Tony Mogis, organisateur, revient sur la première édition du Paris Rollers Marathon

Par | Publié le 30 novembre 2017 | Mis à jour le 31 octobre 2020 | Catégories : Roller course | Sous-catégories : Interviews roller | 1177
| Tags : marathon roller paris marathon roller paris 2017 roller paris tony mogis

Bonjour Tony et merci de répondre à nos questions. La première édition du Paris Roller Marathon s’est achevée voilà quelques semaines. Quel bilan général faites-vous en interne ? Bonjour. Le Bilan est globalement positif. En effet, cela faisait presque 20 ans que beaucoup de tentatives d’organisations échouaient sur un tel événement à Paris et de […]

Bonjour Tony et merci de répondre à nos questions. La première édition du Paris Roller Marathon s’est achevée voilà quelques semaines. Quel bilan général faites-vous en interne ?

Bonjour. Le Bilan est globalement positif. En effet, cela faisait presque 20 ans que beaucoup de tentatives d’organisations échouaient sur un tel événement à Paris et de nombreux candidats s’étaient découragés devant la complexité des démarches administratives et sécuritaires. En effet, les difficultés liées à la privatisation de 42 km à Paris « presque sans pavés ». Paris est une ville à pavés. Notre boucle n’en comportait que 648 mètres et les spécificités liées au roller sont de vrais obstacles. Mais voilà, c’est fait. Nous y sommes arrivés. Désormais, notre rendez-vous est inscrit au calendrier des événements de la Ville et nous pouvons réfléchir plus sereinement à l’édition future. Côté fréquentation, nous sommes satisfaits. Côté retour médias, également. Et nous voulons améliorer ou corriger ce qui n’a pas parfaitement fonctionné pour 2018.

Etes-vous satisfait du nombre de patineurs inscrits ?

2850 inscrits, c’est très honorable pour une première édition. En effet, nous sommes sur une période où les moyens de déplacements urbains alternatifs sont de plus en plus nombreux et où le roller doit faire face à la concurrence du vélo électrique, de la trottinette, et à tous ces nouveaux modes de déplacements urbains qui émergent. Le roller étant « moins » à la mode, les randonnées parisiennes ont été abandonnées pendant plusieurs mois, puis réorganisées depuis peu. Donc 2.850 patineurs pour une première c’est très bien. Pour mémoire, lorsque j’ai créé les 24H du Mans rollers, il n’y avait que 600 participants. Le Paris Rollers Marathon va également grandir et l’affluence va progresser en même temps que la qualité des services proposés aux patineurs.

En regardant les inscrits, on constate qu’il s’agissait essentiellement de patineurs français. Avez-vous pour objectif de recruter davantage à l’étranger ?

Bien sûr. Paris est une ville touristique, qui attire de nombreux étrangers. Proposer des packages « week-end » avec hébergement, visites de la Tour Eiffel, Disney ou le Louvre en plus de l’inscription au Paris Rollers Marathon sera bientôt à l’ordre du jour. Mais sur une première édition, on ne peut pas tout faire. Il faut se structurer. En interne, il faut trouver les bons « chefs d’équipe ». Ainsi, le recrutement des 450 bénévoles ne s’est pas fait du jour au lendemain. Cela nous a pris de longs mois. Il faut « former » les gens sur leur poste d’organisation. Ce sont bien souvent des personnes sans véritable expérience de l’événementiel, mais remplis de bonne volonté et passionnés. Nous avons très bon espoir. Et si des candidats se présentent, nous sommes ouverts pour les accueillir dans notre belle équipe.

Organiser une épreuve sportive à Paris, ça n’est pas comme l’organiser en province. Quelles sont les différences ?

Bloquer la circulation à Paris, ce n’est pas bloquer le Mans, Dijon ou n’importe quelle autre ville de province. Les conséquences en termes d’embouteillage et de difficultés de circulation sont plus importantes. Vous savez, il y a près de 4.000 manifestations organisées chaque année sur la voie publique à Paris. Nous ne sommes en rien prioritaires. Et la Capitale ne compte pas uniquement sur le roller pour exister et rayonner. Alors, cette discipline ne passe pas forcément en premier.

