 15.

Consignes aux commissaires des voitures relais de la course Bordeaux – Arcachon – Bordeaux 1928

Seules ces voitures auront un feu vert. La voiture 1 porte les cinq patineurs au départ de l’Alouette et s’en va les attendre à Gazinet relai 1. Alouette-Gazinet), pour les porter à Facture ( relai 6, Facture-Gujan). A Gujan ces cinq patineurs, en attendant leur relai n° 11 Gujan-Facture (retour sur Bordeaux, trouveront l’hospitalité au cinéma Faucon. La voiture 1 restera à Facture et les attendra pour le retour à l’Alouette.

La voiture 2 porte les cinq patineurs à Gazinet et s’en va les attendre à Pieroton (relai 11 Gazinet Pieroton) pour les porter à Gujan et va les attendre à La Teste (Relai 7 Gujan-La-Teste), pour les porter à Facture et va les attendre à Marcheprime (relai 12 Facture-Marcheprime) pour les porter à l’Alouette.

La voiture 3 porte les cinq patineurs à Pieroton, va les attendre à Croix-d’Hins (relai 3 Pieroton-Croix-d’Hins) pour les porter à La Teste et va les attendre à Arcachon-Repetto (relai 8 La Teste-Arcachon ) pour les porter à Marcheprime, va les attendre à Pieroton (relai 13 Marcheprime Pieroton) pour les porter à l’Alouette.

La voiture 4 porte les cinq patineurs à Croix d’Hins et s’en va les attendre à Marcheprime (relai à la Croix-d’Hins-Marcheprime) pour les porter à Arcachon et va les attendre à La Teste relai 9 Arcachon-La Teste) pour les porter à Pieroton et va les attendre à Gazinet (relai 14 Pieroton-Gazinet) pour les porter à l’Alouette.

La voiture 5 porte les cinq patineurs à Marcheprime, s’en va les attendre à Facture (relai 5 Marcheprime-Facture) pour les porter à La Teste, les attendre à Gujan (relai 10 La Teste-Gujan pour les porter à Gazinet où les patineurs assureront le dernier relai de la course.

La voiture 6 avec à bord les constructeurs bordelais de patins Guichené et Antonio suivra toujours le dernier patineur, l’aidera en cas d’accident sur la route, mais en aucune façon ne pourra lui faire terminer le relai à bord. Le commissaire devra faire terminer le trajet à l’accidenté et à ce moment-là seulement le commissaire ce cette voiture 6 le fera transporter au relai désigné pour rejoindre ses camarades du relai.

Les commissaires des voitures relais devront se trouver en relation constante avec le commissaire général. En cas d’abandon en cours de route d’un patineur, le commissaire de la voiture n’6 ira prévenir immédiatement le commissaire de la voiture du patineur ayant abandonné et reviendra prendre sa place en queue du cortège. Il est admis qu’en cas d’abandon les équipes peuvent terminer en assurant les relais restant par le nombre de patineurs restant en course.

Consignes du commissaire général

Tous les commissaires de la course sont sous ses ordres. Il doit s’assurer que tous les taxis ont le personnel réglementaire à bord, c’est à dire le commissaire et les cinq patineurs. Que les patineurs ont tout leur équipement, des patins ou accessoires de rechange dans les voitures et le pardessus et une couverture.
S’assurer de l’ordre des véhicules au départ et former le cortège ; qu’à l’Alouette, tant au départ qu’à l’arrivée, tout ce qui a été prévu soit fait. Il devra se trouver en liaison constante avec le commissaire signaleur, les commissaires des voitures relais et le conservateur du matériel.
Consignes du commissaire signaleur.

Sa voiture devra se trouver toujours en avant du cortège officiel. Il aura pour mission d’assurer la signalisation de tous les postes de la course : passages mauvais, passages à niveau, contrôlé spécial d’Arcachon installé au Café Repetto, arrivée. Deux minutes avant que notre confrère Maurice Martin ne presse sur la gâchette pour donner le signal du départ au premier groupe des cinq patineurs, à l’Alouette, exactement au 9,2 km.

