L’état de santé du bénévolat en France (1/2)

Ils sont presque invisibles et pourtant sans eux rien ne serait possible. Ils seraient près de 16 millions en France à donner de leur temps chaque année, pour une oeuvre caritative, par solidarité, pour leur sport. Les bénévoles...

Par alfathor

L’état de santé du bénévolat en France (1/2)

Le bénévolat est-il encore d’actualité ?

Le départ du marathon roller de Berlin

Pourquoi cette question ? Tout simplement parce que depuis 10 ans que nous oeuvrons dans le monde du roller, nous constatons que nombre de bénévoles s’épuisent et renoncent : des courses s’arrêtent, des arbitres raccrochent le maillot, des élus jettent l’éponge. Est-ce une tendance naturelle ? Est-ce inéluctable ? Avons-nous assez de considération pour nos bénévoles ? A travers deux articles, nous vous proposerons d’abord de faire un tour d’horizon du bénévolat au sens large avant de nous intéresser au cas du roller…

Y-a-t-il une crise du bénévolat ?

Contrairement aux apparences, le bénévolat aurait progressé de 14% depuis 2010. Le bénévolat régulier perd du terrain au profit du bénévolat direct (le coup de main informel) ou ponctuel.

En 2013, 12,7 millions de personnes s’investiraient bénévolement dans les associations, une progression de 12% en 3 ans. Le discours qui dit que les temps de crise sont propices au repli sur soi, à l’individualisme et à l’égoïsme est donc battu en brèche. La période de crise pousserait à un investissement direct, près de chez soi, incitant à agir concrètement. 
Un bémol toutefois sur ce beau tableau : le bénévolat ponctuel érode progressivement le bénévolat de long terme.  Cependant pas en valeur absolue : le nombre de bénévole engagés à l’année progresse, mais moins vite que le nombre de bénévoles ponctuels.
En d’autres termes, on pourrait dire que les associations connaissent un renouvellement de plus en plus fréquent et plus rapide de leurs bénévoles. La structure classique des associations repose souvent sur un noyau dur de quelques personnes très engagées avec des projets de plus en plus lourds et complexes à gérer. Ce petit nombre de personnes doit jongler avec un volume de bénévoles ponctuels dont la présence est souvent aléatoire. Le bénévolat direct augmentant plus vite que le bénévolat associatif, il va obliger les responsables associatifs à trouver de nouvelles ressources pour pérenniser leurs structures.

Le frein à l’engagement les plus forts restent le manque de temps. On constate aussi que les français veulent aussi accorder un peu plus de temps à leurs proches.

Quelques chiffres sur le bénévolat en France

La randonnée roller de BordeauxSur 1,3 million d’associations en France, seules 165 000 ont un ou plusieurs salariés. C’est donc une évidence que l’univers associatif fonctionne grâce au bénévolat.
Selon une étude menée sur le bénévolat en France En 2010, 32 % des personnes enquêtées de 18 ans et plus ont déclaré avoir accompli des activités bénévoles dans des associations ou d’autres types d’organismes. La parité est quasiment respecté dans le bénévolat. 39,7% des hommes contre 41% des femmes. Ces dernières s’impliquant d’une manière plus informelle.

Quelles que soient les études, le sport reste dans le top 3 des domaines où l’investissement bénévole est le plus important. Les différentes études nous dévoilent aussi que les 45 à 64 ans sont les plus investis dans le bénévolat, en particulier les parents de familles nombreuses… Le bénévolat est une valeur familiale. Les enfants de bénévoles sont plus prompts à donner de leur temps aux autres.
Entre 2010 et 2013, les actifs (30 > 37%) se sont de plus en plus investis dans le bénévolat, tout comme les demandeurs d’emploi (27% > 40%) , les demandeurs d’emploi et les étudiants au sens large. Il n’y a que les retraités et pré-retraités qui semblent diminuer leur engagement (51 > 48%) 

Dans les études précédentes, plus le niveau de diplôme était élevé et plus la participation bénévole augmentait. Ce phénomène semble s’atténuer depuis 3 ans. Le bénévolat associatif reste toufefois le plus élitiste avec une sur-représentation des diplômés de l’enseignement supérieur (33%) par rapport aux personnes sans diplômes (19%).

Dans le même esprit, plus les revenus sont important et plus l’engagement bénévole semble marqué. On constate que le bénévolat est d’autant plus fort que la ville de résidence est petite ou moyenne. Les communes connaissant le plus fort taux d’investissement bénévole ont moins de 20.000 habitants. Solidarité mécanique et organique ? Pour résumer, la solidarité et l’entraide restent des valeurs fortes en milieu rural, bien plus qu’en zone urbaine dense.

En revanche, les 18-24 ans semblent les moins prompts à donner de leur temps (pour cause d’études ?). Chiffre encourageant, de plus en plus de jeunes s’investirait dans le bénévolat (+32%). Cela prouve donc que les jeunes ont envie de donner et ne sont pas indifférents, contrairement à beaucoup de croyance. Reste à leur donner les moyens de s’épanouir et d’apporter leur pierre à l’édifice…

Les valeurs de l’engagement bénévole

La montée du Dunlop au MansL’investissement bénévole peut avoir plusieurs causes. S’il peut être intéressé pour certains (il ne dure souvent qu’un temps dans ce cas là), pour la majorité, il répond à un besoin de s’investir pour une cause qui lui tient à coeur. Le bénévolat donne le sentiment d’appartenance à un groupe ayant des valeurs communes, un but commun. Alors que le lien social semble se désagrérer, le bénévolat dessine les contours d’une certaine conception de la société, du vivre ensemble. En cela, le bénévolat est fondateur d’une certaine cohésion sociale. 

En conclusion ?

Le bénévolat ne vas pas si mal : le nombre de bénévoles continue de croître en valeur absolue, avec un regain d’intérêt des jeunes dans l’investissement associatif. En revanche, il connaît une mutation dans ses modalités d’engagement. Le bénévolat se fait plus ponctuel, au coup par coup, sur des durées plus courtes. A l’image de nos pratiques, on pourrait parler d’une forme de zapping : on donne un peu de temps pour plusieurs causes, plutôt que de se focaliser dans la durée sur un projet donné. Les présidents d’associations doivent donc désormais repenser leur façon de gérer leur structure pour s’adapter à ces évolutions…

Liens utiles

Etude France Bénévolat-IFOP-Crédit Mutuel : La situation du bénévolat en 2013

Enquête sur le bénévolat parue en 2011

Une vidéo d’interview d’arbitres de roller-hockey réalisée par la FMT

Texte : Alfathor
Photos : rollerenligne.com & FFRS

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Auteur
Alexandre Chartier 'alfathor'

Bonjour à tous, je suis Alexandre Chartier, fondateur et webmaster de rollerenligne.com. Le site a vu le jour officiellement le 11 décembre 2003 mais l'idée germait déjà depuis 2001 avec infosroller.free.fr. Le modeste projet d'étude est devenu un site associatif qui mobilise une belle équipe de bénévoles. Passionné de roller en général, tant en patin traditionnel qu'en roller en ligne, j'étudie le patinage à roulettes sous toutes ses formes et tous ses aspects : histoire, économie, sociologie, évolution technologique... Aspirine et/ou café recommandés si vous abordez l'un de ces sujets !

1 response to “L’état de santé du bénévolat en France (1/2)”

  1. lafissure
    8 novembre 2013 at 19 h 26 min
    bon ptit article ! perso je dirais que le benevolat c'est prendre du plaisir a voir les gens se faire plaisir ......( a roulettes !)/

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