Quelles ont été les principales difficultés rencontrées dans l’organisation ?

De très loin, le parcours a été le point le plus délicat. Nous avons proposé des dizaines de parcours aux instances concernées, mais compte tenu de l’aspect sécuritaire et de l’incidence que cela pouvait avoir sur la mobilisation des forces de l’ordre, nous avons essuyé énormément de refus. Pour une première édition il ne fallait pas être trop exigeant et « faire ses preuves » sans ronchonner. Nous étions « tolérés ». Il est important de noter que la Ville de Paris ne décide pas seule et que la Préfecture de Paris a son mot à dire sur le parcours et l’organisation. Pour info, notre parcours pourtant validé en juillet, a été remis à plat en septembre, puis revu presque intégralement à 6 jours de l’événement. Autant vous dire, qu’au niveau stress, nous avons eu notre dose ! On est passé tout près de l’annulation avec les conséquences que cela suppose sur l’ensemble de nos frais déjà engagés, nos prestataires et les inscriptions à rembourser. Finalement, nous avons dû opter pour une portion sur les quais de seine en aller-retour sur la même voie, ce qui ne nous convenait pas à 100%, mais c’était ça ou rien à 7 jours de l’événement. Initialement l’aller se faisait sur les quais « hauts » et le retour sur les quais bas. Il a fallu tout de même démonter un mini-stade de foot, déplacer 40 palmiers de 15 mètres, faire fermer des restaurants, etc. Au départ, l’évènement devait se dérouler le matin. Or, à J-15, les autorités ont décidé de décaler les 17.000 coureurs des 10km Nike du 1er au 15 octobre (le jour de notre événement) et, on nous a imposé de basculer l’après-midi ou de reporter carrément la date de l’événement. Alors l’après-midi, c’est bien aussi, mais prévenir les participants du changement d’horaire à J-15, ça a été difficile et certains nous ont très vite jugés responsables de cette modification de dernière minute. Nous étions otages d’un calendrier sportif parisien en perpétuelle mutation. Alors oui, nous savons que certaines petites portions du parcours n’étaient pas idéales. Qu’un dimanche ensoleillé (25°C), près de 10.000 parisiens se promènent sur les quais de seine et sont susceptibles de traverser entre les patineurs malgré les agents de sécurités positionnés en renfort. C’est d’ailleurs pour cela qu’une vingtaine de patineurs ont été invités par les forces de l’ordre à faire demi-tour légèrement plus tôt compte-tenu de la forte affluence du public sur les quais de seine. Mais de manière générale, le parcours a bien plu. Partir sous la Tour Eiffel, longer les quais de Seine, etc., nous avons d’excellents retours. Pour le reste, nous avons connu 2 ou 3 petits bugs (faciles à réajuster sur les prochaines éditions), comme n’importe quelle première édition , par exemple : -le semi-remorque qui est tombée en panne et n’a pas pu livrer le nombre de toilettes nécessaires (il a fallu se retourner vers un fournisseur de dernière minute, la veille qui n’avait que 4 cabines de disponible) – la consigne où l’on a fait l’erreur d’accepter les sacs de plus de 30 litres (trop grands) qui ne rentraient pas sur les porte manteaux et qui ont dû être tous posés par terre à l’arrache. Chacun a pu retrouver ses affaires mais y a plus simple. Rien de très grave. Il s’agissait d’une première édition et tout n’est jamais parfait. Mais le bilan positif de cette première édition nous permet d’envisager un avenir prometteur pour le Paris Rollers Marathon et des éditions futures de meilleure qualité. Les critiques ne doivent pas faire oublier tout ce qui a très bien fonctionné. C’est à dire, quasiment tout le reste. Ce qui n’est pas rien. L’organisation a reçu de nombreux messages de félicitations.

Chacun l’a constaté, le parcours nécessite quelques aménagements pour accueillir autant de patineurs. Va-t-il être modifié pour la prochaine édition ?