Tout le contrôle relai se trouvera littéralement embrasé par un feu d’artifice de pots Rugiri et de torches éblouissantes. Chaque relai sera annoncé aux patineurs 200 métres avant leur arrivée par un embrasement général du relai par des bengales éblouissants et par une rangée de lanternes multicolores.

Tous les mauvais Dassages seront annoncés par des feux rouges, du reste les voici :

• Au pont de Lamothe, il y a 100 mètres mauvais. Les patineurs devront prendre la rampe du pont sur leur droite.
• 2e au passage à niveau du Teich. A ce propos, l’horaire a été calculé pour que les patineurs trouvent le passage libre, mais si pour des circonstances indépendantes de la volonté des organisateurs. Ici due retard de train, le passage niveau était fermé, le directeur de la course neutraliserait la course en prenant le temps qui séparerait chaque patineur.
• Au passage à niveau de la Teste, sur octroi d’Arcachon où il y a 300 mètres de réellement mauvais.
• Au retour, ces quatre passages seront à nouveau marqués de feux rouges. Ce sont les seuls endroits mauvais de la route.

Le contrôle du relai retour sera installé au café Repertto. à Arcachon, où quand arriveront les premiers patineurs, tout le relai sera également embrasé. Souhaitons qu’en cette nuit du 12 mai le ciel soit également étincelant de constellations afin que cêtte grande manifestation connaisse le plein succès.

Les équipes sélectionnées pour la Course au Flambeau Bordeaux – Arcachon – Bordeaux 1928

II nous reste maintenant à présenter les cinq équipes sélectionnées.

Paris

Voici la composition de l’équipe de la capitale (équipement rouge) :

1. Labille (Gros Caillou Sportif)
2. Lebertois (Roller Hockey Club)
3. Lebourgeois (Gros Caillou Sportif)
4. Bazille (Gros Caillou Sportif)
5. Gaulupeau: (Gros Caillou Sportif)

Telle qu’elle se présente, l’équipe de la Capitale est tout simplement formidable et la sélection qui s’est faite dimanche dernier sur la route de Saint-Mandé prouve que c’est réellement la valeur proprement dite des athlètes qui est entrée en jeu et ainsi aucune critique n’est possible. En tous cas, l’homogénéité de ces cinq hommes est parfaite et la valeur sensiblement égale.

Labille est ce bel athlète que nous avons tous admiré l’an dernier sur cette même route, lors du championnat de France qu’il s’est vu ravir de peu par suite d’une forte défaillance dans les deux derniers kilomètres. Le 3 juin, pour le championnat de France 1928, Labille sera encore au poteau de départ mais en attendant le 12 mai, pour le flambeau, nous reverrons avec plaisir et admirerons son style simple et harmonieux. Labille est champion de France 1925 et 1926 et assurera le capitanat de l’équipe parisienne.

A côté de Labille, nous allons pouvoir nous rendre compte de la forme merveilleuse de Lebertois, la grande révélation de l’année. Il a débuté en 1925, dans le championnat de France grand fond sur piste où il finit troisième, très près des deux premiers. En 1926. il enleva de haute lutte le prix Langlois. Enfin, cette année, dès son retour du régiment, il vient de se signaler à l’attention en remportant toutes les compétitions de l’année. Confirmant sa victoire dans le prix Labille, dimanche dernier, il s’adjugeait après une lutte très serrée le meilleur sur le champion Labille, remportant ainsi la première place dans l’épreuve de sélection pour le Flambeau.

Lebourgeois. Encore un jeune qui possède une belle classe et un joli style. Lebourgeois est champion de Paris 1927 et l’outsider de cette année. Le quatrième est Bazille. Dimanche dernier, dans l’épreuve de sélection, Bazille a prouvé qu’il avait retrouvé sa grande forme de 1925 lorsqu’il remporta le prix Van Dame et de 1926 où il s’attribua brillamment le brassard de la Ville de Paris. Gaulupeau qui complète la belle équipe de Paris est un dévoué par excellence, qui paie de sa per- sonne et donne le bel exemple.

Gaulupeau vient d’être nommé secrétaire général de la Fédération Française de Patinage à Roulettes. A ce double titre, il sera le bienvenu à Bordeaux.

