Rencontre avec Alexandre Beretta : rider et peintre à roller
A l'occasion du Lugdunum Roller Contest 2019, l'équipe de rollerenligne.com a rencontré Alex Beretta, un artiste franco-irlandais qui peint... grâce à ses rollers ! Portrait...
Par alfathor

L’interview d’Alex Beretta en vidéo
Alexandre Beretta est un personnage peu commun. Nous l’avons rencontré à l’occasion du Lugdunum Roller Contest de Lyon. Il nous explique son travail mais également sa passion pour le roller et la glace…
Retranscription de l’interview d’Alexandre Beretta
Bonjour Alex, est-ce que tu peux te présenter ?
Bonjour, je suis Alexandre Beretta, j’ai 25 ans. Tout d’abord, je suis Franco-Irlandais. D’autre part, je suis patineur mais surtout artiste au départ. Je participe aux World Skate Cross Series et au Redbull Crashed Ice.
Qu’est-ce qui t’a amené à peindre avec tes patins ?
Lors d’une résidence artistique aux Philippines, j’ai voulu combiner mes deux passions pour le roller et la peinture. J’ai donc créé le « Rollerblading painting« . Il s’agit de mettre de la peinture au sol pour l’étaler avec les rollers et en faire une peinture figurative.

Comment procèdes-tu ?
Dans un premier temps, je vais m’échauffer sur le cadre délimité, en avant et en arrière. Ensuite, je vais étaler ma peinture en roulant, en tenant les pots dans les mains. Puis, je l’étale au fil des passages successifs, avec les pieds, en faisant des dérapages, en arrière…
Mes quatre roues agissent comme une sorte de gros pinceau. Pour aller dans les détails, je ne vais patiner que sur une seule roue pour étaler la peinture.
Alexandre Beretta, tu as récemment fait une performance à Lyon. En quoi consistait-elle ?
C’était une expérience avec Horizons à Place Bellevue. On a créé un live avec un musicien qui s’appelle Dead Or Live. Il fait une création musicale et j’ai peint durant une heure sur le rythme de la musique. C’était assez sympa !
Combien de temps passes-tu sur tes productions ?
Cela dépend de leur taille. Là, une heure c’était assez juste. C’était vraiment pour la performance. Sinon, c’est plutôt une journée parce que les temps de séchage sont très importants. Quand on passe trop sur les couleurs, ça fait des mélanges de couleur d’un gris caca d’oie qui n’est pas très beau. Par conséquent, plus on respecte les temps de séchage et mieux c’est au final.
Quel est ton objectif à travers ces peintures en roller Alexandre Beretta ?
Me faire plaisir avant tout ! Pourquoi pas d’ouvrir un nouvel horizon au roller. En effet, des choses sont possibles. En outre, j’ai trouvé un parallèle entre les coups de pinceaux de Van Gogh et les traces que je fais au sol avec mes rollers. C’est très similaire. Je me dis qu’il y a quelque chose à faire, comme une reproduction de Van Gogh, pourquoi pas au musée du même nom.
Alex Beretta, quelles surfaces font tes toiles ?
Encore une fois, cela dépend du temps que j’ai à y consacrer. Pour un heure, c’était 1,5 x 1,5 m. Le 28 septembre, j’ai fait une toile de 6 m x 6 m à Street Art City.

Cela doit être physique !
Oui, c’est super physique parce qu’il faut se concentrer et rouler en même temps.
Alexandre Beretta, est-ce que tu as un peu le droit à l’erreur ?
Oui, malgré tout, il y a droit à l’erreur. Je me base plus sur l’expérience et la performance en elle-même que sur le résultat esthétique final. Je ne pourrais jamais être aussi précis avec mes rollers que sur une fresque que je ferais au pinceau. C’est juste dire que je suis capable de faire quelque chose de figuratif. Les erreurs font partie du jeu.
Alexandre Beretta, est-ce que la peinture est ton métier à plein temps ?
Oui, complètement, je suis peintre muraliste professionnel.

Alexandre Beretta, est-ce que tu as réussi à trouver des acquéreurs pour tes toiles ?
Oui, il y en a eu un aux Philippines pour la première que j’ai fait. Ce ne sont pas vraiment des toiles que je fais au sol. C’est plus sur du bois, du linoleum ou sur le sol directement. Parce que quand je dérape, avec la peinture, cela déchire la toile. C’est difficile de trouver une surface qui peut être potentiellement utilisée.
C’est l’heure de la tribune libre, si tu souhaites ajouter quelque chose…
Je recherche des sponsors pour le Redbull Crashed Ice de cet hiver ! Avant tout, je roule pour l’Irlande. Je suis le seul Irlandais du circuit Crashed Ice et des WSX. J’en suis fier. Je recherche aussi des lieux pour faire de la peinture en roller, avec un minimum d’espace de 3 m x 3 m pour la performance. Si jamais vous êtes intéressés, prenez contact avec moi !

Pour aller plus loin
Page Facebook de Street Art City
Merci à Sandrine Bloc’h, Horizons et Street Art City pour les images d’illustration