Bien sûr que oui, nous allons remonter toutes ces informations à la Préfecture de Police, à la Mairie de Paris et faire en sorte que nous puissions bénéficier d’un parcours encore mieux adapté , tout en restant en plein cœur de Paris et au pied de la Tour Eiffel. C’est quand même magique, avouons-le !

Quels ont été les retours de vos partenaires ? On imagine qu’ils ont été plutôt positifs en termes de retombées ?

Aujourd’hui, tous nos partenaires sont très satisfaits de cette première édition. Nous pensons qu’ils renouvelleront leur soutien sur les prochaines éditions. Et nous espérons tirer parti de ce bilan positif pour en trouver d’autres.

Quel bilan faites-vous des retombées médias ?

Plutôt un bon bilan. Virgin radio (plusieurs millions d’auditeurs), a souhaité nous accompagner depuis le début de l’aventure dans le Nom de l’événement, « Le Virgin Radio Paris Rollers Marathon », en contrepartie d’une audience garantie sur ses ondes. Dès lors, plusieurs centaines de messages et émissions ont parlé du roller cette année grâce à notre événement. Par ailleurs, des médias comme TF1, France 2, France 3, BFM, C News ont diffusé de nombreuses images de l’événement. Le Paris Rollers Marathon a été une locomotive pour la médiatisation de la discipline. Les marques, les magasins, les associations nous perçoivent comme cela et nous encouragent. Nous avons réussi à créer un élan collectif. Le roller en avait bien besoin.

Quels sont les retours des institutionnels ? (mairie, préfecture)

Nous n’avons pas encore revu la préfecture. Pour ce qui est de la Ville de Paris, l’adjoint aux sports s’est dit emballé par l’événement et souhaite que le Paris Rollers Marathon devienne un événement majeur de la discipline. C’est plutôt positif. A suivre donc.

Au plan financier, avec l’accroissement des demandes des autorités relatives à la sécurité : l’organisation rentre-t-elle dans ses frais ?

Si l’on compte notre temps passé, NON. Ce sont plusieurs mois de travail. Et une seule semaine de vacances seulement cet été pour moi et quelques-uns de mon équipe. Mais, c’est toujours le cas sur une première édition. Mais quand on se lance dans ce type de projet, il faut savoir être patient.

Quel rôle a eu la FFRS sur cet événement ?

Lorsque nous avons décidé de nous lancer sur ce projet, nous avons proposé à Nicolas Belloir (le Président de la FFRS) de nous accompagner, notamment sur l’organisation sportive. Il a immédiatement été séduit par l’idée de l’événement et son potentiel. Une excellente vitrine pour le roller, c’est aussi bon pour la fédération et son image. LA FFRS s’est ainsi impliquée principalement sur la partie sportive et direction de course du Paris Rollers Marathon. Hervé Lallement et Arnaud Gicquel ont été très présents et compétents. Je souhaite qu’ils continuent l’aventure avec nous. Par ailleurs, Nicolas Belloir a fait jouer tout son poids « politique » (il est également vice-président du CNOSF) à des périodes où les autorités remettaient en questions cette première édition compte-tenu de la densité des épreuves organisées à Paris. Je l’en remercie.

Et 2018

Il va falloir obtenir une date formelle, puis s’attaquer au nouveau parcours. Nous allons plus communiquer à l’international, car Paris séduit beaucoup les étrangers. Enfin, le village rollers est amené à se développer. Il n’a pas désempli du week-end. De bon augure… Merci Tony ! Nous vous souhaitons bonne continuation et rendez-vous donc en 2018 pour la prochaine édition !

Auteur

Alexandre Chartier

''alfathor''

Alexandre est le fondateur et webmaster de rollerenligne.com depuis 2003. C'est un passionné de roller en général, tant en patin traditionnel qu'en roller en ligne. Il aime le patinage à roulettes sous tous ses aspects : histoire, économie, sociologie, évolution technologique... Aspirine et/ou café recommandés si vous abordez un de ces sujets !

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