Par cet exposé, on voit que les Parisiens arrivent précédés d’une belle réputation et disputeront chèrement la première place qu’ils pensent bien s’octroyer et ajouter un nouveau fleuron à leur magnifique palmarès.

Bordeaux

L’équipe bordelaise aura l’équipement vert et portera les dossards 6. 7, 8, 9, 10. Elle est composée des excellents patineurs de la Section Burdigalienne. On sait que c’est le vieux club bordelais, le doyen, qui a implanté le patinage sur route dans le Sud-Ouest et compte toute une pléiade. de magnifiques athlètes, qui, à chaque épreuve glanent de jolis lauriers. L’exemple de la Section a été suivi et déjà plusieurs de nos grands clubs du Sud-Ouest comptent dans leur sein, une section de patinage. Nous citerons par exemple, l’Union Athlétique Libournaise, le Club Athlétique Carbon-Blanais, l’Union Sportive Testerine. Il est évident que si les grands clubs s’adonnent à ce sport, le patinage fera vite un grand pas dans cette région. Puisse donc l’exemple de notre vieux club amateur, la Section Burdigalienne, être suivi. C’est ce club qui représentera Bordeaux.
Là encore, nous entrevoyons un team redoutable, presque imbattable.

Nous y relevons les noms de :

6. Blays.
7. Arteaud.
8. Domecq Daniel.
9. Noisilleau.
10. Cagniac

Telle qu’elle se présente, cette équipe paraît formidable. Nous y relevons les noms de champions incontestés qui ont fait parler d’eux en diverses circonstances. Tous ces hommes se sont entraînés soigneusement et l’équipe parait bien au point. Blays est l’homme le plus terrible au train en Sud-Ouest. Classé troisième en 1927 dans le Championnat de France, ce fut lui qui anima la course et qui finit certainement le plus frais, très près des deux premiers.

Arteaud fut l’homme imbattable en fin de saison 1927. Vainqueur des grands prix d’automne et de la course du Bousecaut, il est un de nos meilleurs patineurs du Sud-Ouest tant en vitesse qu’en fond. Capitaine de l’équipe de la Section Burdigalienne, simple et fin athlète, son entraînement raisonné est très remarqué.
Domecq Daniel ne demande pas à être présenté. Son titre de champion de France de l’an dernier, acquis dans Bordeaux-Arcachon, sur un adversaire de la valeur d’un Labille le désigne comme un grand champion. Sera-t-il là le 3 juin pour défendre son maillot tricolore ? Domecq part au régiment dans quelques jours mais espérons quand méme le voir à l’Alouette pour le deuxième championnat de France. En attendant, soyons sûrs que dans la course au Flambeau, il sera un des meilleurs artisans de la victoire de ses couleurs.

Noisilleau est un jeune qui a un bel avenir devant lui. Vainqueur l’an dernier du championnat du Sud-Ouest vitesse (2e catégorie), il ne dut sa défaite dans le championnat de France (2e catégorie) qu’à une mauvaise technique, après avoir pris 1.500 mètres d’avance sur le vainqueur. D’un style harmonieux, il est un des plus jolis patineurs du Sud-Ouest et fera certainement parler de lui cette saison.

Cagniacq. Le comique de la troupe et le patineur le plus complet que possède le Sud-Ouest. Cet athlète a de grandes qualités que malheureusement il ne sait pas toujours mettre à profit. A fait en un an des progrès considérables. Dimanche dernier, il a enlevé brillamment le championnat du Sud-Ouest de vitesse et part favori dans le championnat de demi-fond dimanche prochain au Carbon-Blanc.

Libourne

La troisième équipe complète qui sera au poteau sera formée par le grand club de Libourne, l-Union Athlétique Libournaise. Cet important club a réussi à réunir un lot absolument merveilleux de patineurs et d’une tenue parfaite.
Malheureusement pour l’instant les Libournais vont se trouver considérablement affaiblis par l’absence momentanée des deux frères Trimolet, qui malades tous deux, ne peuvent à leur grand regret prendre le départ et avouons que ce sera un très lourd handicap pour Libourne, surtout sur ces courtes distances des relais.
Mais Libourne possède encore assez d’excellentes individualités, très homogènes et bien entraînées pour pouvoir aligner un cinq magnifique.

Voici du reste comment se présentera le team libournais :

11. Pevrigué Elie.
12. Cailleau René.
13. Lajus Denis.
14. Rullier Ludovic.
15. Dupeyrat Georges.

A l’exception de Cailleau qui est la révélation Libournaise de cette saison, tous les autres coureurs sont très connus dans les milieux du patinage où dans toutes les courses en Sud-Ouest, ils ont produit la meilleure impression et accompli de belles performances. C’est assurément le team le plus homogène qu’il y ait en Sud-Ouest. Dupeyrat, Lajus, Rullier, Pevrigué sont capables d’animer grandement la course et peuvent causer bien des surprises.

Du coup, papa’ Garde, leur respecté président, serait bien capable de s’en faire couper la barbe. Le grand sportman Libournais a pris en main les intérêts des patineurs Libournais et ceci est un sûr garant que sous la direction éclairée et les conseils précieux de cet apôtre de l’activité sportive en Libournais, ses patineurs arriveront à égaler les meilleures performances. Par son homogénéité. Libourne peut causer des surprises dans cette course au Flambeau.

Gironde A

Dans sa réunion de lundi soir, la Commission sportive s’est occupée de la formation des deux équipes de la Gironde. Celle de la Gironde A comprendra les éléments de deux nouveaux clubs, un surtout, qui se sont lancés dans ce sport et qui tous deux s’ils n’ont pas la quantité, ont du moins la qualité. Le Club Athlétique Carbon Blanais et le Stade Pessacais formeront équipe ensemble. Réunis leur cinq s’annonce absolument remarquable.
Au Carbon-Blanc, mous notons la présence des deux frères Fauché. L’aîné est un patineur de très grande classe, quoique parfois le moral manque un peu. Champion du Sud-Ouest 1927 en demi-fond, il a débuté cette année 1928 par une magistrale victoire dans les grands prix d’ouverture.
Vite, athlétique, endurant, coureur très technicien, Fauché est un des as du patinage girondin en même temps, qu’un excellent éducateur, car il apprend également les jeunes de son club sur la belle route du Carbon-Blanc et en particulier son frère qui présentement est dans une forme merveilleuse et sera d’un atout considérable pour le team de la Gironde A.

Le Stade Pessacais sera représenté par Martin aîné qui, lui aussi, est un patineur de très grande classe. A court un peu d’entraînement, il s’est très sérieusement remis au travail et grâce à ses moyens athlétiques, Martin doit vite arriver au mieux de sa forme et nous rappeler le grand Martin d’il y a deux ans, imbattable sur les distances de demi-fond.

Il a pris comme partenaire un jeune, Raoul Robert, qui est tout simplement une petite merveille du patinage. Ce gosse de 16 ans a déjà un style d’une pureté très nette et fait l’admiration de tous. Ce jeune s’est astreint à un entraînement sérieux et rigoureux et est fort capable de tenir n’importe quel train sur les distances énoncées dans les relais. Son appoint sera comme celui de Fauché jeune un atout considérable pour l’équipe de la Gironde A.

Enfin, le cinquième patineur sera probablement Pevrigué Jean qui complètera ainsi une équipe qui elle aussi par la valeur de ses hommes est très capable de décrocher une place d’honneur.

Gironde A aura donc la formation suivante :

16. Fauché ainé (Carbon-Blanc).
17. Martin (Stade Pessacais).
18. Fauché jeune (Carbon-Blanc).
19. Raoul Robert (Pessac).
20. Pevrigué (Carbon-Blanc).

Gironde B

(Equipement noir)

21. Charron.
22. Alonzo.
23. Cassanet.
24. Cambous.
25. Bosom.

Remplaçants éventuels désignés par la commission sportive de la L. S. O. : Domecq Oscar : Rodriguez : Ninck : Santuc.
Note importante : Tous les patineurs ci-dessus devront être rendus à 19 heures précises Brasserie Mathieu, place Saint-Projet.

Comité directeur de la Course au Flambeau Bordeaux – Arcachon – Bordeaux 1928

• Présidents d’honneur: MM. Breillac, directeur des « Nouvelles Sportives »
• Maurice Martin
• Raoul Lafontaine, président de la Ligue du Sud-Ouest de Patinage
• Daniel Valeau, président du Syndicat d’Initiative d’Arcachon.
• Vice-présidents d’honneur: MM. Porte, Bellon, Neveu. Cartan, Causse, Andron, Billou, et Messieurs les présidents des clubs engagés.
• Directeur de la course : M. G. Baudry.
• Directeurs adjoints: MM. Chaubet, Condoure.
• Commissaire général: M. Joseph Cassoura
• Adjoints: MM. Fleurance et Domecq.
• Starter et chronométreur: M. Maurice Martin.
• Conservateur du matériel: M. Desblache.
• Commissaire signaleur: M. Cartau.
• Speaker: M. Jean Zabalo.
• Commissaires directeurs des relais: MM. J. Filho, R. Filho, Billou, Labadie, Condoure, Desblache.
• Photographe officiel de l’épreuve: M. Krichine.
• Contrôleurs de l’épreuve: MM. Boudon, Favreau, Dubernat, Tesi. Marie Boillat, Puyau Garde, Lacoste, Pujolle, Lacarrière.

Le cortège officiel

Les patineurs devront être rendus à 19 heures précises au siège de la Ligue du Sud-Ouest de Patinage, 5, place Saint-Projet. Un vestiaire sera mis à leur disposition. Le garage des voitures officielles se fera place Saint-Projet. Direction N.-E. Rassemblement général à 20 heures. Prise en charge à 20 heures 15. Départ général à 20 heures 30. Itinéraire : Rue Sainte-Catherine., allées de Tourny, place Tourny (passage devant les Caves du Médoc) , allées de Tourny. cours de l ‘Intendance, place Gambetta, rue Dauphine, cours d ‘Albret, cours d ‘Aquitaine, place de la Victoire, cours de l’Argonne. place Saint-Genès, boulevard Victor-Emmanuel- III, barrière de Pessac, cours du Maréchal-Galliéni, route de Pessac.

Au départ du rond-point de l’Alouette

Le départ sera annoncé par une première bombe « préparez-vous » et à la seconde sera donné le signal du départ. Le départ et l’arrivée auront donc lieu au départ de l Alouette. A cet effet, un grand bal sera organisé où toute la jeunesse bordelaise, Pessacaise et de tous les environs pourra s’en donner à cœur joie. Deux jazz déverseront leurs flots d’harmonie pendant toute la nuit, cependant que les soupeurs pourront déguster un menu soigneusement préparé. Un service spécial de trains sera fait par la sportive compagnie des T.E.O.B. afin de pouvoir voir le départ de la course. Le dernier départ aura lieu de Gazinet à 22 heures. Pour les gens sages qui ne veulent pas passer la nuit, ce service leur permettra cependant d’assister au spectacle féérique du départ. D’autre part, pour la jeunesse qui veut s’amuser comme pour ceux également qui veulent jouir du coup d’œil du départ et de l’arrivée, des autos-cars de compagnies privées assureront un service régulier jusqu’à quatre heures du matin.

Toutes les possibilités auront donc été données aux Bordelais pour assister à cette manifestation sans pareille, vrai régal des yeux. Tous à l’Alouette, le 12.

La presse

Tous nos grands confrères du Sud-Ouest qui ont été invités à notre course, seront pilotés par la puissante Renault 18 chevaux de notre ami Darbadie, voiture n° 3. Ils devront être présents à 20 heures précises et se présenter à M. Zabalo, délégué à la Presse, qui leur fournira toutes indications nécessaires.

Liste des prix

• 1er au 5e prix : 5 chronomètres offerts par les établissements Sarda, de Besançon.
• 6e au 10e prix : 5 postes T.S.F. à galène avec condensateur et self offerts par la maison Clouet, rue de Theverus, Bordeaux.
• 11e au 15e prix : 5 caisses de vin vieux offerts par les Caves du Médoc.
• Et de nombreux prix offerte par les maisons ci-dessous : Gold Starry, 63, faubourg Poissonnière, Paris ; Pygmy, 14, rue de Bretagne, Paris ; Marie Brizard et Roger, de Bordeaux ; Vieille Cure ; Coutausse ; Penesson : Bonnal fils : Xavier de Lestapis ; Chapellerie Henry : Williams : « Tourny Elégant » : Chabanneau ; Salons E. A. Nouvelles Galeries, etc.

Les résultats de la Course au Flambeau Bordeaux – Arcachon – Bordeaux 1928

Les « Nouvelles Sportives »² publièrent les résultats quelques jours après la course :

Notre première course « au Flambeau » en quinze relais par cinq grandes équipes sélectionnées sur le parcours Bordeaux – Arcachon – Bordeaux 1928 se termine en véritable apothéose. Un succès sans précédent. Des milliers et des milliers de spectateurs ahuris et complètement emballés par la féerie de ce spectacle acclament tout le long de la route-skating les vaillants champions. A Bordeaux revient la place d’honneur dans un temps record.

La course

Disons-le, la course ne fut empoignante qu’au début, où la lutte fut très vive pendant trois relais. Mais après, la supériorité d’une équipe fut évidente. Par contre, le duel que se livrèrent Libourne, Paris et Gironde A, fut des plus émotionnants et vraiment beau. Dommage que Paris eût été handicapé par un accident matériel, sans cela la lutte eût été plus égale. A cinq cents mètres du départ, au milieu d’une cohue inimaginable où nos patineurs eurent toutes les peines à se frayer un passage, le Testerin Charron, gêné, lâcha pied, tandis que les quatre autres, emmenés par Blays et Martin, détalaient à une allure record, si bien que malgré l’encombrement, ce premier relai est parcouru en 11 minutes 40 secondes. Blays relaie le premier à Gazinet suivi de Martin, Gaulupeau, Dupeyrat, Charron.

Mais immédiatement deux hommes, un vert et un blanc, se détachent de quelques mètres. Ils chemineront de concert pendant quatre kilomètres menés par Arteaud. Mais le jeune Pessacais Raoul Robert tentera un démarrage qui réussira, prenant 50 mètres au vert. La course de ce jeune est à retenir, et d’ici peu il nous prouvera qu’il peut faire mieux encore. L’escorte des suiveurs est toujours aussi intense et difficile la police de la route. A ce troisième relai pris le premier par le blanc suivi à dix mètres par le vert, le populaire petit champion de France prend le Flambeau, a tôt fait de rattraper les quelques mètres du retard, de passer, accentuer l’allure et terminer le relai avec cinq cents mètres d’avance.

Pendant ce temps la lutte a été des plus vives à l’arrière et Libourne, Gironde A et Paris se livrent un duel mémorable cependant que Gironde B en noir a raccourci son retard. Le court relai de Croix d’Hins à Marcheprine est chronométré à Noisilleau à parfois du 35, 38 et même 40 km/h. A 1.500 mètres voguent ensemble Paris et Libourne qui se livrent une lutte farouche, mais Lebertois a un étroit passage à niveau d’une usine casse une roue et finira malheureusement son relai en cross-country, forçant son camarade de club Labille à faire un relai de plus. L’ex-champion de France fit cette distance avec une étonnante facilité, d’une allure simple et merveilleusement cadencée qui fit l’admiration de tous. Il faudra compter sur lui cette année dans le championnat de France.

Enfin, le dernier relai, pris par Cagniac de la Section, avec une avance de deux kilomètres, finira désormais la position des bleus (Libourne), qui après s’être débarrassé des rouges (Paris), lâche également les blancs (Gironde A), malgré un excellent retour de Fauché aîné du Carbon-Blanc. Petit à petit, les noirs auront regagné du terrain perdu au point de ne plus voguer qu’à 400 mètres du peloton. Seuls les verts augmenteront sur tout le lot leur avance, grâce surtout à cette mécanique merveilleusement montée, Blays, l’homme des rudes à-coups, l’homme qui à toutes ses courses en rend l’attrait considérable par sa régularité et sa puissance.
Il fit ce relai dans un temps record, si bien qu’après La Teste. traversée au milieu d’une foule innombrable de spectateurs, Domecq Daniel, après avoir relayé Blays à La Teste, arrive au contrôle-virage d’Arcachon avec huit minutes d’avance.
La grande plage girondine est noire de monde et au milieu d’un ruissellement de lumières et des bengales éblouissants, le relai se fait au milieu d’un enthousiasme indescriptible, mais avec un ordre parfait grâce à la sportive municipalité d’Arcachon et à nos amis Valleau, président du Syndicat d’initiative, et Lafitte, patron du Café Repetto, qui avaient organisé uu service d’ordre impeccable.

En avance sur l’horaire prévu et malgré les treize minutes de retard du départ, Domecq s’est présenté à 11h32, suivi à 8 minutes 30 par le Libournais Peyrigué Elie et Gironde A, Paris et La Teste, dont la lutte se poursuit très serrée.
Mais nous devons virer aussitôt le Repetto, et malgré un passage difficile le long de l’avenue Nelly-Degame, Noisilleau fera un excellent temps pour passer le Flambeau à La Teste à Cagniac, qui dans une forme éblouissante augmentera encore l’avance de l’équipe bordelaise.
Et alors par leur régularité et leur homogène valeur, la brillante équipe de la Section Burdigalienne continuera son rythme régulier et vainqueur jusqu’à l’arrivée, où au milieu d’une foule toujours considérable malgré la fraîcheur de la nuit et l’heure matinale, l’immense haie des curieux acclamera longuement tous les vaillants routiers-patineurs pour leur brillante performance. A chaque arrivée, les clameurs et les applaudissements redoubleront, et ce pendant que la nuit s’illuminera des derniers feux de bengale et torches éblouissantes et que s’éloigneront les phares des centaines d’autos qui auront éclairé magnifiquement toute la nuit la route noire pour gagner Bordeaux endormi.

L’arrivée

1. Première équipe : Cagniac, Arseaud, Domecq, Blays (Section Burdigalienne, vert) à 1 h. 33′ 29″ 2/5, parcourant ainsi le trajet total en 3 heures 50 minutes 29 secondes.
2. Deuxième équipe : Dupeyrat, Cailleau, Peyrigne Elie, Ruillier, Lajus (Union Athlétique Libournaise, bleue), à 1 h. 52′ 15″.
3. Troisième équipe : Fauché frères (Club Athlétique Cartonblanais), Peyrigue F. (Libourne), Martin, Raoul Robert (Stade Pessacais), blanc, à 1 h. 59′ 3″.
4. Quatrième équipe, rouge : Labille, Lebertois, Lebourgeois, Basille, Saulupeau (Parts), à 2 h. 1′ 18″.
5. Cinquième équipe, noire : Charron, Alonso, Cassanet (La Teste). Bosom (Section), Cambons (Libourne), à 2 h. 4′ 17″.

Le contrôle d’arrivée était assuré par les commissaires signaleurs Fleurance et Cartar avec comme adjoints, les commissaires de relais Filho frères, Conure, Fournier, Labadie, Desblaches, sous le contrôle de M. Breillac, directeur des « Nouvelles Sportives ». Les chronométeurs étaient MM. Cartar, Quinsac, Fleurance, Porte, Baudry.

Toute l’organisation technique de la course avait été travaillée dans ses moindres détails. Nous ne saurions trop remercier en bloc tous les dévoués qui ont mis la main à la pâte de façon à n’oublier personne et en nous excusant si dans un oubli la susceptibilté de quelqu’un s’en trouvait offusquée, mais le nombre des organisateurs étant si élevé il se peut que nous omettions un nom, c’est pour quoi ces réserves s’imposaient. On conçoit évidemment qu’une telle épreuve.

Pour aller plus loin

1. Les Nouvelles Sportives, 12 mai 1928 (Gallica) ↩︎
2. Les Nouvelles Sportives, 17 mai 1928 (Gallica) ↩︎